1. pastel [ pastɛl ] n. m.
• XIVe; mot provenç.; du bas lat. pasta « pâte »
♦ Plante (crucifères) dont les feuilles et les tiges contiennent un principe colorant bleu (⇒ guède, isatis) et qui est cultivée comme plante fourragère.
♢ (avec infl. de 2. pastel) Bleu pastel, ellipt pastel : couleur, teinture bleu clair de pastel. Des robes pastel, bleu pastel.
pastel 2. pastel [ pastɛl ] n. m.
• 1675 « crayon »; it. pastello; bas lat. °pastellus→ pastille
1 ♦ Pâte faite de pigments colorés pulvérisés, agglomérés et façonnés en bâtonnets (⇒ crayon). « Sur la paroi opposée à la cheminée, deux portraits au pastel » (Balzac).
2 ♦ Teintes, tons de pastel, doux et clairs comme ceux du pastel. Appos. Tons pastel.
3 ♦ Œuvre faite au pastel. Pastel sur carton. Fixer un pastel. Les pastels de Degas.
● pastel nom masculin (ancien provençal pastel, de pasta, pâte) Autre nom de l'isatis, plante dont on tirait autrefois un colorant bleu-indigo ; ce colorant lui-même. ● pastel adjectif invariable et nom masculin Se dit d'une couleur bleu-indigo. ● pastel nom masculin (italien pastello, du bas latin pastellum, tablette) Type de crayon de couleur en bâtonnet ordinairement constitué par une pâte aqueuse de carbonate de calcium, pigmentée de diverses couleurs. Dessin au pastel. ● pastel adjectif invariable et nom masculin Se dit d'un ton, d'une teinte pâle et douce : Couleurs pastel. ● pastel (difficultés) adjectif invariable et nom masculin Accord 1. Pastel n.m. = plante tinctoriale ; crayon de couleur ; dessin fait avec ce type de crayon. - Plur. : des pastels. 2. Pastel adj. inv. = qui a la nuance délicate du pastel. Des couleurs pastel. Sans s. ● pastel (difficultés) nom masculin (italien pastello, du bas latin pastellum, tablette) Accord 1. Pastel n.m. = plante tinctoriale ; crayon de couleur ; dessin fait avec ce type de crayon. - Plur. : des pastels. 2. Pastel adj. inv. = qui a la nuance délicate du pastel. Des couleurs pastel. Sans s.
pastel
n. m. (Afr. subsah.) Au Sénégal, petit pâté au poisson ou à la viande.
————————
pastel
n. m.
d1./d Bâtonnet fait d'une pâte colorée solidifiée (à base d'argile blanche et de gomme arabique ou de gomme adragante).
d2./d OEuvre exécutée au pastel.
d3./d (En appos.) inv. Des tons pastel, qui ont la douceur, la délicatesse du pastel.
————————
pastel
n. m. Plante (Isatis tinctoria, Fam. crucifères) à fleurs jaunes, appelée aussi guède, cultivée comme plante fourragère et dont on tire un colorant bleu indigo.
|| Nom cour. donné aux autres Isatis.
I.
⇒PASTEL1, subst. masc.
A. —BOT. Plante dicotylédone, herbacée, crucifère, des régions tempérées, dont la tige et les feuilles fournissent une matière colorante bleue, cultivée autrefois comme plante tinctoriale ou fourragère. Synon. guède, isatis:
• ♦ Une gamme infinie de colorants dérivés de la houille s'offrait déjà aux teinturiers, il y a trente ans. Mais en contrepartie, le Comtat-Venaissin avait abandonné la culture de la garance; le pastel ne fleurissait plus aux environs de Mirepoix, de Lavaur ou de Castelnaudary...
E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p.307.
B. —P. méton.
1. INDUSTR. DES COLORANTS. Matière colorante bleue fournie par cette plante. On disait que les tissus étaient teints au pastel ou au pastel double, suivant qu'ils étaient passés, une ou plusieurs fois dans la cuve de guède (HAVARD 1890, p.139). Les colorants, tous naturels, —indigo, campêche, garance, pastel, —étaient encore produits en petites quantités alors que l'industrie textile en réclamait toujours davantage (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p.355).
