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nécessaire

nécessaire [ nesesɛr ] adj. et n. m.
XIIe; lat. necessarius
I Adj.
1Se dit d'une condition, d'un moyen dont la présence ou l'action rend seule possible une fin ou un effet. Condition nécessaire et suffisante pour qu'un quadrilatère soit un rectangle (ex. que deux de ses angles successifs soient droits). « Rabe ne possédait plus les deux sous nécessaires afin de payer sa place » (Mac Orlan). Impers. Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre.
2Dont l'existence, la présence est requise pour répondre au besoin (de qqn), au fonctionnement (de qqch.). indispensable, utile. NÉCESSAIRE À. Les vitamines sont nécessaires à l'organisme. « Voyez-vous, nos enfants nous sont bien nécessaires » (Hugo).
Absolt Qui est très utile, s'impose : dont on ne peut se passer. essentiel, primordial. « ils manquèrent de tout ce qui est nécessaire, au milieu de tout ce qui est superflu » (Diderot). C'est un mal nécessaire, que l'on tolère vu les avantages qu'il comporte par ailleurs. Personne nécessaire (par les services qu'elle rend). « La certitude d'être nécessaire prolonge la vie des vieilles femmes » (F. Mauriac). Elle n'a pas jugé nécessaire de nous prévenir, elle ne nous a pas prévenus et c'est regrettable. Il est nécessaire d'en parler, qu'on en dise un mot. falloir (il faut que).Péj. Était-ce bien nécessaire ?
3Log. Qui est de la nature ou qui est l'effet d'un lien logique, causal. Enchaînement nécessaire d'un effet par rapport à sa cause. 2. logique. Cour. Effet, produit, résultat nécessaire, qui doit se produire immanquablement. ⇒ immanquable, inéluctable, inévitable, infaillible, obligatoire, obligé. « toute chose humaine est nécessaire et déterminée par la marche irrésistible de l'ensemble des choses » (Senancour).
4Philos. Qui existe sans qu'il y ait de cause ni de condition à son existence. absolu, inconditionné, premier. L'Être nécessaire : le Dieu de Descartes, de Pascal.
II N. m. (1530) ALe nécessaire. Ce qui est nécessaire.
1Biens dont on ne peut se passer (opposé à luxe, superflu). Le strict nécessaire. « tant que quelqu'un manque du nécessaire, quel honnête homme a du superflu ? » (Rousseau). nécessiteux.
2Ce qu'il faut faire ou dire, et qui suffit. Nous ferons le nécessaire. « Elle ne disait que le nécessaire, rien de plus, rien de moins » (A. Hermant). minimum.
3Philos. Le nécessaire (opposé à contingent) . nécessité.
B(1718) Un nécessaire. Boîte, étui renfermant les ustensiles indispensables (à la toilette, à un ouvrage); l'ensemble de ces ustensiles. trousse. Nécessaire de toilette, à ongles, de (à) couture. « Munie d'une valise ou d'un simple nécessaire de voyage » (Cl. Simon). (1973) Ensemble de pièces et d'outils permettant d'effectuer certains travaux. ⊗ CONTR. Inutile, superflu; contingent, éventuel.

nécessaire adjectif (latin necessarius) Dont la présence ou l'action rend seule possible une fin, un effet : L'eau est nécessaire à la vie. Faire les démarches nécessaires. Dont on ne peut se passer : Elle lui était devenue nécessaire. Qui est très utile ou obligatoire, indispensable, qui doit être fait, qui s'impose (souvent avec il est, c'est) : Je viendrai si c'est nécessaire. Qui se produit immanquablement dans une suite d'événements logique : La destruction de l'immeuble est la conséquence nécessaire de l'incendie. En logique, qui ne peut pas ne pas être. ● nécessaire (citations) adjectif (latin necessarius) Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz Montmirail 1613-Paris 1679 Ce qui est nécessaire n'est jamais ridicule. Mémoires François Marie Arouet, dit Voltaire Paris 1694-Paris 1778 La bile rend colère et malade ; mais sans la bile l'homme ne saurait vivre. Tout est dangereux ici-bas, et tout est nécessaire. Zadig ou la Destinée Aristote Stagire 384-Chalcis 322 avant J.-C. Toute chose nécessaire est par nature ennuyeuse. Métaphysique, IV, 5 (traduction J. Tricot) Commentaire Citation d'Événos de Paros, sophiste et poète du Ve s. avant J.-C. Søren Aabye Kierkegaard Copenhague 1813-Copenhague 1855 Le réel n'est pas plus nécessaire que le possible, car le nécessaire est absolument différent des deux. Miettes philosophiques, Intermède, 1 Machiavel, en italien Niccolo Machiavelli Florence 1469-Florence 1527 Une guerre est juste quand elle est nécessaire. Quella guerra è giusta che è necessaria. Pensieri, II, 9nécessaire (expressions) adjectif (latin necessarius) Mal nécessaire, mal inévitable si on veut obtenir ce qui est souhaité. ● nécessaire (synonymes) adjectif (latin necessarius) Dont on ne peut se passer
Synonymes :
- indispensable
Qui est très utile ou obligatoire, indispensable, qui doit être...
