Akademik

indéfini

indéfini, ie [ ɛ̃defini ] adj.
XIVe; lat. indefinitus
1Dont les limites ne sont ou ne peuvent être déterminées. Le lexique d'une langue est indéfini. Par ext. Sans fin. illimité, infini. Le ciel, espace indéfini. « Il se crut riche pour des temps indéfinis » (Maupassant).
2Qui n'est pas défini, qu'on ne peut définir, caractériser. imprécis, 1. incertain, indécis, indéterminé, 3. vague. On vous confie « une mission très indéfinie. Ceux qui vous envoient ne savent pas ce que vous aurez à faire » (Gobineau). Une tristesse indéfinie. Log. Qui manque de définition. Terme indéfini. Math. Intégrale indéfinie, dont la valeur est connue à une constante près (par oppos. à intégrale définie) .
3(1548) Ling. Qui est propre à présenter un concept sous son aspect le plus général, sans le rapporter à un être ou à un objet déterminé. Mot indéfini, et n. m. un indéfini. Article indéfini ( un, une, 3. des) . Adjectifs indéfinis, relatifs à la quantité ( aucun, chaque, maint, nul, plus [d'un], plusieurs, quelques, tous, tout) ; à la qualité ( certain, quelque; quelconque [cf. N'importe quel]) ; à la ressemblance ou à la différence ( autre, même, tel) . Nominaux indéfinis (improprement appelés pronoms indéfinis) : autrui, plusieurs, quelqu'un, quiconque...— On, pronom personnel indéfini. Chacun, indéfini distributif.
⊗ CONTR. Borné, défini, déterminé, distinct, limité.

indéfini nom masculin Adjectif ou pronom indéfini. ● indéfini, indéfinie adjectif (latin indefinitus) Qu'on ne peut délimiter, qui est sans limites : Je serais demeuré un temps indéfini à l'écouter. Qui demeure vague : Un trouble indéfini. Se dit de certains adjectifs et pronoms qui expriment une idée plus ou moins vague de quantité ou de qualité, d'identité, de ressemblance ou de différence. ● indéfini, indéfinie (expressions) adjectif (latin indefinitus) Article indéfini, article se rapportant, en principe, à un être ou à un objet indéterminé (en français un [masculin], une [féminin], des [pluriel]). Inflorescence indéfinie, celle où il n'existe pas de fleur terminale et où l'axe pourrait croître indéfiniment. (La grappe est une inflorescence indéfinie.) Passé indéfini, synonyme ancien de passé composé. ● indéfini, indéfinie (synonymes) adjectif (latin indefinitus) Qu'on ne peut délimiter, qui est sans limites
Synonymes :
- illimité
- indéterminé
- infini
Contraires :
- délimité
- limité
Qui demeure vague
Synonymes :
- confus
- imprécis
- incertain
- indécis
- indéfinissable
- trouble
Contraires :
- défini
- déterminé
- distinct
- net
- précis
Passé indéfini
Synonymes :
- passé composé

indéfini, ie
adj. et n. m.
d1./d Dont les limites ne peuvent être déterminées. Temps, espace indéfini.
d2./d Qui n'est pas défini, vague, imprécis. Sentiment indéfini.
|| LOG Terme indéfini, dont la définition n'est pas précisée.
d3./d GRAM Désigne une catégorie de déterminants et de pronoms qui présentent le nom de manière vague sous son aspect le plus général. Articles (un, une, des), pronoms (quelqu'un, chacun, personne, etc.), adjectifs (quelque, chaque, etc.) indéfinis.
|| n. m. Les indéfinis.

