morsure [ mɔrsyr ] n. f.
• 1213; de mors
1 ♦ Action de mordre. La morsure d'un chien. Morsure de serpent. Par ext. Morsure d'insecte. ⇒ piqûre. Morsure mortelle.
♢ Par anal. « La morsure des outils entamant la houille » (Zola). Le vent « mord la peau de sa morsure glacée » (Maupassant).
♢ Grav. Opération qui consiste à attaquer à l'acide les parties dévernies d'une planche de cuivre.
2 ♦ Blessure, marque faite en mordant. Une morsure profonde. — Par anal. « Des tables portant sur la tranche de nombreuses morsures de canif » (Romains).
● morsure nom féminin (latin morsus) Action de mordre : Porter les marques de la morsure d'un chien. Plaie que cause avec ses dents un animal ou un être humain qui mord. Action d'entamer, de laisser une empreinte : La morsure d'une lime. Vive attaque, effet nuisible d'un élément naturel : Les morsures du froid. En gravure, attaque du métal par l'acide. ● morsure (synonymes) nom féminin (latin morsus) Action d'entamer, de laisser une empreinte
Synonymes :
- attaque
Vive attaque, effet nuisible d'un élément naturel
Synonymes :
- brûlure
morsure
n. f.
d1./d Action de mordre; marque ou plaie qui en résulte. Une morsure de chien.
|| Fig. Les morsures du froid.
d2./d Action d'une substance corrosive. Morsure d'un acide.
⇒MORSURE, subst. fém.
A. — Action de mordre (v. ce mot I A 2 a); p. méton., marque, plaie qui en résulte. Morsure de rat, de serpent. On a proposé beaucoup de remèdes contre la morsure de la vipère (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p.515). Si le traitement préventif n'a jamais amené de résultats fâcheux (...) peut-on dire qu'il a été réellement efficace pour prévenir la rage après morsure? (PASTEUR ds Travaux, 1886, p.408).
— En partic. [Correspond. à mordre I A 2 c] Blessure, piqûre. Petites taches rouges semblables à des morsures de puces, pareilles à celles de la rougeole (GEOFFROY, Méd. prat., 1800 p.60).
B. — P. anal.
1. [Correspond à mordre I B 2 et II B 1] Action d'entamer en coupant:
• 1. La grande scie vrombissait et mordait dans le bois frais de la douelle qu'Esposito poussait lentement devant lui. À l'endroit de la morsure, une sciure mouillée jaillissait et recouvrait d'une sorte de chapelure de pain les grosses mains poilues, fermement serrées sur le bois, de chaque côté de la lame rugissante.
CAMUS, Exil et Roy., 1957, p.1604.
2. [En parlant de l'action de phénomènes physiques sur des personnes]
a) [Correspond à mordre I B 3 b] Vive attaque (provenant d'un élément naturel) ressentie à la surface de la peau, sur le corps. Morsure du froid, du feu, de l'hiver, du soleil, du grand air. Comme il a dû pâtir là-bas dans la neige! songe-t-elle, sentant encore sur son visage la morsure rapide de l'air glacé (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p.148). Il restait là, tordu, palpitant, offrant son visage à la morsure du vent, de la fumée, des escarbilles (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.686).
b) Empreinte, marque laissée par le temps, l'âge. Les morsures de l'âge. V. amoureux ex. 116.
c) [En parlant d'une douleur] De l'argent? Pourquoi faire? (...) pour manger beaucoup, devenir obèse et crier des nuits entières sous les morsures de la goutte? (MAUPASS., Bel-Ami, 1885, p.139). Moser (...) blême d'une crise de foie, dont la morsure l'avait empêché de fermer l'œil, la nuit précédente (ZOLA, Argent, 1891, p.348). D'un geste, l'interne lui désigna le tabouret (...) Wilfred sentit la petite morsure de l'aiguille et ne broncha pas, mais quand il vit l'éprouvette pleine d'un sang vermeil (...) il s'évanouit (GREEN, Chaque homme, 1960, p.249).
