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mat

1. mat [ mat ] adj. inv. et n. m.
XII e; ar. mât « mort »
Se dit, aux échecs, du roi qui est mis en échec et ne peut plus quitter sa place sans être pris. Le roi est mat. Échec et mat !
Par ext. Être mat : avoir un roi mat, avoir perdu.
⊗ HOM. Maths, matte. mat 2. mat, mate [ mat ] adj.
• 1424; « abattu, affligé » XIe; bas lat. mattus, p.-ê. de madere « être humide »
1Qui n'a pas de poli ou a été dépoli. 1. terne. Or, argent mat.
2Qui n'est pas brillant. Côté mat et côté brillant d'un tissu. Photo sur papier mat. Peinture mate.
3Qui n'est pas transparent, ne laisse voir aucune couleur. Verre mat. opaque. « Le jour mat produit par ce ciel immuablement gris » (Rimbaud).
Peau mate, teint mat, assez foncé et peu transparent. Une brune au teint mat. Les peaux mates bronzent facilement.
4Qui a peu de résonance. sourd. Bruit, son mat.
⊗ CONTR. 2. Poli. 1. Brillant, luisant. Éclatant. Transparent. Clair, sonore.

MAT Abréviation de manufacture d'armes de Tulle. (→ manufacture.)

mat, mate
adj.
d1./d Qui réfléchit peu la lumière, qui ne brille pas.
|| Teint mat: plutôt foncé, pour un Blanc (opposé à teint clair).
d2./d Son mat, sourd.
————————
mat
n. m. et adj. inv.
d1./d n. m. Aux échecs, échec imparable qui met fin à la partie. Faire mat.
d2./d adj. inv. Se dit d'un joueur qui a perdu la partie.

I.
⇒MAT1, adj. inv. et subst. masc.
JEUX (échecs)
I.Adj. inv. [En parlant du roi] Qui est mis en échec et qui ne peut plus se déplacer ou se protéger sans être à nouveau mis en échec. M. Noirtier pour qui la France n'était qu'un vaste échiquier duquel pions, tours, cavaliers et reine devaient disparaître pourvu que le roi fût mat (DUMAS père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.714). J'annonce [à mon adversaire] d'une voix tranquille, mais triomphante, que son roi est échec et mat (GREEN, Journal, 1935, p.41).
P. méton., [en parlant du joueur dont le roi est mat et qui perd] Il [le prince d'Hindoustan] trouve vingt joueurs [d'échecs] tout prêts; On commence... Dix coups après, Le prince était mat (NADAUD, Chansons, 1870, p.392).
Loc. verb. Faire qqn échec et mat ou faire mat. V. échec ex. 3 et égal ex. 17.
P. métaph. Trouvez le moyen de laisser toujours votre femme en échec, afin de n'être pas mat vous-même (BALZAC, Physiol. mar., 1826, p.121). Ce drôle, ce fat Qu'au brave jeu d'épée, hier, vous avez fait mat (ROSTAND, Cyrano, 1898, II, 6, p.76). C'est à moi qu'il est venu conter sa mésaventure, et comment une jeune femme l'avait fait mat, sans vouloir rien entendre de ses offres (LA VARENDE, Bric-à-brac, 1953, p.223).
II.Subst. masc. Coup par lequel le roi est mis mat et qui fait gagner la partie. Cette grande journée (...) n'offrit qu'un seul problème au Grand-Veneur, celui de savoir si le cerf viendrait mourir en haut du boulingrin devant le château; car les chasseurs de cette force sont comme ces joueurs d'échecs qui prédisent le mat à telle case (BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p.297). Voilà un beau mat (LITTRÉ):
1. ... le café de la Régence est encore le rendez-vous des descendans de Philidor, qui font la grande, ou plutôt la seule affaire de leur vie, d'un pat, d'un mat [it. ds le texte] ou d'un gambit.
JOUY, Hermite, t.1, 1811, p.104.
