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inonder

inonder [ inɔ̃de ] v. tr. <conjug. : 1>
enunder v. 1120; lat. inundare
1Couvrir d'eaux qui débordent ou affluent. immerger, 1. noyer, submerger. Le fleuve a inondé les prés. L'orage a inondé la cave.
2Par exagér. Mouiller abondamment. arroser, tremper. Inonder la salle de bains en prenant une douche. Les larmes inondaient son visage. Il « s'était emparé de la bouteille d'eau de Cologne, [...] s'en inondait les mains et les cheveux » (Zola). Pronom. Elle s'est inondée de parfum. s'asperger.
3Envahir massivement. « des milliers de paysans arrivant des montagnes voisines, inondèrent les rues de Verrières » (Stendhal). Inonder un pays de tracts, de produits. Les articles en matière plastique inondent le marché.
4Fig. Pénétrer, remplir. « La campagne est inondée de l'odeur des foins » (Fromentin). Joie qui inonde l'âme, le cœur. submerger.
⊗ CONTR. Assécher, sécher.

inonder verbe transitif (latin inundare) Couvrir d'eau un lieu, provoquer une inondation : La rivière en crue a inondé les prés voisins. Ferme le robinet, tu risques d'inonder la cave. Répandre trop d'eau, de liquide en un lieu, sur quelque chose, le mouiller trop abondamment : En renversant le vase, il a inondé la moquette. Être abondamment répandu sur quelque chose : Les larmes qui inondent ses yeux. Littéraire. Envahir (le cœur de) quelqu'un, en parlant d'un sentiment : La joie l'inonde. Se trouver, se répandre en grande quantité, en très grand nombre : Les publicités inondent ce journal. Répandre abondamment : Inonder le marché de camelote.inonder (difficultés) verbe transitif (latin inundare) Orthographe Avec un seul n. De même inondation. ● inonder (synonymes) verbe transitif (latin inundare) Répandre trop d'eau, de liquide en un lieu, sur quelque chose...
Synonymes :
- arroser
- asperger
- baigner
- tremper
Littéraire. Envahir (le cœur de) quelqu'un, en parlant d'un sentiment
Synonymes :
- écraser
- envahir
Se trouver, se répandre en grande quantité, en très grand...
Synonymes :
- affluer
- encombrer
- remplir
Répandre abondamment
Synonymes :
- abreuver
- noyer
- saturer
- submerger

inonder
v. tr.
d1./d Submerger par un débordement des eaux. Le fleuve a inondé la plaine.
|| Par anal. Les larmes inondaient son visage.
d2./d Envahir. Un nouveau produit qui inonde le marché.
|| Fig. Joie qui inonde le coeur.

⇒INONDER, verbe trans.
A. — Couvrir d'eau.
1. [Le suj. désigne un cours d'eau, un lac, une mer] Submerger (la terre) par un afflux d'eau incoercible. Rivière, torrent qui inonde la ville, le pays. La haute mer inonde ces terres en partie (Voy., La Pérouse, t. 1, 1797, p. 115). Les eaux inondent les mines, les champs (MICHELET, Journal, 1839, p. 300) :
1. En amont, les rapides de l'Oubangui, dont les hautes eaux inondent presque, sur la rive belge, un charmant petit village de pêcheurs qu'abrite un groupe de palmiers.
GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 723.
Emploi abs. La vraie déclamation doit couler majestueusement comme un fleuve qui inonde de toutes parts (STENDHAL, Journal, t. 1, 1805, p. 263).
P. exagér. L'eau répandue inondait le parquet (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Enf., 1882, p. 683).
2. Qqn1 inonde qqc.2. Remplir, recouvrir d'eau; faire en sorte que l'eau contenue envahisse la terre. Le caveau pouvait être inondé en cas d'incendie (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 119) :
2. Ils gagnèrent quelques bourgeois de l'Écluse, qui s'engagèrent à brûler les vaisseaux et à ouvrir les digues de la mer pour inonder le camp.
BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 309.
