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mors

mors [ mɔr ] n. m.
• 1386; « morsure, morceau » XIIe; de mordre morceau
1Pièce du harnais, levier qui passe dans la bouche du cheval et qui, en appuyant sur les barres (4o), sert à le diriger. frein. Mettre, passer le mors à un cheval.
Loc. Prendre le mors aux dents, se dit du cheval qui prend les branches du frein avec les incisives, rendant ainsi inefficace l'action du mors; s'emballer. Fig. S'emporter; se mettre soudainement et avec énergie à un travail, à une entreprise.
2(XVIe) Chacune des mâchoires d'un étau, de tenailles, de pinces.
3Reliure Rainure pratiquée près du dos d'un volume pour y loger le carton de la couverture; bord du carton qui s'y loge.
⊗ HOM. Maure, mort.

mors nom masculin (latin morsus, morsure, de mordere, mordre) Dispositif, le plus souvent en acier, placé dans la bouche d'un cheval sur les barres et qui, par l'intermédiaire des rênes, permet de le conduire. (Il existe deux grands types de mors : le mors de filet, qui agit sur les commissures des lèvres, et le mors de bride, plus puissant, qui agit sur les barres.) Chacune des pièces d'un dispositif de serrage (étau, mandrin ou plateau de machine-outil, etc.) qui entre en contact avec l'élément à serrer. Chacune des mâchoires d'une tenaille, d'une pince. Saillies formées, lors de l'endossure, par les cartons, le long du dos d'un livre à relier. (Les mors assurent une fonction de charnière entre le dos et les plats d'une reliure.) ● mors (expressions) nom masculin (latin morsus, morsure, de mordere, mordre) Prendre le mors aux dents, en parlant d'un cheval, s'emporter, ne plus obéir ; s'emporter, se livrer à une colère subite ; montrer subitement de l'ardeur, de l'énergie. ● mors (homonymes) nom masculin (latin morsus, morsure, de mordere, mordre) maure adjectif et nom mor nom masculin mord forme conjuguée du verbe mordre mords forme conjuguée du verbe mordre more adjectif et nom mort adjectif et nom mort nom féminin

mors
n. m.
d1./d Pièce métallique que l'on place dans la bouche d'un cheval, et qui, agissant comme un levier sur les barres, permet de le diriger.
|| Loc. Prendre le mors aux dents: (pour un cheval) s'emballer; fig. (pour une personne) se laisser emporter par la passion, la colère, etc.
d2./d TECH Partie de la mâchoire d'un étau qui serre l'objet à travailler.
|| Mâchoire d'une pince.

⇒MORS, subst. masc.
A. — Pièce métallique du harnais, qui passe dans la bouche du cheval et qui, par l'intermédiaire des rênes, permet de le conduire. Mors anglais, arabe; mors de bride; mors de filet; ôter le mors; tirer sur le mors. Il arrêta court son cheval sous la brusque pression du mors (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p.104). Gondran accompagne le docteur jusqu'au cabriolet. Il tient le cheval par le mors (GIONO, Colline, 1929, p.25). Une bonne partie du pays vivait de la confection des brides, du polissage des mors, du matelassage des selles (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p.85).
Au fig. Ce qui réfrène, contraint. Flore absente, le vieillard était sans frein ni mors, et la situation devenait alors excessivement critique (BALZAC, Rabouill., 1842, p.518). Il faut qu'il [Baudelaire] sente un mors qui le retient en arrière, alors qu'il va s'abandonner à la jouissance (SARTRE, Baudelaire, 1947, p.217).
Locutions
Prendre le mors aux dents. Prendre et serrer les branches du frein avec les incisives, ce qui annule l'action du mors; p. méton., s'emballer. Ce cheval a le diable au corps (...). Il a pris le mors aux dents. — Vous l'avez donc éperonné? — Sans doute (PONSON DU TERR., Rocambole, t.1, 1859, p.602):
1. — Maurice, où cela nous mènera-t-il? — C'est ce que vous me demandiez, Louise, un jour, en voiture (...) tandis que notre cheval, qui avait pris le mors aux dents, nous emportait d'un galop furieux.
A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p.144.
Au fig. Prendre, avoir le mors aux dents. Se mettre soudainement et avec énergie à une tâche, une activité; en partic., se laisser aller à la colère. Voilà que tu t'emballes, ne prends pas la mouche, on dirait que tu as le mors aux dents! (PROUST, Guermantes 1, 1920, p.182):
2. Ne travaillez pas trop; quand on s'y laisse aller cela devient fièvre: je l'ai senti déjà depuis mon retour ici: j'avais pris le mors aux dents, et il me faut déjà enrayer.
SAINTE-BEUVE, Corresp., t.3, 1839, p.152.
Mettre le, un mors à. Réfréner. Enfin notre ami [Liszt] lui a mis [à la presse] le mors et la bride (SAND, Corresp., t.2, 1837, p.72). Callias (...) ne pouvait jamais mettre un mors à sa raillerie (BAUDEL., J. enchant., 1846, p.505).
B. — 1. Mâchoires d'un étau, de tenailles, de pinces. Pince à larges mors, à mors coupants. Replacer la canule. Les mors recourbés de la pince à anneau facilitent et dirigent sûrement son introduction (BRETONNEAU, Inflamm. tissu muqueux, 1826, p.319). [Le serrage d'un étau de machine-outil] est obtenu par une vis commandant le rapprochement du mors mobile (GORGEU, Machines-outils, 1928, p.63).
2. BOT. Mors du diable. Scabieuse des bois. Il lui arrivait de leur dire [aux laboureurs et aux jardiniers] des paroles mystérieuses: — Quand le mors du diable fleurit, moissonnez le seigle d'hiver. (Parenthèse: le mors du diable, c'est la scabieuse) (HUGO, Travaill. mer, 1866, p.69).
3. INDUSTR. VESTIMENTAIRE. Mors de chape. Agrafe composée de deux plaques fixées sur les bords de la chape, qui les mord et les retient (d'apr. VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971).
4. RELIURE. ,,Saillie placée de chaque côté du dos d'un volume, destinée à recevoir la couverture en carton`` (COMTE-PERN. 1963); partie de la couverture faisant charnière entre le dos et les plats. (Dict. XXe s.).
Prononc.:[]. Homon. maure, more, mort. Étymol. et Hist. 1. Ca 1120 «morsure» (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 945) — 1636, MONET, s.v. morsure; 2. a) ca 1160 «agrafe qui retenait la chape sur la poitrine» (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 750); b) 1680 mords d'etau (RICH.); c) 1765 reliure mords des livres (Encyclop. t.10); 3. 1176 «morceau» (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 4) — fin XVe-début XVIe s., v. HUG., ne subsiste que dans le dimin. morsel, morceau; 4. a) 1370 «levier de la bride qui passe dans la bouche du cheval et sert à le gouverner» (A.N. KK 1336, fol. 64b ds LA CURNE); b) 1547 prendre son mors aux dents (d'un cheval) (MELLIN DE ST GELAIS, Œuv. poét., p.176, éd. 1719 ds GDF. Compl.); c) 1694 (Ac.:On dit fig. prendre le mors aux dents, pour dire, prendre une bonne resolution et l'effectuer). Du lat. morsus «morsure (au propre et au fig.)» subst. verbal de mordere «mordre»; au sens 4 c cf. a. fr. prendre le frein as dens «prendre une décision énergique» (ca 1225-30, GUILLAUME DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 3051). Fréq. abs. littér.: 190. Bbg. AUTHEVILLE (P. d'). Termes techn. empl. en sellerie. Banque Mots. 1977, n°14, p.158.

