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rasseoir

rasseoir [ raswar ] v. tr. <conjug. : 26>
rasis « calmé » déb. XIIe; de re- et asseoir
I
1(fin XIIe) Asseoir de nouveau. Rasseoir un malade dans son lit.
2(XIIe) Replacer. Rasseoir une statue sur sa base, sur son socle. Fig. « La nécessité de rasseoir la vie sociale sur des bases rationnelles » (Madelin).
3Intrans. ou pronom. (1636) Techn. Se reposer et s'épurer (liquide). Laisser (se) rasseoir un vin après un transport.
II V. pron. SE RASSEOIR (plus cour.).
1Il s'est levé, puis s'est rassis aussitôt. Avec ellipse de se Faire rasseoir qqn.
2Fig. et vx Reprendre ses esprits. « Et je veux prendre l'air pour me rasseoir un peu » (Molière).

rasseoir verbe transitif Asseoir de nouveau quelqu'un : Rasseoir un enfant. Remettre en place, dans une position stable : Rasseoir une dalle dans son logement.rasseoir (difficultés) verbe transitif Conjugaison Comme asseoir, rasseoir a une conjugaison complexe présentant de nombreuses formes doubles : je me rassieds ou je me rassois, nous nous rasseyons ou nous nous rassoyons, vous vous rasseyez ou vous vous rassoyez. - Attention au i après le y aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous nous rasseyions ou (que) nous nous rassoyions, (que) vous vous rasseyiez ou (que) vous vous rassoyiez. Emploi Le verbe est habituellement employé à la forme pronominale, se rasseoir (= s'asseoir de nouveau, après s'être levé), mais il peut aussi être employé transitivement : rasseoir qqch (= asseoir de nouveau, replacer) : rasseoir une statue sur son socle.

rasseoir
v. tr. Asseoir de nouveau. Rasseoir un enfant sur sa chaise.
|| v. Pron. Ils se sont rassis.