3. GRAV., IMPR., LITHOGR. [Correspond à mordre I B 3 c] Attaque d'un matériau servant de support d'impression, afin de réduire en hauteur certaines parties et de créer ainsi des zones d'encrage différentes; attaque de la pierre ou des métaux dans les procédés lithographiques avec une solution acidulée (d'apr. BÉG. Estampe 1977). [Balzac] me fait quelquefois penser à ces aquafortistes qui ne sont jamais contents de la morsure et qui transforment en ravines les écorchures principales de la planche (BAUDEL., Art romant., Th. Gautier, 1859, p.473). La gravure à l'eau-forte est un dessin fixé sur le métal par la morsure d'un acide (M. LALANNE, Grav. eau forte, 1866, p.5). La plaque est prête pour la morsure au perchlorure de fer (Civilis. écr., 1939, p.10-4).
C. — Au fig. [Correspond à mordre I C 1 et 2] Action de ce qui tourmente, de ce qui ronge, de ce qui attaque. Morsure de curiosité; morsure du polémiste; éprouver une morsure au coeur. La morsure d'une jalousie sans objet (CAMUS, Peste, 1947, p.1365):
• 2. Une faute non commise ne peut-elle pas provoquer dans le caractère d'un homme autant de déformations et faire dans sa vie intérieure autant de ravages, qu'un crime réel? Rien n'y manque: pas même les morsures du remords.
MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p.1339.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1213 «action de mordre» (Fet des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 604, 34); 2. 1736 «action d'une substance corrosive» (Ch. ROLLIN, Hist. anc. des Égyptiens, des Carthaginois, des Assyriens ds Œuvres, t.10, p.402: morsures du sel et du vinaigre); 3. 1814 morsure des gelées (BERN. DE ST-P., Harm. nat., p.50). Dér. de mors; suff. -ure. Fréq. abs. littér.:342. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 308, b) 650; XXe s.: a) 565, b) 502.
morsure [mɔʀsyʀ] n. f.
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1 Action de mordre. || La morsure d'un chien (cit. 5) furieux, enragé. || Morsure que fait un chien de chasse au lièvre qu'il court. ⇒ Bourrade (vx). || Des beautés « dont la chair (cit. 21, Baudelaire) lisse et ferme appelait les morsures ».
1 L'amant auprès de sa maîtresse attache et fixe des yeux sur elle (…) Les dents craquent. Ils se font des morsures que la seule fureur peut rendre agréables.
C.-A. Helvétius, Notes, Maximes et Pensées, p. 270.
♦ Par ext. || Morsure dangereuse, mortelle d'un serpent, d'une vipère (⇒ Venin). || Morsures d'insectes, de puces… ⇒ Piqûre (→ Bouton, cit. 5).
2 Au plus, ai-je à redouter (…) la morsure des cobras aux anneaux noirs, enroulés sous l'herbe morte (…)
Loti, l'Inde (sans les Anglais), V, IV.
♦ Par anal. || Morsure d'un outil (→ Houille, cit. 2). || Morsure du froid (2. Froid, cit. 4), d'un acide. — Spécialt. Gravure. Opération qui consiste à attaquer à l'acide les parties d'une planche de cuivre dépouillées de leur couche protectrice de vernis.
2 Par métaphore et fig. || La morsure de la jalousie, de la déception…
3 Jusque-là, mes sentiments pour Madeleine avaient par miracle échappé à la morsure des sensations venimeuses (…) J'entendis autour de moi des mots qui me brûlèrent : j'étais jaloux.
E. Fromentin, Dominique, XII.
4 Je ne puis te conseiller à l'égard de l'éloge ou du blâme une indifférence que je n'ai jamais connue moi-même (…) Il est bon d'être ému, de frémir sous la caresse et davantage encore sous la morsure.
Gide, Journal, Feuillets 1911.
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II
1 Résultat d'une morsure; marque faite en mordant. ⇒ Blessure, meurtrissure, plaie. || Profonde morsure. || Cautériser, soigner une morsure. — Par ext. || Morsure d'un insecte.
♦ Par anal. || Plafond écaillé d'une imperceptible morsure (→ Couronnement, cit. 3).
5 Trois des quatre tables (…) portant sur la tranche de nombreuses morsures de canif (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXV, p. 238.
2 Fig. et littér. Effet nuisible, douloureux, pénible… || Les terribles morsures de la calomnie.
Encyclopédie Universelle. 2012.