ineptie [ inɛpsi ] n. f.
• 1546; lat. ineptia
1 ♦ Caractère de ce qui est inepte. ⇒ bêtise, sottise, stupidité. Propos, raisonnement d'une rare ineptie. ⇒ débilité.
2 ♦ Action, parole inepte. ⇒ idiotie, sottise. Débiter gravement des inepties. « Une galerie de sottises, [...] un musée d'inepties » (France). Interrompre vos études serait une ineptie. — Chose, œuvre inepte. Ce film est une ineptie.
⊗ CONTR. Finesse, intelligence.
● ineptie nom féminin (latin ineptia) Caractère d'un comportement, d'un acte qui est sot. Action ou parole stupide : Dire des inepties. ● ineptie (synonymes) nom féminin (latin ineptia) Caractère d'un comportement, d'un acte qui est sot.
Synonymes :
- bêtise
- sottise
- stupidité
Action ou parole stupide
Synonymes :
- ânerie (familier)
- imbécillité
- insanité
ineptie
n. f.
d1./d Sottise, stupidité. Des propos d'une ineptie totale.
d2./d Action, parole inepte. Dire des inepties.
⇒INEPTIE, subst. fém.
A. — Caractère de celui ou de ce qui est inepte.
1. [Correspond à inepte A] Synon. incapacité, incompétence, inintelligence, niaiserie, sottise, stupidité. À cette ignorance M. de Sartines joignait une inconcevable ineptie dans la comptabilité de son département (STAËL, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 79). Ils lâchèrent Anquetil, rebutés par l'ineptie de ses réflexions (FLAUB., Bouvard, t. 1, 1880, p. 120). Pour le repos du romantisme, il est satisfaisant de constater avec quelle ineptie nos cuistres ont toujours porté à faux dans leurs attaques (DU BOS, Journal, 1923, p. 322). V. aboyer ex. 23 :
• 1. ... M. Lecoq de Boisbaudran, le seul maître dont l'enseignement n'ait pas déprimé l'intelligence ou aggravé l'ineptie des élèves qui eurent la chance d'apprendre leur métier sous ses ordres.
HUYSMANS, Art. mod., 1883, p. 197.
2. [Correspond à inepte B] Synon. absurdité. Si jamais Leatrice commet une faute très grave, ne serait-il pas absurde de l'en tenir responsable? Notre justice humaine est d'une telle ineptie que ce n'est presque jamais le coupable qui est puni (GREEN, Journal, 1944, p. 179).
B. — P. méton., gén. au plur. Synon. ânerie (fam.), baliverne, bêtise, idiotie, niaiserie, sottise, stupidité.
1. Action, propos dénué d'intelligence. Ce projet est une pure ineptie (Ac. 1835-1935). Elle a sa figure des vastes gaffes et des stupidités sans bornes, (...) elle débite, avec une volubilité extrême, des inepties monstrueuses (COLETTE, Cl. École, 1900, p. 224). Les hommes disant des inepties à une femme dans un coin au lieu de traiter des sujets intéressants (PROUST, Prisonn., 1922, p. 244).
2. Œuvre, production inepte. La littérature enfantine française ne présentait alors guère que des inepties (GIDE, Si le grain, 1924, p. 354). Deux salles plus loin, où pendaient lamentablement les inepties conventionnelles du XVIIIe siècle, les visages s'épanouissaient (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 46) :
• 2. Quoi! je viens vous offrir une ineptie cent fois inférieure à toutes celles que vous publiez chaque jour, une filandreuse chronique suintant la suffisance repue, le cynisme quiet, la nullité sentencieuse, — l'idéal du genre! une perle...
VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 60.
Prononc. et Orth. : [], [-ne-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1546 « maladresse » (Palmerin d'Olive, 163b ds Rom. Forsch. t. 32, p. 87); b) 1626 « stupidité » (A. HARDY, Ravissement de Proserpine par Pluton, 1901 ds FEW t. 4, p. 656b); 2. 1556 « actions, propos stupides, absurdes » (NOGUIER, Histoire tolosaine, Epitome au lect., III, 122 ds GDF. Compl.). Empr. au lat. ineptia « sottise, niaiserie, impertinence » (surtout employé au plur. ineptiae). Fréq. abs. littér. : 177.
ineptie [inɛpsi] n. f.
ÉTYM. 1546, « maladresse »; lat. ineptia « sottise, niaiserie, impertinence » (le plus souvent au plur.), de ineptus. → Inepte.
❖
1 (1626). Caractère de ce qui est inepte. ⇒ Bêtise, sottise, stupidité. || L'ineptie de qqch. || Propos, raisonnements d'une rare ineptie. || L'ineptie d'une supposition (→ Gober, cit. 5). — L'ineptie de qqn. || L'ineptie de cet homme dépasse les bornes. ⇒ Bêtise, idiotie, niaiserie, sottise (→ 1. Faux, cit. 33).
1 Enfin je fus renvoyé du greffe ignominieusement pour mon ineptie, et il fut prononcé par les clercs de M. Masseron que je n'étais bon qu'à mener la lime.
Rousseau, les Confessions, I.
2 Nombre des arguments de Rousseau sont d'une déconcertante ineptie.
Gide, Journal, 27 décembre 1942.
2 (1556). || Une, des inepties. Action, parole inepte. ⇒ Idiotie, sottise (→ Désapprouver, cit. 3). || Débagouler (cit. 1), débiter gravement (cit. 3) des inepties. || C'est une ineptie, ce que vous faites là. ⇒ Maladresse.
3 (…) la sottise lui avait tourné à mérite, parce qu'il ne faisait jalousie à personne (…) Son grand mérite était ses inepties, qu'on répétait, et qui néanmoins se trouvaient quelquefois exprimer quelque chose.
Saint-Simon, Mémoires, I, XXII.
4 L'on aime à bien augurer des enfants, et l'on a toujours regret à ce flux d'inepties qui vient presque toujours renverser les espérances qu'on voudrait tirer de quelque heureuse rencontre qui par hasard leur tombe sur la langue.
Rousseau, Émile, II.
4.1 Méfiez-vous, parce que l'on commence par dire des âneries (…) Ensuite, on sort quelques balourdises (…) Puis des stupidités, et de stupidités en stupidités (…) on en arrive aux inepties et, un jour, on se surprend à proférer des énormités (…)
Raymond Devos, Sens dessus dessous, p. 196.
♦ Chose, œuvre inepte. || S'amuser aux inepties d'un café-concert (cit. 1). || Un musée d'inepties et d'absurdités (cit. 3). || Ce film est une ineptie.
5 C'est une chose curieuse comme l'humanité, à mesure qu'elle se fait autolâtre, devient stupide. Les inepties qui excitent maintenant son enthousiasme, compensent par leur quantité le peu d'inepties, mais plus sérieuses, devant lesquelles elle se prosternait jadis.
Flaubert, Correspondance, 393, 26-27 mai 1853.
❖
CONTR. Adresse, aptitude, finesse, intelligence.
Encyclopédie Universelle. 2012.