2. Bleu de pastel ou, en appos., bleu pastel. Nuance de bleu (clair, tendre) de ce colorant. V. également pastel2 C. Sa robe est bleu pastel ornée de boutons en émail camaïeu (TOULET, Nane, 1905, p.132). Sa tête [d'un oiseau] est brune. Les plumes du dos sont d'un tendre bleu de pastel; tout le dessous du corps est bleu clair; les ailes vont de ce même bleu tendre au bleu le plus sombre (GIDE, Voy. Congo, 1927, p.836).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694; en 1762, 1798 en tant que synon. de guède. Étymol. et Hist.1. 1393 subst. synon. de guède (doc. 25 avr. ds G. ESPINAS, La Vie urbaine de Douai au Moyen-Âge, t.4, p.685); 2. 1632 adj. «de la couleur bleue que donne la teinture au pastel» (Inventaire des biens d'African de Bassompierre, éd. Gaspard ds Mém. de la Sté d'archéol. lorr., 1867, p.316). Empr. au langued. pastel, att. au sens 1 dep. le XIIIe-XIVes. (Évangile de l'Enfant Jésus ds APPEL, p.48; v. aussi LEVY (E.) Prov.), dér. de pasta (pâte) parce que cette plante était réduite en pâte avant de servir à teindre. V. FEW t.7, p.746b et 750a, note 9.
II.
⇒PASTEL2, subst. masc.
A. —DESSIN
1. Poudre de couleur agglomérée en pâte servant à préparer des crayons. Les pastels fixes sont des poudres solides dégradées vers le blanc, par du kaolin, du blanc crayeux ou du blanc de zinc, aggloméré généralement avec de l'eau gommée (gomme du Sénégal) (Arts et litt., 1935, p.30-4). V. adragante ex. 1, enfariner ex. 1.
2. P. méton. Crayon préparé à partir de cette poudre, pure ou mélangée, et de gomme (d'apr. BÉG. Dessin 1978, p.422). Pastels doux, durs, demi-durs, gras, tendres; boîte de pastels; pastels en étuis. La tête de Robespierre, dessinée par David au pastel (VIGNY, Journal poète, 1844, p.1215). Nous retrouverons la même probité dans une marine au pastel et dans une vue de Villers-sur-Mer qui enlève, en plein soleil, ses taches crues, comme dans une image japonaise (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.288). Les pastels s'emploient sur une très légère esquisse au fusain (COFFIGNIER, Coul. et peint., 1924, p.742).
— En appos. Crayon(-)pastel. Boîte cartonnage, 20 tablettes couleurs (...), 9 crayons pastels (Catal. jouets [B.H.V.], 1936). Crayon-pastel Conté. Contient une certaine quantité d'abrasif ce qui permet de travailler sur tous les papiers et facilite l'estompage (BÉG. Dessin 1978, p.422).
B. —P. méton., BEAUX-ARTS
1. Tableau, oeuvre au pastel. Pastel défraîchi, effacé, passé; fixer un pastel. Tout le mur du fond [d'un salon] est revêtu de tapis d'Yorghès, doux à regarder comme des pastels anciens (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p.108). Les gouaches et les pastels d'Auguste, d'une sensualité troublante et d'un exotisme très personnel sont conservés au Musée d'Orléans (RÉAU, Art romant., 1930, p.52).
— En partic. Portrait au pastel. Voici le pastel d'une dame du vieux temps; la figure, effacée comme une ombre, sourit (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p.279).
2. Au sing.
a) Manière de dessiner en utilisant les crayons pastels. Le pastel apparaît (...), non seulement comme une simple élaboration du dessin, mais comme un aboutissement des techniques dites «sèches» (...). La Tour, Degas, Toulouse-Lautrec ont, avec le pastel, créé une oeuvre tout à fait indépendante de leur oeuvre proprement picturale (BÉG. Dessin 1978, p.422). V. huile ex. 4:
• 1. ... dès que le trait domine la couleur, on retrouve toujours quelque chose de cette fantaisie qui choisit la couleur pour plaire, et non pour peindre. Et c'est par là qu'il faut comprendre le pastel, qui reste toujours dessin par la touche et par la matière.
ALAIN, Beaux-arts, 1920, p.285.
b) Genre d'oeuvres exécutées de cette manière. Chaque salon voit se multiplier en peinture, en pastel ou en lithographie «ces rêves, ces choses qui passent un moment devant les yeux» (BARRÈS, Cahiers, t.4, 1906, p.159).
C. —[Avec valeur caractérisante] Couleur, teinte, ton de pastel(s). Couleur, teinte, ton clair(e), délicat(e), velouté(e). Des fondants aux teintes de pastel (MORAND, Bucarest, 1935, p.165). Le monstre [le Grand Canyon] est tout en tons de pastels; il n'en est pas moins étonnant. Bleu gris, bleu ardoise, rose saumon, vert de gris, tout cela en longues striures qui semblent porter la vue de plus en plus loin (GREEN, Journal, 1944, p.140).
