1. lâcher [ laʃe ] v. <conjug. : 1>
• laschier 1080; lat. pop. °laxicare (class. laxare), devenu °lassicare
I ♦ V. tr.
1 ♦ Rendre moins tendu ou moins serré. ⇒ desserrer, détendre, relâcher. Lâcher sa ceinture d'un cran. Lâcher la bride, les rênes à un cheval, lui tenir la bride plus longue. Loc. Lâcher la bride à qqn, le libérer de la discipline, de la sujétion habituelle.
♢ Vx Méd. « De petits pruneaux pour lâcher le ventre » (Molière). ⇒ laxatif.
2 ♦ Par ext. Vx Décocher, lancer par une brusque détente. ⇒ envoyer. « C'est Lescaut, dit-il, en lui lâchant un coup de pistolet » (abbé Prévost).
♢ Fig. et mod. Émettre avec plus ou moins de brusquerie, d'incongruité (des paroles qui surprennent ou choquent). ⇒ 1. lancer. « Il se versait à boire coup sur coup, et lâchait des gaillardises » (Flaubert). Lâcher une bourde.
3 ♦ (1538) Cesser de tenir. Lâcher sa proie (cf. Laisser échapper, laisser tomber). Il lâcha le poignet de l'enfant. Lâchez-moi, vous me faites mal. ⇒ laisser.
♢ Lâcher prise. Lâcher pied. Lâcher la rampe. Fam. Lâche-moi les baskets, la grappe.
♢ Fam. Donner. « Je veux m'enrichir, je ne lâcherai pas un sou » (Jarry). Ellipt Les lâcher (les sous). Il les lâche difficilement. Les lâcher avec un élastique.
4 ♦ Abandonner, laisser. Ne pas lâcher qqn d'une semelle. ⇒ quitter. — Lâcher... pour. « Lâchant l'école pour le labour » (Zola). Tout lâcher pour une femme. Lâcher la proie pour l'ombre.
♢ (1808) Fig. et fam. Lâcher qqn, le quitter brusquement, rompre les relations plus ou moins étroites qu'on entretenait avec lui. Lâcher les copains. ⇒ lâcheur. — Spécialt (dans des relations sentimentales, érotiques) Femme qui lâche son amant. ⇒ délaisser, plaquer. Il, elle s'est fait lâcher. ⇒fam. jeter, larguer.
♢ Arg. du sport Distancer (un concurrent) dans une course. Lâcher le peloton.
5 ♦ Cesser de retenir ou de détenir; laisser aller. Lâcher des pigeons, un ballon. « Ils ont lâché leurs bombes sur un marché » (Sartre ). Lâcher du lest. ⇒ jeter. Lâcher les amarres. ⇒ larguer.
♢ Fig. Exprimer enfin (ce qu'on s'est longtemps retenu de dire). Lâchons le mot. Loc. fam. Lâcher le morceau, le paquet : tout avouer (cf. Manger le morceau, se mettre à table). « Boris finissait par lâcher le morceau » (Sartre ).
♢ Laisser partir. Il a lâché ses élèves bien après l'heure.
♢ Chasse Lancer (un animal) à la poursuite, à l'attaque d'un gibier. Lâcher le faucon. Lâcher les chiens après, contre, sur un cerf. — Cour. Lâcher les chiens.
II ♦ V. intr. (XVIIe) Se casser, rompre. La remorque « tint jusqu'à six heures du matin, puis elle lâcha » (Vercel). Attention, la corde va lâcher. Les freins ont lâché.
⊗ CONTR. Agripper, empoigner, étreindre, tenir; garder, retenir. Attraper, capturer.
lâcher 2. lâcher [ laʃe ] n. m.
• 1873; de 1. lâcher
1 ♦ Action de lâcher. Un lâcher de pigeons, de ballons.
2 ♦ Sport En gymnastique, Action de lâcher les prises sur l'engin. Un lâcher de barres.
