Akademik

laurier

laurier [ lɔrje ] n. m.
XIIIe; lorier 1080; de l'a. fr. lor, lat. laurus
I
1Arbre (lauracées) originaire des régions méditerranéennes, à feuilles persistantes, lancéolées, luisantes et aromatiques (d'où le nom de laurier-sauce). « Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés » (chanson populaire). Le laurier, arbre consacré à Apollon. Des lauriers-sauce.
2Feuilles de cet arbre, utilisées comme aromate. Bouquet de thym et de laurier (cf. Bouquet garni). Mettre du laurier dans une marinade.
Feuilles de laurier symboliques. Couronne de laurier. Front ceint de laurier ( lauré) . Fig. Lauriers du guerrier, du vainqueur. gloire, succès; lauréat. Être chargé, couvert de lauriers. Loc. Cueillir des lauriers. Se reposer, s'endormir sur ses lauriers : se contenter d'un premier succès, et ne plus agir.
IIPar anal. (1617) LAURIER ROSE ou laurier-rose :arbuste (apocynées) à grandes fleurs roses ou blanches. Laurier rose des Alpes. rhododendron. Des lauriers roses. (1690) LAURIER-CERISE :prunus (rosacées) décoratif aux feuilles brillantes, aux fleurs blanches et aux fruits rouges toxiques. Une haie de lauriers-cerises.
Laurier tulipier. magnolia. Laurier-tin : arbuste au feuillage persistant, à fleurs blanches odorantes et ornementales. ⇒ viorne.

laurier nom masculin (ancien français lor, du latin laurus) Arbuste (lauracée) à fleurs blanchâtres de la région méditerranéenne, dont les feuilles allongées et dures sont utilisées comme condiment. (On l'appelle aussi laurier commun, laurier-sauce.) Les feuilles de cet arbuste utilisées comme condiment : Mettre du thym et du laurier dans un bouquet garni.laurier (difficultés) nom masculin (ancien français lor, du latin laurus) Orthographe Pluriel des noms composés : des lauriers-cerises, des lauriers-roses, mais des lauriers-sauce. ● laurier (expressions) nom masculin (ancien français lor, du latin laurus) Laurier des bois, nom usuel d'un daphné (Daphne laureola). Laurier du Portugal, rosacée à feuillage persistant utilisée pour la constitution de haies.

Laurier
n. m.
d1./d Nom d'arbres très divers dont une espèce (laurier-sauce, Fam. lauracées) a des feuilles persistantes, lisses, luisantes, utilisées comme condiment.
|| Ces feuilles.
d2./d Couronne de laurier: couronne de feuilles de laurier décernée au vainqueur, dans l'Antiquité. - Loc. fig. Cueillir des lauriers. Lauriers de la victoire. Se reposer, dormir, s'endormir sur ses lauriers: ne pas poursuivre après un succès.
d3./d Laurier-rose: arbrisseau ornemental des régions chaudes (Fam. apocynacées), aux feuilles persistantes et aux grandes fleurs diversement colorées.
d4./d Laurier-jaune: thevetia.
————————
Laurier
(sir Wilfrid) (1841 - 1919) homme politique canadien, né au Québec. Chef du parti libéral (1887), Premier ministre du Canada (1896-1911), il contribua au renforcement de l'autonomie canadienne et à l'essor économique du pays.

