jonc [ ʒɔ̃ ] n. m.
• v. 1175; junc 1160; lat. juncus
1 ♦ Plante herbacée (joncacées), à hautes tiges droites et flexibles, qui croît dans l'eau, les marécages, les terrains très humides. Jonc commun ou à mèche, jonc glauque ou jonc des jardiniers. — Par anal. Jonc des chaisiers, des tonneliers. ⇒ scirpe. Jonc fleuri. ⇒ butome. Jonc marin. ⇒ ajonc. En forme de jonc (JONCIFORME[ ʒɔ̃sifɔrm ] adj. ).
2 ♦ La tige elle-même du jonc (employée dans la confection des liens, d'ouvrages de sparterie, de vannerie). Corbeille, panier de jonc. Natte en jonc tressé.
3 ♦ Canne, badine (de jonc, etc.). Il « fouettait l'air avec un jonc dont la pomme d'or brillait » (Balzac).
4 ♦ (1631) Bague, bracelet dont le cercle est partout de même grosseur. Porter au doigt un jonc d'or. — Par ext. (1790) Arg. L'or (métal). — (1885) Argent. ⇒ fric. Avoir du jonc.
● jonc nom masculin (latin juncus) Herbe monocotylédone vivace très commune dans les lieux frais ou marécageux et caractérisée par ses longues tiges sans feuilles. Populaire. Or ; somme d'argent ; fric. Anneau ou bracelet dont le cercle est de grosseur uniforme. Ficelle ou fil plastique enrobé destiné à décorer ou à renforcer une tige de chaussure, un ouvrage de maroquinerie, de sellerie, etc. Monobrin de matière plastique de diamètre compris entre 1 et 4 mm. ● jonc (difficultés) nom masculin (latin juncus) Prononciation Le c final ne se prononce pas. ● jonc (expressions) nom masculin (latin juncus) Canne de jonc ou jonc, canne de rotin. Jonc à balais, plante papilionacée voisine des genêts (sarothamne). Jonc des chaisiers, scirpe. Jonc d'Espagne, synonyme de genêt d'Espagne. Jonc fleuri, butome. Jonc marin, ajonc. ● jonc (synonymes) nom masculin (latin juncus) Jonc d'Espagne
Synonymes :
- genêt d'Espagne
jonc
n. m.
d1./d Plante herbacée des lieux humides des régions froides et tempérées, à tige droite et flexible.
|| Cette tige, utilisée en vannerie. Corbeille de jonc.
d2./d Bague ou bracelet dont le cercle est de grosseur uniforme.
— (Québec) Spécial. Alliance (sens 3).
⇒JONC, subst. masc.
A. — 1. BOT. Plante herbacée, à tige longue et flexible qui croît dans les lieux humides. Quelquefois ces marais sont plantés de joncs desséchés, qui donnent à la stérilité même, l'air des plus opulentes moissons (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 182). Au milieu, un petit champ doré, blés tardifs, et joncs couleur de rouille (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1427). Adieu l'espace, la lumière éparse, l'eau stagnante piquée de joncs, l'eau courante ombragée d'aulnes! (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 47) :
• 1. Ils ont eu un moment d'espoir quand ils ont vu une touffe de joncs. Mais c'étaient des joncs que la vieille source faisait vivre et qui sont en train de mourir...
GIONO, Colline, 1929, p. 79.
— Expr. Se plier comme un jonc (SAND, Mauprat, 1837, p. 292); (n') être (pas) souple comme un jonc ou un brin de jonc (cf. DUMAS père, Reine Margot, t. 1, 1845, I, 2, p. 6); être mince comme un jonc ou un brin de jonc (cf. SAND, F. le Champi, 1848, p. 37); être droit comme un jonc (cf. LOTI, Matelot, 1893, p. 135).
Rem. En poésie l'homme ou le poète sont comparés au jonc, symbole de fragilité. Cf. HUGO, Contempl., t. 2, 1856, p. 401 et Année terr., 1872, p. 246.
— P. anal. Jonc d'Inde ou des Indes. Synon. de rotin. (Dict. XIXe et XXe s.).
♦ Canne de jonc ou absol. jonc. Canne de rotin :
• 2. ... on le voyait, à l'heure du gottesdienst (du service divin), faire sentinelle devant la porte de l'église, avec un brassard blanc à raies noires et gland d'argent, appuyé sur un jonc à bec recourbé.
ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1393.