Loc. verb.
Être sous le mat. Ne plus pouvoir se déplacer sur aucune case sans être menacé par l'adversaire. (Dict. XIXe et XXe s.).
Donner un échec et mat ou donner un mat. Alors commence pour le vrai, le pur ouvrier en journal, une petite angoisse quotidienne. Elle lui représente ce que peut être (...) le mat à donner pour le joueur d'échecs, un contre à tromper pour l'escrimeur (BOURGET, Physiol. am. mod., 1890, p.10).
P. métaph.:
2. ... une femme qui se chicane, qui ne veut qu'inspirer de l'amour? Eh, mais il faut en avoir une comme on a un cheval de luxe; voir, dans le combat du confessionnal contre le canapé, ou du blanc contre le noir, de la reine contre le fou, des scrupules contre le plaisir, une partie d'échecs fort divertissante à jouer. Un homme tant soit peu roué, qui sait le jeu, donne le mat [it. ds le texte] en trois coups, à volonté.
BALZAC, Langeais, 1834, p.286.
Prononc. et Orth.:[mat]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et hist. A. Subst. 1. Ca 1155 mat «coup par lequel le roi est mat» (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 10560 [var. ms. XIIIe s.]: Au geu del mat); 2. ca 1224 dire eschec et mat fig. (GAUTIER DE COINCI, Miracles de Nostre-Dame, éd. V. F. Koenig, t.1, p.14, 231 [I Pr. 1]); 1316 faire eschec et mat à (GEFFROY DE PARIS, Chron. métrique, 1762 ds T.-L.); 1609 avoir un escheq et mat (RÉGNIER, Satire [X], 294, éd. G. Raibaud, p.144). B. Adj. ca 1195 (AMBROISE, Guerre sainte, 6661 ds T.-L.: Et tote l'ëust el feit mate); 1176-81 «se dit du joueur dont le roi est mat» ici au fig. (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 2578: maz et haves [cf. Z. rom. Philol. t.5, p.97]). Tiré de l'expr. échec et mat, empr. à l'ar. as- (a) «le roi est mort» (as-, forme assimilée de l'art. déf. al-; «roi, dans le jeu d'échecs», empr. au persan «roi», v. schah; «il est mort»). Bbg. QUEM. DDL t.10.
II.
⇒MAT2, MATE, adj. et subst. masc.
I.Adjectif
A. — 1. [En parlant de l'aspect d'une surface] Qui ne réfléchit pas ou presque pas la lumière. Tirage d'une photo sur papier mat ou sur papier brillant ou glacé; carrelages de terre mate. Le collage par panneaux d'un seul morceau de papier mat satinette, cheviotte ou velouté à joints vifs est payé au mètre superficiel (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t.6, 1930, p.87). Dans la France du Moyen Âge, il serait malaisé de séparer la poterie mate de la poterie vernissée. L'usage de la glaçure plombifère s'introduit progressivement, en ne modifiant sensiblement ni la forme, ni le décor (G. FONTAINE, Céram. fr., 1965, p.13):
1. Lorenzaccio est une pièce qui appelle la souplesse et le brillant de la soie; Ruy Blas et le Cid, au contraire, veulent des tissus mats et raides.
SERRIÈRE, T.N.P., 1959, p.115.
2. En partic.
a) [En parlant de l'aspect d'un métal ou de l'aspect d'une surface recouverte d'une couche métallique] Qui n'est pas poli; qui a reçu une patine spéciale; qui a été dépoli. Argent, vermeil mat. Ils [les bijoux africains] sont lourds, de matière épaisse et compacte sous les incrustations de pierres bleues et rouges qui tachent de lueurs opaques leur cercle d'or mat ou de sombre argent (FAURE, Hist. art, 1912, p.228). Une mince feuille d'acier inoxydable, brillant ou mat (Arts et litt., 1935, p.20-15):
2. ... l'un des secrets des orfèvres de ce début de siècle: faire contraster dans une harmonie voulue les parties brillantes et les parties mates plus ou moins ouvragées, pour faire jouer la lumière.