Synonymes :
- essentiel
- fondamental
- primordial
Contraires :
- futile
- inutile
- superflu
- vain
Qui se produit immanquablement dans une suite d'événements logique
Synonymes :
- fatal
- forcé
- immanquable
- inéluctable
- inévitable
- logique
- obligatoire
- obligé
Contraires :
- éventuel
- occasionnel
En logique, qui ne peut pas ne pas être.
Contraires :
- accidentel
- contingent
- fortuit
nécessaire nom masculin Ensemble des choses indispensables à la vie quotidienne, à une activité, une action, etc., par opposition au superflu : Ils sont dépourvus de tout et manquent même du nécessaire. Ce qu'il est indispensable de faire dans un but précis : Nous ferons le nécessaire pour que vos bagages vous parviennent. Sac, boîte, étui, etc., qui renferme un ensemble d'objets, d'instruments destinés à un usage précis : Un nécessaire de couture. Ce qui existe de façon inconditionnelle et obligatoire, en vertu de lois physiques et/ou logiques. ● nécessaire (citations) nom masculin Gaston Bachelard Bar-sur-Aube 1884-Paris 1962 La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. La Psychanalyse du feu Gallimard Pierre Choderlos de Laclos Amiens 1741-Tarente 1803 Le superflu finit par priver du nécessaire. Les Liaisons dangereuses Pierre Joseph Proudhon Besançon 1809-Paris 1865 Nous avons exagéré le superflu, nous n'avons plus le nécessaire. La Guerre et la Paix nécessaire (synonymes) nom masculin Sac, boîte, étui, etc., qui renferme un ensemble d'objets, d'instruments...
Synonymes :
- trousse

nécessaire
adj. et n. m.
rI./r adj.
d1./d Se dit de ce qui constitue une condition indispensable à la réalisation de qqch. La respiration est nécessaire à la vie.
MATH Condition nécessaire et suffisante, qui rend vraie une proposition si, et seulement si, cette condition est remplie.
d2./d Se dit de ce qui est indispensable pour répondre à un besoin. Une voiture m'est absolument nécessaire pour mon travail. Il est nécessaire d'en discuter, que nous en discutions.
Se rendre nécessaire: se rendre indispensable.
d3./d LOG Qui découle logiquement et inévitablement de conditions ou d'une hypothèse déterminées. Le syllogisme est un type formellement parfait d'enchaînement nécessaire.
|| Cour. Inéluctable.
d4./d Qui ne peut pas ne pas être ni être autrement (par oppos. à contingent). "Les lois, dans la signification la plus étendue, sont des rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses" (Montesquieu).
rII./r n. m.
d1./d Ce qui est absolument indispensable pour vivre. Le nécessaire et le superflu. Manquer du strict nécessaire.
d2./d Ce qu'il faut faire pour arriver à un résultat déterminé. Faire le nécessaire.
d3./d PHILO Le nécessaire et le contingent.
d4./d Un nécessaire: un coffret garni des objets nécessaires pour un usage déterminé. Un nécessaire de toilette, de couture.
d5./d (Afr. subsah.) (Souvent au Plur.) Matériel d'écolier. à l'ouverture des classes, les enfants doivent acheter leur(s) nécessaire(s).

⇒NÉCESSAIRE, adj. et subst.
I.Adjectif
A. —[Avec un compl. exprimé ou sous-entendu; qualifiant une pers. ou une chose] Dont l'existence, la présence, l'usage, l'action sont requis (pour atteindre une fin, répondre à une situation, à un besoin); dont on ne peut se passer ou se dispenser. Synon. indispensable, essentiel, obligatoire; anton. inutile, superflu. J'avais emporté mon ennemi avec moi, il profita de ce que je ne le combattais plus pour s'emparer de moi tout entier, il se rendit nécessaire, indispensable, et sut si bien me circonvenir, qu'il devint partie intégrante de mon être (DU CAMP, Mém. suic., 1863, p.43). Négligeant les préceptes les plus utiles, ignorant les règles les plus nécessaires, je produisais des thèmes et des versions bien éloignés de cette exactitude, de cette élégance et de cette concision (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p.360):
1. ... le rite et l'idole, c'était à la fois la forme et la matière de la superstition. C'est-à-dire que, comme un luxe entièrement superflu et pourtant nécessaire, l'action superstitieuse n'avait d'autre raison que de concilier à l'homme la puissance mystérieuse dont il dépend.
BLONDEL, Action, 1893, p.312.
