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imposture

imposture [ ɛ̃pɔstyr ] n. f.
• 1546; emposture 1190; bas lat. impostura
1Vieilli Action de tromper par des discours mensongers, de fausses apparences. mensonge, tromperie. « Mentir pour son avantage à soi-même est imposture » (Rousseau).
2Littér. Tromperie d'une personne qui se fait passer pour ce qu'elle n'est pas. Les impostures d'un escroc.
⊗ CONTR. Franchise. Sincérité.

imposture nom féminin (bas latin impostura, du latin classique imponere, tromper) Littéraire Action de tromper par de fausses apparences ou des allégations mensongères, de se faire passer pour ce qu'on n'est pas : Dénoncer les impostures d'un escroc. Caractère de tromperie, de supercherie que revêt quelque chose : Imposture d'une publication.imposture (synonymes) nom féminin (bas latin impostura, du latin classique imponere, tromper) Littéraire Action de tromper par de fausses apparences ou des allégations...
Synonymes :
- blague (familier)
- canular
- farce
- mystification
Caractère de tromperie, de supercherie que revêt quelque chose
Synonymes :
- contre-vérité
- mensonge
- tromperie

imposture
n. f. Action de tromper par de fausses apparences.

⇒IMPOSTURE, subst. fém.
Action de tromper; acte, discours d'un imposteur.
A. — Acte, parole qui tend à tromper autrui dans le but d'en tirer profit. Synon. duplicité, fausseté, tromperie, mensonge. Accuser (qqn) d'imposture; blâmer, démasquer, punir une imposture. Vous savez trop combien il me serait facile de confondre les imposture de vos vils espions (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1807, p. 747). Dans le goût, teinté d'ironie que son frère affectait pour l'occultisme, Benjamin dénonçait une imposture ou une gaminerie, le tout de peu de portée (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 57) :
1. Tel (...) vend à terme pour un prix double de la valeur réelle; et, par imposture, il feint d'obliger ainsi son client, en âme charitable : c'est de l'usure; or l'usure est condamnable...
FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 73.
P. ext. [À propos d'une œuvre artistique] Caractère d'une œuvre d'imitation inavouée. Tout y est, les pignons, les gargouilles, les fenêtres à meneaux, les voûtes à nervures, que sais-je, tout. Hélas! Un soleil tropical dévore ce monument d'imposture. Comment n'a-t-on pas compris qu'un climat comme celui de la Caroline réclamait un style colonial (GREEN, Journal, 1937, p. 94). Les précautions prises pour sauvegarder l'« intégrité » à l'intérieur de ce mouvement (...) n'ont pas cependant rendu impossible le faux témoignage rageur d'un Aragon, non plus que l'imposture, du genre picaresque (BRETON, Manif. Surréal., Prolégomènes à un 3e Manif., 1942, p. 194).
P. méton. Cette œuvre même. Synon. faux, imitation. Seulement, la hauteur de la nef sauvait l'enfantillage de cette imposture, relevait la vulgarité de ce trompe-l'œil (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 166).
Au fig. Mirage, illusion. Le génie de Goya veut arracher au monde son masque d'imposture, mais celui de Giotto veut lui arracher son masque de douleur (MALRAUX, Voix sil., 1951, p. 339).
Vieilli. Action de celui qui répand sur autrui des accusations mensongères. Synon. calomnie. Cette imposture causa un tel scandale, que plusieurs diplomates étrangers, qui avaient été témoins du contraire, le témoignèrent spontanément dans une déclaration publique (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 178). Chacun apporte avec soi le tribut exigé de calomnies et de déclamations. Un vaste système d'imposture est suivi persévéramment. On inquiète par de fausses alarmes les timides et les imbéciles (LAMENNAIS, Religion, 1826, p. 29).
B. — Attitude de celui qui cherche à tromper autrui sur sa propre personne, sur son caractère. Le Tartuffe de Molière aurait écrit son Testament spirituel dans les mêmes termes, mais seulement pour la galerie et s'il l'avait écrit au lit de la mort, du moins aurait-il réalisé pleinement l'horreur de cette imposture suprême (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 290). C'était m'enfoncer dans l'imposture. Condamné à plaire, je me donnais des grâces qui se fanaient sur l'heure; je traînais partout ma fausse bonhomie, mon importance désœuvrée, à l'affût d'une chance nouvelle (SARTRE, Mots, 1964, p. 67).
En partic. Attitude, action de celui qui se fait passer pour ce qu'il n'est pas, pour une autre personne. Synon. usurpation. Et voici un troisième cas d'imposture généalogique, celui des régimes d'usurpation et de mensonge occupés à se constituer une hagiographie (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 174) :
2. Jacques Collin, reprit Monsieur Camusot, vient d'être reconnu tout à l'heure par une personne, et s'il nie encore son identité, c'est, je crois, dans votre intérêt. Mais je vous demandais si vous saviez qui est cet homme dans le but de relever une autre imposture de Jacques Collin.
BALZAC, Splend. et mis., 1846, p. 452.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1174-76 emposture « tromperie » (GUERNES DE PONT STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 4713) rare et seulement en a. fr.; 2. 1534 imposture (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V. L. Saulnier, chap. 8, p. 66). Empr. deux fois au lat. d'époque imp. « id. », dér. du lat. class. au sens de « abuser (quelqu'un) ». V. FEW t. 4, pp. 597b-598a. Fréq. abs. littér. : 318. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 822, b) 230; XXe s. : a) 296, b) 348.