⇒INDÉFINI, -IE, adj. et subst.
I. — Adjectif
A. — 1. Qui n'est pas fini, n'est pas ou ne peut être limité ni délimité. Accroissement, espace, mystère, nombre indéfini; conversation, étendue, extension, prolongation, répétition indéfinie. Et il y avait cette sensation d'inutilité parfaite de la vie qu'on mène. Je me rappelle les balayages indéfinis de la cour du quartier. Un jour j'ai pleuré de haine à une fenêtre en voyant passer des officiers. Puis un beau jour cela s'est évanoui. J'ai été maté (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p. 291). Peut-on croire sans réserve à son axiome fondamental : la progression indéfinie des revenus permettant de satisfaire constamment des besoins matériels eux-mêmes en progression indéfinie? (L'Univers écon. et soc., 1960, p. 22-10) :
1. Vous sentiez parfaitement (...) que sans partager aucun danger, sans être auprès de vous, rester ici avec M. de Staël et mon père, attendre un temps indéfini la nouvelle de votre vie ou de votre mort, était à peu près le plus atroce supplice dont on puisse avoir l'idée.
STAËL, Lettr. L. de Narbonne, 1793, p. 189.
2. Spécialement
a) BOT. Dont le nombre des parties auxquelles on l'applique n'a rien de constant (d'apr. LITTRÉ-ROBIN 1865). Étamines indéfinies (d'apr. LITTRÉ-ROBIN 1865). Des étamines très nombreuses, dites en nombre indéfini, insérées directement sur le réceptacle de la fleur (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 354).
En partic. Axes indéfinis. ,,Ceux dont le bourgeon terminal s'allonge indéfiniment`` (LITTRÉ-ROBIN 1865).
b) MATH. ,,Dont on ne peut fixer une valeur`` (Sc. 1962). Droite, suite, variation indéfinie. Cette notion s'était introduite vers le milieu du XVIIIe siècle, et d'abord sous forme d'« intégrale indéfinie » (BOURBAKI, Hist. math., 1960, p. 253).
c) PHILOS.
,,Qui tout en étant fini est susceptible d'accroissements illimités`` (FOULQ.-ST-JEAN 1962). Divisibilité, qualité indéfinie. De sorte que nous aurons beau faire, nous pourrons imiter, par le progrès indéfini de notre addition, la mobilité du devenir (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p. 164) :
2. ... et que l'effort par lequel chaque chose s'efforce de persévérer dans son être n'enveloppe aucun temps fini, mais un temps indéfini.
J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 52.
En partic. [Chez Descartes] ,,Qui n'est infini qu'à un certain point de vue, parce que nous ne pouvons en atteindre la fin`` (FOULQ.-ST-JEAN 1962).
B. — 1. Qui n'est pas clairement défini, qui, n'étant pas spécifié, demeure vague. Avenir, carrière, détail, refus indéfini. 1er septembre. Après une affreuse migraine, je rêvais, cette nuit, que je me trouvais dans un endroit vague et indéfini, comme un paysage du sommeil (GONCOURT, Journal, 1873, p. 943) :
3. Dans cette cour de récréation et à la suite de nos colloques, se forma en moi le désir de cesser d'être le personnage que j'étais pour devenir un autre personnage connu, célèbre, pour qui on éprouverait les sentiments indéfinis que j'éprouvais moi-même devant de si grands modèles.
BARRÈS, Cahiers, t. 10, 1913, p. 152.
2. Spécialement
a) LINGUISTIQUE
Propre à présenter un concept sous son aspect le plus général, sans le rapporter à un être ou objet déterminé : article indéfini : un; pronom indéfini : on; adjectif indéfini : quelque... (d'apr. MAR. Lex. 1951). Indéfinis nominaux. Il est facile de répondre que le pronom indéfini n'est ici qu'une formule vague pour désigner une multiplicité de je ou encore un je en général (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 400).
Passé indéfini. ,,Passé composé dans une analyse des formes verbales françaises où l'on met en évidence le caractère indéterminé dans le passé que revêt l'achèvement du procès traduit par ces formes`` (Ling. 1972). Passé indéfini. Je suis monté dans l'autobus de la Porte Champerret (QUENEAU, Exerc. style, 1947, p. 55).
b) LOG. Qui n'a pas de définition. Mot, terme indéfini :
4. Néanmoins on s'accorde à envisager le temps comme un milieu indéfini, différent de l'espace, mais homogène comme lui : l'homogène revêtirait ainsi une double forme, selon qu'une coexistence ou une succession le remplit.
BERGSON, Essai donn. imm., 1889, p. 83.
II. — Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui n'est pas défini :
5. Il avisa, s'il est permis d'animer par ces expressions humaines l'action divine, il avisa entre l'infini et le fini quelque chose d'intermédiaire que nous appelons ici-bas l'indéfini.
LACORDAIRE, Conf. N.-D., 1848, p. 110.
REM. 1. Indéfinité, subst. fém., philos., rare. Qualité de ce qui est indéfini. Indéfinité de la représentation. Je te tire, fil d'or, fibre d'eau, rais de feu, raie sur l'air, trait du trait et brin trois fois tressé, du bout de la main gauche jusqu'à cette indéfinité au loin de la main droite (CLAUDEL, Tobie et Sara, 1940, II, 6, p. 1253). 2. Indéfinitude, subst. fém., philos. Caractère de ce qui est indéfini. C'est l'éternité elle-même qui est à l'origine de l'indéfinitude de l'espace comme de celle du temps; et ces deux indéfinitudes sont inséparables (L. LAVOLLE, Du Temps et de l'éternité, 418 ds FOULQ.-ST-JEAN 1962).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1531 [date éd.] adj. indeffinie « qu'on ne peut délimiter » (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, XXI, ds DELB. Notes mss); 1647 subst. (DESCARTES, Réponses aux premières objections ds Œuvres philosophiques, éd. F. Alquié, t. 2, p. 533); 2. 1548 prétérit indéfini (SEBILLET, Art poétique françois, éd. F. Gaiffe, 94). Empr. au b. lat. indefinitus « indéfini, vague », dér. de definitus part. passé de definire, v. définir. Fréq. abs. littér. : 700. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 797, b) 706; XXe s. : a) 1 081, b) 1 267. Bbg. WILMET (M.). Ling. et métalinguistique. In : [Mél. Pohl (J.)]. Bruxelles, 1980, pp. 235-245.