SYNT. Homme, personne nécessaire; action nécessaire; dispositions nécessaires; qualités nécessaires; éléments, indications nécessaires; objets, denrées, produits matériaux, ressources nécessaires.
Constructions
♦[Suivi d'un compl. marquant la destination ou le but]
Nécessaire à, pour + compl. désignant une pers. Les premiers aliments nécessaires à l'homme, le pain, le vin (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p.135). Une civilisation (...) est dans son ensemble un poème que le temple ou la statue ou la symphonie résument, ce qui les fait si émouvants, si décisifs, si nécessaires pour nous (FAURE, Espr. formes, 1927, p.119). L'objet nécessaire à sa nature passionnée (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p.73).
Nécessaire à, pour + subst. indiquant un processus, une action, un état. Nécessaire à/pour la vie, l'existence, la paix, la tranquillité, le bonheur. Leudaste fonda ses espérances d'anéantir le crédit de l'évêque (...) en se faisant regarder lui-même comme l'homme nécessaire à la conservation de la ville (THIERRY, Récits mérov., t.2, 1840, p.210). Certains chefs-d'oeuvre, aussi nécessaires au rythme universel que les sept merveilles du monde (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p.12). Pourquoi la musique? Parce qu'elle est, non seulement utile, mais nécessaire pour la compréhension du monde, et de l'homme (SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p.173).
Nécessaire pour ou à (vieilli) + inf. Les médiocres sont nécessaires pour accomplir de médiocres labeurs (HUYSMANS, Oblat, t.1, 1903, p.88). Détails de vérité, étrangers au sujet, inutiles en eux-mêmes, d'autant plus nécessaires à nous révéler l'évidence du miracle (PROUST, Sodome, 1922, p.732). L'angoisse de l'historien «scientifique» quand il suppute tous les documents qui lui seraient nécessaires pour établir l'existence de Jules César (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.363).
Nécessaire pour que + prop. au subj. Les qualités et les conditions requises pour contracter mariage, les formalités nécessaires pour que le mariage soit valable (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p.91). Le gouvernement a entrepris auprès du gouvernement britannique les démarches nécessaires pour que Londres précise ses intentions (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p.642).
♦[Suivi d'un compl. indiquant l'objet de la nécessité]
Emploi impers. Il est, paraît, semble (ou avec des verbes d'opinions tels que croire, juger, trouver) nécessaire de + inf. ou que + prop. au subj. Il est nécessaire que le législateur, si toutefois le législateur a le temps de lire, connaisse jusqu'où peut aller l'abus de la procédure (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p.611). Pourquoi plus tard, a-t-on jugé nécessaire, indispensable, de rédiger les Évangiles (BOEGNER ds Foi et vie, 1936, p.126). V. aussi espérer ex. 8.
Qqc. nécessaire à + inf. Ce que vous dites de la vie, de la mort (...) est vrai et pur, magnanime à dire, nécessaire à entendre (HUGO, Corresp., 1865, p.506). Un tel flot de choses nécessaires à vous dire pour vous expliquer ceci et cela (MONTHERL., J. filles, 1936, p.998).
En incise. Si c'est nécessaire ou p.ell., si nécessaire. Familier quand il le fallait, silencieux si nécessaire, capable de désinvolture autant que de gravité, j'étais de plain-pied (CAMUS, Chute, 1956, p.1487).
LOG. Condition nécessaire. Condition requise absolument pour qu'une conséquence soit possible. Condition nécessaire et suffisante. ,,Celle qui entraîne toujours une conséquence quand elle est posée et qui l'exclut toujours quand elle fait défaut`` (LAL. 1960, s.v. condition). I conditions nécessaires. Exemple: Pour qu'un nombre soit divisible par 15 il faut qu'il soit divisible par 3 (mais cela ne suffit pas). II conditions suffisantes (...). Pour qu'un nombre soit divisible par 5 il suffit qu'il soit terminé par le chiffre 5 (mais cela n'est pas nécessaire) (...). III conditions nécessaires et suffisantes (...). Pour qu'un nombre soit divisible par 3, il faut et il suffit que la somme de ses chiffres soit un multiple de 3 (ROUX, MIELLOU, Géom., 1946, p.21). L'avènement d'une religion monothéiste exige comme condition nécessaire, sinon suffisante, l'intervention d'une personnalité religieuse puissante (Philos., Relig., 1957, p.40-13). V. aussi accessoire ex. 6.
