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lenteur

lenteur [ lɑ̃tɶr ] n. f.
• 1355; de lent
1Fait d'être lent; manque de promptitude, de rapidité, de vivacité. La lenteur de l'escargot, de la tortue. Agir avec une sage lenteur (cf. Prendre son temps), avec une lenteur excessive ( lambiner, traîner) . Procéder avec lenteur. Lenteur à se décider. Lenteur d'esprit. épaisseur, lourdeur, pesanteur.
Par ext. Caractère de ce qui est lent (à s'accomplir), de ce qui tarde (à arriver). La désespérante lenteur des travaux. La lenteur du courrier.
2Au plur. Actions, décisions lentes. Les lenteurs de la procédure, de la justice. Des hésitations et des lenteurs. atermoiement, délai, retard, tergiversation.
⊗ CONTR. Activité, célérité, diligence, empressement, 2. hâte, promptitude, rapidité, vivacité.

lenteur nom féminin Caractère de ce qui est lent, de quelqu'un qui est lent : La lenteur des travaux. Manque de vivacité : Comprendre avec lenteur. Lenteur d'esprit.lenteur (synonymes) nom féminin Caractère de ce qui est lent, de quelqu'un qui est...
Synonymes :
- apathie
- indolence
- mollesse
- nonchalance
Contraires :
- célérité
- diligence
- dynamisme
- hâte
- pétulance
- prestesse
- promptitude
- rapidité
- vélocité

lenteur
n. f. Manque de rapidité, de promptitude. Les lenteurs de l'Administration. Lenteur d'esprit.

⇒LENTEUR, subst. fém.
A. — [Correspond à lent A]
1. Manque de rapidité d'une personne, d'un animal à effectuer une action, un mouvement. Lenteur de l'escargot. Avec l'air d'une mourante et l'apparente lenteur d'une tortue, elle vint à bout de sa tâche plus vite et mieux que moi (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 201) :
1. Nous attendions un souper frugal que nous avions commandé, et l'on s'impatientait de la lenteur de l'hôte lorsqu'il entra avec l'air d'un empressement respectueux, une serviette sur l'épaule comme un maître d'hôtel, et nous dit que le souper était servi.
SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1612.
Progresser, marcher, se mouvoir avec lenteur; lenteur du débit, des pas, de la parole, de la voix. Il parlait avec une lenteur cherchante, raffinée, paresseuse (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 135). À la lenteur de ses mouvements, il était clair que l'homme était blessé (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 478). Sa taille élevée, sa corpulence, la lenteur de son élocution, tout semblait devoir donner à cette semonce une certaine solennité (DUHAMEL, Combat, 1939, p. 169).
2. Manque de rapidité à réagir, de vivacité intellectuelle. Il arrive enfin que la lenteur exprime, notamment aux approches de la puberté, un refus d'avancer dans la vie, d'accepter la maturation et l'avenir (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 284).
Agir, exécuter, obéir avec lenteur; lenteur de compréhension. J'ai fait en mathématiques mes preuves de stupidité, ou du moins de lenteur d'esprit (MICHELET, Journal, 1820, p. 104) :
2. On trouve souvent dans les armées des hommes que la lenteur de leur esprit fait juger médiocres et qui deviennent de très grands chefs par la seule force de leur ténacité.
MAUROIS, Dialog. commandement, 1924, p. 111.
3. P. anal. [À propos d'institutions sociales, humaines] Lenteur de la justice, de la machine administrative, de la procédure. L'injure des puissants, l'outrage de l'orgueil, les lenteurs de la loi (DUMAS père, Hamlet, 1848, III, 4, p. 210).
B. — [Correspond à lent B]
1. [À propos d'un processus] Manque de rapidité à se manifester. Lenteur d'une action, d'un progrès; lenteur d'une drogue. Nous sommes (...) peu frappés des changements et des altérations qui s'opèrent avec lenteur, soit en nous, soit dans les êtres avec qui nous cheminons (MAINE DE BIRAN, Influence habit., 1803, p. 94) :
3. La plupart du temps, les novices, à leur première initiation, se plaignent de la lenteur des effets. Ils les attendent avec anxiété, et comme cela ne va pas assez vite à leur gré, ils font des fanfaronnades d'incrédulité qui réjouissent beaucoup ceux qui connaissent les choses et la manière dont le hachish se gouverne.
BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 335.
En partic. [À propos d'un mobile] Allure peu rapide. Ces petits chemin de fer algériens bien connus pour leur lenteur (THARAUD, Fête arabe, 1912, p. 95). Compter les platanes et les stations, en m'exaspérant de la lenteur du tacot qui s'arrêtait tous les cinq cents mètres (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 217).
2. Littér. [À propos du temps, d'une unité ou d'une période de temps] Qui est peu rapide dans le temps ou perçu comme tel. Ne pouvant raccrocher ma pensée qu'à des souvenirs ou qu'à des espoirs, à peine m'apercevais-je de la lenteur du temps, de la longueur des heures (GIDE, Porte étr., 1909, p. 552).
C. — P. méton., au plur.
1. Actes, mouvements qui manquent de rapidité. Jacqueline monta (...) pour prendre un châle. Elle ne redescendait point. Christophe, pestant contre les éternelles lenteurs des femmes, rentra pour la chercher (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1187).
2. Au fig. Retards apportés à faire quelque chose. Synon. tergiversations, hésitations. Les lenteurs de la Justice. Il avait (...) mis au point dans le dernier détail, avec des lenteurs auxquelles le condamnait son manque initial de compétence, un projet de chemin de fer sur rail unique (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 82). Les lenteurs de la machine administrative nazie (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 271).
En partic. Les lenteurs d'un récit :
4. L'hiver est pareil à l'absence
L'hiver a des cristaux chanteurs
Où le vin gelé perd tout sens
Où la romance a des lenteurs
Et la musique qui m'étreint
Sonne sonne sonne les heures...
ARAGON, Crève-cœur, 1941, p. 25.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1355 « (d'une personne) manque de rapidité dans l'action » (BERS., Tit. Liv., BN 20312 ter fol. 37 v° ds GDF. Compl.); 1671 lenteur d'esprit (POMEY); 2. 1674 (d'une chose) manque de rapidité dans l'accomplissement » (RACINE, Iphigénie, V, 6); 1679 plur. « retard dans l'accomplissement d'une chose » (E. FLÉCHIER, Oraison funèbre de M. de Lamoignon, éd. Paris, 1808, p. 119 : Combien de fois a-t'il essayé de bannir du palais ces lenteurs affectées... afin de faire durer des procès par les lois mêmes qu'on a faites pour les finir?). Dér. de lent; suff. -eur1; le lat. lentor signifie « flexibilité, souplesse; viscosité » (d'où l'empr. m. fr. lenteur « mollesse, viscosité » XVIe s. ds HUG.). Fréq. abs. littér. : 1 504. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 803, b) 1 952; XXe s. : a) 2 176, b) 2 501.