P. exagér. N'inondez pas mon appartement, cria Chloé (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 44).
B. — P. anal.
1. Tremper, mouiller abondamment.
a) [Le suj. désigne un autre liquide que l'eau] Sang, sueur qui inondent le visage. Les larmes inondèrent ses yeux (STENDHAL, Chartreuse Parme, 1839, p. 313).
b) Qqn1 inonde qqc.2 de qqc.1 En même temps il inondait le sol d'un jet de salive (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 1re part., I, p. 13) :
3. Celle-là se fustigeait à tour de bras avec des branches de genièvre et de houx, puis elle inondait ses blessures de vinaigre et les saupoudrait de sel...
HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 194.
En partic. Inonder un pays (une ville, une province) de sang. Commettre de nombreux assassinats. Mais fallait-il inonder la terre de sang pour que le prince Jérôme prît la place de l'électeur de Hesse (...)? (STAËL, Consid. Révol., t. 2, 1817, p. 90).
2. Envahir, occuper un espace tout entier.
a) [L'agent est nombrable; l'analogie porte sur l'abondance]
Qqn1 inonde qqn2 ou qqc.2 de ou avec qqc.1 Excusez-moi si je persiste à vous inonder de statistique (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 274). Ses fabricants crurent qu'il était habile d'inonder le marché avec de la camelote (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 379).
[Le suj. désigne une collectivité, une foule] Quelle foule inonde les avenues du théâtre! (JOUY, Hermite, t. 3, 1813, p. 236) :
4. Enfin, l'heure sonna : la foule impatiente
Inonda les gradins et les couloirs obscurs,
S'élevant par degrés le long des vastes murs,
Ainsi qu'un vin fumeux dans la coupe écumante...
BOUILHET, Melaenis, 1857, p. 104.
b) [Le suj. n'est pas nombrable; l'accent est mis sur une idée d'intensité]
[Le suj. désigne une chose qui exerce un effet particulier sur les sens (lumière, chaleur)] La lune inondait le camp de sa clarté silencieuse (GIDE, Si le grain, 1924, p. 558) :
5. Le lendemain matin, je fus réveillée par un rayon de soleil oblique et chaud, qui inonda mon lit et mit fin aux rêves étranges et un peu confus où je me débattais.
SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, p. 35.
[Le suj. désigne un sentiment] Un flot d'orgueil m'inonda soudain tout le cœur (BOURGET, Disciple, 1889, p. 163) :
6. Elle m'aimait. Cette certitude, après un si long desséchement d'anxiété, m'inondait le cœur d'un flot de joie à me trouver mal, là, sur le tapis de cet escalier que je dus gravir à mon tour pour remonter dans ma chambre.
BOURGET, Disciple, 1889p. 185.
[P. méton. du suj.] Un flot de sang inonda ses joues (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 179).
REM. Inondateur, subst. masc., hapax. Celui qui inonde. Autrefois j'envahissais la campagne, je faisais trembler la terre, j'étais le mugissant, l'inondateur (FLAUB., Tentation, 1849, p. 464).
Prononc. et Orth. : [], (il) inonde []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié XIIe s. verbe intrans. « déborder » enunder (Psautier d'Oxford, 77, 23 ds T.-L.); fig. XIIIe s. « affluer en grand nombre » en parlant de pers. (BAUDOIN DE CONDÉ, Dits et Contes, 91, 337, ibid.); 2. ca 1250 verbe trans. « recouvrir » fig. enonder (Robert de Blois, III, 123, 1330, ibid.); ca 1265 « couvrir d'eau » enonder (BRUNET LATIN, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, I, 122); p. ext. a) 1554 « submerger » en parlant de pleurs inonder (LOYS LE CARON, Poésies, f° 65 r° ds GDF. Compl.); b) 1653 en parlant du sang innonder (SAINT-AMANT, Moyse sauvé, éd. J. Bailbé et J. Lagny, II, 306); fig. 1653 « envahir » en parlant de pers. inonder (VAUGELAS, Quinte-Curce ds RICH. 1680). Empr. au lat. inundare « déborder » dér. de undare « rouler des vagues, se soulever » avec préf. in- marquant le mouvement « vers ». Les formes fr. en i ne se généralisent qu'au début du XVe s. (1420, Arch. du Nord, B 4025, fol. 1 v. ds IGLF). Fréq. abs. littér. : 785. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 628, b) 856; XXe s. : a) 1 166, b) 786.