● lâcher verbe transitif (bas latin laxicare, du latin classique laxare, détendre) Rendre quelque chose moins tendu, le détendre : Lâcher sa ceinture d'un cran. Cesser de tenir quelque chose, de le retenir, de le presser, de s'y tenir : Lâcher les amarres. Lâcher un verre. Libérer quelque chose, un animal pour qu'ils atteignent un objectif : Lâcher des bombes sur une usine. En parlant d'un sentiment, d'un mal, cesser d'étreindre quelqu'un, de l'envahir (surtout négativement) : L'angoisse ne me lâche pas. Familier. Cesser de retenir quelqu'un près de soi, de l'importuner, de le surveiller, etc. : Le directeur ne m'a pas lâché avant 19 heures. Distancer un concurrent dans une course, une équipe dans un championnat : Lâcher le peloton. Cesser d'appartenir à un groupe, abandonner une activité : Lâcher ses études. Familier. Ne plus se soucier de quelqu'un, le laisser tomber : Lâcher ses amis. Laisser échapper malgré soi une parole, un geste : Lâcher un soupir. Dire quelque chose malgré soi, dire quelque chose qui devait rester confidentiel : Il a lâché une bourde énorme. Il nous a lâché quelques éléments d'information. ● lâcher (expressions) verbe transitif (bas latin laxicare, du latin classique laxare, détendre) Lâcher la main, desserrer les doigts sur les rênes. Familier. Lâcher le morceau, le paquet, avouer. Vieux. Lâcher le ventre, faire cesser la constipation, en parlant de certains aliments. Populaire. Les lâcher avec un élastique, difficilement, payer à regret, être avare. ● lâcher (synonymes) verbe transitif (bas latin laxicare, du latin classique laxare, détendre) Rendre quelque chose moins tendu, le détendre
Synonymes :
- débander
- relâcher
Cesser de tenir quelque chose, de le retenir, de le presser...
Contraires :
- saisir
Libérer quelque chose, un animal pour qu'ils atteignent un objectif
Synonymes :
- déverser
- lancer
Cesser d'appartenir à un groupe, abandonner une activité
Synonymes :
- délaisser
- laisser
Familier. Ne plus se soucier de quelqu'un, le laisser tomber
Synonymes :
- laisser tomber
- plaquer (familier)
- quitter
● lâcher
verbe intransitif
Céder, rompre, se casser : La corde a lâché.
● lâcher
nom masculin
(de lâcher)
Action de laisser aller, de laisser partir : Un lâcher de pigeons.
lâcher
n. m. Action de laisser aller. Un lâcher de pigeons.
————————
lâcher
v.
rI./r v. tr.
d1./d Détendre, desserrer. Lâcher une corde tendue. Lâcher la bride à un cheval, cesser de la tendre.
— Fig. Lâcher la bride à qqn, lui laisser plus de liberté.
— Lâcher prise: laisser aller ce qu'on tient; fig. céder.
d3./d Laisser aller, laisser échapper. Lâcher les chiens contre qqn.
|| Fam. Lâcher qqn, l'abandonner.
|| SPORT Lâcher ses concurrents, les distancer.
d4./d Lancer. Le cheval lui a lâché une ruade. Lâcher une flèche, un coup de fusil.
— Fig. Lâcher des injures à qqn.
rII./r v. intr. Se détendre, se rompre. La corde a lâché.
I.
⇒LÂCHER1, verbe
I. — Emploi trans.
A. — Qqn/qqc. lâche qqc.
1. Qqn lâche qqc.
a) Rendre moins serré, tenir moins tendu. Synon. desserrer, détendre, relâcher. Lâcher sa ceinture (d'un cran), une corde, un ressort. Il avait déjà le doigt appuyé sur la détente et s'apprêtait à la lâcher (MURGER, Scènes vie jeun., 1851, p. 7).
b) MAN. Lâcher (la) bride, les rênes et p. méton. la main (à un cheval). ,,Tenir la bride moins courte pour laisser courir ou faire courir le cheval`` (Ac. 1935).
— Au fig. Lâcher (la) bride, les rênes, la main à. Donner libre cours à. Désormais certains de leur empire, les trente lâchèrent la main au crime (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 101).
2. Qqc. lâche (le ventre), vx. [Le suj. désigne un corps à vertu laxative] Rendre libre. Emploi abs. Les pruneaux lâchent (LITTRÉ).
— P. anal. La terreur lâche le ventre aux quadrupèdes et aux oiseaux (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 119).
B. — Qqn lâche qqc. Lancer brusquement, faire partir brusquement.
1. [L'obj. désigne un geste violent] Synon. décocher. Lâcher un coup de poing, un coup de pied. Pour un oui, pour un non, Fontan lui lâchait des claques (ZOLA, Nana, 1880, p. 1295).
— P. anal. Un cheval lâche une ruade. (Dict. XIXe et XXe s.).
— [L'obj. désigne un projectile, un explosif] Lâcher un coup de fusil. Faire éclater, tirer brusquement. Une frégate anglaise vient à lâcher une bordée, et tous les bravaches de s'enfuir (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 95). Il lâcha son unique fusée éclairante. La fusée s'enflamma, tournoya, illumina une plaine et s'y éteignit : c'était la mer (SAINT-EXUP., Vol nuit, 1931, p. 123).
2. Au fig. Lancer des propos violents ou inconvenants. Il se versait à boire coup sur coup, et lâchait des gaillardises (FLAUB., Cœur simple, 1877, p. 13). Le maître de police lâchait contre l'agent qui l'avait trahi une bordée d'effrayantes injures (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 78).
