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misanthrope

misanthrope [ mizɑ̃trɔp ] n. et adj.
• 1552; gr. misanthrôpos, de misein « haïr » et anthrôpos « homme »
1(Sens fort) Personne qui manifeste de l'aversion pour ses semblables. « De ces misanthropes qui haïssent tout le monde, et qui ne s'aiment pas eux-mêmes » (Scarron).
Par ext. Personne qui a le caractère sombre, aime la solitude, évite la société. atrabilaire , ours, sauvage, solitaire. Un vieux misanthrope. « Le Misanthrope », pièce de Molière.
2 Adj. Qui ne supporte personne, et par ext. évite le commerce de ses semblables. bourru, 1. chagrin, 2. farouche, insociable. Elle est devenue bien misanthrope.
⊗ CONTR. Philanthrope. Sociable.

misanthrope nom (grec misanthrôpos, de misein, haïr, et anthrôpos, homme) Littéraire. Personne qui manifeste de l'aversion pour tout le genre humain : Alceste est le type du misanthrope.misanthrope (citations) nom (grec misanthrôpos, de misein, haïr, et anthrôpos, homme) Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 J[ean]-J[acques] Rousseau. Faux misanthrope rococo. Tas de pierres Éditions Milieu du monde Jules Renard Châlons, Mayenne, 1864-Paris 1910 C'est l'homme que je suis qui me rend misanthrope. Le Vigneron dans sa vigne Mercure de Francemisanthrope (synonymes) nom (grec misanthrôpos, de misein, haïr, et anthrôpos, homme) Littéraire. Personne qui manifeste de l'aversion pour tout le genre humain
Synonymes :
- atrabilaire
- bilieux
- insociable
- ours (familier)
- sauvage
Contraires :
- philanthrope
- sociable
misanthrope adjectif et nom Qui est peu sociable, d'humeur bourrue, qui aime la solitude.

misanthrope
n. et adj.
d1./d Personne qui déteste le genre humain. Ant. philanthrope.
d2./d Par ext. Personne bourrue, maussade, qui fuit le commerce des hommes. Ant. sociable.
|| adj. Il est complètement misanthrope.

⇒MISANTHROPE, subst. et adj.
A. — 1. Subst. masc. Personne qui hait le genre humain, qui a une opinion défavorable, pessimiste de l'humanité ou de la vie. M. Huysmans est une espèce de misanthrope impressionniste qui trouve tout idiot, plat et ridicule (LEMAITRE, Contemp., 1885, p.316). Les misanthropes, les ennemis de l'homme sont ceux qui ne consentent pas à le connaître dans sa misère aussi bien que dans sa grandeur (MAURIAC, Journal 1, 1934, p.34):
1. Le misanthrope est homme: il faut donc bien que l'humaniste soit misanthrope en quelque mesure. Mais c'est un misanthrope scientifique, qui a su doser sa haine, qui ne hait d'abord les hommes que pour mieux pouvoir ensuite les aimer.
SARTRE, Nausée, 1938, p.152.
Au fém., rare. C'était déjà une petite misanthrope: (...) elle croyait tous les hommes aussi méchants (STENDHAL, Lamiel, 1842, p.96).
2. Emploi adj. [En parlant d'une pers.] Il pensait et disait volontiers du mal de tout le monde (...) et n'avait peut-être pas le droit d'être misanthrope, n'étant pas meilleur et plus aimant qu'un autre (SAND, Hist. vie, t.3, 1855, p.418). M. Rochefort, à titre de narquois, est fort muscadin, fort misanthrope et fort impie. (...) il est très dédaigneux, se moque extrêmement de la pauvre espèce humaine (VEUILLOT, Odeurs de Paris, 1866, p.78). Cet enfant misanthrope trouvait la vie mauvaise (ROLLAND, J.-Ch., Adolesc., 1905, p.240).
B.P. ext.
1. Subst. masc. Personne de caractère renfermé, d'humeur sombre, qui fuit les rapports humains, qui se complaît dans la solitude. Il vivait là en misanthrope, en vrai sauvage, loin des gens (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.475). Évariste, ce renfrogné, ce sauvage, ce dissimulateur, ce bougon, ce misanthrope (ARNOUX, Algorithme, 1948, p.61). V.loup-garou B2 ex. de Sainte-Beuve et misanthropie ex.
2. Emploi adj. [En parlant d'une pers., de son caractère, etc.] Synon. acariâtre, bourru, insociable, solitaire. J'ai pris en grippe l'amitié (...). Je n'en suis ni plus chagrin ni plus misanthrope pour cela; au contraire, je veux vivre avec tout le monde (COURIER, Lettres Fr. et It., 1811, p.847). Un coeur sensible est toujours misanthrope un peu (...). On nommerait trop vite égoïste l'homme sensible qui cherche la solitude par précaution contre les messages humains (ALAIN, Propos, 1910, p.73).
[P. méton.]:
2. J'entre dans la période hargneuse et misanthrope, tout et tous m'ennuient et m'irritent. Je sens que la vieillesse me prend! Je ne vois plus personne avec qui causer! Pendant dix jours je me suis livré, franchement, à une tristesse noire. J'avais fermé ma porte...
FLAUB., Corresp. 1870, p.226.
PATHOL. Synon. atrabilaire, mélancolique. Ces sortes de malades sont en général misanthropes; tout leur déplaît (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p.485). Le pauvre insensé (...) était brouillé avec le soleil, avec la destinée, avec les hommes, avec le bon sens, et ne voulait plus voir ni entendre ce qui contrariait sa farouche humeur (...). De timide il était devenu sauvage; de sauvage misanthrope et misogyne; de misanthrope maniaque (AMIEL, Journal, 1866, p.476).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694-1740: -thrope; 1762: -trhope; 1798: -trope; dep. 1835: -thrope. Étymol. et Hist. a)1548 subst. «celui qui hait le genre humain» (RABELAIS, Ancien Prologue du Quart Livre ds Le Quart Livre, éd. R. Marichal, p.293, 220); 1564 adj. «qui hait le genre humain» (ID., Cinquiesme Livre, éd. Ch.Marty-Laveaux, ch. XXIIII, p.97); b) 1622 subst. «homme insociable» (SOREL, Histoire comique de Francion ds FEW t.6, 2, p.157a). Empr. au gr. «qui hait les hommes», comp. de «détester, haïr» et de «être humain, homme». Fréq. abs. littér.:186. Bbg. QUEM. DDL t.12.