GRANDJEAN, Orfèvr. XIXe s., 1962, p.67.
P. méton., ORFÈVR. Outils mats. Outils servant à travailler les parties non polies d'une pièce. Il existe des ciselets appropriés non seulement à chaque genre de décor, mais, pourrait-on dire, à chaque forme que doit prendre le métal. Ils se divisent en deux grandes familles: les outils clairs, dont l'extrémité est polie, et les mats ou matoirs (L. LANEL, Orfèvr., Paris, P.U.F., 1964 [1944], p.16).
TECHNOL. Dorure mate. [Dans la dorure au mercure] Pour obtenir la dorure mate, (...) l'objet était enduit d'une bouillie chaude, appelée mat à dorer, composée de nitrate de potasse, de chlorure de sodium et d'alun (GASNIER, Dépôts métall., 1927, p.52). Infra II C 3 dorure au mat, mat à dorer.
[Avec une valeur adv.] Sur la cheminée du salon, une pendule de Berthoud, marbre blanc, garnie d'envolées d'amours dorés mat (GONCOURT, Journal, 1858, p.569). Piano (...) visseries nickelées mat (Catal. Gaveau, 1936).
b) [En parlant de l'aspect d'une peinture ou de l'effet recherché par le peintre; p. oppos. à brillant, intense, vif] Il proscrivait l'huile, en parlait comme d'une ennemie personnelle. Au contraire, l'essence faisait mat et solide (ZOLA, Œuvre, 1886, p.269). Bleu mat. — Outremer, bleu de cobalt ou de Thénard, indigo, bleu de Prusse, cendres bleues (ROUSSET, Trav. pts matér., 1928, p.77). Son aspect mat lui donne [à la détrempe] une finesse très agréable (MOREAU-VAUTHIER, Peint., 1933, p.111):
3. Le ton mat et clair de cette magnifique peinture [la Charité d'Andrea del Sarto] rappelle les tonalités de la fresque dont elle a toute la grandeur.
GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p.78.
3. P. ext., lang. cour. Qui n'a pas d'éclat. L'oeuf est frais dans la main, propre, d'un blanc laiteux très mat (GIDE, Journal, 1906, p.201):
4. Sa blanche poitrine étincelait serrée dans une guipure dont les tons roux faisaient valoir le satin mat de ces belles épaules des Parisiennes qui savent (par quels procédés, on l'ignore!) avoir de belles chairs et rester sveltes.
BALZAC, Cous. Bette, 1846, p.165.
Quelquefois synon. de terne. Un jour mat tombait des trois coupoles; mais la porte ouverte envoyait horizontalement comme un fleuve de clarté blanche qui frappait toutes les têtes nues (FLAUB., Éduc. sent., t.2, 1869, p.229).
[En parlant de la peau, du teint d'une pers., p. oppos. à clair ou, au contraire, synon. de pâle, blême, livide dans le cas d'une pers. en mauvaise santé] Un cerne mince, profond, soulignait ses paupières et sa peau était si blanche, si mate que les lèvres, par contraste, semblaient maquillées (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p.169). V. fiévreux ex. de Barbier:
5. C'était une belle fille d'une vingtaine d'années, une de ces brunes au teint mat, dont tout le corps pétri de volupté éveille chez les hommes un désir, une obsession qui les suit longtemps, lancinante et tenace.
MOSELLY, Terres lorr., 1907, p.214.
Mate de + subst. indiquant l'origine de la matité. Devant Garcia et Guernico, d'autres ombres, mates de brume, construisaient une autre barricade (MALRAUX, Espoir, 1937, p.692).
4. Au fig. Ce que je puis dire à Octave [pensait Armance] est d'un intérêt mat, je suis sûre que souvent je l'ennuie ou je l'intéresse comme une soeur (STENDHAL, Armance, 1827, p.152). La version latine des Psaumes (...) effaça ce que l'original hébreu a parfois d'un peu mat (RENAN, Hist. peuple Isr., t.3, 1891, p.253).