C. — Qqn lâche qqc. Cesser de tenir ou de garder.
1. [L'obj. désigne un inanimé concr.] Laisser tomber (quelque chose que l'on porte). Elle lâcha son panier. Les provisions roulèrent sur le tapis, des choux-fleurs, des oignons, des pommes (ZOLA, Page amour, 1878, p. 860). Elle lâche sa pile d'assiettes, mais les rattrape à temps et les tient appliquées sur sa poitrine (ROMAINS, Knock, 1923, III, 8, p. 19).
♦ Lâcher la vapeur. La laisser s'échapper en diminuant la pression. Le bateau stoppe et lâche sa vapeur. L'immobilité subite nous réveille (FROMENTIN, Voy. Égypte, 1869, p. 42).
♦ Lâcher qqc. sur qqn. Elles lui lâchèrent sur la tête une potée d'eau de vaisselle (FRANCE, Barbe-Bleue, Mir. Gd St Nic., 1909, p. 88).
— Loc. verb. Lâcher pied; lâcher la rampe; lâcher prise.
— En partic.
a) Fam. [L'obj. désigne une somme d'argent] Accorder, donner (plus ou moins de bon cœur). L'usurier ne voulait lâcher les sommes qu'au fur et à mesure de l'achat des créances (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 83). Il fit son service avec abnégation. Pierrot lui lâcha un gros pourboire, le repas terminé (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 172).
♦ Loc. verb. pop. Les lâcher (au compte-gouttes, avec un élastique). Dépenser, payer avec parcimonie. Il arrive, quand vous donnez de l'argent, qu'il y ait en vous quelque chose qui pleure. Non de les lâcher, mais que ce soit si inutile (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1482).
b) [L'obj. désigne une marchandise] Se défaire de. C'est l'absence de ravitaillement. Les gros commerçants ne veulent pas lâcher leurs stocks (CAMUS, Révolte Asturies, 1936, II, 2, p. 413). Toute la collection de cet imbécile de Boller. Comme c'est intelligent de lâcher dix-huit toiles d'un seul coup sur le marché! (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 157).
c) [L'obj. désigne un gaz intestinal ou un excrément] Laisser échapper. Je fais un peu partie de lui (...) à force d'habiter le drap où son cœur a battu, la culotte où il a lâché ses vents (ARNOUX, Roi, 1956, p. 360).
2. [L'obj. désigne un animé] Cesser de tenir. Elle croyait nager; mais, dès qu'il la lâchait, elle se débattait en criant, et, les mains tendues, frappant l'eau, elle se rattrapait où elle pouvait (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 201). Dis-leur de me lâcher, avec leurs sales mains. Ils me font mal (ANOUILH, Antig., 1946, p. 167).
— Ne pas lâcher (d'un cran, d'un pied, d'une semelle, des yeux). Ne pas quitter (d'un cran, d'une semelle, des yeux). Pourquoi est-ce que vous êtes toujours avec moi et ne me lâchez-vous pas d'un pied? (CLAUDEL, Part. midi, 1906, I, p. 997).
— Loc. verb. fig. Lâcher la proie pour l'ombre.
— Emploi pronom. réciproque :
• 1. ... une masse formée de deux hommes étrangement mêlés, épaule contre épaule, les bras autour du cou l'un de l'autre. Le corps à corps de deux combattants qui se sont entraînés dans la mort et s'y maintiennent, incapables pour toujours de se lâcher...
BARBUSSE, Feu, 1916, p. 356.
3. [L'obj. désigne un cri, un propos incongru] Ne pas pouvoir retenir, laisser échapper. Lâcher un hurlement, une sottise. Je lâche quelques bêtises parce que je n'ai pas la tête à ce que je fais (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 47). Peut-être le gaffeur (...) n'avait-il pas lâché sans malice ni fiel sa bourde (ARNOUX, Zulma, 1960, p. 28).
D. — Qqn lâche qqc./qqn
1. Cesser de retenir ou de détenir.
a) [L'obj. désigne un animal] Lâcher son chien.
) CHASSE. ,,Lâcher les chiens. Les laisser courir après la bête`` (Ac. 1935).
— Lâchez après, contre, sur
♦ P. anal. Hamilcar divisa ses cavaliers par escadrons, mit entre eux des hoplites, et il les lâcha sur les mercenaires (FLAUB., Salammbô, t. 2, 1863, p. 150).
♦ Au fig. Lâcher les huissiers après, sur un débiteur (Ac.).
) En partic.
— Lâcher dans. Mettre en liberté dans (un lieu). Lâcher un âne dans un pré (Ac.).
— [L'adj. désigne un volatile] Faire prendre son essor à. Lâcher un pigeon. Certains oiseaux, plus délicats, étaient lâchés dans des volières (GIDE, Voy. Urien, 1893, p. 16). Ils avisent quelques abeilles qui sont à butiner sur les fleurs, les attrapent et les enferment dans une boîte à miel, puis, lorsqu'elles se sont repues, ils les lâchent (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p. 118).
