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monarque

monarque [ mɔnark ] n. m.
• 1361; bas lat. monarcha, gr. monarkhês, de monos « seul » et arkhein « commander »
1Chef de l'État dans une monarchie. empereur, potentat, prince, roi, souverain. Monarque absolu. autocrate. Monarque héréditaire.
2Papillon diurne. danaïde.

monarque nom masculin (grec monarkhês) Chef de l'État dans une monarchie. ● monarque (synonymes) nom masculin (grec monarkhês) Chef de l'État dans une monarchie.
Synonymes :
- autocrate
- empereur
- potentat
- prince
- roi
- souverain

monarque
n. m. Celui qui détient l'autorité souveraine dans une monarchie.
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monarque
n. m. Grand papillon migrateur américain (Danaus plexippus), de 8 à 9 cm d'envergure, de couleur brun-roux avec des nervures noires, qui se rencontre parfois sur les côtes européennes et qui s'est acclimaté en Océanie.

⇒MONARQUE, subst. masc.
A. — Personne qui est à la tête de l'État dans une monarchie; en partic. roi, reine héréditaire. Monarque absolu; grand monarque. Le supplice qu'Élizabeth [1re d'Angleterre] ordonne comme monarque (STAËL, Allemagne, t.2, 1810, p.328). Pendant plusieurs semaines, Amaury fut l'hôte du monarque byzantin (GROUSSET, Croisades, 1939, p.205):
1. ... j'ai toujours eu une sympathie profonde pour ce grave et magnifique prince [Louis XIV] si bien né, si bien venu, si bien entouré, roi dès le berceau et roi dans la tombe; vrai monarque dans la plus haute acception du mot...
HUGO, Rhin, 1842, p.100.
SYNT. Monarque constitutionnel, légitime, universel; infortuné, puissant monarque; jeune, nouveau, vieux monarque; monarque oriental; gloire, pouvoir du monarque; auprès du monarque; les monarques de l'Europe.
B.P. anal. (de position sociale, d'autorité). Vous qui représentez (...) un des monarques de la pensée et de l'amour humains (MALLARMÉ, Corresp., 1876, p.136). Qu'allez-vous faire du «Figaro»? C'est la question que tout le monde y compris M.Pompidou, pose au monarque de la presse, M. Jean Prouvost, 80 ans (L'Express, 11 janv. 1965). V. aile ex. 5.
Littér. et poét., dans le domaine myth., relig. Nous citerons le Satan de Milton. Avant le poëte anglois, le Dante et le Tasse avoient peint le monarque de l'enfer (CHATEAUBR., Génie, t.1, 1803, p.498):
2. Vous tous, du divin Zeus, salut, enfants sans nombre,
De l'Olympe éthéré jusqu'à l'Érèbe sombre
Fruits de ses mille hymens, monarques étoilés
Qui régnez à ses pieds et brillez à son ombre,
(...). Salut, déesses, dieux! soyez-nous favorables...
LECONTE DE LISLE, Poèmes ant., 1852, p.185.
Le monarque des dieux. Jupiter:
3. Levant le front, il [l'Amour] crie au monarque des Dieux:
«Toi, mûris mes moissons, de peur que loin des cieux
Au joug d'Europe encor ma vengeance puissante
Ne te fasse plier ta tête mugissante.»
CHÉNIER, Bucoliques, 1794, p.26.
En emploi adj., littér. Arnauld esprit raisonneur toutefois plus que souverain, et Bossuet esprit monarque encore plus que guerrier (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.5, 1859, p.380). [Jésus] allait hériter des princes débonnaires Et des princes cruels et du peuple monarque (PÉGUY, Ève, 1913, p.853):
4. Il y a un monde entre le Dieu monarque et solitaire de Job, d'Abraham, des Arabes, et ces grands poèmes panthéistes que nous révèlent les monuments de l'Égypte et de l'Assyrie.
RENAN, Avenir sc., 1890, p.515.
C.Argot
1. Lang. des joueurs. Roi d'un jeu de cartes; en partic., celui dont la couleur retourne. [Partie d'écarté] Saint-Hippolyte: Je joue (...). Atout du monarque; je le marque (VILLARS, Précieuses du jour, 1866, p.44).
2. Pièce de cinq francs:
5. Jondrette fouilla dans son pantalon, et lui remit cinq francs.
— Qu'est-ce que c'est que ça? s'écria-t-elle. Jondrette répondit avec dignité:
— C'est le monarque que le voisin a donné ce matin.
HUGO, Misér., t.1, 1862, p.928.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1370-72 monarch (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, livre III, chap.14, note1: ... les roys qui sont monarchs en leurs royaumes); 1372-74 adj. monarche (ID., Politiques, éd. A. D. Menut, p.315, f° 273 v°); ca 1480 subst. (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 11509); 1548 subst. monarque (TH. SEBILLET, Art poétique françoys, éd. F. Gaiffe, p.162). Empr. au gr. «souverain» adj. et subst., formé de (o)-, de «seul, unique» et de -, de «celui qui conduit», d'où «guide» et «chef», de «guider» d'où «commander»; cf. le lat. tardif monarchus «monarque, chef unique» (VIe s. ds LATHAM); on trouve aussi monarche «monarchie» comme subst. fém. (fin XIIIe s., JEAN DE MEUN, Testament, 919 ds Rose, éd. Méon, t.4, p.47). Fréq. abs. littér.:937. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 3563, b) 508; XXe s.: a) 551, b) 340. Bbg. DUB. Pol. 1962, p.346.

monarque [mɔnaʀk] n. m.
ÉTYM. 1361; bas lat. monarcha, grec monarkhês, de monos « seul », et arkhein « commander ». → aussi Monarchie.
Didact. ou vieilli. Chef de l'État, dans une monarchie (→ Aristocratie, cit. 1). Empereur, potentat, prince, roi, souverain. || Proclamer qqn monarque (→ Cohorte, cit. 3). || Monarque absolu. Autocrate (→ Autorité, cit. 11). || Monarque héréditaire. || Sage, puissant monarque (→ Arbre, cit. 39; intermédiaire, cit. 3). || Traiter de monarque à monarque. Couronne (supra cit. 14).
1 Jusqu'ici nous avons considéré le prince comme une personne morale et collective, unie par la force des lois, et dépositaire dans l'État de la puissance exécutive. Nous avons maintenant à considérer cette puissance réunie entre les mains d'une personne naturelle, d'un homme réel, qui seul ait droit d'en disposer selon les lois. C'est ce qu'on appelle un monarque ou un roi.
Rousseau, Du contrat social, III, VI.
2 — Vous vous figurez bien, lui dis-je, un monarque ? Un homme, mais qui peut bien des choses, et qui en détient beaucoup d'autres. Il possède tout le pays, en ce sens que tous les autres possédants ne possèdent que par la protection qu'il leur accorde, et lui payent tribut. Il peut enrichir, appauvrir, élever, abaisser les gens; exiler, mettre à mort qui bon lui semble; construire et détruire; faire la guerre et la paix; organiser, réglementer, permettre ou interdire (…) Il ne doit de comptes à personne (…) En somme, il est le seul homme total de son royaume, et s'il annonce : « l'État, c'est Moi », rien n'est plus clair (…)
Valéry, Regards sur le monde actuel, p. 71.
Loc. fig. Le monarque du ciel, le monarque suprême : Dieu. — ☑ Le monarque des dieux : Jupiter (→ Aide, cit. 3; aviser, cit. 27; croquer, cit. 4).
Fig. et par métaphore (→ Guignon, cit. 4, Mallarmé).

Encyclopédie Universelle. 2012.