B. —Gén. en emploi abs. [P.oppos. à fortuit, accidentel, contingent]
1. [Conditionnellement]
a) [En parlant d'un fait, d'un phénomène implicitement ou explicitement mis en rapport avec d'autres faits ou phénomènes] Qui est inévitable, qui ne peut manquer de se produire. Synon. fatal, forcé, obligé, obligatoire; inéluctable, logique, naturel. Conséquence, effet, issue, résultat, suite nécessaire; mal, mort nécessaire. Il en résulta à l'instant une indigence nécessaire et forcée qui était sa joie à elle (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.1, 1840, p.187). Il dit simplement, comme d'une chose naturelle, attendue, nécessaire: —Mon fils est mort (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.217):
2. Je pensai alors, longuement, que l'accouchement aurait une issue fatale et je ne redoutais pas la mort. Au contraire: elle m'apparaissait comme une conclusion, nécessaire, logique, comme l'aboutissement de mon absurde existence.
DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p.244.
b) PHILOS., LOG.
) [En parlant d'un rapport ou d'un système de rapports] Qui est imposé, rigoureusement déterminé par la nature des choses ou par un état de fait. Causalité, cause nécessaire; lien, liaison, relation nécessaire; enchaînement, ordre nécessaire. Mais ces deux termes extrêmes de tout le système des êtres, la cause et l' effet, (...) ces deux termes en rapport nécessaire, puisque le mot d' effet exprime par lui-même un rapport à la cause, et le mot de cause un rapport à l'effet (BONALD, Législ. primit., t.1, 1802, p.282). Il y a là un concours de causes indépendantes, une harmonie non nécessaire (d'une nécessité mathématique) (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p.83):
3. ... au lieu de [se] confier à une improvisation intuitive plus ou moins gratuite, ils l'assoient [leur méthode] sur une recherche rigoureuse des corrélations psychiques. Une corrélation est une relation nécessaire entre une propriété psychique fondamentale et une propriété dérivée. Déceler empiriquement ces corrélations (...) c'est étudier cet ensemble en activité, et repérer un à un les engrenages de son mouvement jusqu'à pouvoir, à la longue, saisir l'unité du tout.
MOUNIER, Traité caract., 1946, p.24.
) [En parlant d'un acte] Qui échappe à la volonté humaine. Anton. libre, indéterminé. Souvent je me repose dans cette idée, que le cours accidentel des choses et les effets directs de nos intentions ne sauraient être qu'une apparence, et que toute action humaine est nécessaire et déterminée par la marche irrésistible de l'ensemble des choses (SENANCOUR, Obermann, t.2, 1840, p.18). La philosophie parle souvent d'actes libres et d'actes nécessaires. Peut-être n'en est-il pas de plus complètement subi par nous que celui qui (...) fait, une fois notre pensée au repos, remonter ainsi un souvenir jusque-là nivelé avec les autres par la force oppressive de la distraction (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.822).
c) DR. ROMAIN. Héritier nécessaire. V. héritier I C.
2. [Catégoriquement] PHILOS., LOG. Qui ne peut pas ne pas être ou ne peut pas être autrement; qui s'impose immédiatement à l'esprit.
a) [En parlant d'une prop.] Dont la contradictoire est impossible en tout état de cause. Axiomes, postulats nécessaires; lois, principes nécessaires; idées nécessaires. On trouve aisément des exemples de ces vérités suprêmes qui se soutiennent sans appui, de ces vérités nécessaires qui se font croire de plein droit, de ces vérités éternelles qui ne peuvent pas être neuves, mais qui, pour paraître nouvelles, n'ont pas besoin d'être ignorées (JOUBERT, Pensées, t.1, 1824, p.303). Au début de ces Essais, je n'ai ni subi ni cherché à produire l'illusion d'un commencement tellement logique et nécessaire que rien ne fût admis ou supposé auparavant (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, 1864, p.2):
4. Ces principes [directeurs de la connaissance] sont marqués de trois caractères essentiels par lesquels ils diffèrent radicalement de toutes les vérités induites de l'expérience: 1° Ils sont universels, et cela dans un double sens (communs à toutes les intelligences; vrais de toutes les choses sans exception)... 2° Ils sont nécessaires... 3° Ils sont apriori...
E. BOIRAC, Cours élémentaire de philosophie, 18e éd. (1904), p.91-92 ds LAL. 1960, s.v. principe.
b) [En parlant d'un être] Dont l'existence n'est assujettie à aucune cause ou condition autre que lui-même; dont l'existence est liée à l'essence. Synon. inconditionné, incréé, premier. L'Être nécessaire. Dieu, la Divinité. Le rationalisme, comme le christianisme, admet l'existence d'un principe des choses; mais pour lui, c'est la nature même qui est l'être-principe, l'être nécessaire, l'être éternel, l'être souverain (LACORD., Conf. N.-D., 1848, p.15). La contingence me dit seulement que je ne suis pas un être nécessaire dont le contraire impliquerait contradiction; elle me permet au plus de conclure que je peux ne plus être un jour (RICOEUR, Philos. volonté, 1949, p.430):
5. Duns Scot part en effet de l'idée d'être pour prouver qu'on doit nécessairement poser un être premier; de sa qualité de premier, il déduit que cet être est incausable; de ce que cet être est incausable, il déduit que ce premier être existe nécessairement. Passant ensuite aux propriétés de l'être premier et nécessaire, Duns Scot prouve qu'il est cause efficiente, doué d'intelligence et de volonté, que son intelligence embrasse l'infini et que, puisqu'elle se confond avec son essence, son essence enveloppe l'infini...
