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IDIOTIE
IDIOTIE

IDIOTIE

Degré le plus profond de l’arriération intellectuelle. L’«idiot» chez les Grecs (idiôtês ) et chez les Latins (idiota ) était un simple particulier, une personne privée, donc un ignorant; au Moyen Âge, c’est un illettré manquant d’intelligence. Tel fut encore le sens d’idiotisme chez Pinel, mais l’ambiguïté du mot, usité aussi en philologie, incita Esquirol à créer le terme d’«idiotie» (1818, Académie française 1838) pour désigner — à côté des démences, qui sont des déficits intellectuels acquis par des sujets antérieurement normaux — non pas une maladie, mais un état de non-développement des facultés intellectuelles, état qui peut être constaté dès le plus jeune âge. Aujourd’hui, et depuis Morel, on réserve l’appellation d’idiots aux plus graves des oligophrènes, ceux dont l’âge mental est inférieur à deux ans et le quotient intellectuel inférieur à 20.

idiotie [ idjɔsi ] n. f.
• 1818; de idiot
1Méd. Forme la plus grave d'arriération mentale, d'origine congénitale, habituellement associée à diverses malformations et à des déficiences sensorimotrices. crétinisme, débilité, imbécillité.
2Cour. Manque d'intelligence, de bon sens. stupidité. Un spectacle d'une idiotie affligeante.
3 ♦ UNE IDIOTIE : action, parole qui traduit un manque d'intelligence, de bon sens. ⇒ bêtise, fam. connerie. Ne dites pas d'idioties ! ineptie. Fam. Œuvre stupide. Quelle idiotie, ce film !
⊗ CONTR. Intelligence.

idiotie nom féminin Manque d'intelligence, de bon sens, défaut de compréhension de quelqu'un : L'idiotie du public. Caractère stupide, inepte de quelque chose : Un spectacle d'une idiotie affligeante. Familier. Action, parole qui dénote un esprit obtus ou un manque de réflexion ; œuvre d'un niveau intellectuel très bas : Dire des idioties. Terme utilisé autrefois en médecine pour désigner l'arriération mentale profonde, forme la plus grave de l'arriération. ● idiotie (difficultés) nom féminin Sens Ne pas confondre ces deux mots de forme proche. 1. Idiotie : manque d'intelligence ; action, parole inepte. 2. Idiotisme : tournure idiomatique, expression ou construction d'une langue qu'il est impossible de traduire mot à mot dans une autre. « L'échapper belle », « être sur les dents » sont des idiotismes du français.idiotie (synonymes) nom féminin Manque d'intelligence, de bon sens, défaut de compréhension de quelqu'un
Synonymes :
- bêtise
- crétinerie
- inintelligence
- stupidité
Caractère stupide, inepte de quelque chose
Synonymes :
- ineptie
- niaiserie
- sottise
Familier. Action, parole qui dénote un esprit obtus ou un manque...
Synonymes :
- ineptie
- sottise
Terme utilisé autrefois en médecine pour désigner l'arriération mentale profonde...
Synonymes :
- arriération mentale
- crétinisme
- imbécillité

idiotie
n. f.
d1./d Caractère d'une personne ou d'une chose stupide, absurde.
d2./d Parole, action idiote. Dire, faire des idioties.
d3./d MED Dernier degré de l'arriération mentale.

