marmot [ marmo ] n. m.
• 1493 « singe »; p.-ê. de marmotter « à cause des mouvements continuels que les singes font avec leurs babines » (O. Bloch)
1 ♦ (1640) Fam. Petit garçon. — Au plur. Enfants, sans distinction de sexe. ⇒ marmaille. « les marmots déguenillés [...] l'entouraient comme une nuée de moucherons » (Hugo).
2 ♦ Vx Petite figure grotesque ornementale (servant de heurtoir, etc.). Loc. Croquer le marmot : attendre longtemps, en se morfondant.
● marmot nom masculin (peut-être de marmotter) Familier. Petit enfant, en particulier petit garçon. Figurine grotesque qui, souvent, servait de heurtoir. ● marmot (expressions) nom masculin (peut-être de marmotter) Vieux. Croquer le marmot, attendre longtemps. ● marmot (synonymes) nom masculin (peut-être de marmotter) Familier. Petit enfant, en particulier petit garçon.
Synonymes :
- bambin
- gamin
- mioche (familier)
- moutard (familier)
marmot
n. m. Fam. Petit enfant.
⇒MARMOT, subst. masc.
A. — 1. Vx. Figure grotesque décorant un élément architectural et, en partic., un heurtoir de porte. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Vieilli. Croquer le marmot. Attendre longtemps en se morfondant. Ta belle amie au bras d'un autre file Et te laisse en un coin, seul, croquer le marmot (BARBIER, Satires, 1865, p. 101). Auguste croquait le marmot depuis plus de trois quarts d'heure (HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p.265).
B. —Fam. Petit, jeune garçon. Synon. bambin, gamin. Le marmot prend alors sa voix flûtée et tendre (les enfants ont deux voix) et dit, sans la comprendre, Sa fable, avec expression (SULLY PRUDH., Solitudes, 1869, p.27). — Je suis votre fille! s'écrie-t-elle. Et montrant le marmot: — Et voilà votre petit-fils! (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 208).
— P. ext., au sing. ou au plur. Jeune enfant. Synon. gosse, mioche, môme, moutard (fam.). Une femme occupée à mettre au monde et à nourrir un marmot, n'a réellement pas le temps de songer à un amant (BALZAC, Physiol. mar., 1826, p. 117). M. Fontaine (...) nous a fait M. de Béranger entouré de marmots des deux sexes, et initiant la jeunesse aux mystères de la peinture Couture (BAUDEL., Salon, 1846, p. 146).
— Emploi adj., rare. Fatal amour! (...) d'autant plus dieu qu'il est marmot! (HUGO, Chans. rues et bois, 1865, p. 49). La même rhétorique aussi vide, aussi creuse que la poitrine de ces hommes marmots (BERNANOS, Gde peur, 1931, p. 21).
REM. Marmotte, subst. fém., inus. Petite fille. (Ds Ac. 1798-1935, LITTRÉ).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1480 «singe» aussi lait qu'ung marmot (G. COQUILLART, Les Droitz nouveaulx, 1582 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 209); 2. fin XVIe s.-début XVIIe s. «petite figure grotesque mise comme ornement architectural» (E. PASQUIER, Recherches, III, 33 ds HUG.); 3. 1647 «petit enfant» (ici sans précision de sexe, et fig.) (VOITURE, Epitres et lettres en vers, LXXIII ds Œuvres, éd. A. Ubicini, II, p. 400); plus partic. 1668 «petit garçon» (LA FONTAINE, Fables, éd. H. Régnier, IV, 16, 20); 4. 1690 croquer le marmot (FUR.). Prob. dér. du verbe marmotter, à cause des mouvements continuels que les singes font avec leurs babines; le fém. marmote «femelle du singe» est att. dès 1170-1200 (La Mort Aymery de Narbonne, 2550 ds T.-L.) jusqu'au XIVe s., le masc. ayant été fait pour distinguer le mot de marmotte; l'expr. croquer le marmot voisine de croquer le marmouset (v. ce mot) est peu claire, l'hyp. de A.JEANROY ds Romania t. 23, pp. 235-236 qui lui donne le sens de «tisonner» (v. aussi marmouset 1 b) n'est pas à écarter, bien que la signification en soit plus prob. «marmonner», v. ce mot. Fréq. abs. littér.:222. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 323, b) 516; XXe s.: a) 282, b) 221. Bbg. BOS (A.). Marmot, marmeau. Romania. 1893, t.22, pp.550-552. — DAUZAT (A.), VAILLANT (A.). Marmouset-marmot. Fr. mod. 1955, t.23, pp.20-21. — MACK. t.2 1939, p.134. — SAIN. Sources t.1 1972 [1925], p.93, 185, 191; t.2 1972 [1925], p.46, 48, 268; t.3 1972 [1930], p.112, 149.
marmot [maʀmo] n. m.
ÉTYM. 1493, « singe », et de là « figurine grotesque » (1548); semble tiré du v. marmotter « marmonner » (attesté plus tard) « à cause des mouvements continuels que les singes font avec leurs babines » (Bloch), ou de mermer, marmer « raccourcir », du lat. mǐnǐmare, à cause du « museau raccourci, camus, de l'animal » (P. Guiraud). → Marmotte. Cf. Rabelais, IV, XV.
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2 (1668; « enfant », 1640). Fam. Petit garçon. ⇒ Enfant (cit. 25), marmouset (vx). || Un vilain, un gros marmot. || Autorité d'une nourrice sur son marmot (→ Gouverner, cit. 9). — Au plur. Enfants, sans distinction de sexe. ⇒ Marmaille. — REM. Le fém.marmotte est inusité au sens de petite fille; on dira : ce gros marmot est une fille.
1 (…) un (sic) idole d'époux et des marmots d'enfants !
Molière, les Femmes savantes, I, 1.
2 Il n'est marmot osant crier
Que du loup aussitôt sa mère ne menace.
La Fontaine, Fables, X, 5.
3 J'ai grand'peur qu'une femme de trente ans, qui ne sait pas encore ce que c'est d'être mère, n'apprenne avec peine à babiller et à raisonner avec des marmots.
G. Sand, la Mare au diable, IX.
4 Quand il passait dans un village, les marmots déguenillés couraient joyeusement après lui et l'entouraient comme une nuée de moucherons.
Hugo, les Misérables, I, V, III.
3 ☑ Loc. fig. (1690). Croquer (cit. 5) le marmot.
5 On dit (…) qu'un homme a été longtemps à croquer le marmot, pour dire qu'on l'a laissé longtemps à attendre sur les degrés, dans un vestibule. Ce proverbe vient apparemment des compagnons Peintres, qui, quand ils attendent quelqu'un, se désennuient à tracer sur les murailles quelques marmots ou traits grossiers de quelque figure (…)
Furetière, Dict., art. Croquer.
N. B. Cette explication est abandonnée de nos jours.
6 L'expression croquer le marmot fait allusion, dit-on, à l'usage féodal d'après lequel le vassal qui allait rendre hommage à son seigneur devait, en l'absence de celui-ci, réciter à sa porte, comme il l'eût fait en sa présence, les formules de l'hommage, et baiser à plusieurs reprises le verrou, la serrure ou le heurtoir appelé marmot, à cause de la figure grotesque qui y était ordinairement représentée (…) en baisant ce marmot, il avait l'air de vouloir le croquer, le dévorer. Les Italiens disent dans le même sens, mangiare i catucacci, manger les cadenas ou les verrous.
Bescherelle, Dict., art. Marmot.
Encyclopédie Universelle. 2012.