GILSON, Espr. philos. médiév., 1931, p.60.
II.Subst. masc.
A.Le nécessaire
1. Ce dont on ne peut se passer ou se dispenser (étant donné une situation, un état); l'essentiel, l'indispensable. Faire le nécessaire. Le nécessaire de la vie, c'est la sûreté individuelle, c'est la liberté (STENDHAL, Rome, Naples et Flor., t.2, 1817, p.59). Je tremble de t'ennuyer. Mais ne saute aucune ligne. Sois assurée que je m'en tiens au strict nécessaire (MAURIAC, Noeud vip., 1932, p.28). Un coup de téléphone m'annonce que le nécessaire a été fait pour me permettre de gagner Alger (GIDE, Journal, 1944, p.264).
En partic.
♦Ce qui est indispensable pour répondre aux besoins les plus urgents de la vie. Anton. le superflu. Avoir le nécessaire. J'aurais fait mieux [que les philanthropes]; j'aurais procuré le plaisir à ceux qui sont tristes et prodigué le superflu à ceux qui ont le nécessaire. Axiome: le superflu est le premier des besoins (FLAUB., Corresp., 1846, p.326). Cette tristesse vient encore de la nudité relative de cette chambre, où il n'y a que le strict nécessaire, les éléments du mobilier, point d'inutilité (GONCOURT, Journal, 1861, p.964):
6. N'était-ce pas un privilège assez précieux que de naître exempt de ces servitudes temporelles qui font de la vie des besogneux une monotone recherche du nécessaire, une lutte épuisante contre la faim, la soif. Ce ventre insatiable qui réclame chaque jour son dû?
BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p.1154.
RELIG. L'unique nécessaire. Ce qui répond de façon exclusive aux aspirations fondamentales de l'être humain. Le salut, l'affaire du salut est l'unique nécessaire (Ac. 1798-1935). La Soeur Françoise: ce qu'il y a dans ma paix est l'unique nécessaire (MONTHERL., Port-Royal, 1954, p.995). Bien moins frivole que je ne me décris dans mes divers Souvenirs, j'étais en secret aussi occupé que je le suis aujourd'hui par l'unique nécessaire (MAURIAC, Bloc-Notes, 1958, p.28).
2. PHILOSOPHIE
a) Ce qui est voulu par l'enchaînement inéluctable des faits; ce qui constitue cet enchaînement inéluctable; la nécessité, le déterminisme. C'est le plus haut tragique, à ce moment de la réflexion où, la fatalité capricieuse étant vaincue, l'inflexible nécessaire se montre (ALAIN, Propos, 1921, p.229):
7. Comment démêler dans les livres ce qui tient à l'essence de l'homme, ce qui vient de l'instant, ce qui procède d'une intention particulière, ce qui naît du hasard? La substance et l'accident s'y combinent. Le spontané et le réfléchi, le nécessaire et l'arbitraire, tout ceci est fondu dans l'expression extérieure, comme le cuivre et l'étain dans le bronze...
VALÉRY, Variété IV, 1938, p.98.
b) Ce qui ne peut pas ne pas être ou ne peut pas être autrement (v. supra I B 2). Alors que ce qui nous est donné, et que notre pensée même à qui cela est donné, se tient dans l'ordre du contingent, du muable et du temporaire, la vérité se tient naturellement sur le plan du nécessaire, de l'immuable et de l'éternel (GILSON, Espr. philos. médiév., 1931, p.142).
B.Un nécessaire. Coffret, étui, mallette, trousse contenant divers objets nécessaires ou commodes (pour une occupation, une activité); l'ensemble de ces objets. Nécessaire de toilette; nécessaire de, à couture; nécessaire de fumeur; nécessaire d'argent; nécessaire en vermeil. Un domestique portant, dans un nécessaire d'acajou, tous les ingrédients dont il avait enrichi son répertoire (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p.351). Il la calma à moitié en lui offrant un nécessaire de voyage, avec des flacons à bouchons de vermeil. Le nécessaire donna à Sylvaine le désir de s'en servir (DRUON, Gdes fam., t.2, 1948, p.133).