lenteur [lɑ̃tœʀ] n. f.
ÉTYM. 1355; de lent.
1 Manque de rapidité, de vivacité. || La lenteur de l'escargot, de la tortue. || Le soleil décline avec lenteur (→ Brillant, cit. 4). || Se mouvoir avec lenteur ( Lentement), avec une lenteur apathique (cit. 2), désespérante. || Corrigez-vous de votre lenteur. Apathie. || Agir avec une sage lenteur (→ Prendre son temps), avec une lenteur excessive ( Lambiner, lanterner, traîner). || Procéder, agir avec lenteur. Douceur, patience.(Suivi de à et l'inf.). || Lenteur à comprendre (cit. 6), à se décider ( Barguignage).
1 Elle part, elle s'évertue;
Elle se hâte avec lenteur.
La Fontaine, Fables, VI, 10.
2 Le monde avec lenteur marche vers la sagesse.
Voltaire, les Lois de Minos, III, 5.
3 Cette pauvre petite est à m'obéir d'une lenteur de tortue, et d'une vivacité de lézard à la moindre chose que demande Justin.
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 162.
4 (Ils) s'étaient approchés sans bruit, sans précipitation, sans dire une parole, avec la lenteur sinistre propre à ces hommes de nuit.
Hugo, les Misérables, IV, VIII, IV.
Par anal. Caractère de ce qui est lent. || La lenteur de sa respiration. Brady-. || La lenteur de ses pas. || La lenteur douce de sa voix (→ 1. Gens, cit. 30), de sa parole, de son débit.Fig. || La lenteur de son esprit. || Lenteur d'esprit. Épaisseur, lourdeur, pesanteur.
5 Il ne disait rien, se retranchait dans un mutisme que les courtisans frivoles prenaient pour de la lourdeur, ou de la lenteur d'esprit.
Louis Bertrand, Louis XIV, I, II.
Par ext. Caractère de ce qui est long à se faire, à se produire, à s'accomplir, de ce qui tarde à arriver. || Cette drogue est connue pour la lenteur de son action, de ses effets (→ Initiation, cit. 3). || La désespérante lenteur des travaux ( Inactivité). || La lenteur des nouvelles.
2 (1704, Trévoux). Au plur. Actes, mouvements, gestes lents. || Des lenteurs d'escargot. || Lenteurs exaspérantes (→ Heure, cit. 10).
6 — Ma cravate, Thérèse ! m'entendez-vous ? ma cravate ! ou, si vous me désespérez par de nouvelles lenteurs, ce n'est pas une cravate qu'il me faudra, c'est une corde pour me pendre.
France, le Crime de S. Bonnard, V, Œuvres, t. II, p. 424.
7 (…) le P. Mozier sortait de la rue des Gayes avec la régularité et les lenteurs d'une tortue (…)
M. Jouhandeau, Chaminadour, Contes brefs, Café de France.
(1678). Fig. Actions, décisions lentes; retards dans l'accomplissement de qqch. || Les lenteurs de la procédure (Académie). || Les lenteurs d'une méthode (→ Grâce, cit. 60). || Des hésitations (cit. 8) et des lenteurs. Atermoiement, délai, retard, tergiversation. || Des lenteurs calculées. || Lenteurs du voyage.
8 Et comme, pour bercer les lenteurs de la route,
Je chanterai des airs ingénus (…)
Verlaine, la Bonne Chanson, IV.
9 Le vieux ne répondit point, les autres demeurèrent immobiles, un grand silence se fit. D'ailleurs, le notaire, habitué à ces lenteurs, ne se hâtait pas, lui non plus.
Zola, la Terre, I, II.
10 (…) les diplomatiques lenteurs des préliminaires de paix.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 75.
Littér. || Il y a des lenteurs dans ce récit (Académie). Longueur.
CONTR. Activité, agilité, célérité, diligence, empressement, frénésie, hâte, promptitude, rapidité, vivacité.

Encyclopédie Universelle. 2012.