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préférer

préférer [ prefere ] v. tr. <conjug. : 6>
• 1355 ; lat. præferre « porter (ferre) en avant (præ) »
Considérer comme meilleure, supérieure, plus importante (une chose, une personne parmi plusieurs) par un jugement, un goût; se déterminer en sa faveur. aimer (mieux), incliner, pencher (pour); adopter, choisir, élire. « On n'aime qu'après avoir jugé, on ne préfère qu'après avoir comparé » (Rousseau). Préférer une chose, une personne à une autre. « Toute femme préfère à rien un bonheur dont elle sait la brièveté » (Montherlant). Préférer à tout : aimer par-dessus tout. — Si tu préfères, si vous préférez, si vous aimez mieux; si vous pensez que le mot convient mieux.
Préférer (et inf.). Préférer faire qqch. : aimer mieux. « Plutôt que de recourir à ce que vous appelez la violence, je préfère mourir » (Duhamel). Absolt Faites comme vous préférez, comme vous voudrez, comme vous l'entendez. — Littér. Nous « avons préféré d'attendre et de vous faire attendre plutôt que de risquer inconsidérément la vie de nos soldats » (A. Gide). Cour. « Elle préférait souffrir que d'être dupe » (Radiguet). Littér. « Il préférait souffrir à ne pas aimer » (Triolet).
Préférer que (et subj.). Je préfère qu'il vienne seul.
Fig. (Choses) L'hortensia préfère les terrains acides.
♢ SE PRÉFÉRER v. pron. (réfl.) « Il n'y a si vil praticien qui [...] ne se préfère au laboureur » (La Bruyère).
⊗ CONTR. Haïr, rejeter.

préférer verbe transitif (latin praeferre, porter en avant) Considérer quelqu'un, quelque chose avec plus de faveur (que d'autres), le choisir plutôt que quelqu'un ou quelque chose d'autre : Préférer le thé au café. Choisir comme étant mieux, meilleur, etc. : Il préfère qu'on lui téléphone le matin. Aimer mieux quelque chose ainsi : Je te préfère avec les cheveux longs.préférer (citations) verbe transitif (latin praeferre, porter en avant) André Gide Paris 1869-Paris 1951 Pour moi, être aimé n'est rien, c'est être préféré que je désire. Correspondance, Gide-Valéry Gallimard Louise Levêque de, dite Louise de Vilmorin Verrières-le-Buisson 1902-Verrières-le-Buisson 1969 En amour, il ne s'agit pas d'aimer mais de préférer. La Lettre dans un taxi Gallimardpréférer (difficultés) verbe transitif (latin praeferre, porter en avant) Conjugaison Attention à l'accent sur le deuxième e, tantôt grave, tantôt aigu : je préfère, nous préférons ; il préféra. Construction 1. Il préfère partir plutôt que de rester / il préfère partir que de rester / il préfère partir que rester. Les deux constructions préférer partir que de rester et préférer partir que rester appartiennent à l'usage courant. La construction préférer partir plutôt que de rester s'emploie dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit. 2. Préférer (+ infinitif) à (+ infinitif) : « J'ai préféré ne pas vous voir à vous voir ainsi »(H. de Montherlant). Cette construction avec deux infinitifs n'est plus guère employée que pour produire un effet d'archaïsme. ● préférer (synonymes) verbe transitif (latin praeferre, porter en avant) Considérer quelqu'un, quelque chose avec plus de faveur (que d'autres), le...
Synonymes :
- aimer mieux
- choisir
- élire
- opter
- pencher pour

préférer
v. tr. Aimer mieux. Nous préférons partir.
Préférer (qqch, qqn) à (qqch, qqn d'autre): se déterminer en faveur d'une personne ou d'une chose plutôt qu'en faveur d'une autre.
|| Litt. Préférer mourir à trahir.
|| (S. comp.) Si tu préfères, nous resterons ici.

⇒PRÉFÉRER, verbe trans.
A. —Considérer une personne ou une chose comme plus importante, supérieure ou meilleure; se déterminer en faveur d'une personne ou d'une chose plutôt que d'une autre.