mors [mɔʀ] n. m.
ÉTYM. V. 1112; du lat. morsus « morsure », de mordere « mordre ».
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I
1 Vx. Morsure. || « Du serpent le mors pernicieux » (D'Aubigné, Création, 7).
2 (1573). Spécialt. Bot. || Mors du diable : bryone; scabieuse (plantes).
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II Mod. Pièce du harnais ( Harnais; bride), levier qui passe dans la bouche du cheval et qui, en agissant sur les barres (II, 4.), sert à le diriger. Anille; frein, I., 1. (→ Cheval, cit. 4, 19). || Pièces latérales (« branches », parfois réunies par une entretoise), embouchure (formée des « canons » latéraux et d'une pièce centrale cintrée, la « liberté de langue », ou « pas d'âne ») du mors. || Œil, bossette de la branche d'un mors. || Fixation du mors. Gourmette, porte-mors, têtière. || Les rênes sont fixées au mors par les anneaux porte-rênes. || Chaîne autour du mors. Tranche-fil.Mettre le mors à un cheval. || Hocher le mors à un cheval, pour l'exciter.Spécialt. L'embouchure du mors. || Casser la bouche d'un cheval avec le mors (→ Atteler, cit. 2). || Cheval qui ronge, mâche (cit. 11) son mors.
1 Ils rougissent le mors d'une sanglante écume.
Racine, Phèdre, V, 6.
2 Les chevaux éperdus se dérobent au mors.
Hugo, Odes et Ballades, « Ballade », VII.
Loc. Prendre le mors aux dents, se dit du cheval qui prend et serre les branches du frein avec les incisives, rendant ainsi inefficace l'action du mors. Par ext. S'emballer, quelle que soit la position du mors (→ Lapider, cit. 2).
3 Mais le cheval de Jacques fut d'un autre avis; le voilà qui prend tout à coup le mors aux dents et qui se précipite dans une fondrière.
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 538.
4 J'ai rêvé que vous étiez emportée par votre cheval, et je suis allé à Rouen vous chercher un mors espagnol, on m'a dit que jamais un cheval ne pouvait le prendre aux dents (…)
Balzac, Modeste Mignon, Pl., t. I, p. 580.
Fig. || Prendre le mors aux dents :
a Vx. Se livrer tout entier à ses passions.
b Mod. Se laisser aller à la colère. Emporter (s').
c Se mettre soudainement et avec énergie à un travail, à une entreprise…
5 J'ai connu des personnes qui avaient l'air très hardi, très osé, même effronté, et qui prétendaient que ce qu'ils en faisaient n'était que par excès de timidité : ils se jetaient tout d'abord au delà, de peur de rester trop en deçà. C'étaient des peureux qui s'emportaient et qui prenaient le mors aux dents.
Sainte-Beuve, Chateaubriand, t. II, p. 297.
Par métaphore et fig. || Le mors, symbole de contrainte, de direction imposée.Mettre le mors et la bride à qqn (→ Enchaîner, cit. 7).Ne pas aimer sentir le mors (→ Indépendant, cit. 11).
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III Techn.
1 (XVIe). Chacune des mâchoires d'un étau, d'une paire de tenailles, d'une pince.
2 (1765). Reliure. Rainure pratiquée près du dos d'un volume pour y loger le carton de la couverture.(1723). Bord du carton qui s'y loge.
3 (V. 1130). Archéol. || Mors de chape : « agrafe composée de deux plaques rivées ou cousues aux bords d'une chape qui “mordent” les pans de l'étoffe et les retiennent sur la poitrine » (Réau). || Mors de chape ciselé, émaillé.
DÉR. Morsure.
HOM. Maure, formes du v. mordre, more, mort.

Encyclopédie Universelle. 2012.