Prononc. et Orth.:[], [-]. Ac. 1694, 1718: necessaire, dep. 1740 né-. Étymol. et Hist. 1. a) 1119 adj. «dont on a absolument besoin (d'une chose)» (PHILIPPE DE THAON, Comput, 27 ds T.-L.); b) XIVe s. subst. fém. plur. «tout ce qui correspond à des besoins, ce qui est essentiel dans un mode de vie déterminé» (Dial. de St Grég., ms. Evreux, f° 46b ds GDF. Compl.); 1530 subst. masc. (PALSGR., p.248, s.v. Necessary thing); c) 1718 «coffret, étui renfermant tout ce qui est indispensable à une certaine activité» (Corresp. de la Duchesse d'Orleans, II, p.204 ds HAVARD t.3); 1835 nécessaire à toilette (Ac.); 2. 1436 il est necessaire de (+ inf.) (Arch. Nord, B. 17654, Dossier La Barre ds IGLF); 1495 il est nécessaire que (+ subj.) (Coutumes de Ponthieu ds Nouv. coutumier gén., t.1, p.85); 1692 il est necessaire de (+ subst.) (FÉNELON, Dialogue Arist. et Descartes, ds OEuvres, t.XIX, p.372); 3. ca 1480 adj. «dont on ne peut se passer (d'une personne)» (Myst. du viel Testament, éd. J. de Rothschild, 25502); 1655 subst. «personne qui se croit indispensable» (J. LORET, Muze historique, éd. C. Livet, t.II, p.94); 4. a) ca 1220 «qui ne peut pas ne pas être» (GUI DE CAMBRAI, Barlaam et Josaphat, 44 ds T.-L.); 1554 «inéluctable, inévitable» (AMYOT, tr. Diodore, XII, 4 ds HUG.); 1676 mal nécessaire (FLECHIER, Turenne ds LITTRÉ); b) 1660 subst. «en littérature, opposé au vraisemblable» (CORNEILLE, Discours de la Tragédie ds Théâtre complet, p.106); c) 1657-62 métaphys. être nécessaire «être qui existe sans qu'il y ait de cause ni de condition à son existence» (PASCAL, Pensées, éd. Brunschvicg, section VII, 378); d) 1743 log. vérité nécessaire (D'ALEMBERT, Intr. du traité de dynamique ds OEuvres, t.1, 2e part., p.403). Empr. au lat. necessarius «inévitable, inéluctable; pressant, urgent, impérieux; nécessaire, indispensable». Fréq. abs. littér.:11947. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 22778; b) 11987; XXe s.: a) 14510, b) 16221. Bbg. TUAILLON (G.). R. Ling. rom. 1975, t.39, pp.176-177.

nécessaire [nesesɛʀ] adj. et n. m.
ÉTYM. 1119; lat. necessarius « inéluctable », de necesse, adj. neutre, de ne, et cedere. → Céder.
———
I Adjectival.
1 Notion intellectuelle fondamentale, opposée à contingent, et corrélative de la notion de possible. Il est traditionnel de donner du sens de ce mot une formule générale : est nécessaire ce qui ne peut être autrement. Mais cette formule n'a qu'une unité verbale; elle change beaucoup de signification suivant ce à quoi on l'applique (…)
Lalande, Voc. de la philosophie, art. Nécessaire.
1 Se dit d'une condition, d'un moyen dont la présence ou l'action rend seule possible une fin ou un effet. || Condition (cit. 23) nécessaire, nécessaire et suffisante.Le discernement, qualité nécessaire du jugement, indispensable au jugement (→ Fonction, cit. 1).Ce qui est nécessaire pour faire qqch., pour qqch. (→ Besoin, cit. 7; invention, cit. 1). || Troupes nécessaires pour défendre une position (→ Établir, cit. 31). || Exemple (cit. 30) nécessaire pour faire entendre une pensée.Impers. || Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre (cit. 12 et 13). || Il est nécessaire d'aimer pour vivre heureusement (→ Agréable, cit. 15).
Nécessaire à… Avec un compl. non personnel (→ Adjuvant, cit. 2). || Moyens nécessaires à la défense du pays. || Éléments (cit. 3) nécessaires à une recherche… || Fonds (cit. 8), somme nécessaire à qqch. || Il est utile et comme nécessaire au bien de la religion que… (→ Crédit, cit. 10).Conditions nécessaires pour que…, afin que… (→ Mission, cit. 11).REM. Devant un infinitif, on rencontre nécessaire à… (vx. Cf. Molière in Littré), nécessaire afin de… et surtout, de nos jours, nécessaire pour…
2 La crainte de Dieu est aussi nécessaire pour nous maintenir dans le bien, que la crainte de la mort pour nous retenir dans la vie.
Joseph Joubert, Pensées, I, XXII.
3 Il n'avait ni la liberté d'esprit, ni la logique nécessaire pour discuter les fables de son journal.
Zola, Vérité, p. 429.
4 Nous arrivâmes à la Morinière dans les premiers jours de juillet, ne nous étant arrêtés à Paris que le temps strictement nécessaire pour nos approvisionnements et pour quelques rares visites.
Gide, l'Immoraliste, II, I.