⇒RASSEOIR, verbe
A. — Empl. trans.
1. Qqn rasseoit qqn (sur qqc.). Remettre quelqu'un en position assise (sur quelque chose). Anton. relever. Il faut rasseoir ce malade, cet enfant (Ac. 1835-1935). Saint-Antoine l'arrêta d'un tour de poignet, et lui posant ses deux mains puissantes sur les épaules il le rassit si durement que la chaise s'écrasa sous l'homme (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, St-Antoine, 1883, p. 197).
Empl. pronom. réfl. Rasseyez-vous! La marquise se rasseyait après s'être levée à demi (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 463). Albertine n'eut que le temps de se rasseoir sur la chaise (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 358).
2. Qqn rasseoit qqc. (sur qqc.). Anton. relever.
a) Replacer quelque chose (sur sa base, sur son fondement). Rasseoir une statue sur sa base (Ac.). Rasseoir une pierre (Ac. 1798-1878). P. métaph. Par cela même, la constitution de l'État est ébranlée: Votre Majesté seule conserve la force de la rasseoir et de la raffermir sur ses bases (CHANTELAUZE, 1830 ds Rec. textes hist., p. 196).
Spécialement
AGRIC., rare. Affermir, stabiliser, retasser (des terres, des semailles, etc.). Les rouleaux ondulés sont (...) utilisés de préférence aux rouleaux lisses pour « rasseoir » au printemps les céréales d'automne ainsi que les prairies (BALLU, Mach. agric., 1933, p. 174).
MARÉCHALERIE. Affermir un fer vacillant (d'apr. CHESN. t. 2 1858). Rasseoir un fer au pied d'un cheval (Ac.).
b) Au fig., vx ou littér. [Le compl. désigne un état affectif ou intellectuel de la pers.] Faire redevenir calme. Synon. apaiser, rasséréner; anton. agiter, exciter. Je prends le lait d'ânesse pour rasseoir mes nerfs dans lesquels mon âme est enveloppée (MAINE DE BIRAN, Journal, 1818, p. 113):
... il marquait si peu de goût pour les enseignements, que je m'en étonnais, moi qui y mordais assez franchement quand je venais à bout de tenir mon corps tranquille et de rasseoir mes esprits grouillants.
SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 8.
B. — Empl. factitif ou pronom., vieilli.
1. [Le suj. désigne un liquide] Se reposer en laissant déposer des impuretés. Synon. usuel (se) décanter. Il faut laisser rasseoir ce vin (Ac.). Il faut faire rasseoir ces liqueurs (Ac. 1798-1878). Ce vin a besoin de se rasseoir (Ac. 1835-1935). En puisant de cette eau plein un bassin quelconque, et en la laissant se rasseoir et prendre son niveau, nous remarquions que toute la masse de liquide était faite d'un certain nombre de veines distinctes, chacune d'une couleur particulière (BAUDEL., Avent. Pym, 1858, p. 211).
2. Au fig., littér. Retrouver son calme, sa sérénité. Synon. s'apaiser, se rasséréner; anton. s'agiter, s'exciter. Et si ma vie se rassied et s'épure, si je parviens à réparer quelque chose autour de moi (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 125). Je ne travaille pas encore tant que je l'aurais espéré, cependant mon esprit se rasseoit de plus en plus (NERVAL, Corresp., 1854, p. 235).
Rem. gén. Le pron. réfl. est le plus souvent omis après faire et laisser: Je m'étais levé, mais il me fit rasseoir (Ac. 1935). V. aussi supra B.
Prononc. et Orth:[], (il) rassoit ou rassied [], [-sje]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug., v. asseoir. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 part. passé « calmées (en parlant des vagues) » (Pélérinage Charlemagne, éd. G. Favati, 572); ca 1270 de sens rassis « d'une façon calme, mûrie, pondérée » (Richard le Beau, 1981 ds T.-L.); 2. 1176-81 verbe pronom. « s'asseoir de nouveau » (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 655); 3. fin XIIe s. « remettre à sa place » (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, II, v. 1675); 4. 1306 part. passé « se dit de gâteaux qui ne sont plus frais » (GUILLAUME GUIART, Royaux Lignages, éd. Wailly et Delisle, 19705); 1549 pain rassis (EST.); 5. ca 1393 « s'épurer en se reposant (en parlant de liquides) » (Le Ménagier, II, 268). Dér. de asseoir; préf. r(e)-. Fréq. abs. littér.:683. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 577, b) 1 459; XXe s.: a) 1 165, b) 927.

rasseoir [ʀaswaʀ] v. [CONJUG. asseoir.]
ÉTYM. Déb. XIIe, rasis « calmé »; de re-, et asseoir.
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I V. tr.
1 Asseoir de nouveau (une personne qu'on a fait lever). Asseoir (supra cit. 1). || « Il faut rasseoir ce malade, cet enfant » (Académie).Pron. (v. 1175). Plus cour. || Se rasseoir. || Rasseyez-vous !REM. Le pronom réfléchi est généralement omis après faire, laisser : « Je m'étais levé, mais il me fit rasseoir » (Académie).
2 (V. 1160). Replacer. || Rasseoir une statue sur sa base, sur son socle.Figuré :
0 (…) la nécessité de rasseoir la vie sociale sur des bases rationnelles s'imposait et, au premier chef, celle de restaurer l'État en restaurant la Société.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Le Consulat, XII.
3 (1559). Vx. ou littér. Rassurer, ramener au calme, remettre dans son assiette. Rasséréner. || Rasseoir son esprit, ses esprits.Pron. || « Et je veux prendre l'air pour me rasseoir un peu » (Molière, Tartuffe, II, 2).
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II V. intr. ou pron. (V. 1398). Techn. (D'un liquide). Se reposer et s'épurer. || Laisser (se) rasseoir un vin.

Encyclopédie Universelle. 2012.