⇒IDIOTIE, subst. fém.
A. — [En parlant de l'état d'une pers.]
1. MÉD. État le plus grave d'arriération mentale, souvent accompagné de malformations du système nerveux, des organes des sens, du squelette, et dû à des causes diverses : hérédité, maladie, traumatisme. Idiotie congénitale, acquise; idiotie amaurotique, mongolienne, myxœdémateuse. Un tout petit bébé de deux ans, menacé d'idiotie (LÉAUTAUD, Journal littér., 1, 1904, p. 123). L'idiotie phénylpyruvique est un exemple frappant du retentissement psychique d'une viciation métabolique d'un acide aminé (DELAY, Psychol. méd., 1953, p. 222). On peut considérer que : (...) est atteint d'idiotie tout sujet adulte qui n'a pas l'usage du langage parlé, ne pouvant ni l'employer ni le comprendre (Encyclop. éduc., 1960, p. 199).
2. Absence d'intelligence, de bon sens. Et moi donc, quand j'aimais Adolphe! Mais ça, c'était de l'idiotie consciente, presque voluptueuse (COLETTE, Vagab., 1910, p. 115). Pierre Lafeuille se sentait, dans la même minute, tout à fait lucide et complètement idiot (...). Son idiotie consistait à ne pas être capable de la moindre décision en ce qui regardait le salut de sa propre personne (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 13) :
1. ... je fus d'abord étonné d'entendre Saint-Loup me répondre : « Sa femme est idiote, je te l'abandonne (...). » Par l'« idiotie » de la femme, Saint-Loup entendait sans doute le désir éperdu de celle-ci de fréquenter le grand monde, ce que le grand monde juge le plus sévèrement...
PROUST, Temps retr., 1922, p. 740.
B. — [En parlant du caractère de qqc.] Caractère qui dénote le manque d'intelligence, de jugement de quelqu'un. J'ai relu à haute voix pour Z. l'entrefilet, et je dois reconnaître que, dans son idiotie, il est somme toute bénin, en sorte que le relever équivaudrait à rendre un imbécile responsable du fait de l'être (DU BOS, Journal, 1922, p. 119). Oh! cet intensifier leur ascension, quel baragouin d'une solennelle idiotie; quel galimatias ampoulé (ARNOUX, Solde, 1958, p. 122).
P. ext. Ce qu'il y a d'absurde, d'insensé. Byzance. Constantin mort, assis sur son trône dans ses vêtements d'or de basileus. On lui présente des requêtes, on le salue (...). La somptueuse horreur de ces histoires, l'idiotie confinant au sublime et vice versa (GREEN, Journal, 1955, p. 136).
C. — P. méton. (gén. au plur.). Acte, parole, pensée, œuvre qui dénote un manque d'intelligence, de bon sens. Une brochette d'imbéciles (...) disaient : « cela nous change des idioties de Sartre, cette finesse de Molière » (GREEN, Journal, 1947, p. 132). C'est tout de même terrible que je ne puisse pas rester absent pendant quelques jours sans qu'immédiatement on fasse quelque idiotie (CAMUS, Cas intéress., 1955, 2e temps, 6e tabl., p. 665) :
2. Pourquoi, ce malheureux, se laisse-t-il embêter par un tas d'idioties comme le tournement de la terre, la vie des planètes, les pourritures de la vie, la saleté des corps, etc...
ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1905, p. 128.
P. ext. Chose bizarre. Pas des jouets ordinaires, des trucs exotiques (...) des grands fétiches polynésiens et des idioties de nègres avec un bout de miroir dans le ventre (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 249).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1818 (LOISELEUR-DESLONGCHAMPS, in Dict. des Sciences médicales, XXIII, 507 sqq. ds QUEM. DDL t. 13). Dér. de idiot; suff. -ie; a supplanté idiotisme2. Fréq. abs. littér. : 33. Bbg. QUEM. DDL t. 13.

idiotie [idjɔsi] n. f.
ÉTYM. 1818, in T. L. F.; de idiot, et suff. -ie; créé pour remplacer idiotisme (→ 2. Idiotisme) à cause de l'homonymie avec 1. idiotisme.
1 (1836). Méd. Forme la plus grave d'arriération mentale, d'origine congénitale, habituellement associée à diverses malformations et à des déficiences sensorimotrices. Crétinisme, débilité, imbécillité. || Idiotie mongolienne (mongolisme), variété d'idiotie congénitale. || Idiotie amaurotique.
1 L'idiotie coïncide presque toujours avec un arrêt du développement de l'encéphale qui peut se produire soit dans la vie intra-utérine, soit après la naissance, et avoir pour cause l'hérédité ou une maladie quelconque.
M. Garnier et V. Delamare, Dict. des termes techniques de médecine, art. Idiotie.
2 (1893). Cour. Manque d'intelligence, de vivacité d'esprit. Bêtise, sottise, stupidité; (fam.) connerie, imbécillité. || L'idiotie d'une personne, d'un public. || Il est d'une totale idiotie.L'idiotie d'un livre, d'un film. Niaiserie, nullité.
2 (…) ces gens-là trouvent des rires qui mériteraient des gifles immédiates, des réflexions qui sont une quintessence d'idiotie.
Loti, Figures et Choses…, p. 111.
3 (XXe). || Une, des idioties. Action, parole qui traduit un manque d'intelligence, de bon sens. Bêtise, crétinerie, sottise; (fam.) connerie. || Faire une idiotie. || Quelle idiotie ! || Ne dites pas d'idioties ! || Ce journal est rempli d'idioties. Ineptie. || Vous croyez à ces idioties ?Fam. Œuvre stupide. || Ne lisez pas cette idiotie. || Quelle idiotie que ce film !
Événement absurde et déplaisant. || On se laisse ennuyer par un tas d'idioties.
CONTR. Intelligence.

Encyclopédie Universelle. 2012.