5 La terre tient au ciel, le corps tient à l'esprit, toutes les choses qu'il a créées ensemble communiquent, toutes à la fois, sont nécessaires l'une à l'autre.
Claudel, l'Annonce faite à Marie, I, 3.
6 (…) Rabe ne possédait plus les deux sous nécessaires afin de payer sa place (…)
P. Mac Orlan, Quai des brumes, I.
(Avec un complément personnel). Dont l'existence, la présence est requise pour répondre au besoin (de qqn). || Chose nécessaire à qqn (pour subsister, réussir, faire qqch.). || Le calme et le silence nécessaires au savant (→ Étude, cit. 6). || « Le mensonge est nécessaire aux hommes » (→ Bienfaisant, cit. 5, France).
2 Absolt. Qui est très utile, qui s'impose; dont on ne peut se passer. Essentiel, important, indispensable, obligatoire, primordial, utile. || Rendre nécessaire. Nécessiter. || Propriétés, qualités nécessaires. || Art, métier nécessaire, très utile, indispensable à la société (→ Maçon, cit. 3). || C'est une mesure utile, souhaitable, mais non nécessaire. || Accepter un compromis (cit. 3) nécessaire. || L'habitude (cit. 40) du métier est nécessaire dans tous les arts. || La loi ne doit établir (cit. 9) que des peines strictement et évidemment nécessaires. || Sévérités, sanctions nécessaires (→ Exiger, cit. 16). || Améliorations, coupures (cit. 3 et 4), corrections nécessaires (dans un ouvrage littéraire).Mal nécessaire : inconvénient inévitable si l'on veut obtenir un résultat…
7 (…) qu'ils aient été accueillis dans la maison d'un grand, où ils manquèrent de tout ce qui est nécessaire, au milieu de tout ce qui est superflu (…)
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 523.
8 Le superflu, chose très nécessaire (…)
Voltaire, Poésies, Satires, « Le mondain ».
9 De même que la gelée qui brûle les moissons, la grêle qui les hache, la foudre qui les verse, sont nécessaires peut-être, il est possible qu'il faille du sang et des larmes pour que le monde marche.
Zola, la Terre, V, VI.
(1436). || Il est nécessaire de… (suivi de l'infinitif; → Affubler, cit. 5); (1495) il est nécessaire que… (suivi du subjonctif; → Acte, cit. 14). Falloir, force (supra cit. 57), forcé. || Il ne jugea pas, il ne crut pas nécessaire de… (→ Articuler, cit. 14). || Il n'est pas nécessaire de continuer, de donner des explications.(Sans compl.). || Cela paraît peu nécessaire (→ Laver, cit. 9). || Ce n'est pas nécessaire.
3 (V. 1480). [Personnes]. || Nécessaire (à…) : utile par les services rendus; dont l'absence serait nuisible, pénible. Indispensable (cit. 10); → Conquérir, cit. 5; garçon, cit. 22; luxe, cit. 1. || Le pape, à qui Charles Martel était nécessaire… (→ Bras, cit. 23). || Savoir se rendre nécessaire. — ☑ Prov. Il n'y a point d'homme nécessaire, irremplaçable.
10 Voyez-vous, nos enfants nous sont bien nécessaires,
Seigneur (…)
Hugo, les Contemplations, IV, XV.
11 L'honnête homme cherche à se rendre utile, l'intrigant à se rendre nécessaire.
Hugo, Post-Scriptum de ma vie, L'esprit, Tas de pierres, II.
12 La certitude d'être nécessaire prolonge la vie des vieilles femmes. Beaucoup meurent du désespoir de ne plus servir.
F. Mauriac, Génitrix, XI.
Subst., en loc. (langue class.).Faire le nécessaire : s'imposer, se prétendre indispensable.
(Au XVIIe, dans le langage précieux). || Un nécessaire : un laquais (Molière, les Précieuses ridicules, 6).
4 a (1743). Log. Qui est de la nature ou qui est l'effet d'un lien logique, causal… || Dépendance nécessaire d'une proposition par rapport à un système, enchaînement nécessaire d'un effet par rapport à sa cause. || Les lois (cit. 57), rapports nécessaires. || La causalité (cit. 1) nécessaire. || Suite nécessaire et cohérente d'événements. 1. Logique, 2. logique.
13 L'esprit n'a en lui-même que le sentiment d'une relation nécessaire dans les choses, mais il ne peut connaître la forme de cette relation que par l'expérience.
Cl. Bernard, Introd. à l'étude de la médecine expérimentale, I, I.
14 Affirmer entre deux termes une liaison causale ou connexion nécessaire, c'est affirmer que la présence de l'un entraîne immanquablement la présence de l'autre (…)
J. Laporte, l'Idée de nécessité, I, I.
b (1554). Cour. || Effet, produit, résultat nécessaire, qui doit se produire immanquablement. Immanquable, inéluctable, inévitable, infaillible, obligatoire, obligé. || La nature, produit nécessaire d'une intelligence infinie (→ Art, cit. 37). || Choses nécessaires l'une à l'autre. Supposer (se).