B.P. anal. [En parlant d'un son, de ce qui émet un son] Qui ne résonne pas ou presque pas. Synon. étouffé. Un second éclair brilla, et ce ne fut point un sifflement, mais bien un bruit sourd et mat que l'on entendit; c'était un boulet qui se logeait dans la préceinte (SUE, Atar-Gull, 1831, p.8). M. Rohner s'exprime d'une voix mate, sans vibration (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p.154). V. choquer ex. de Moselly, debout ex. 10, flac ex. de Pesquidoux, frôlement ex. 2:
6. Un tic-tac mat s'impose au milieu de cette mêlée de bruits. Ce son de crécelle lente est de tous les bruits de la guerre celui qui vous point le plus le coeur.
BARBUSSE, Feu, 1916, p.230.
[Avec une valeur adv.] Les coups de becs des poules sonnaient mat comme une averse (POURRAT, Gaspard, 1922, p.218). Chaque coup qui sonne mat sur les pectoraux luisants retentit en vibrations énormes dans le corps même de la foule qui fournit avec les boxeurs son dernier effort (CAMUS, Été, 1954, p.43).
MÉD. [En parlant du son rendu par les parties charnues du corps et, dans un cont. pathol., du son rendu par un organe normalement sonore; p. méton., en parlant de ces parties, de cet organe; v. matité] Quand il [le docteur] eut écouté tous les bruits intérieurs de Mme Andermatt, et tapoté toutes les parties mates ou sonores de sa personne, il tira de sa poche un calepin de cuir rouge (MAUPASS., Mt-Oriol, 1887, p.14):
7. À la période de pleine évolution de la maladie [la péritonite tuberculeuse], c'est l'ascite qui domine le tableau (...). L'examen montre un ventre résistant, mat quand on le percute et donnant l'impression à la palpation d'une collection de liquide.
QUILLET Méd. 1965, p.159.
PHONÉT. Phonème mat. ,,Phonème dont le spectre acoustique est caractérisé par une diffusion de l'énergie plus faible, mais plus régulière et plus uniforme que celle des phonèmes stridents correspondants`` (Ling. 1972). Un frottement énergique de l'air expiré provoquant un ton tranchant (...) oppose (...) les consonnes stridentes à leurs «partenaires» (...), qu'on peut qualifier de consonnes mates (R. JAKOBSON, Essais de ling. gén., trad. par Ruwet, Paris, éd. de Minuit, t.2, 1973, p.128).
C. — [En parlant d'une matière]
1. Vieilli. Qui est (trop) compact, épais. L'orge employée seule donne un pain mat (Ac. 1835, 1878). Ce gâteau est un peu mat (Ac. 1835, 1878 et QUILLET 1965).
ART CULIN. Pâte mate. ,,Pâte mal levée`` (Lar. encyclop.).
BROD. Broderie mate. ,,Broderie d'or ou d'argent qui est très chargée`` (LITTRÉ; dict. XIXe et XXe s.). La broderie en est riche, mais elle est mate, trop mate (Ac. 1835, 1878).
MAR. Mer mate. ,,Grosse mer dont les lames longues et élevées marchent lentement`` (LITTRÉ; dict. XIXe s., Lar. 20e et QUILLET 1965).
Région. (Domaine franco-provençal et Suisse). [En parlant de l'air, de l'atmosphère, du temps qu'il fait] Synon. lourd, mou:
8. Un air léger (...) venait par bouffées et glissait sous les arbres, avec un petit bruit de ruisseau sur les pierres (...). Après la chaleur mate et l'énervement de l'orage, c'était une brusque détente...
RAMUZ, A. Pache, 1911, p.244.