imposture [ɛ̃pɔstyʀ] n. f.
ÉTYM. 1546, réemprunt au lat.; emposture, v. 1190; bas lat. impostura, de imponere. → Imposer.
1 Vieilli. Action, fait d'en imposer, de tromper par des discours mensongers, de fausses apparences. Fausseté, mensonge, tromperie. || « Mentir pour son avantage à soi-même est imposture » (Rousseau, → Calomnie, cit. 2; imposteur, cit. 1). || Religion fondée sur l'imposture (→ Convention, cit. 6; fonder, cit. 12). || Recourir à l'imposture (→ Fonder, cit. 23). || Mépriser le mensonge et l'imposture (→ Fonder, cit. 23). || Mépriser le mensonge et l'imposture (→ Haine, cit. 34).Cette déclaration est une grossière imposture. || Cette religion est une imposture (→ Comédie, cit. 10).
1 L'imposture est le masque de la vérité; la fausseté, une imposture naturelle; la dissimulation, une imposture réfléchie : la fourberie, une imposture qui veut nuire; la duplicité, une imposture à deux fins.
Vauvenargues, De l'esprit humain, XLV.
2 (…) l'erreur est toujours imposture quand on donne ce qui n'est pas pour la règle de ce qu'on doit faire ou croire.
Rousseau, Rêveries…, 4e promenade.
3 Ô triste humanité, je fuis dans la nature !Et, pendant que je dis : — Tout est leurre, imposture,
Mensonge, iniquité, mal de splendeur vêtu ! (…)
Hugo, les Contemplations, V, XI.
2 (1643). Vx. Imputation mensongère, calomnieuse. Calomnie. || Avancer (cit. 4) des impostures (Pascal).
4 Vous les verrez bientôt, féconds en impostures,
Amasser contre vous des volumes d'injures (…)
Boileau, Satires, XI.
3 (1670). Littér. Tromperie d'une personne qui se fait passer pour ce qu'elle n'est pas. Hypocrisie (→ Affecter, cit. 13; haut-le-cœur, cit. 3). || Dévoiler (cit. 2) les impostures des faux dévots.L'imposture d'un faux prophète, d'un escroc.
5 Ce nom (de gentilhomme) ne fait aucun scrupule à prendre, et l'usage aujourd'hui semble en autoriser le vol. Pour moi (…) je trouve que toute imposture est indigne d'un honnête homme, et qu'il y a de la lâcheté à déguiser ce que le Ciel nous a fait naître (…)
Molière, le Bourgeois gentilhomme, III, 12 (→ Dérober, cit. 27).
6 (…) pour certaines âmes, il y a le bonheur de l'imposture. Il y a une effroyable, mais enivrante félicité dans l'idée qu'on ment et qu'on trompe; dans la pensée qu'on se sait seul soi-même, et qu'on joue à la Société une comédie dont elle est la dupe, et dont on se rembourse les frais de mise en scène par toutes les voluptés du mépris (…) Les natures au cœur sur la main ne se font pas l'idée des puissances solitaires de l'hypocrisie, de ceux qui vivent et peuvent respirer, la tête lacée dans un masque.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le dessous de cartes… ».
4 (1658). Fig., vx. Fausse apparence. Illusion. || « Le souvenir confus d'une douce imposture » (La Fontaine, Adonis). || « Il est difficile de se défendre de l'imposture des sens » (Académie, 1934).
Mod. (péj.). Apparence trompeuse.
7 Dans votre éternel silence, ô tombeaux, si vous êtes des tombeaux, n'entend-on qu'un seul rire moqueur et éternel ? Ce rire est-il le Dieu, la seule réalité dérisoire, qui survivra à l'imposture de cet univers ?
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. III, p. 332.
CONTR. Droiture, franchise. — Honnêteté, sincérité, vérité.

Encyclopédie Universelle. 2012.