— En appos. ou en empl. adj. Coloris pastel. Pour faire plaisir à Molly, tout de suite, j'ai été acheter avec ses dollars un beau complet beige pastel (...) comme c'était la mode au printemps de cette année-là (CÉLINE, Voyage, 1932, p.285). Il faisait beau, une douce journée d'hiver, de cet hiver de Paris qui passe à l'estompe les couleurs pastel des ardoises, des murs, des pavés de grès au crépuscule (VIALAR, Carambouille, 1949, p.116):
• 2. Le non-professionnel gagne à utiliser des peintures déjà teintées (...). Il peut toutefois, pour obtenir notamment certains tons pastels peu courants, réaliser lui-même ses teintes à partir d'une peinture blanche à laquelle il ajoutera soit une teinte concentrée en tube, soit une certaine quantité de peinture colorée de même marque et de même nature.
BONNEL-TASSAN 1966, p.141.
♦P. ell. Les pastels par petites touches. Rose fondant, bleu pâle, vert tendre: sur le bois, le rotin, la céramique ou les tissus, des nuances suaves de fleurs qui rappellent les aquarelles romantiques pour assortir un décor à la lumière des beaux jours (Madame Figaro, 18 juin 1983, p.86).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. Subst. 1676 «bâtonnet constitué d'une poudre agglomérée et colorée» (FÉLIBIEN, p.397); 1678 tableau en pastel (doc. ds Nouv. Arch. de l'art fr., 1883, p.32); 1694 p.ell. pastel «tableau fait au pastel» (Ac.). B. Adj. 1932 «d'un ton clair et doux» (CÉLINE, loc. cit.). Empr. à l'ital. pastello, att. au sens de «bâtonnet coloré» dep.fin XIVes. (C. CENNENI d'apr. DEI), issu p.métaph. de pastello «gâteau» (le pastel étant constitué d'une sorte de pâte colorée et durcie), lui-même issu du b. lat. pastellus, issu par changement de suff. du lat. pastillus (v. pastille). Fréq. abs. littér.:212. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 129, b) 412; XXes.: a) 657, b) 174.
DÉR. Pastelliste, subst. Artiste qui réalise des oeuvres au pastel. Lundi 2 avril. Exposition des pastellistes. Helleu: des pastels où l'on sent un oeil de peintre amoureux de douces étoffes, de tendres nuances passées, de soieries harmonieusement déteintes (GONCOURT, Journal, 1894, p.541). Éva Gonzalès (...) mourut prématurément en 1883, pas assez tôt pourtant pour qu'on n'ait pu admirer son talent de pastelliste aux délicatesses exquises (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1923, p.156). — [], [paste-]. Att. ds Ac. 1935. — 1re attest. 1872 (LITTRÉ Add.); de pastel2, suff. -iste.
1. pastel [pastɛl] n. m.
ÉTYM. XIVe; mot gascon et provençal, dimin. de pasta « pâte »; bas lat. pasta.
❖
1 Plante (Crucifères), herbacée, vivace, dont les feuilles et les tiges contiennent un principe colorant bleu. ⇒ Guède, isatis. || Le pastel, autrefois cultivé comme plante tinctoriale, l'est encore comme plante fourragère. || On extrayait l'indigo du pastel (⇒ aussi Florée).
2 (1636, n. m.). Plus cour. (avec infl. de 2. pastel). Par appos. || Bleu pastel. — Orangé-pastel : orangé tirant sur le brun. — N. m. || Pastel, bleu pastel : couleur bleu clair de pastel.
————————
2. pastel [pastɛl] n. m.
ÉTYM. 1675, « crayon »; ital. pastello, du bas lat. pastellus. → Pastille.
❖
1 Pâte faite de pigments colorés pulvérisés, agglomérés et façonnés en bâtonnets (⇒ Crayon). || Pastels durs, demi-durs, tendres. || Boîte de pastels. || Poudre de pastels. || Estompe pour étendre le pastel. || Portrait au pastel (→ aussi Notoriété, cit. 3). — Par ext. || Préférer le pastel à la gouache.
1 Sur la paroi opposée à la cheminée, deux portraits au pastel (…)
Balzac, Eugénie Grandet, Pl., t. III, p. 493.
♦ Par ext. || Teintes, tons de pastel, doux, veloutés comme ceux du pastel. — Par appos. || Tons pastel. || Bleu pastel. ⇒ 1. Pastel.
2 Nous apparaîtrons nous aussi, à nos arrière-neveux, comme de vieilles petites ombres effacées par la distance, avec des tons de pastel pâlis par la fuite des jours.
Jules Lemaître, Impressions de théâtre, 3e série, Poinsinet…
➪ tableau Désignations de couleurs.
2 (Un, des pastels). Œuvre faite au pastel. || Pastel sur carton, sur papier Ingres. || Fixer un pastel. || Les pastels de La Tour, de Degas. — (Collectif). || Le pastel. || Histoire du pastel en France.
❖
DÉR. Pasteller, pastelliste.
Encyclopédie Universelle. 2012.