2. Qui n'est pas transparent. Synon. dépoli, opaque, translucide. Je crus voir des roses blanches dans des vases d'albâtre et des lumières douces et blanches dans des globes de verre mat (SAND, Lélia, 1833, p.79). Déjà je revoyais, en pensée, dans le jardin du Luxembourg, la pure colonne de cristal mat que le jet d'eau élève, au crépuscule (LÉAUTAUD, Pt ami, 1903, p.155).
II.Subst. masc.
A.Au sing. Qualité de ce qui est mat ou couleur mate. Une pierre d'un jaune légèrement doré, qui tient le milieu entre l'éclat du marbre et le mat du travertin (LAMART., Voy. Orient, t.2, 1835, p.171). La tunique de soie (...) légère, aérienne, pas trop diaphane. Sa blonde blancheur la mariait parfaitement au mat de la peau (MICHELET, Insecte, 1857, p.174). Son polissage [de l'acier inoxydable] qui peut aller du mat au poli le plus brillant et qui lui procure un éclat incomparable, d'une somptuosité particulière (Arts et litt., 1935, p.22-4):
9. Le mat de la détrempe ou de la fresque ne peut montrer que les colorations. L'huile sait reproduire toutes les combinaisons par lesquelles la lumière jouant sur les volumes permet de discerner ce qui les constitue.
HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p.139.
B. — Partie d'une surface qui ne réfléchit pas ou presque pas la lumière. [J.-J. Prolongeau] a multiplié ses recherches après son installation à Perpignan, tant sur la faïence que sur le grès. — Il atteint aujourd'hui une grande maîtrise dans ses amusantes figures tournées en forme de cônes évoquant une silhouette humaine; l'émail est varié et joue entre des mats et des brillants en touches légères et précieuses (G. FONTAINE, Céram. fr., 1965, p.149).
En partic. Partie non polie d'un objet métallique. Les mats d'une pièce d'orfèvrerie (dict. XXe s.).
C.Spécialement
1. COUT. ,,Bordé droit-fil qui termine la lisière d'un entre-deux`` (Lar. 20e, Lar. encyclop.).
2. DENTELL. ,,Ensemble des parties du dessin (par opposition au réseau qui désigne le fond de la dentelle)`` (Lar. encyclop.).
3. TECHNOLOGIE
a) ) Mat à dorer. Supra I A 2 a ex. de Gasnier.
) Dorure au matDorure au mat. Ce procédé a été inventé à la fin du XVIIIe siècle, sans doute par le ciseleur Gouthière. Tous les bronzes de l'époque Empire ont été dorés de cette manière. On procède tout d'abord comme pour la dorure à l'amalgame de mercure, puis on enduit la pièce d'un mélange de sels (...); on la porte ensuite au feu de charbon de bois. Quand le mélange commence à fondre et à couler, on le replonge rapidement dans l'eau froide. Les sels qui couvrent la pièce se dissolvent aussitôt et la pièce se trouve recouverte d'un bel or mat (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p.27). (Un objet) doré au mat. Si le caprice vous vient de contempler des belles choses, n'avez-vous pas assez de vous mirer dans votre miroir (...) dont le cadre, doré au mat, figure une sensible bergère qui répand des pleurs auprès d'un nid renversé? (TOULET, Nane, 1905, p.82).
b) Fibre de verre coupée en éléments courts de 10 à 50 mm, utilisée pour l'obtention de pièces stratifiées, imprégnée de résine polyester catalysée (d'apr. BOISSIER 1975).
4. TYPOGR. ,,Filet large, donnant une impression très noire et servant, en particulier, à entourer les articles nécrologiques`` (VOYENNE 1967).