♦ FAUCONN. ,,Lâcher l'autour, l'épervier. Le laisser partir`` (Ac. 1935).
b) [L'obj. désigne une pers. captive] Synon. élargir, libérer. Lâcher un prisonnier (Ac.).
— P. anal. Jamais on n'est lâché [au ministère] avant l'heure réglementaire (MAUPASS., Sur l'eau, 1888, p. 324). Il suffit d'un peu de bise du nord pour qu'on entende, comme un grésillement, la sortie des écoles (...) : tous ces enfants qu'on lâche dans de la lumière dorée (GIONO, Roi sans divertiss., 1947, p. 29).
c) [L'obj. désigne un inanimé] Domaine des transp.
— Libérer (un navire, un ballon). Les Chinois (...) font partir leurs pétards et lâchent sur la campagne extra-muros (...) leurs montgolfières incendiaires en l'honneur du Dragon du Ciel (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 247).
— Détacher (des amarres). Lâchez-tout, comme disent les pilotes sur les navires et les aérostiers sur les ballons! À la garde de Dieu et à votre garde! (HUGO, Corresp., 1856, p. 239).
— Loc. verb. Lâcher du lest.
d) [L'obj. désigne un liquide ou ce qui retient un liquide]
) Laisser s'écouler. Lâcher les eaux d'un lac, d'un bassin. Les écluses lâchent leurs eaux sur les canots de ce loueur de Nogent (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 303).
) Ouvrir pour produire un écoulement. Lâcher les écluses, un robinet, une vanne.
— P. métaph. Lâcher la bonde.
) Au fig.
— Exprimer ce qu'on a longtemps retenu. Lâcher un aveu. Je voulais être à la fois son père, son bienfaiteur et, lâchons le mot, son amant (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 10).
♦ Loc. verb. pop. Lâcher le morceau, le paquet.
— Dire ce qu'on devrait garder pour soi. Lâcher un secret.
E. — Au fig. Qqn/qqc. lâche qqn/qqc.
1. Qqn lâche qqc./qqn. Abandonner, quitter. Synon. fam. laisser tomber. Lâcher un appartement, un métier, son patron. Puisque vous n'y teniez plus d'ennui, vous avez bien fait de lâcher la marine (FLAUB., Corresp., 1878, p. 132). Faire un journal, c'est devenu une corvée. Certains jours, il me prend envie de lâcher tout ça... de redemander un poste dans un lycée (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 414) :
• 2. ... que de peines pour en arriver là! Que de fois j'ai été désespéré et sur le point de tout lâcher, et quel métier que celui d'écrivain! L'expérience passée ne sert à rien, chaque œuvre nouvelle pose des problèmes nouveaux, devant lesquels on se sent toutes les incertitudes et toutes les angoisses d'un débutant...
CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1910, p. 157.
2. Qqn lâche qqn
a) Rompre définitivement les relations avec. Il est entendu que toutes les femmes manquent de savoir-vivre lorsqu'elles nous lâchent (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 325). J'estime qu'une amitié telle et de tant d'années ne doit pas être rompue sans un motif déclaré et qu'on ne doit condamner ni lâcher personne sans dire pourquoi (BLOY, Journal, 1900, p. 12).
b) Quitter. Un brave homme (...) se mit à lui raconter longuement les derniers instants de son oncle. Quand il le lâcha, la voiture était partie. Jacques perdit une heure à chercher un cabriolet de louage (ZOLA, M. Férat, 1868, p. 201).
c) Domaine du sport. Distancer, prendre de l'avance sur. Lâcher ses concurrents, le peloton. La manière dont il a gagné retient surtout l'attention. Il s'est détaché à 60 kilomètres de l'arrivée, il a franchi les deux derniers cols en tête après avoir lâché Nilsson et Raymond Martin, deux spécialistes de l'escalade (Le Monde, 14 juill. 1981, p. 16, col. 2).
3. Qqc. lâche qqn. Abandonner, quitter. Petite chose accroupie sur mon lit, (...) j'attendais que la douleur me lâchât (BARRÈS, Homme libre, 1889, p. 143).
II. — Emploi intrans. Être défaillant. Synon. (se) casser, (se) rompre. Son cœur a lâché; ses nerfs ont lâché. Prenez garde que la corde ne lâche (Ac. 1935).
III. — Emploi pronom. spécifique
A. — Se détendre. Les cordes de cette harpe se sont lâchées (Ac. 1935).
B. — Se laisser aller. Le refrain recommença, plus ralenti et plus larmoyant, tous se lâchèrent (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 590).