indéfini, ie [ɛ̃defini] adj. et n. m.
ÉTYM. Av. 1375, trad. de la Cité de Dieu par Raoul de Presles (éd. 1531); lat. indefinitus « indéfini, vague », de in- (→ 1. In-), et definitus « défini, déterminé, précis », p. p. adj. de definire. → Définir.
1 Dont la fin, les limites ne sont ou ne peuvent être déterminées. Illimité, infini; fin (sans). || Caractère de ce qui est indéfini. didact. Indéfinité, indéfinitude. || Le ciel, espace indéfini. || Extension (cit. 7) indéfinie. || Un perfectionnement indéfini des méthodes industrielles (→ Houille, cit. 5). || Un nombre indéfini d'immigrants (→ Assimiler, cit. 10). || Des métamorphoses indéfinies. Perpétuel (→ Immobilité, cit. 7).N. m. || L'indéfini : ce qui est indéfini (→ ci-dessous, cit. 1 et 4).
1 Et je mets ici de la distinction entre l'indéfini et l'infini. Et il n'y a rien que je nomme proprement infini, sinon ce en quoi de toutes parts, je ne rencontre point de limites, auquel sens Dieu seul est infini. Mais pour les choses où sous quelque considération seulement je ne vois point de fin, comme l'étendue des espaces imaginaires, la multitude des nombres, la divisibilité des parties de la quantité et autres choses semblables, je les appelle indéfinies et non pas infinies, parce que de toutes parts elles ne sont pas sans fin ni sans limites.
Descartes, Réponses aux 1res objections (1641).
2 Je ne sais pas si cette liberté (de la presse) doit être accordée; mais je pense que si on l'accorde, elle doit être sans limites et indéfinie.
d'Alembert, Lettre au roi de Prusse, 2 mars 1772.
3 (…) bien qu'il (l'amour) ait besoin d'un avenir indéfini, il s'enivre du présent (…)
Mme de Staël, Corinne, VIII, II.
4 L'illimité est toute la religion. La foi, c'est l'indéfini dans l'infini.
Hugo, Post-scriptum de ma vie, L'âme, Contemplation suprême, I.
5 Jamais il n'avait tenu pareille somme, et il se crut riche pour des temps indéfinis.
Maupassant, Bel-Ami, I, IV.
6 Il (Balzac) ne croyait pas au dogme romantique du progrès indéfini des sociétés (…)
Émile Henriot, les Romantiques, p. 329.
N. m. (1641). || L'indéfini (opposé chez Descartes au fini et à l'infini; → ci-dessus, cit. 1). || Un indéfini :
7 Ce qu'il y a de certain dans la mort est un peu adouci par ce qui est incertain : c'est un indéfini dans le temps qui tient quelque chose de l'infini (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, 38.
2 Qui n'est pas défini, qu'on ne peut définir. Imprécis, incertain, indécis, indéterminé, vague. || Une tristesse indéfinie (→ Brisant, cit. 2). || Des fonctions indéfinies. || Des rêveries indéfinies (→ Exceller, cit. 6).
8 (…) on vous confie, Valerio, sur les frontières orientales de l'Empire, une mission très indéfinie. Ceux qui vous envoient ne savent pas ce que vous aurez à faire et ne se soucient guère de l'apprendre.
Gobineau, Nouvelles asiatiques, p. 278.
Log. Qui manque de définition. || Terme indéfini.
