niaiserie [ njɛzri ] n. f.
• 1579; nyeserie 1542; de niais
1 ♦ Caractère d'une personne ou d'une chose niaise. ⇒ bêtise, crédulité; sottise. « l'habitude qu'il a de spéculer sur la niaiserie du partenaire » (Duhamel). Niaiserie d'une remarque. ⇒fam. cucuterie.
2 ♦ Une, des niaiseries. Action, parole de niais (⇒ ânerie, bêtise), et par ext. Sujet futile (⇒ baliverne, fadaise, futilité, rien, sottise). Ils « disaient les mêmes niaiseries, répétaient les mêmes lieux communs » (Balzac). « des niaiseries d'amour, des petits mots bêtes et délicieux » (Maupassant).
⊗ CONTR. Finesse, malice.
● niaiserie nom féminin Caractère de quelqu'un, de ses actes, de ses propos, qui manifeste de la bêtise, de la crédulité, de la naïveté : La niaiserie d'une réponse. Acte, parole niaise, stupide : Raconter des niaiseries. ● niaiserie (citations) nom féminin François, duc de La Rochefoucauld Paris 1613-Paris 1680 Il y a des gens niais qui se connaissent et qui emploient habilement leur niaiserie. Maximes Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval Paris 1808-Paris 1855 Il y a toujours quelque niaiserie à trop respecter les femmes. Lettres à Jenny Colon ● niaiserie (synonymes) nom féminin Caractère de quelqu'un, de ses actes, de ses propos, qui...
Synonymes :
- idiotie
- imbécillité
- ineptie
- naïveté
- sottise
Acte, parole niaise, stupide
Synonymes :
- absurdité
- ânerie
- bêtise
- fadaise
- insanité
- stupidité
niaiserie
n. f.
d1./d Caractère d'une personne ou d'une chose niaise. Sa niaiserie est fort affligeante.
— Niaiserie d'une remarque.
d2./d Action, parole niaise. Dire des niaiseries.
— Par ext. Futilité. Perdre son temps à des niaiseries.
⇒NIAISERIE, subst. fém.
A. —Caractère niais de quelqu'un, de quelque chose. Le comble de la niaiserie; avoir la niaiserie de faire qqc. La fausseté des jugements de la foule, la niaiserie de ses admirations et la bêtise de ses haines (FLAUB., Éduc. sent., 1845, p.240). Pour compléter l'effigie, on pourrait placer (...) un Greuze et un Boucher d'une niaiserie délicate (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p.42):
• 1. ... quand il lui fallut prendre des résolutions suprêmes et se défendre contre la Convention, il [Robespierre] se montra d'une naïveté qui confine à la niaiserie.
SOREL, Réflex. violence, 1908, p.146.
B. —Ce qui est niais (parole, pensée, écrit, activité humaine, objet concret). Niaiserie sentimentale; dire, écrire, lire des niaiseries; niaiseries philosophiques; c'est une niaiserie; quelle niaiserie de faire telle chose! Misérable vie (...) où l'on s'occupe gravement d'une foule de niaiseries en négligeant les choses les plus essentielles (MAINE DE BIRAN, Journal, 1817, p.94). Archipel de Pierre Louys: ramassis de pauvretés et de niaiseries calligraphiées, avec brusquement un article excellent (GIDE, Journal, 1906, p.198):
• 2. ... c'était une étagère chargée de bibelots enfantins, de chinoiseries insignifiantes et menues... C'était l'âme de Sidonie, cette étagère, et ses pensées toujours banales, petites, vaniteuses et vives, ressemblaient à ces niaiseries.
A. DAUDET, Fromont jeune, 1874, p.345.
— En partic., rare. Ce qui est enfantin, facile à réaliser. Le moyen d'introduire constamment de l'eau par le petit tube est une niaiserie en mécanique (BALZAC, Peau chagr., 1831, p.241).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1542 (MEYGRET [LOUIS MEGRET], Polybe, V, 40: ignorance et nyeserie ds GDF. Compl.); 2. 1579 (VIGNIER, Sommaire de l'hist. des François, 39 d'apr. H. VAGANAY ds Rom. Forsch. t. 32, p.111: c'est une niaiserie). Dér. de niais; suff. -erie. Fréq. abs. littér.:597. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 961, b) 706; XXe s.: a) 1152, b) 646.
niaiserie [njɛzʀi] n. f.
ÉTYM. 1579; nyeserie, 1542; de niais.
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1 Caractère d'une personne ou d'une chose niaise. ⇒ Bêtise, crédulité, imbécillité; sottise. || Dévoué jusqu'à la niaiserie. ⇒ Jobarderie (cit. 1). || Niaiserie d'idées (→ Grimaud, cit. 4). — La niaiserie d'une réflexion, d'un air.
1 (…) elle avait comme de la crainte et de la honte d'avoir souvent plaisanté cet enfant sur sa simplicité. Elle l'avait toujours fait avec douceur, il est vrai, et peut-être que sa niaiserie le lui avait fait plaindre et aimer d'autant plus.
G. Sand, François le Champi, II.
2 Ce qui est moins acceptable, c'est le penchant qu'il manifeste à faire des dupes, je veux dire l'habitude qu'il a de spéculer sur la niaiserie du partenaire.
G. Duhamel, Salavin, I, XV.
2 (Une, des niaiseries). a Action, parole, occupation de niais (⇒ Ânerie, bêtise, sottise). || Napoléon « a donné une nouvelle édition (cit. 2) de toutes les niaiseries monarchiques » (Stendhal). || Niaiseries sentimentales (→ Amplification, cit. 2).
3 (…) le plus communément nous nous sentons plus émus des trépignements, jeux et niaiseries puériles de nos enfants, que nous ne faisons auprès de leurs actions toutes formées (…)
Montaigne, Essais, II, VIII.
4 Ainsi se perdait en niaiseries le plus précieux temps de mon enfance avant qu'on eût décidé de ma destination.
Rousseau, les Confessions, I.
5 (…) les vingt ou trente amis qui se réunissaient entre eux disaient les mêmes niaiseries, répétaient les mêmes lieux communs (…)
Balzac, César Birotteau, Pl., t. V, p. 357.
6 C'était un besoin inlassable de dire des niaiseries, de répéter cinquante fois des mots qui n'avaient aucun sens, d'agacer, d'irriter, de harceler, de mettre hors de soi. Et ses coquetteries, dès que paraissait quelqu'un, — n'importe qui, — sur le chemin !
R. Rolland, Jean-Christophe, L'adolescent, III, p. 334.
b Chose futile, sans aucune importance. ⇒ Babiole, bagatelle (2.), 1. baguenaude (2., vx), baguenauderie, baliverne, fadaise, frivolité (I., 2.), futilité, rien. || S'occuper (→ Illico, cit. 1), causer, parler de niaiseries (→ 2. Importer, cit. 34).
7 Pour Socrate (…) les ports, les arsenaux, les murailles sont des « niaiseries »; c'est la justice et la tempérance qui sont les choses sérieuses. Pour ceux qui tiennent aujourd'hui son emploi, c'est la justice qui est une niaiserie — une « nuée » — (…)
Julien Benda, la Trahison des clercs, p. 180.
♦ Lire des niaiseries (→ Impunément, cit. 7).
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CONTR. Finesse, malice.
Encyclopédie Universelle. 2012.