— En partic., vieilli ou région. Ne pas contrôler ses fonctions naturelles. Elle [la femme du moribond] ne se rendait compte de rien. Elle a dit simplement : « Vous avez peut-être raison, il va passer ». Quelque temps après, ayant soulevé le drap, elle a dit encore : « Le voilà qui se lâche, c'est la fin » (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1196).
REM. Lâchure, subst. fém. ,,Évacuation contrôlée ou forcée d'eau stockée dans un barrage réservoir`` (COLAS-CAB. 1968). P. méton. Volume d'eau ainsi évacué. Les pertes par évaporation et filtration s'accumulent à mesure qu'on descend dans la vallée. On pourrait remédier à ces deux inconvénients par des lâchures faites de l'amont vers l'aval (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 360).
Prononc. et Orth. : [], [la-], (il) lâche []. Ac. 1694, 1718 lascher, ensuite lâcher. Étymol. et Hist. I. Laisser aller en relâchant, en déliant ce qui retient A. « détendre, relâcher un lien qui retient » 1. ca 1100 lascier les resnes (Roland, éd. J. Bédier, 3349); ca 1200 lasquier sa main [en tenant les rennes d'un cheval] (1re continuation de Perceval, éd. W. Roach, ms. T, 13092); ca 1235 fig. (H. D'ANDELI, Bataille des 7 ars, 245 ds T.-L. : aus langues laschier les frains); ca 1270 lasquier au destrier le frain (Richard le Beau, 1000, ibid.); 2. début XIIe s. lascier cordes [d'une embarcation pour appareiller] (BENEDEIT, S. Brendan, 385, ibid.); 3. 2e moitié XIIIe s. laschier la porte (Gaufrey, 250, ibid.); 4. 1530 « (d'une arme à feu) partir » (PALSGR., p. 681 b). B. « délier, libérer » 1. 1160-74 fig. « libérer, délier (qqn, d'un vœu) » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, 5494, var.; cf. note crit. de l'éd.); 2. a) ca 1200 « délier les courroies qui maintiennent les serres du faucon afin qu'il prenne son vol » (Renart, éd. E. Martin, XI, 1573); b) 1552 (EST., s.v. immittere : [canes] laschez apres les cerfs); id. (ibid., s.v. emittere : lascher les gens de cheval sur l'ennemi); 3. ca 1256 lascher le ventrail (A. DE SIENNE, Régime du corps, 133, 1 ds T.-L.); 4. 1468 « libérer (un prisonnier) » (LENGLET DU FRESNOY, Preuves en append. aux Mém. de Commynes, t. III, p. 82). II. Faiblir, cesser 1. ca 1175 soi laschier de « cesser de » (BENOÎT DE STE-MAURE, Ducs de Norm., 11063 ds T.-L.); 1176-84 soi laschier « faiblir, s'arrêter » (G. D'ARRAS, Eracle, 1757, ibid.); 2. 1360-70 emploi abs. « abandonner, capituler (d'un combattant) » (B. de Sebourg, XIII, 94, ibid.); 1616-20 lascher le pied « lâcher pied (id.) » (D'AUBIGNÉ, Hist. univ., VII, 23 ds HUG.); 3. 1377 « ne plus s'accrocher, lâcher prise (d'un oiseau de proie) » (G. DE LA BUIGNE, Deduis, 411 ds T.-L.). III. Laisser ou faire s'écouler, tomber; émettre, lancer A. 1306 laschier cops de bastons; laschier quarriaus et pierres (G. GUIART, Royaux lignages, éd. N. de Wailly et L. Delisle, 18658 et 21167). B. 1538 « laisser échapper de ses mains (un objet) » (EST., s.v. dimittere); 1580 lacher une parolle (MONTAIGNE, Essais, II, XXIII, éd. A. Thibaudet et M. Rat, p. 665); 1644 (CORNEILLE, Rodogune, III, 4 : ... Il n'est plus temps, le mot en est lâché). C. av. 1544 « abandonner (qqn) » (MAROT, Rondeaux, 66 ds HUG.). D. « laisser s'écouler » 1. 1552 (EST., s.v. Solvere : Plourer, lascher les larmes); 1635 lascher de l'eau « pisser » (L.C. DISCRET, Alizon, I, 2, éd. Anc. théâtre fr., t. 8, p. 404); 2. 1552 (EST., s.v. relaxare : ouvrir et lascher les sources des fontaines). Du lat. vulg. laxicare « laxum fieri » (V-VIe s. ds TTL s.v.), devenu par dissimilation lassicare. Laxicare est un fréquentatif de laxare « étendre, élargir; détendre, débrider, relâcher (habenas, vincula; claustra); ouvrir » au propre et au fig., spéc. « relâcher, élargir (qqn); accorder; cesser de jouer son rôle, cesser, lâcher ». Fréq. abs. littér. : 3 474. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 037, b) 5 810; XXe s. : a) 8 396, b) 4 883. Bbg. CHAUTARD (É). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 276. - QUEM. DDL t. 6. - RICE (C.C.). Romance etymol. P.M.L.A. 1911, t. 26, p. 339. - TILANDER (G.). Étymol. rom. St. neophilol. 1946/47, t. 19, pp. 306-307.