LAURIER, subst. masc.
A. — Arbre aromatique de la région méditerranéenne, à feuilles persistantes, lisses et luisantes, appartenant à la famille des lauracées. Branche, rameau de laurier; buisson, massif de lauriers. Chez les anciens, le laurier était consacré à Apollon (Ac.) Épaulés contre des lauriers en caisse, ils se regardèrent d'un air assez embarrassé (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 178). Les feuilles de laurier sont employées surtout comme assaisonnement et épices (PLANCHON, COLLIN, Drogues orig. végét., t. 1, 1895-96, p. 391). Une femme qui, comme le laurier, préserve des coups de foudre (RENARD, Journal, 1904, p. 884). Pour chasser les mouches, faites bouillir pendant cinq minutes une bonne poignée de feuilles de laurier et laisser ensuite ce liquide s'évaporer dans la pièce (DUQ. Plantes 1974) :
1. Toi qui jusques au ciel montes, colosse droit,
Et qui poses tes pieds dans le roc dur et froid,
Ô symbole! Géant! Bel arbre aux feuilles lisses!
Laurier, ma lâche envie et mes saintes délices!
Fantôme que Pindare ému reconnaîtrait!
Compagnon de la lyre idéale! Portrait
De tout ce que j'adore et de tout ce qui m'aime!
Arbre mélodieux, grand comme Phoebos même!
BANVILLE, Exilés, 1874, p. 86.
Rem. Cet arbre est appelé aussi laurier d'Apollon, laurier noble, laurier commun, laurier-sauce, pour le distinguer de divers arbres ou arbustes qui portent le même nom (cf. laurier-cerise, laurier-rose, laurier-tin, et aussi laurier tulipier, synon. de magnolia).
[P. allus. à la chanson pop. : Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés] Il y a beau temps que les lauriers sont coupés dans les bois du Parnasse (FRANCE, Vie littér., 1890, p. 210) :
2. Où sont les buissons de roses qui entouraient la colline? L'églantier et le framboisier en cachent les derniers plants, qui retournent à l'état sauvage. Quant aux lauriers, les a-t-on coupés, comme le dit la chanson des jeunes filles qui ne veulent plus aller au bois?
NERVAL, Filles feu, Sylvie, 1854, p. 613.
Littér. [P. réf. à la nymphe Daphné, métamorphosée en laurier pour échapper aux poursuites d'Apollon] Pradier, Bosio et David, hommes de talent tous trois, mais qui, les pieds pris dans les traditions impériales, comme Daphné dans son écorce de laurier (DUMAS père, Comment je devins aut. dram., 1833, introd., p. 23).
B. — 1. P. méton.
a) Les feuilles, les branches de cet arbre. Mettre du laurier dans une sauce. Un bouquet de laurier et de thym pendait, la boîte aux épices avait une odeur poivrée (ZOLA, Page amour, 1878, p. 1042). Dix heures du matin, c'est l'heure grave et parfumée où le laurier, le céleri, le navet, le thym (...) se réunissent dans le pot, autour de la tête de veau enveloppée d'un linge blanc (RENARD, Journal, 1906, p. 1076).
[P. réf. au fait qu'en Grèce, avant de prophétiser, les devins mâchaient des feuilles de laurier] Prophétesse attristée et méconnue. La prescience intuitive. Elle a bu l'eau de la source sainte et mâché la feuille du laurier d'Apollon. L'église repense et régularise l'élan de l'imagination affamée de prescience surnaturelle (BARRÈS, Cahiers, t. 12, 1919, p. 221).
b) Le plus souvent au plur. Victoire, succès. Cueillir, moissonner des lauriers. Un combat sans danger donne un laurier sans gloire (LAYA, Ami loix, 1793, I, 4, p. 19). La France a été inférieure, lors de tous les concours aux Olympiques; les seuls lauriers qu'elle ait remportés, c'est au cours de cette seule épreuve : la bicyclette! (GIDE, Journal, 1942, p. 109). Jadis, un Fromentin, peintre, rêvait des lauriers du romancier; aujourd'hui, il est peu de romanciers qui n'aient été, à un moment, tentés par la critique d'art (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 12) :