1. Qqn préfère qqn ou qqc.
Qqn préfère qqn (à qqn). Qui, lequel, laquelle préférez-vous?, préférer son père à sa mère, tel enfant à tel autre. Autant que je puis en juger d'ici, ces garçons ne sont pas si mal. Voyons, lequel préfères-tu? (MUSSET, Chandelier, 1840, I, 2, p.31). Choisir, c'est préférer un être à tous les autres; se dévouer, c'est le préférer à soi-même (LACORD., Conf. N.-D., 1848, p.171). Je connais une jeune fille qui a eu à traiter (et à l'écrit encore): «D'Alceste ou de Philinte, qui préféreriez-vous avoir comme ami?» (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.889).
Qqn préfère qqc. (à qqc.). Que préférez-vous?, préférer la gloire à l'argent, la mer à la montagne, la mort à l'esclavage, la paix à la guerre, la pensée à l'action, la solitude au monde. Il eut (...) le scorbut, qui épouvantait Avicenne, et le mal de mer, auquel Cicéron préféra la mort (HUGO, Rhin, 1842, p.202). Ah! Quand croyez-vous que cette damnée guerre sera finie? Je suis un homme si paisible! Je préfère le son des cloches à celui du canon et le piano à la mitrailleuse (MAUROIS, Sil. Bramble, 1918, p.75):
♦ [Gracian] oppose volontiers l'homme «substantiel» à l'«homme d'ostentation». Il dit qu'il faut préférer le solide de la substance au vide de l'ostentation, la vraie royauté à la vanité, le réel au luxe des cérémonies.
JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p.3.
Préférer de beaucoup. Je préfère de beaucoup à sa manière [celle de Quinault] celle de notre inimitable La Fontaine (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.116).
Préférer mille morts. Estimer qu'il vaut mieux traverser mille fois l'épreuve de la mort. Pour une femme timide et tendre rien ne doit être au-dessus du supplice de s'être permis, en présence d'un homme, quelque chose dont elle croit devoir rougir; je suis convaincu qu'une femme, un peu fière, préférerait mille morts (STENDHAL, Amour, 1822, p.66).
2. Qqc. ou un animal préfère qqc. Plante qui préfère les sols calcaires. Aux grands arbres feuillus qui font le tamisage De l'air en feu stagnant sur tant de points divers, Ils préfèrent [les lézards] les houx chétifs et de travers (ROLLINAT, Névroses, 1883, p.198). Je racontai à Robert que lorsque mon beau-père jouait, il faisait intervenir dans son choix les considérations les plus diverses; non seulement les origines lointaines du cheval, mais la nature du terrain qu'il préférait (MAURIAC, Noeud vip., 1932, p.204).
B. Préférer + inf. Aimer mieux. Préférer s'abstenir, attendre, garder le silence, mourir. Hier après-midi, je me suis mis en colère. Cela ne m'était pas arrivé depuis 1918. J'ai frappé la table du poing et j'ai crié: «Préférez-vous sortir par la fenêtre ou par la porte?» (GREEN, Journal, 1947, p.112).
Préférer de + inf. (vieilli). Si je savais la perdre, et n'avoir plus de consolation, je préférerais de mourir la première (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p.118).
Préférer de + inf. ... plutôt que. [Avec une prop. corrélative où l'inf. n'est pas répété] Quoi qu'il en soit, enfin, je préfère de confier mes intérêts au roi votre maître plutôt qu'à tout autre (Le Moniteur, t.2, 1789, p.365).
Préférer + inf. ... plutôt que de + inf. Fanny accourut derrière son dos dire qu'ils préféraient y être de leur poche, plutôt que d'avoir des procès (ZOLA, Terre, 1887, p.383). Une France en révolution préfère toujours gagner la guerre avec le général Hoche plutôt que de la perdre avec le maréchal de Soubise (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p.533).
Préférer croire que... plutôt que. Saint Bonaventure préférait croire qu'un boeuf pût voler plutôt que son frère mentir (PROUST, Guermantes 2, 1921, p.557).