II.
⇒LÂCHER2, subst. masc.
[Correspond à lâcher I D] Action de lâcher, de laisser partir. Lâcher de pigeons. Offrir aux badauds un beau lâcher de ballons (Le Matin, 23 avr. 1981, p. 18).
— P. métaph. J'ai cru que Mozart, qui m'a ouvert les portes de son paradis, ferait soudain dans mon œuvre, un lâcher d'anges (MAURIAC, Journal 2, 1937, p. 155).
Prononc. : [], [la-]. Étymol. et Hist. 1873, 24 mai (J. O., p. 3296, 1re col. ds LITTRÉ Suppl.). Substantivation de lâcher1.
1. lâcher [lɑʃe] v. tr.
ÉTYM. XVIe; lascher, XIIIe; laschier, 1080, Chanson de Roland; autres emplois en anc. et moyen franç. : « délier, libérer d'un vœu, libérer (un prisonnier) »; du lat. pop. laxicare, devenu lassicare par dissimilation, fréquentatif du lat. class. laxare. → Laxatif; laisser.
❖
1 a Rendre moins tendu ou moins serré. ⇒ Desserrer, détendre, relâcher. || Cette corde est trop tendue, lâchez-la un peu (Académie). ☑ Lâcher sa ceinture d'un cran, et, fig., lâcher d'un cran.
1 (…) il ferma les yeux et il lâcha la détente. La poupée fut nettement décapitée.
Baudelaire, le Spleen de Paris, XLIII.
♦ (1080). || Lâcher la bride, les rênes à un cheval (cit. 14), lui tenir la bride plus longue pour lui permettre de courir. ⇒ Carrière (donner). — (V. 1200, lasquier sa main). Par ext. || Lâcher la main : cesser de tenir la bride haute en abaissant la main. — ☑ (V. 1235, laschier les frains). Fig. Lâcher le frein (vx), la bride à quelqu'un, le libérer de la discipline, de la sujétion habituelle, lui rendre la liberté d'agir à sa guise (→ Égarer, cit. 13; essentiel, cit. 18; honte, cit. 24). ☑ Lâcher la bride à ses passions, leur donner libre cours. — ☑ Par ext. Lâcher la main : se relâcher de sa sévérité, de sa fermeté.
2 (Si la nature) a prescrit (aux animaux) certaines saisons et limites à la volupté vénérienne, elle nous a lâché la bride à toutes heures et occasions.
Montaigne, Essais, II, XII.
3 (Il m'ordonne) le soir de petits pruneaux pour lâcher le ventre.
Molière, le Malade imaginaire, III, 10.
b Intrans. Se rompre. ⇒ Casser. || Ce nœud, cet emballage va lâcher. || Câble usé qui lâche. || Attention, ça va lâcher !
4 (La remorque) s'était coupée dangereusement en deux endroits. Elle tint pourtant jusqu'à six heures du matin, puis elle lâcha (…)
Roger Vercel, Remorques, V.
2 (1306, laschier, cops de bastons). Vieilli. Décocher, lancer par une brusque détente. ⇒ Envoyer. || Lâcher un coup de poing, une ruade. ⇒ Détacher. — Spécialt. Faire éclater, faire partir. || Lâcher un coup de fusil. || Navire qui lâche une bordée (cit. 1). || Avion qui lâche une fusée (cit. 5).
5 L'autre qui s'en doutait lui lâche une ruade
Qui vous lui met en marmelade
Les mandibules et les dents.
La Fontaine, Fables, V, 8.
6 C'est Lescaut, dit-il, en lui lâchant un coup de pistolet; il ira souper ce soir avec les anges.
Abbé Prévost, Manon Lescaut, p. 118.
♦ (1580, Montaigne). Fig. et mod. Émettre avec plus ou moins de brusquerie, d'incongruité (un mot, des paroles… qui surprennent ou choquent). ⇒ Lancer. || Lâcher des grivoiseries, de grosses plaisanteries (→ Esclaffer, cit. 2; gâter, cit. 40) à la face (cit. 18) de quelqu'un. || Lâcher un rire (→ Gêner, cit. 25).
7 (…) l'habitude l'entraînant, il se versait à boire coup sur coup, et lâchait des gaillardises.
Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple », II.
3 (1538). Cesser de tenir, de garder. || Lâcher sa proie. ⇒ Échapper (laisser), tomber (laisser). || Il lâcha le poignet de l'enfant (→ Échapper, cit. 12). || Ne lâchez pas la rampe. ☑ Loc. fig. Lâcher la rampe. — Lâchez-moi, vous me faites mal. ⇒ Laisser.
