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nonchalance

nonchalance [ nɔ̃ʃalɑ̃s ] n. f.
• 1150; de nonchalant
1Caractère, manière d'agir d'une personne nonchalante; manque d'ardeur, de soin. apathie, indolence, insouciance, langueur, mollesse, négligence, nonchaloir, paresse, tiédeur. Tâche faite avec nonchalance. « tous les raffinements de la nonchalance orientale » (Loti).
2Absence de hâte, de vivacité; caractère de ce qui est lent, et comme indifférent au but. Marcher, répondre avec nonchalance. nonchalamment.
Grâce alanguie. Nonchalance d'une pose. abandon.
⊗ CONTR. Ardeur, entrain, vivacité, zèle.

nonchalance nom féminin Absence d'ardeur, d'énergie, de zèle : Travailler avec nonchalance. Manque de vivacité, lenteur naturelle ou affectée dans l'attitude. ● nonchalance (synonymes) nom féminin Absence d'ardeur, d'énergie, de zèle
Synonymes :
- apathie
- atonie
- inertie
- insouciance
- légèreté
- lenteur
- mollesse
- négligence
- paresse
- tiédeur
Contraires :
- activité
- application
- ardeur
- célérité
- diligence
- promptitude
- rapidité
- soin
- zèle
Manque de vivacité, lenteur naturelle ou affectée dans l'attitude.
Synonymes :
- alanguissement
- indolence
- langueur
- morbidesse
Contraires :
- énergie
- impétuosité
- pétulance
- vivacité

nonchalance
n. f.
d1./d Fait d'être nonchalant, manque d'ardeur, de vivacité.
d2./d Manque de soin.

⇒NONCHALANCE, subst. fém.
A. —1. Manière d'être ou d'agir caractérisée par l'absence d'énergie, de zèle, de soin, due à l'insouciance, l'indifférence. Synon. apathie, laisser-aller, négligence. Non que le jeune homme fût vêtu avec recherche; au contraire, il affectait une certaine nonchalance: sa cravate était à peine nouée, ses mains quelque peu tachées de cambouis (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 21). Il existe des nonchalances, des paresses et des fantaisies fécondes. La tension obstinée vers le but enlève à la pensée subalterne une parure qui nous était familière (DAVID, Cybern., 1965, p.41):
1. Il était nonchalant, voilà. La nonchalance avait été son grand mal, son défaut, son vice. Combien de gens ratent leur vie par nonchalance. Il est si difficile à certaines natures de se lever, de remuer, de faire des démarches, de parler, d'étudier des questions.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Regret, 1883, p.904.
2. P. méton. Attitude, apparence (affectée) qui marque ce caractère. La nonchalance de sa mise quelque peu poudreuse et chiffonnée (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p.15).
B. —Manque de rapidité, d'entrain, de fermeté; lenteur et mollesse des gestes, des attitudes. Synon. indolence, langueur, lenteur. Sa bouche, où scintille un ivoire riant, Comme pour écouter, s'ouvre avec nonchalance (SAINTE-BEUVE, Poés., 1829, p.106). À la nonchalance de leurs pas et aux parfums qui s'exhalent, Antoine reconnaît des patriciennes (FLAUB., Tentation, 1874, p.82):
2. Les hommes prenaient le pas tant bien que mal, et calaient leur fusil dans le creux de leur épaule, avec une nonchalance adroite de vieux grognards, qui n'en sont plus à surveiller craintivement leur maintien.
ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p.93.
En partic. Grâce indolente. Son visage doucement meurtri du matin, l'espèce de lenteur, de nonchalance heureuse que l'amour donnait à ses gestes (SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, p.70).
C. Au plur., littér.
1. Plaisirs dus à l'indifférence, l'insouciance. Je m'abandonnais à cette vie facile, pleine de tièdes nonchalances (DU CAMP, Mém. suic., 1853, p.163). Je me réveillerai, et les lois et les moeurs auront changé (...), le monde, en restant le même, me laissera à mes désirs, joies, nonchalances (RIMBAUD, Saison enfer, 1873, p.226).
2. Mollesse et abandon du corps. Revenu à la rampe de Tortoni appuyer mes nonchalances et ma superbe (BARB. D'AUREV., Memor. 2, 1838, p.286). Les parfums lubriques et les nonchalances de leurs corps grêles ou pesants (ADAM, Enf. Aust., 1902, p.476).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Av. 1270 (Livre de Jean d'Ibelin ds Assises de Jérusalem, éd. Beugnot, t.1, p.103); fin XIIIes. (JEAN DE MEUN, Testament ds Rose, éd. Méon, t.4, p.24). Dér. de nonchalant; suff. -ance. Fréq. abs. littér.: 243. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 234, b) 301; XXe s.: a) 289, b) 497.