Prononc. et Orth.:[mat]. Ac. 1694-1762 mat, matte; dep. 1798 mat, mate. Étymol. et Hist. A. 1. Fin XIe-début XIIe s. «vaincu, abattu, affligé» (ALBERIC DE PISANÇON, Alexandre, 14, in Elliott Monographs n° 38, t.3, p.38: [un rey chi] Tant rey fesist mat ne mendic); 2. ca 1265 «flétri, fané» (RUTEBEUF, La voie de paradis, 199 ds Œuvres complètes, éd. E. Faral et J. Bastin, t.1, p.347); 3. 1424 «sombre (en parlant du temps)» (Compt. de Nevers, CC 28, f°26 v°, Arch. mun. Nevers ds GDF.: temps mat et pluvieux). B. 1. a) 1545 «non poli» (E.COYECQUE, Recueil d'actes notariés..., t.1, p.642: une table de dyament mat); 1611 or mat (COTGR.); 1832 subst. «partie non polie» (RAYMOND); b) 1833 «qui n'a pas de transparence» (SAND, loc. cit.); c) 1899 phot. papier mat (Gde Encyclop. t.26, p.785a); 2. 1621 «qui n'a pas de brillant, d'éclat» (E. BINET, Essay des Merveilles de Nature, p.198: couleur mate); 1678 subst. «absence de brillant, d'éclat» (H. TESTELIN, Conférences ds JOUIN, p.202 ds BRUNOT t.6, p.710, note 10); 3. a) 1718 broderie matte (Ac.); 1844 subst. dentell. (BALZAC, Modeste Mignon, p.17); b) 1782 «épais, consistant, compact» (Encyclop. méthod. Mécan. t.1, p.253b: sans levain, le pain est matte; ibid., p.267a: une pâte ni trop cuite, ni trop matte); 4. a) 1814 méd. son mat (NYSTEN); b) 1829 son mat (BALZAC, Chouans, p.310: le son mat de sa voix grêle); c) 1963 phonét., p. oppos. à strident (R. JAKOBSON, op. cit., t.1, p.129). Orig. incertaine, peut-être du lat. matus «ivre, qui a le vin triste» (PÉTRONE ds TLL, v. aussi FEW t.6, 1, p.524b), b. lat. matus «humecté, humide, amolli» (CGL t.5, p.604, 41) [même mot que le b. lat. mat(t)us «triste»? (VIIe-Xe s., CGL passim)] qui représenterait une forme dial. de maditus, part. passé de madère «être mouillé, imprégné; être ivre» (cf. ERN.-MEILLET). Cf. aussi madidus «humide, mouillé; ivre; amolli, gâté». Au sens B 1 a, cf. l'ital. auro matto (XIIIe s. ds BATT.) oro matto (XVIe s., ibid.); au sens B 2, cf. l'ital. colore matto (XIVe s., ibid.).
STAT.Mat 1 et 2. Fréq. abs. littér.:435. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 358, b) 770; XXe s.: a) 621, b) 761.
BBG. — BEHRENS. Étymol. Z. rom. Philol. 1890, t.14, p.369. — MEYER (P.). Romania. 1891, t.20, p.325. — WARTBURG (W. von). Fr. mat. In:[Mél. Brunel (Cl.).]. Paris, 1955, t.2, p.675.

1. mat [mat] adj. et n.
ÉTYM. V. 1175; arabe mātǎ « être mort ». → Échecs.
tableau Mots français d'origine arabe.
1 Adj. invar. Se dit aux échecs, du roi qui est mis en échec et ne peut plus quitter sa place sans être pris. || Le roi est mat. || Échec et mat !(V. 1265). Par ext. Se dit du joueur dont le roi est mat, qui a perdu. || On est échec (cit. 2, par métaphore), quelquefois mat.
0 — Mat ! fit Tainchebraye. Le marquis s'inclina sur l'échiquier, étudia le jeu avec une sorte de sévérité, une attention si soutenue qu'elle en devenait pénible (…) — J'ai… perdu… exhala-t-il.
J. de La Varende, Nez-de-cuir, III, IV.
(1868, Littré). Loc. fig. Faire quelqu'un (échec et) mat, emporter définitivement l'avantage sur lui. Échec.