DÉR. Inondable, adj. Qui peut être inondé. Plaine inondable. Les interfluves, les plaines non inondables sont souvent occupés par les cultures de céréales ou de plantes commerciales (MEYNIER, Paysages agraires, 1958, p. 60). []. 1re attest. 1874, 15 mai (ROUDAVIE ds Rev. des Deux Mondes, p. 341 d'apr. LITTRÉ Suppl.); de inonder, suff. -able.

inonder [inɔ̃de] v. tr.
ÉTYM. V. 1120, enunder, v. intr.; v. tr., v. 1250; lat. inundare, de in- « vers, dans », et undare « rouler des vagues », de unda. → Onde.
1 a (Le sujet désigne un cours d'eau, un liquide; le compl. désigne un lieu). Couvrir d'eaux qui débordent ou affluent. Submerger. || Fleuve en crue (cit. 1) qui inonde ses quais. || Pluie torrentielle qui inonde la campagne (→ Abat, cit.).
1 Il avait six cents ans lorsque les eaux du déluge inondèrent toute la terre.
Bible (Sacy), Genèse, VII, 6.
2 Le Nil n'est pas le seul fleuve dont les inondations soient périodiques et annuelles : on a appelé la rivière de Pégu le Nil indien, parce que ses débordements se font tous les ans régulièrement; il inonde ce pays à plus de trente lieues de ses bords, et il laisse (…) un limon qui fertilise (…) la terre (…)
Buffon, Histoire naturelle, Preuves… théorie de la terre, X, Des fleuves.
Au p. p. || Villes hollandaises inondées par la mer après la rupture des digues (cit. 1). Immerger. || Caves inondées par des infiltrations de rivières, par une trombe d'eau. Noyer.
3 Cela me faisait penser à ces prairies inondées dont l'apparence reste intacte, dont l'herbe semble droite et vigoureuse, mais où chaque pas révèle la nappe d'eau traîtresse qui déjà imbibe tout le sol.
A. Maurois, Climats, I, XII.
b (Sujet n. de personne; compl. n. de lieu). || Inonder (volontairement) une rizière. || Inonder les fossés d'une forteresse (cit. 1), les remplir d'eau.
c (Le sujet désigne une humeur du corps). || La sueur inondait son front; les pleurs inondaient ses yeux.Au p. p. || Joues inondées de pleurs. Ruisselant; → Étage, cit. 4.
4 Mais l'empereur s'étant levé de table, se mit (…) à la fenêtre qui regardait l'Orient, et demeura très longtemps le visage inondé de larmes.
Michelet, Hist. de France, II, II.
2 a (1633). Par métaphore. Vx (langue class.) ou littér.(Sujet n. de personne). || Inonder un pays de sang, y faire régner une terreur sanglante. Baigner.(Sujet n. de chose). || « Un fleuve de sang inondait l'Orient » (→ Épandre, cit. 9, Hugo).
5 Thèbes avec raison craint le règne d'un prince
Qui de fleuves de sang inonde sa province.
Racine, la Thébaïde, IV, 3.
b (Sujet n. de liquide). Se déverser en abondance dans…, sur… || L'eau qui inonde le sol. || La pluie inondait la terrasse.
6 Ou quelque longue pluie, inondant vos vallons,
A-t-elle fait couler vos vins et vos melons ?
Boileau, Satires, III.
(Compl. n. de personne). || L'averse nous a complètement inondés. Mouiller, tremper. || Se faire inonder par l'orage.
c (Sujet n. de personne; compl. n. de chose ou de personne; compl. prép. en de, avec). Verser en abondance un liquide sur (qqn, qqch.). Arroser, mouiller, tremper. || Inonder qqn d'eau, avec de l'eau. || Inonder la table de vin.(Sans compl. second). || Il a inondé la nappe en se servant à boire. || Attention ! tu vas tout inonder !
7 Il (…) jette le verre d'eau dans le trictrac, et inonde celui contre qui il joue.
La Bruyère, les Caractères, XI, 7.
S'inonder les mains d'eau de Cologne, le visage de parfum.
8 (…) Nénesse, qui s'était emparé de la bouteille d'eau de Cologne, l'achevait, s'en inondait les mains et les cheveux.
Zola, la Terre, II, II.
