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inconvenance

inconvenance [ ɛ̃kɔ̃v(ə)nɑ̃s ] n. f.
• 1573 « indécence »; rare av. XVIIIe; de 1. in- et convenance
1Caractère de ce qui est inconvenant, contraire aux convenances. L'inconvenance d'une proposition, d'une question. audace, cynisme, effronterie, impertinence, incorrection, indécence, sans-gêne. Se conduire « avec inconvenance, avec grossièreté » (Duhamel).
2(1845) Parole, action inconvenante, déplacée. Dire des inconvenances. grossièreté, incongruité. Commettre une inconvenance. impolitesse. Il y a quelque inconvenance à agir ainsi.
⊗ CONTR. Bienséance, convenance, égard.

inconvenance nom féminin Caractère de ce qui est inconvenant : Vos amis ont été d'une inconvenance choquante. Action, parole qui viole les convenances : Dire des inconvenances.inconvenance (citations) nom féminin Julien Green Paris 1900-Paris 1998 Académie française, 1971 Les parties les plus inconvenantes d'un journal intime sont beaucoup moins les passages érotiques que les passages pieux. Journal Ploninconvenance (synonymes) nom féminin Caractère de ce qui est inconvenant
Synonymes :
- désinvolture
- effronterie
- goujaterie
- incorrection
- indécence
- insolence
- muflerie (familier)
- sans-gêne
Contraires :
- bienséance
- convenance
- correction
- courtoisie
- galanterie
- politesse
Action, parole qui viole les convenances
Synonymes :
- grossièreté
- impertinence
- incongruité
- incorrection

inconvenance
n. f.
d1./d Caractère de ce qui est inconvenant.
d2./d Acte, propos inconvenants.

⇒INCONVENANCE, subst. fém.
A. — Vx. Caractère de ce qui ne convient pas. Le sentiment de l'inconvenance de la distribution de Linné que l'on suivoit, M. Cuvier le consolida parfaitement par l'exposition des faits les plus positifs (LAMARCK, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 122).
B. — 1. Usuel. Caractère de ce qui est contraire aux convenances. Synon. effronterie, indécence. Inconvenance d'une conduite, d'un geste, d'une parole, d'un propos; pousser l'inconvenance jusqu'à. Puisque monsieur hérite, il doit prendre le manteau de deuil, et celui que j'ai apporté l'enveloppera tout entier, si bien qu'on ne s'apercevra pas de l'inconvenance de son costume (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 290). Une leçon de moralité sur l'inconvenance de son amour (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1004) :
Chers et bienveillants conseillers, que de fois, depuis l'armistice, vous avez tortillé l'oreille du grognard, reprenant avec bonhomie cette disposition de l'homme qui sait ce qu'il faut penser et disposé même à pardonner beaucoup, jusqu'à ce que le subalterne reconnaisse enfin l'inconvenance de ses propos. Mais moi, je guette l'oreille, l'importante oreille, et du même geste, je la tortille. Ils ne sont pas contents. Mais il faudra bien qu'ils se contentent.
ALAIN, Propos, 1929, p. 821.
2. P. méton., souvent au plur. Action ou parole inconvenante. Synon. grossièreté, incongruité, incorrection, impertinence. Un aveu qui sera mon excuse pour toutes les inconvenances que je pourrai faire : je suis étranger (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 586). Trois commis-voyageurs qui fument des cigares (...) trouvent charmant de lâcher d'énormes inconvenances (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 179). V. incivilité B ex. de France.
Prononc. et Orth. []. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1573 « impertinence, indécence » (Thesaurus Theutonicae linguae, I, 1c ds Rom. Forsch. t. 32, p. 84) — 1611 (COTGR.); de nouv. au XVIIIe s. 1752 (D'ARGENSON, Journ. VII, 370 ds BRUNOT t. 6, p. 1326 : l'inconvenance de l'invitation). Dér. de convenance; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 214. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 403, b) 277; XXe s. : a) 353, b) 204. Bbg. GOHIN 1903, p. 283.

inconvenance [ɛ̃kɔ̃vnɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1573, « indécence »; rare av. XVIIIe; de 1. in-, et convenance.
1 (Déb. XIXe). Vx. Caractère de ce qui ne convient pas. || Inconvenance d'une définition. Impropriété.
2 (1752). Mod. Littér. ou style soutenu. Caractère de ce qui est inconvenant, contraire aux convenances. || Inconvenance d'une situation, d'une proposition, d'une question. Audace, cynisme, désinvolture, effronterie, hardiesse, impertinence, incorrection, indécence, sans-gêne. || Se conduire avec inconvenance et grossièreté (cit. 9).
1 Inconvenance n'est pas disconvenance; on entend par disconvenance des choses qui ne se conviennent pas l'une avec l'autre; et j'entends par inconvenance des choses qu'il ne convient pas de faire. Vous direz que je suis bien hardi; je vous répondrai qu'il faut l'être quelquefois.
Voltaire, Correspondance, 2582, 27 nov. 1764.
2 Je pensais, Monsieur, lui dit-il un jour, qu'il y aurait une haute inconvenance à ce que le nom d'un bon gentilhomme tel que Rênal parût sur le sale registre du libraire.
Stendhal, le Rouge et le Noir, VII.
3 (1845). || Une, des inconvenances. Parole, action inconvenante. || Dire des inconvenances. Crudité, écart (de langage), grossièreté, incongruité, incorrection, malhonnêteté. || Commettre une inconvenance. Impolitesse, incongruité.
3 Il en fallait (du franc-parler) pour professer, comme il le faisait, qu'il n'y a d'aristocratie que par la culture et la supériorité de l'esprit — ce qui dans la famille de Staël ne pouvait d'ailleurs passer pour une inconvenance ou une épigramme.
Émile Henriot, les Romantiques, p. 433.
CONTR. Bienséance, convenance, égard.

Encyclopédie Universelle. 2012.