15 Souvent je me repose dans cette idée que le cours accidentel des choses et les effets directs de nos intentions ne sauraient être qu'une apparence, et que toute chose humaine est nécessaire et déterminée par la marche irrésistible de l'ensemble des choses.
É. de Senancour, Oberman, XLVIII.
5 Log. Se dit de la « proposition dont la contradictoire est reconnue comme fausse a priori et sans raisonnement » (Lalande). || Vérités nécessaires.
16 (…) les lois de l'équilibre et du mouvement, telles que l'observation les fait connaître, sont de vérité nécessaire.
D'Alembert, Introd. traité de mécanique.
6 Philos. Qui existe sans qu'il y ait de cause ni de condition à son existence. Absolu, inconditionné, premier. || L'Être nécessaire, le Dieu de Descartes, de Pascal (→ Éternel, cit. 3), la substance chez Spinoza, la matière pour les matérialistes…
17 (…) je puis n'avoir point été (…) donc je ne suis pas un être nécessaire.
Pascal, Pensées, VII, 469.
———
II (1530). N. m.
A Ce qui est nécessaire.
1 Ce qui correspond à des besoins, est essentiel dans un mode de vie déterminé, par oppos. au luxe (cit. 3), au superflu. Besogne, substance (vx). || Le strict nécessaire (→ Dépouiller, cit. 30). || Il manque du nécessaire. Nécessiteux. || Abondance (cit. 5) du nécessaire. || Le nécessaire, le commode (cit. 10) et le superflu. || Se partager le nécessaire (→ Entraide, cit. 1). || Fournir (cit. 10) le nécessaire. || Priver qqn du nécessaire (→ Gré, cit. 22). || Le nécessaire manquait (→ Gaspiller, cit. 2).
18 (…) tant que quelqu'un manque du nécessaire, quel honnête homme a du superflu ?
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, II, XIII.
19 Paris, singulier pays, où il faut trente sous pour dîner; quatre francs pour prendre l'air; cent louis pour avoir le superflu dans le nécessaire, et quatre cents louis pour n'avoir que le nécessaire dans le superflu.
Chamfort, Maximes, Sur l'homme et la société, XLIII.
20 Sa vie, réduite au simple nécessaire, était pure et régulière.
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 709.
2 Ce qui s'impose, et qui suffit. || Ne dire, ne faire que le nécessaire, le strict nécessaire. || Nous ferons le nécessaire.
21 Elle (miss Florence Bell) ne disait que le nécessaire, rien de plus, rien de moins.
A. Hermant, l'Aube ardente, VIII.
3 Philos. || Le nécessaire et le contingent.Littér. || Le nécessaire et le vraisemblable, dans l'art dramatique.
22 Le même Aristote (…) nous apprend que le poète n'est pas obligé de traiter les choses comme elles se sont passées, mais comme elles ont pu ou dû se passer, selon le vraisemblable ou le nécessaire (…) le nécessaire, en ce qui regarde la poésie n'est autre chose que le besoin du poète pour arriver à son but ou pour y faire arriver ses acteurs.
Corneille, Disc. de la tragédie, Pl., t. I, p. 106 et 115.
23 L'idée du nécessaire, avec l'idée opposée du contingent, et les idées corrélatives du possible et de l'impossible, joue dans les controverses touchant la théorie de la connaissance, l'existence de Dieu et ses rapports avec le monde, enfin la nature et la liberté, un rôle cardinal.
J. Laporte, l'Idée de nécessité, Introd.
B a (1718). Boîte, étui renfermant les ustensiles indispensables (à la toilette, aux ouvrages de couture…). Trousse. || Nécessaire de toilette, à ongles ( Onglier), à ouvrage (boîte à ouvrage). || Un nécessaire de voyage.
24 (…) j'apportai mon nécessaire. J'atteignis tous les petits instruments de propreté qu'il contenait : une brosse à ongles, une brosse à dents neuve, — car j'en emporte toujours avec moi un assortiment, — mes ciseaux, mes limes, des éponges.
Maupassant, les Sœurs Rondoli, II.
b (1973). || Nécessaire à…, de… : ensemble de pièces et d'outils permettant d'effectuer (certains travaux). || Nécessaire à tamponner d'un bricoleur.
c N. m. Franç. d'Afrique. Ensemble des fournitures scolaires requises pour un écolier, une écolière.Parfois plur. : les nécessaires.
CONTR. Accidentel, contingent, éventuel, fortuit, inutile; luxe, superflu.
DÉR. Nécessairement.

Encyclopédie Universelle. 2012.