Préférer + inf. ... que de + inf. J'aime mieux m'étourdir... crever pour crever, je préfère crever de passion que de crever d'ennui! (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p.697). Il y a des hommes qui préfèrent mourir de faim que de trahir leurs amis (RICOEUR, Philos. volonté, 1949, p.89).
Préférer + inf. ... que + inf. Je préfère mourir que livrer mon secret pour rien (PONSON DU TERR., Rocambole, t.3, 1859, p.471).
Rem. La constr. sans plutôt est condamnée par les puristes (v. GREV. 1986, § 1076, rem. 2).
Fam. Préférer être + attribut + que + attribut. Tout grelottant il se déshabilla, préférant encore être nu que vêtu d'habits mouillés (PONSON DU TERR., Rocambole, t.1, 1859, p.620).
Préférer + inf. à + inf. (vx). On préfère souffrir mille avanies à prendre une détermination ennuyeuse (AMIEL, Journal, 1866, p.137).
Préférer + inf. à l'idée de. Je préférerais souffrir mille maux à l'idée de te savoir tombé dans quelques bourbiers de Paris où j'en ai tant vu (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p.244).
Empl. pronom. Avoir une très haute opinion de soi-même. Une sorte d'esprit de confraternité fait que les nobles se préfèrent entre eux, et pour tout, au reste de la nation (SIEYÈS, Tiers état, 1789, p.35). La faute de chacun fut de ne penser qu'à lui-même et de se préférer au front populaire, à la France (GUÉHENNO, Journal «Révol.», 1937, p.37).
En incise, en empl. adv. à valeur concess. Comme tu préfères/vous préférez, si tu préfères/vous préférez. Au moment où Eugénie Garin, ou, si vous le préférez, la Turquoise quittait, vêtue en ouvrière, son petit hôtel pour aller rue de Charonne, un coupé de remise qui montait la rue de Clichy vint s'arrêter devant la grille du jardin (PONSON DU TERR., Rocambole, t.2, 1859, p.383). Si je lui en veux, c'est surtout pour ça, c'est parce qu'il nous empêche de faire quoi que ce soit pour lui, pour eux, si tu préfères (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p.76).
Prononc. et Orth.:[], (il) préfère [-]. Ac. 1694, 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist.I. 1. Ca 1355 «aimer mieux» (BERSUIRE, Tite-Live, ms. B.N. fr. 20312ter, f° 20 r° ds GDF. Compl.); 2. 1875 fig. (Lar. 19e: préférer se dit des choses qui se trouvent plutôt dans certains lieux ou certaines circonstances, qui prennent dans ces lieux ou ces circonstances un développement plus complet ou s'y présentent plus avantageusement). II. Part. passé subst. 1711 [éd.] (DANCOURT, Céphale et Procris, III, 2, Paris, P. Ritou, p.91). Empr. au lat. praeferre «porter en avant» (de prae, v. pré- et ferre «porter»). Fréq. abs. littér.:4875. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 4853, b) 5541; XXes.: a) 7279, b) 9244. Bbg. RISOP (A.). Miszellen zur neufranzösischen Syntax. In: [Mél. Tobler (A.)]. Braunschweig, 1905, pp.303-310.

préférer [pʀefeʀe] v. tr. [CONJUG. céder.]
ÉTYM. 1355; lat. præferre « porter (ferre) en avant (præ) ».
———
I Personnes.
1 Considérer (qqch., qqn) comme meilleur, supérieur, plus important, parmi plusieurs, par un jugement, un goût; se déterminer en sa faveur. Aimer (mieux, I.), estimer (le plus), incliner (II.), pencher (pour); adopter (II.), choisir (cit. 16), distinguer (parmi…), élire. || Préférer une chose, une personne à une autre (→ Audacieux, cit. 11; blâme, cit. 3; cœur, cit. 108; contemplation, cit. 4; déterminer, cit. 7; folie, cit. 11). || Je préfère une jolie (cit. 9) bouche à un joli mot. || Préférer à une chose (une personne) une autre… (→ Clinquant, cit. 3; étanchement, cit. 1). || De deux choses, entre, parmi plusieurs choses, en préférer une… (→ Appartenir, cit. 11; 2. pas, cit. 11). || Il préfère beaucoup, de beaucoup telle chose à telle autre. || Préférer qqch. à tout, aimer par-dessus tout.(L'autre terme de la comparaison étant sous-entendu). || Préférer la laideur. Aimer, chérir (→ Beauté, cit. 27). || Ce moi (cit. 53) que l'on préfère. — ☑ Loc. Si tu préfères, si vous préférez, si vous aimez mieux.