2. P. ext. Tige de toute plante flexible pouvant servir en vannerie ou en sparterie :
• 3. Ce tabouret convenait mal à l'emploi qu'en faisait M. Bergeret (...) le treillis de jonc, relâché par un long usage, se creusait au milieu...
FRANCE, Anneau améth., 1899, p. 184.
— P. anal.
♦ HABILL. ,,Ficelle ou fil plastique placé à l'intérieur d'un repli, d'un passe-poil ou d'un bourrelet, pour donner de l'épaisseur`` (RAMA 1973).
♦ MÉCAN. Fil rond en acier dur de forme circulaire servant de frein d'axe. Jonc en corde à piano (BOISSIER 1975).
♦ TECHNOL. Monobrin de plastique de faible épaisseur (Dict. XXe s.).
B. — 1. JOAILL. Bague en or sans chaton ou bracelet dont le cercle est à surface convexe et partout de même grosseur :
• 4. ... d'une main délicate elle décrochait le téléphone, un bras posé sur la table; au poignet, sous la manche un peu relevée, le bracelet de sa grand-mère fait de deux joncs d'or enchevêtrés en torsade légère.
CHARDONNE, Ciel, 1959, p. 45.
2. Arg. Or et p. ext., somme d'argent. Des diamants à sa limace et du jonc plein ses poches (MÉTÉNIER, Lutte pour amour, 1891, p. 161). Les pendeloques (...) c'est du jonc (...) et les diams! (...) Mince alors, es' pas qu'ils vous iraient? (CARCO, Jésus-la-Caille, 1914, p. 187).
REM. 1. Joncacées, subst. fém. plur., bot. Famille de plantes monocotylédones, annuelles ou vivaces, comprenant notamment les joncs. (Dict. XXe s.). Les dict. du XIXe s. donnent Joncées et Jonchées (cf. BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 69). 2. Joncé, -ée, adj. Qui a la souplesse du jonc. Un soir, elle rencontra dans un bal où elle cherchait fortune en compagnie d'une grande gaupe, à la taille joncée et aux yeux couleur de terre de sienne, un jeune homme qui semblait en quête d'aventures (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 28).
Prononc. et Orth. : []. [] devant voyelle ds FÉR. Crit. t. 2 1787 et GATTEL 1841, rejeté par LAND. 1834 et LITTRÉ. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1165-70 bot. (CHR. DE TROYES, Erec et Enide, éd. M. Roques, 2308); 2. a) 1631 « bague qui est partout de même grosseur » (Les La Trémoille t. 4, p. 54); b) 1790 arg. « or » (Rat du Châtelet, p. 14). Du lat. juncus « jonc, tige semblable à un jonc ». Fréq. abs. littér. : 652. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 056, b) 1 349; XXe s. : a) 770, b) 684.
DÉR. Jonceux, -euse, adj. a) Qui ressemble au jonc. Seule ma mère semblait recueillir mélancoliquement le bonheur de compter, gisants contre elle, sur l'herbe fine et jonceuse rougie de bruyère, ses bien-aimés (COLETTE, Sido, 1929, p. 93). b) Peuplé de joncs. Parfois la plaine devenait jonceuse et marécageuse (ARNOUX, Rossignol napol., 1937, p. 133). — [], fém. [-ø:z]. — 1res attest. a) 1580 joncheux « de jonc (en parlant d'un panier) » (M. DE LA PORTE, Epithètes, 300 r° ds HUG.), b) ) 1588 joncheux « parsemé de joncs » (DU CHESNE, Six. liv. du Grand Miroir du monde, p. 74 ds GDF.), ) 1901 jonceux « id. » (COLETTE, Claudine à Paris, p. 105); de jonc, suff. -eux; cf. pour le sens b, la forme anc. jonchu (HUG., COTGR.).
BBG. — CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 419. - QUEM. DDL t. 3; 16 (s.v. jonceux). - SPITZER (L.). Junk < Fr. jonc. Rom. R. 1950, t. 41, pp. 206-207.
1. jonc [ʒɔ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1175; junc, v. 1160; du lat. juncus.
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1 (V. 1160). Plante monocotylédone (Joncacées) herbacée, généralement vivace, à hautes tiges droites et flexibles qui croît dans l'eau, les marécages, les terrains très humides. || Feuilles linéaires ou cylindriques du jonc (→ Jonquille). || Les joncs d'un étang (→ Désert, cit. 3), d'un marais. || Lieu rempli de joncs. ⇒ Jonceux; jonchaie. || Joncs qui plient, sifflent, tremblent sous le vent (→ Bruire, cit. 4; étourdissement, cit. 2). || Friselis (cit. 2), frisson (cit. 33) des joncs. || Couper des joncs à la faux (→ 2. Faux, cit. 1). || Faucarder les joncs et les herbes. || Tige de jonc (→ ci-dessous, I., 3., a : jonc « tige »). — Brins de joncs tressés. → Polycolore, cit. — Principales variétés de joncs : jonc commun ou à mèche, jonc glauque ou jonc des jardiniers.