misanthrope [mizɑ̃tʀɔp] n. et adj.
ÉTYM. 1548, Rabelais, Timon le Misanthrope; cf. Le Quart Livre (1552); grec misanthrôpos, de misein « haïr », et anthrôpos « homme ».
1 (1548). Sens fort. Personne qui manifeste de la haine, de l'aversion pour le genre humain (→ Atrabilaire, cit. 5; impitoyable, cit. 8). || Timon, ou le Misanthrope, dialogue de Lucien.
1 La Rancune donc était de ces misanthropes qui haïssent tout le monde, et qui ne s'aiment pas eux-mêmes (…)
Scarron, le Roman comique, I, V.
2 (…) il n'est pas vrai qu'il (Molière) ait donné cette haine (des hommes) à son personnage : il ne faut pas que ce nom de misanthrope en impose, comme si celui qui le porte était ennemi du genre humain. Une pareille haine serait (…) une dépravation de la nature et le plus grand de tous les vices. Le vrai misanthrope est un monstre. S'il pouvait exister, il ne ferait pas rire, il ferait horreur.
Rousseau, Lettre à d'Alembert (→ aussi Incartade, cit. 2).
2 (1622). Cour. Personne qui a le caractère sombre, aime la solitude, évite la société, et est sévère envers l'espèce humaine. Atrabilaire, ours, sauvage, solitaire (→ Balourdise, cit. 2). || Un vieux misanthrope. || Une misanthrope déclarée.Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux, pièce de Molière. || Le Misanthrope et l'Auvergnat, pièce de Labiche.
3 Qu'est-ce donc que le misanthrope de Molière ? Un homme de bien qui déteste les mœurs de son siècle et la méchanceté de ses contemporains; qui, précisément parce qu'il aime ses semblables, hait en eux les maux qu'ils se font (…) Ce n'est (…) pas des hommes qu'il est ennemi, mais de la méchanceté des uns et du support que cette méchanceté trouve dans les autres (…) Il n'y a pas un homme de bien qui ne soit misanthrope en ce sens (…)
Rousseau, Lettre à d'Alembert.
4 Il est presque impossible qu'un philosophe, qu'un poète ne soient pas misanthropes : 1o parce que leur goût et leur talent les portent à l'observation de la société, étude qui afflige constamment le cœur; 2o parce que, leur talent n'étant presque jamais récompensé par la société (heureux même s'il n'est pas puni !), ce sujet d'affliction ne fait que redoubler leur penchant à la mélancolie.
Chamfort, Maximes, « Sur la science », XXXVIII.
5 (…) il était en même temps l'ami le plus généreux du genre humain et le plus sombre des misanthropes.
France, Pierre Nozière, I, XI.
3 Adj. Qui hait le genre humain, évite le commerce de ses semblables. Atrabilaire, bourru, chagrin, farouche, insociable (cit. 2), sauvage, solitaire. || Il est, il devient misanthrope, de plus en plus misanthrope (→ Âge, cit. 56). || Elle est devenue bien misanthrope. || Il est misanthrope et misogyne. || Esprit misanthrope.
6 (…) ce serait un joli poulain calabrais, s'il n'était pas si misanthrope, je veux dire sauvage, ennemi des hommes.
P.-L. Courier, Correspondance, in Œ. compl., Pl., p. 701.
7 Il avait besoin de ne pas trop voir les hommes, pour les aimer. Non qu'il fût misanthrope. Il était trop peu sûr de soi pour ce rôle.
R. Rolland, Jean-Christophe, Dans la maison, I, p. 975.
CONTR. Philanthrope. — Confiant, sociable.

Encyclopédie Universelle. 2012.