3. L'empereur Joseph II, (...) que les lauriers de Frédéric empêchaient de dormir, crut que les hostilités entre la France et l'Angleterre s'accompagneraient d'une nouvelle guerre continentale favorable à ses ambitions.
BAINVILLE, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 13.
S'endormir sur ses lauriers. Se contenter d'un premier succès; ne pas poursuivre ses premiers succès. Larminat ne s'endort pas sur ses lauriers. Il va frapper la poche de La Rochelle, qui forme, avec l'île de Ré, un vaste ensemble défensif (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 160).
Se reposer sur ses lauriers. Jouir d'un repos mérité après de grands et nombreux succès. Ensuite, je n'ai pas cru manquer à l'amitié, j'ai cru user de son plus doux privilège en me reposant sur mes lauriers (SAND, Corresp., t. 1, 1836, p. 364). Vous connaissez tous sa gloire insigne. Bénissez le hasard qui nous adresse juste à la retraite philosophique où ce héros du théâtre se repose sur ses lauriers (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 167).
[Symbole de l'immortalité, de la gloire] Se couvrir de lauriers; être chargé de lauriers. La couronne de lauriers de M. Bonaparte a pour ombre la couronne d'épines de la France (HUGO, Corresp., 1870, p. 264). Dans l'Antiquité, les poètes, les triomphateurs, les généraux vainqueurs, étaient couronnés de laurier (PRIVAT-FOC. 1870). Le laurier de Baudelaire ou de Mallarmé ne nous paraît-il pas plus précieux, plus enviable que toute la gloire du vieil Hugo? Et pourtant c'est Hugo qui demeure notre plus grand poète (MAURIAC, Journal 3, 1940, p. 273) :
4. Je suis d'une vanité qui me stupéfie, quand je la considère, l'attaque passée. Si Paris m'offrait de me couronner de lauriers, comme autrefois Pétrarque, par une démonstration officielle, je ne serais pas étonné et je saurais bien justifier cette faveur.
RENARD, Journal, 1894, p. 236.
Vx. Flétrir ses lauriers. ,,Souiller sa gloire`` (Ac. 1798-1878).
2. ARCHIT. ,,Feuillage d'une espèce particulière disposé en guirlandes, et fréquemment usité comme motif d'ornementation`` (ADELINE, Lex. termes art, 1884).
Prononc. et Orth. : [] et [lo-]. Cf. laure. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1100 bot. (Roland, éd. J. Bédier, 2651); 2. fin XIVe s. « feuillage de cet arbuste consacré dans l'Antiquité à Apollon, avec lequel on tressait la couronne des vainqueurs » (JEHAN FROISSART, Chroniques, éd. L. Mirot, XII, 240); 3. 1550 fig. « la gloire du vainqueur » (RONSARD, Odes, I, IX, éd. P. Laumonier, I, 114, 98); 1686 cueillir des lauriers (FLECHIER, Le Tellier ds LITTRÉ); début XVIIIe se reposer à l'ombre de leurs lauriers (SAINT-SIMON, 137, 2 ds LITTRÉ); 1791 s'endormir sur ses lauriers (MARAT, Pamphlets, Charlatans mod., p. 291); 4. 1834 « feuillage utilisé comme condiment » (BALZAC, E. Grandet, p. 203). Dér., avec suff. -ier, de l'a. fr. lor (XIe s. ds RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 2, p. 163, 164 — XIIIe s. ds T.-L.), du lat. laurus « id. ». Fréq. abs. littér. : 751. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 415, b) 1 436; XXe s. : a) 1 109, b) 548. Bbg. ARVEILLER (R.). Probl. posés par les n. de plantes fr. au 16e s. In : Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 14. 1974. Naples. Napoli-Amsterdam, 1977, t. 4, pp. 168-169.