8 Le sort est une main qui nous tient, puis nous lâche (…)
Hugo, la Légende des siècles, VI, I, Le détroit d'Euripe.
9 L'effet fut si extraordinaire, que Delhomme, Fouan, Clou, Bécu, demeurèrent béants, les yeux arrondis. Lequeu en lâcha son journal (…)
Zola, la Terre, IV, V.
10 Il lâchait et rattrapait son monocle.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, III, XVI, p. 209.
♦ Fam. Donner. || Lâcher de l'argent, des sous, des picaillons, et, ellipt, fam., les lâcher (les sous). ⇒ Allonger (I., 3.). ☑ Un vieil avare, un vieux pignouf, un radin qui les lâche avec un élastique.
11 (…) nous ne sommes faits ni l'un ni l'autre pour être des commerçants. Nous n'avons ni l'amour du gain, ni cette difficulté de lâcher toute espèce d'argent, même le plus légitimement dû (…)
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 1040.
12 Encore une fois, je veux m'enrichir, je ne lâcherai pas un sou.
A. Jarry, Ubu roi, II, 6.
4 (1552, lascher les larmes). Laisser s'écouler (une humeur du corps). Spécialt. || Vieillard gâteux qui lâche tout sous lui, qui souille son linge, son lit. — Lâcher un vent, un pet. ⇒ Péter. || Cheval qui lâche du crottin et du gaz (cit. 3).
♦ ☑ (1635). Loc. Lâcher de l'eau. ⇒ Pisser.
♦ Fig. Émettre involontairement. || Lâcher un hurlement de douleur. — Spécialt. Dire inconsidérément, à l'étourdie. || Lâcher une bourde, une sottise.
13 (…) une parole lâchée ne se peut plus rappeler.
Racine, Remarques sur l'Odyssée, I.
5 a (Av. 1544, Marot). || Lâcher qqn, cesser d'être avec. ⇒ Abandonner, laisser, quitter. ☑ Ne pas lâcher quelqu'un d'une semelle.
b Lâcher qqch., qqn pour : cesser d'avoir, de garder pour avoir, prendre… || Lâcher… pour… ☑ Lâcher la proie pour l'ombre (→ aussi Aventure, cit. 27). || Le chien qui lâche sa proie pour l'ombre, fable de La Fontaine. — Par ext. || Il a lâché le métier, ses études… pour (et subst. ou inf.). || Tout lâcher pour une fille. ⇒ Délaisser, plaquer (→ Gaudriole, cit. 4).
♦ Au participe présent :
14 (…) le fils à Bécu, âgé de onze ans, était un gaillard hâlé et solide déjà, aimant la terre, lâchant l'école pour le labour (…)
Zola, la Terre, I, IV.
15 (…) malgré le remède, ce rhumatisme empira si bien que le médecin obligea petit Jacques à lâcher ses fourneaux pour être valet.
M. Jouhandeau, Chaminadour, Contes brefs, VII, Petit Jacques.
c (1808). Fam. || Lâcher quelqu'un, le quitter brusquement, rompre les relations plus ou moins étroites qu'on entretenait avec lui. || Lâcher son patron (→ Grève, cit. 10). || Lâcher les copains. ⇒ Lâcheur (→ Fulgurant, cit. 7). — Spécialt (dans les relations sentimentales, érotiques). || Femme qui lâche son amant. ⇒ Délaisser, plaquer. || Il, elle s'est fait lâcher. ⇒ Jeter (fam.).
16 Puis il conclut : « Enfin, c'est une bien gentille maîtresse. Je serais rudement bête de la lâcher ».
Maupassant, Bel-Ami, I, VII.
♦ Fam. et vieilli. || Lâcher quelqu'un, le quitter (concrètement).
17 (…) je passerai chez vous entre six et sept. Nous dînerons ensemble et je vous lâcherai à dix heures.
Flaubert, Correspondance, 825, 19 nov. 1865.
d (1884, in Petiot). Spécialt (argot sportif). Distancer (un concurrent) dans une course. || Lâcher le peloton. — Au p. p. || Coureur lâché dès le premier tour.
6 a (1538, « laisser échapper de ses mains »). Cesser de retenir ou de détenir (qqch.); laisser aller, partir. || Lâcher ce qu'on tenait et le laisser tomber. || Lâcher une colombe (cit. 1), des pigeons, un ballon, un appareil d'un bateau-transport (→ Hydravion, cit.). || Lâchez tout ! || Avion qui lâche des bombes. ☑ Lâcher du lest. ⇒ Jeter. — Mar. || Lâcher les amarres. ⇒ Larguer.