3 (1548). Ling. Qui est « propre à présenter un concept sous son aspect le plus général, sans le rapporter à un être ou à un objet déterminé » (Marouzeau). || Mot indéfini, et, n. m., un indéfini.Article indéfini ( Un, une, des) devant un nom commun indéterminé quant à son identité (ex. : « Un paon muait, un geai prit son plumage » La Fontaine, Fables, IV, 9) ou devant un nom propre pour (le plus souvent) lui donner une valeur générale (ex. : « Un Auguste aisément peut faire des Virgile » Boileau, Épîtres, I). || Emploi emphatique de l'article indéfini (ex. : « Il faut avouer que tu es d'une innocence ! » Goncourt, Renée Mauperin, VII).Adjectifs indéfinis, relatifs à la quantité ( Aucun, chaque, maint, nul, plus [d'un], plusieurs, quelques, tous, tout), à la qualité ( Certain, quelque; quelconque; 2. importer [n'importe quel]), à la ressemblance ou à la différence ( Autre, même, tel).Nominaux indéfinis, improprement appelés pronoms indéfinis (autrui, plusieurs, quelqu'un, quiconque…).On, pronom personnel indéfini. || Aucun, nul, personne, rien, indéfinis de valeur positive-négative. || Chacun, indéfini distributif.
9 (…) on peut dire que l'absence d'article indéfini achève d'indéterminer. Ainsi dans les proverbes ou formes de langage proverbiales : À bon chat bon rat (…)
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 140.
10 De même que la langue d'autrefois, celle de nos jours n'emploie l'article indéfini que devant le nom d'une personne ou d'une chose dont on n'a pas parlé, qui n'a pas été présentée (…) Comme l'article défini, l'indéfini peut s'appliquer à un nom propre (…) « Un Pamphile est plein de lui-même (…) » La Bruyère, Car., IX, 50; ici l'article indéfini marque (…) une insistance particulière (…) Un autre emploi enfin du même article (…) est de le faire servir à présenter le nom propre comme on ferait celui d'une personne absolument inconnue (…) « Qu'est-ce qu'un M. Dalens qui demeure sur la montagne » Musset, Confess., IV, I.
G. et R. Le Bidois, Syntaxe du franç. moderne, t. I, no 117-120-121.
11 Certains adverbes de quantité comme : assez, beaucoup, combien, peu, trop, etc., employés d'une manière absolue, peuvent être mis au nombre des « pronoms » indéfinis, puisqu'ils désignent une quantité indéterminée d'êtres ou de choses (…)
Grevisse, le Bon Usage, §579, N. B.
Passé indéfini ou composé : temps de l'indicatif formé du présent de l'auxiliaire « être » ou « avoir », et d'un participe passé (ex. : elle a fini; il est venu hier). || Valeur du passé indéfini (→ Imparfait, cit. 8).
12 (…) ces vers ailés, déliés, musicaux et tendres que Vildrac a composés au temps de notre jeunesse. Je m'aperçois que je viens d'employer le passé indéfini à l'endroit même où mon lecteur pouvait attendre l'imparfait. L'instinct de l'écrivain répond ici à des nécessités profondes. « Composait » donnerait à entendre que Vildrac faisait ordinairement une chose qu'il ne fait plus et ce serait inexact (…) Mais ce passé indéfini prend à mon sens un autre pouvoir. Disant qu'il a « composé » ces poèmes, j'entends donc qu'ils « sont » composés et qu'ils vont le demeurer pour longtemps (…)
G. Duhamel, Biographies de mes fantômes, III.
13 Le passé composé (passé indéfini) indique un fait achevé à une époque déterminée ou indéterminée du passé et que l'on considère comme étant en contact avec le présent, soit que ce fait ait eu lieu dans une période de temps non encore entièrement écoulée ou que ses conséquences soient envisagées dans le présent : Aujourd'hui 5 janvier, je suis parti de Naples à sept heures du matin (Chateaub., Voy. en Italie). — J'ai dévoré force moutons (La Font., VII, 1.)…
Grevisse, le Bon Usage, §721.
CONTR. Borné, défini, déterminé, distinct, limité.
DÉR. Indéfiniment, indéfiniser (s'), indéfinité, indéfinitude.

Encyclopédie Universelle. 2012.