Par métaphore :
9 (…) entre eux les gens de lettres se suffoquent d'encens ou s'inondent de fiel (…)
Buffon, Réponse à M. de Duras à l'Académie, 15 mai 1775.
Pron. (Réfl.). || S'inonder de parfum.
(Récipr.). || Les enfants s'inondent en jouant avec la lance d'arrosage. Arroser (s').
3 (XIIIe, d'abord intrans., « affluer »; sujet n. de personne ou de chose). Envahir (→ Foule, cit. 21). || Les Romains inondèrent le Bosphore (→ Déserter, cit. 1). || Les articles en matière plastique inondent le marché. Affluer (sur, dans).
10 (…) c'est un débordement de louanges (…) qui inonde les cours et la chapelle.
La Bruyère, les Caractères, VIII, 32.
11 Depuis trois ou quatre cents ans que les habitants de l'Europe inondent les autres parties du monde, et publient sans cesse de nouveaux recueils de voyages et de relations, je suis persuadé que nous ne connaissons d'hommes que les seuls Européens (…)
Rousseau, De l'inégalité parmi les hommes, Note 1.
12 Dès le matin du dimanche, des milliers de paysans arrivant des montagnes voisines, inondèrent les rues de Verrières.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, XVIII.
Au passif et p. p. || Être inondé de requêtes, de lettres de protestations.Rare. (Concret) :
13 (…) me voilà inondé de violettes. Il en coule sur ma table, sur mes genoux, sur mon tapis. Il s'en glisse dans mon gilet, dans mes manches. J'en suis tout parfumé.
France, le Crime de S. Bonnard, Œ., t. II, p. 334.
Spécialt. || Inonder (qqch., un lieu) de… : répandre en grande abondance. || Inonder un pays, une clientèle de messages publicitaires, de brochures (→ Copieux, cit. 5).
14 Il était allé chercher un petit livre graisseux, un de ces livres de propagande bonapartiste, dont l'empire avait inondé les campagnes.
Zola, la Terre, I, V.
15 (…) plusieurs marques s'étaient mises à inonder le pays de produits similaires aux produits Barrel.
Aragon, les Beaux Quartiers, I, IV.
4 Sujet n. de chose, concrète ou abstraite, comparée à un liquide. (Concret). Couvrir en se répandant. || Le brouillard qui inonde l'espace (cit. 20).Au p. p. || Maison, pièce inondée de soleil, de lumière. Baigner; → aussi Géhenne, cit. 6.(Abstrait). Pénétrer, remplir. || Une tendresse vague, une joie intense inondait son âme, son cœur (→ Absorber, cit. 10; blêmir, cit. 2; contenir, cit. 11).
16 M. de Forbin était alors dans la béatitude; il promenait dans ses regards le bonheur intérieur qui l'inondait; il ne touchait pas terre.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 346.
17 Ses cheveux épais et longs, terminés en boucles, inondent en flottant ses divines épaules (…)
Nerval, les Filles du feu, « Isis », IV.
Au passif et p. p. (Concret). Baigné (de lumière, etc.).
18 La campagne est inondée de l'odeur des foins.
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 196.
19 (…) des villages paisibles inondés de soleil (…)
Alphonse Daudet, Contes du lundi, Alsace ! Alsace !
(Abstrait). Pénétré, rempli.
20 (…) les délices ineffables dont je savais, de science certaine, qu'une âme d'élite est inondée par les aveux mutuels d'un amour vertueux.
A. de Gobineau, les Pléiades, I, III.
——————
inondé, ée p. p. adj.
(Au p. p., → ci-dessus, supra cit. 3; cit. 12 et supra; cit. 18 à 20 et supra).
1 (XIIIe). Couvert, recouvert par les eaux d'inondation. || Prairie inondée (→ ci-dessus, cit. 3). || Villes, régions inondées. Submergé. || Région dévastée et inondée.Par ext. Qui subit les effets d'une inondation. || Les populations inondées. Sinistré.N. (1848). || Distribuer des secours aux inondés.
REM. Pour le sens bot., → Inondé, adj.
2 Promeneurs inondés, arrosés d'eau, de pluie.
CONTR. Assécher, dessécher, drainer, sécher.
DÉR. Inondable.
HOM. Inondé.

Encyclopédie Universelle. 2012.