nonchalance [nɔ̃ʃalɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1150; de nonchalant.
1 Caractère, attitude d'esprit, manière d'agir d'une personne nonchalante; manque d'ardeur, de soin, de zèle. Apathie, indolence, insouciance, langueur, mollesse, négligence, nonchaloir, paresse, tiédeur. || Remplir ses devoirs avec nonchalance et fantaisie (cit. 38). || Afficher (cit. 3) de la nonchalance dans toutes ses occupations. || Faire un travail avec nonchalance. || Une nonchalance d'amateur (cit. 7). || Nonchalance propre aux habitants des pays chauds. || Sortir de sa nonchalance. Assoupissement, léthargie.
1 Si toute notre prévoyance ne peut rendre notre vie heureuse, combien moins notre nonchalance !
Vauvenargues, Maximes et Réflexions, 146.
2 Le vrai caractère reparut. La paresse et la nonchalance, la mollesse du Sarmate revinrent occuper dans son âme les sillons complaisants d'où la verge du maître d'école les avait chassées.
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 319.
3 Il était, il est vrai, d'une nonchalance extrême pour ce qui regarde les choses ordinaires de la vie, et il pratiquait le farniente avec délices (…)
A. de Musset, Nouvelles, « Fils du Titien », VI.
4 La barque d'Aziyadé est remplie de tapis soyeux, de coussins et de couvertures de Turquie. On y trouve tous les raffinements de la nonchalance orientale, et il semblerait voir un lit qui flotte plutôt qu'une barque.
Loti, Aziyadé, I, XX.
2 (Mil. XVIIIe). Absence de hâte (cit. 5), de vivacité; caractère de ce qui est lent, et comme indifférent au but. || Marcher, répondre avec nonchalance. Nonchalamment. || La nonchalance de sa démarche.
5 Si vous le voulez absolument (…) — dit le comte, avec la nonchalance d'un homme qui sait que l'attente exaspère le désir.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le plus bel amour de Don Juan », p. 99.
6 Louise se souleva avec nonchalance de son fauteuil (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 319.
Spécialt. (En parlant des attitudes ou des formes [cit. 26] du corps). Grâce alanguie. Morbidesse. || Nonchalance d'un geste, d'une pose ( Abandon).
7 Le soleil des tropiques, en brunissant son visage, ne lui avait point donné cette vivacité de geste et de parole qui s'unit chez les créoles à une nonchalance souvent pleine de grâce.
Hugo, Bug-Jargal, II.
8 Son teint ambré, ses yeux en amande, la cambrure de sa taille, et jusqu'à la recherche un peu exotique de sa mise, donnaient à sa nonchalance quelque chose d'oriental.
Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 121.
3 (1150). Vieilli. (Une, des nonchalances). Manifestation, marque de nonchalance.
9 Les nonchalances sont ses plus grands artifices (de la beauté).
Mathurin Régnier, Satires, IX.
CONTR. Acharnement, activité, ardeur, empressement, entrain, furie, impétuosité, soin, vivacité, zèle.

Encyclopédie Universelle. 2012.