1 Ainsi qu'au bord d'une rivière
Un jonc se penche sous le vent.
Ronsard, Odes, I, X.
2 Le soir je m'embarquais sur l'étang, conduisant seul mon bateau au milieu des joncs et des larges feuilles flottantes du nénuphar.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. I, p. 128.
♦ Par compar. || Être droit, mince, souple, flexible (cit. 2) comme un jonc.
3 (…) sa taille encore un peu frêle d'enfant tout récemment grandie était droite comme un jonc, avec des épaules bien effacées (…)
Loti, Matelot, XXXIV.
2 (1817; jonc fleuri, 1764; in D. D. L.). Qualifié, désignant d'autres végétaux. || Jonc des chaisiers, des tonneliers. ⇒ Scirpe. || Jonc fleuri. ⇒ Butome. || Jonc marin (→ Guéret, cit. 2), jonc épineux. ⇒ Ajonc.
3 a (1841). Tige droite de cette plante. || Canne de jonc, de jonc d'Inde (⇒ Rotin). — (1824, in D. D. L.). Canne, badine de jonc. || Il trouve très chic de se promener avec un jonc. ⇒ Badine, cravache.
4 Le premier semblait être un bon enfant comparé à ce jeune homme sec et maigre qui fouettait l'air avec un jonc dont la pomme d'or brillait au soleil.
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 460.
b (XVe). || Du jonc. Tiges, brins de jonc employés pour la confection des liens, d'ouvrages de sparterie, de vannerie. || Corbeille, panier de jonc. ⇒ Cabas (→ Exposer, cit. 17). || Natte en jonc tressé. ⇒ Paillasson. || Bouteille clissée de jonc (→ Gourde, cit. 2). || Empailler des chaises avec du jonc. ⇒ Joncer. — Fromage de jonc. ⇒ 2. Jonchée.
5 Les navires des Indes, qui étaient de jonc, tiraient moins d'eau que les vaisseaux grecs et romains, qui étaient de bois (…)
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXI, VI.
6 Elles nattaient leurs cheveux avec des bouquets ou des filaments de joncs (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. I, p. 319.
7 Toutes les chambres sont carrelées en briques (…) ces briques sont recouvertes de nattes de roseau en hiver et de jonc en été (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 75.
♦ Par anal. Vieilli. || Jonc de fer.
8 La comtesse semblait soucieuse. Elle s'assit dans un fauteuil et regarda Olivier plaçant dans le jour voulu une chaise de jardin en jonc de fer.
Maupassant, Fort comme la mort, p. 228.
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II (1631). Bague, bracelet dont le cercle est partout de même grosseur. || Porter au doigt un jonc d'or.
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DÉR. Joncacées, joncer, jonceux, jonchaie, 2. jonchée, joncher, jonchère, jonchet.
HOM. 2. Jonc.
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2. jonc [ʒɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1790, en argot, orig. incert.; p.-ê. de 1. jonc, au sens II.
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1 Argot. L'or (métal), en tant que matière.
1 Passez-moi votre briquet, minable déchet !
— Oui, oui…
Et le comte s'empresse, tend fébrilement au truand un Dunhill (marque de briquet) en jonc mastar (très grand).
San-Antonio, Remets ton slip, gondolier !, p. 179.
2 (1842). Or monnayé, pièces d'or.
1.1 Nous avons du jonc nous autres, et on t'en donnera, si tu es sur le sable.
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 182 (éd. 1842).
2 Quand je lui ai annoncé la couleur, Oscar a fait la moue :
Du jonc ! c'est pas le moment de vendre, les cours sont en perte de vitesse depuis quinze jours.
Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 207.
3 (1885; par ext. du sens 2). Argent, monnaie (métallique ou fiduciaire).
3 À c't'époque-là, c'était l'bon temps
La Méloche avait dix-huit ans
Et la Filoche était rupin (riche)
Il allait, des fois, en sapin (en fiacre)
Il avait du jonc dans sa poche
À la Bastoche.
A. Bruant, « À la Bastoche ».
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DÉR. Joncaille, jonché.
HOM. 1. Jonc.
Encyclopédie Universelle. 2012.