laurier [lɔʀje] n. m.
ÉTYM. XIIIe; lorer, lorier, 1080, Chanson de Roland; de l'anc. franç. lor, du lat. laurus.
———
I
1 a Plante dicotylédone (Lauracées), scientifiquement appelée laurus, aux nombreuses variétés : laurier commun (Laurus nobilis : → ci-dessous, b), laurier camphrier (Laurus camphora; Camphrier), laurier cannelier (Laurus cinnamomum; Cannelier, cinname), laurier avocatier (Laurus persea; Avocatier), laurier marbré ou nectandra…Laurier-sauce : le laurier commun (→ ci-dessous).
b (1080). Cour. Arbre aromatique à feuilles lancéolées, luisantes et persistantes, à fleurs en ombelles d'un jaune pâle. || Laurier noble, laurier d'Apollon (→ Fureur, cit. 27), laurier des poètes. || Le laurier, vert en toutes saisons, pousse dans les régions tempérées et chaudes (→ Garantir, cit. 16; hortensia, cit.; hôte, cit. 15). || Bois, haie de lauriers. || Orangers et lauriers en pots (→ Enterrer, cit. 3). || Feuilles de laurier utilisées en assaisonnement (d'où le nom de laurier-sauce, parfois donné au laurier). → Bouillir, cit. 1; court-bouillon, cit. || Les feuilles de laurier ont des propriétés excitantes et fébrifuges; l'huile de ses baies entre dans la composition du baume de Fioraventi.
1 Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés.
Th. de Banville, Cariatides, Les stalactites.
2 (…) dans le frissonnement de fer d'un bosquet de laurier, une vieille maison (…)
J. Giono, le Chant du monde, I, IX.
tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
tableau Noms de remèdes.
Le laurier, arbre consacré à Apollon (qui, après avoir tué le serpent Python, entre à Delphes une branche de laurier à la main).
(1850). En appos. || Vert laurier : nuance de vert assez vif.
2 Le, du laurier : feuilles de cet arbre. || Mettre du laurier dans une sauce. || « Un bouquet de laurier et de thym pendait » (Zola, in T. L. F.). || Laurier des pâtissiers : feuilles d'une variété de laurier.
2.1 Combien m'est présente la forte odeur, un peu cyanhydrique, du « laurier des pâtissiers » mijotant sur la flamme !… Soudain séchée, la verdure nous mitraillait d'un jet d'étincelles.
Colette, De ma fenêtre, 30 oct. 1940, p. 23.
(1552, Ronsard). Feuilles de laurier symboliques, servant à couronner des vainqueurs ( Lauréat). || La couronne de laurier, qui ornait le front des poètes, des généraux vainqueurs, des empereurs. || La Gloire (cit. 28) représentée sous les traits d'une femme couronnée de lauriers. || Front ceint de laurier ( Lauré). || Couronne (cit. 8) de laurier d'or de Napoléon, de César (→ Chauve, cit. 2).
3 Sus donque, Muse ! emporte au ciel la gloire
Que j'ai gagnée, annonçant la victoire
Dont à bon droit je me vois jouissant,
Et de Ronsard consacre la mémoire,
Ornant son front d'un Laurier verdissant.
Ronsard, 5e Livre des odes, Ode XXXVI.
4 Qu'un superbe laurier soit votre diadème (…)
Racine, la Thébaïde, IV, 3.
5 Et la gloire, à ses yeux se voilant d'innocence,
Cache ses lauriers sous des fleurs.
Hugo, Odes et Ballades, IV, V.
(Av. 1613). Par métonymie. La gloire, le succès public (dans des emplois métaphoriques et fig., des loc.).Littér. ou plais.Les lauriers du guerrier, du vainqueur. Gloire, succès; lauréat.Les lauriers de la victoire (→ Arroser, cit. 10; assez, cit. 53).Aimer les lauriers (→ Amant, cit. 4).Cueillir des lauriers, se couvrir de lauriers.Être chargé, couvert de lauriers. — ☑ Vx. Flétrir les lauriers de qqn, souiller sa gloire (→ Blanchir, cit. 12). — ☑ Loc. mod. Se reposer sur ses lauriers; (vieilli) à l'ombre de ses lauriers : jouir d'un repos mérité par de glorieux succès, et, par ext., se contenter d'un premier succès. On dit aussi dans ce dernier sens, a s'endormir sur ses lauriers.
6 (Nos guerriers) Se promettent déjà des moissons de lauriers.
Racine, Alexandre, I, 2.
7 Un officier qui a servi longtemps avec honneur dans les armées du roi, et qui se repose à présent dans son château à l'ombre de ses lauriers (…)
A. R. Lesage, Estebanille Gonzales, 37, in Littré.
8 Le vieux maréchal Kellermann, le vainqueur de Valmy, demandait à l'Empereur de lui donner un corps d'armée, jaloux des lauriers que venaient de faucher en magnifiques gerbes ses jeunes camarades.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Vers l'Empire d'Occident, p. 208.
Allus. hist. « Les lauriers de Miltiade m'empêchent de dormir », réponse de Thémistocle, jaloux des lauriers conquis par Miltiade à la bataille de Marathon.
———
II Par anal. de forme. Se dit d'arbres qui ne sont pas des lauracées.
(1617). || Laurier rose, laurier-rose ou laurelle, rosage : arbrisseau du genre Nerium (Apocynées) à grandes fleurs roses ou blanches (→ Flore, cit. 2; gerbe, cit. 5; glisser, cit. 15). || Laurier-rose des Alpes. Rhododendron. || Des lauriers-roses.
9 Au milieu d'un de ces bassins s'épanouit, comme une immense corbeille, un gigantesque laurier rose d'un éclat et d'une beauté incomparables. Au moment où je le vis, c'était comme une explosion de fleurs, comme le bouquet d'un feu d'artifice végétal (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 176.
(1690). || Laurier-cerise (Cerasus laurocerasus; Rosacées). || Des lauriers-cerises. Syn. : laurier-amandier.Laurier tulipier. Magnolia. || Des lauriers tulipiers.(1667). || Laurier-tin (Viburnum tinus). Viorne. || Des lauriers-tins.
Vx. || Laurier d'Alexandrie, alexandrin : houx.
DÉR. Laurinées.
COMP. V. ci-dessus II. (laurier-rose, laurier-cerise, laurier-tin, etc.).

Encyclopédie Universelle. 2012.