2 N. m. || Un mat brillant, imparable. || Donner le mat en deux, en trois coups. — ☑ Loc. (vx). Donner un mat à quelqu'un, lui infliger un échec (in Mme de Sévigné, Correspondance).
DÉR. 1. Mater.
HOM. 2. Mat, math, matte. — Formes des v. 1. mater, 2. mater, 3. mater.
————————
2. mat [mat; vx : ma], mate [mat] adj.
ÉTYM. XIe, « abattu, affligé »; « sombre », en parlant du temps, 1424; au sens mod., 1615; p.-ê. du bas lat. mattus, de madere « être humide » ou (P. Guiraud) déverbal de mater « écraser, tuer », du lat. mactare. → Masse.
Qui n'a pas d'éclat. Terne.
1 Qui n'a pas de poli ou a été dépoli. Terne. || Or, argent mat. || Dépolir de l'argent pour le rendre mat. Amatir.N. m. || Les mats d'une pièce d'orfèvrerie : les parties non polies.
1 Je veux que mes cheveux qui ne sont pas des fleurs (…)
(…) Mais de l'or, à jamais vierge des aromates,
Dans leurs éclairs cruels et dans leurs pâleurs mates,
Observent la froideur stérile du métal.
Mallarmé, Hérodiade, II.
Techn. || Outils mats, servant à faire des mats. Syn. : matoir (dér. de 2. mater).
1.1 Il existe des ciselets appropriés non seulement à chaque genre de décor, mais, pourrait-on dire, à chaque forme que doit prendre le métal. Ils se divisent en deux grandes familles : les outils clairs, dont l'extrémité est polie, et les mats ou matoirs (…)
Luc Lanel, l'Orfèvrerie, p. 16.
2 Qui n'est pas brillant. || Côté mat et côté brillant d'un tissu.
Photogr. || Agrandissement sur papier mat.
Qui n'a pas de brillant. || Couleur mate. || Tons mats.N. m. || Le mat de la détrempe et de la fresque (→ Huile, cit. 18).
(Couleurs naturelles). || Le blanc mat de l'hermine (cit. 1). || Épaules (cit. 6) mates. || Teint mat. Pâle. || Visage mat, presque blême d'un convalescent. || Peau mate.Par ext. || Fard mat, qui fait la peau mate.
2 Ce blanc mat des femmes de Barbarie se trouve quelquefois en Languedoc et sur toutes nos côtes de la Méditerranée.
Buffon, Supplément à l'Hist. nat., in Littré, art. Mat.
3 (…) blancheurs mates des vapeurs épandues (…)
Taine, Philosophie de l'art, t. I, p. 275.
3 Qui n'est pas transparent, ne laisse voir aucune couleur. || Un jour mat.Verre mat.Vx. Trop épais, trop consistant, compact. || Pain mat. || Pâte mate.
4 Impossible d'exprimer le jour mat produit par ce ciel immuablement gris (…)
Rimbaud, Illuminations, p. 93.
4 Qui a peu de résonance. Sourd. || Bruit, son mat. || Un galop élastique et mat (→ Garenne, cit. 4).Méd. || Poumon qui rend un son mat à l'examen par percussion ( Matité).Ellipt. || La base du poumon droit est mate.
5 Parfois, la nuit, les habitants de la Crouts étaient réveillés par un bruit mat. C'était une racine d'arbre qui venait de faire sauter l'une des lamelles du parquet du salon ou de la salle à manger, posé à même le sol.
Pierre Benoit, Mlle de la Ferté, p. 120.
6 Parfois un obus se taisait à bout de souffle et tombait tout près, sans éclater, avec un bruit mat (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 409.
CONTR. Bruni, poli. — Brillant, éclatant, étincelant, luisant. — Sonore.
DÉR. et COMP. Amatir. — 2. Mater (ou matir ou matter), matité.
HOM. 1. Mat, mat, math, matte. — Formes des v. 1. mater, 2. mater, 3. mater.

Encyclopédie Universelle. 2012.