1 (…) on n'aime qu'après avoir jugé, on ne préfère qu'après avoir comparé.
Rousseau, Émile, IV.
2 Je préfère tes fruits, Automne,
Aux fleurs banales du Printemps !
Baudelaire, les Épaves, XII, I.
3 Quand j'entrai, deux dames me demandèrent laquelle de l'une et de l'autre je préférais et je les préférais toutes deux.
Max Jacob, le Cornet à dés, p. 32.
4 Toute femme préfère à rien un bonheur dont elle sait la brièveté.
Montherlant, les Jeunes Filles, p. 165.
2 Préférer (et l'inf.), préférer de (et l'inf.; littér.); préférer que (et le subj.) : opter pour (telle action). || Préférer faire qqch., aimer mieux. || Je préfère que tu t'en ailles.
5 Sale, hideux, pauvre, elle le soigne; elle préfère à tout d'être, au fond de la terre, la servante de Marat.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IV, VI.
6 — Eh bien ! moi, s'écria Salavin, plutôt que de recourir à ce que vous appelez la violence, je préfère mourir. — Bart, frappant ses paumes à plat, prononça durement : — Autrement dit, vous préférez que les autres meurent. On ne meurt jamais seul dans ces histoires-là.
G. Duhamel, Salavin, V, XII.
Absolt. || Faites comme vous préférez, comme vous voudrez, comme vous l'entendez.
Littér. || Préférer (de) (faire telle chose) plutôt que (de) (faire telle autre); cour. préférer (faire telle chose) que (de) (faire telle autre). || « Elle préférait souffrir que d'être dupe » (cit. 15, Radiguet).
7 (Elle) a préféré vivre dans la maison de son amant, au péril de tout, que d'être sa maîtresse à V…
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le bonheur dans le crime ».
8 Nous voulions agir à coup sûr, et avons préféré d'attendre et de vous faire attendre plutôt que de risquer inconsidérément la vie de nos soldats et des vôtres.
Gide, Journal, 22 mai 1943.
Vx., littér. || Préférer (de) (faire telle chose) à (faire telle autre).
9 Il préférait souffrir à ne pas aimer.
Elsa Triolet, Mille regrets, p. 105.
———
II (1875). Choses. Fig. Se développer mieux, prospérer. || Plante qui préfère les terrains sablonneux. Aimer, plaire (se).
——————
se préférer v. pron. (Réfl.).
|| Se préférer à tous les autres. || Il n'y a si vil praticien qui… ne se préfère au laboureur (→ Étude, cit. 51, La Bruyère). || Nous ne nous préférons à personne (→ Généreux, cit. 5).
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préféré, ée p. p. adj.
ÉTYM. (1360).
1 Jugé meilleur. || Sa chanson, son œuvre préférée, celle qu'il préfère à toutes les autres. Prédilection (de). || De toutes les heures du jour, l'aube (1. Aube, cit. 10) est ma préférée. || Le benjamin, enfant préféré. || Fournisseur préféré ( Attitré).
10 Mozart est le compagnon préféré des cœurs qui ont aimé et des âmes apaisées.
R. Rolland, Musiciens d'autrefois, p. 290.
2 N. Personne qui est préférée, mieux aimée. Le préféré, la préférée. Chouchou, favori (II.).
11 Durant cette promenade sur l'eau, je m'étais cru le préféré; je sentis amèrement qu'elle était de bonne foi dans ses paroles. L'amant qui n'est pas tout n'est rien.
Balzac, le Lys dans la vallée, Pl., t. VIII, p. 928.
CONTR. Haïr, rejeter.
DÉR. Préférable, préférence.

Encyclopédie Universelle. 2012.