17.1 « Lâchez tout ! »
Le ballon s'éleva lentement, mais j'éprouvai une commotion qui me renversa au fond de la nacelle.
J. Verne, Un drame dans les airs, p. 181.
18 Un domestique, derrière son dos, tenait les fusils, les chargeait et les passait à son maître; un autre valet, caché dans un massif, lâchait un pigeon de temps en temps, à des intervalles irréguliers (…)
Maupassant, les Contes de la Bécasse, La bécasse.
19 Il n'y avait pas un canon de D. C. A. dans toute la ville. Ils ont lâché leurs bombes sur un marché.
Sartre, l'Âge de raison, p. 127.
b Lâcher les eaux d'un bassin, d'une fontaine, les faire couler. — Par anal. || Le ciel lâche une averse (→ Faiblir, cit. 6). — Par ext. ⇒ Ouvrir. || Lâcher une écluse (cit. 4, par métaphore), une vanne, un robinet, une bonde (cit. 1, fig.).
20 (…) il lâche les écluses de l'Océan (…)
Racine, les Campagnes de Louis XIV.
21 (…) il a lâché le robinet du réservoir, le jardin est inondé.
Balzac, le Lys dans la vallée, Pl., t. VIII, p. 773.
c Fig. Exprimer enfin ce qu'on s'est longtemps retenu de dire. || Lâchons le mot (→ Ganache, cit. 4). — Par anal. || Lâcher un secret. — ☑ Fam. Lâcher le morceau, le paquet (1878) : tout avouer.
22 Mais puisque la parole enfin en est lâchée (…)
Molière, Tartuffe, IV, 5.
23 — Vous l'intimideriez, dit-elle à la baronne, elle ne lâcherait rien en devinant que vous êtes intéressée à ses confidences, laissez-moi la confesser.
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 456.
24 (…) il (Mathieu) l'accablait de questions. Boris était au supplice, il essayait cent fois de détourner la conversation, mais Mathieu était tenace comme un pou; Boris finissait par lâcher le morceau (…)
Sartre, l'Âge de raison, p. 146.
d (1468). || Lâcher qqn. Vx. || Lâcher un prisonnier. ⇒ Relâcher (mod.); → Incident, cit. 5. — Laisser partir. || Je vous confie mon fils, ne le lâchez pas trop tard, il doit se coucher de bonne heure.
e (Le compl. désigne un animal). Mettre (un animal) en liberté (dans un lieu). || Lâcher un âne (cit. 1) dans un pré.
♦ Chasse. Lancer (un animal) à la poursuite, à l'attaque d'un gibier. || Lâcher le faucon (cit. 3). || Lâcher un furet (cit. 1) dans un terrier. || Lâcher les chiens après, contre, sur un cerf. — Cour. || Lâcher les chiens.
25 Dès les vingt ans, la maladie et la misère se partagent cette vie, comme deux chiennes éternelles, lâchées par le maître des meutes infernales.
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », I.
26 Au fou… Lâchez les chiens !
R. Dorgelès, les Croix de bois, I.
26.1 Pourquoi ne pas lâcher les chiens ? Immobiles, muets, nos deux corps ont déjà bondi l'un sur l'autre. De loin, mais farouchement, ils se dévorent déjà…
Claude Mauriac, le Dîner en ville, p. 243.
f Fig. (Avec un compl. second). || Lâcher quelqu'un (un animal) après, contre, sur une personne. || Lâcher les huissiers après, sur un débiteur, « leur donner charge de faire contre lui des actes de leur ministère » (Académie).
27 (…) ils lâchèrent sur moi deux auteurs associés à une même gazette (…)
La Bruyère, Disc. de réception à l'Académie, Préface.
❖
CONTR. Agripper, appuyer, cramponner (se), empoigner, étreindre, tenir. — Contenir, endiguer, garder, retenir. — Attraper, capturer, gripper, happer.
DÉR. Lâchage, lâche, lâché, lâchée, 2. lâcher, lâcheur.
COMP. Relâcher.
HOM. Lâché, lâchée, 2. lâcher.
————————
2. lâcher [lɑʃe] n. m.
ÉTYM. 1873; de 1. lâcher, 1.
❖
1 Action de lâcher (5.). Spécialt. || Lâcher de pigeons, de ballons.
1 L'énorme fumée d'un train se morcelle dans le crépuscule comme un lâcher de pigeons mauves.
Léon-Paul Fargue, Poèmes, p. 51.
2 (…) sur la chaussée les voitures déboulaient de la porte Saint-Martin comme un lâcher de tatous (…)
J.-P. Manchette, Que d'os, p. 13.
2 Sports. En gymnastique, Action de lâcher les prises sur l'engin. || Un lâcher de barre.
❖
HOM. Lâché, lâchée. — Formes de 1. lâcher.
Encyclopédie Universelle. 2012.