impossibilité [ ɛ̃pɔsibilite ] n. f.
• fin XIIIe; lat. imp. impossibilitas
1 ♦ Caractère de ce qui est impossible; défaut de possibilité. Impossibilité de faire qqch. Être, se trouver, se voir dans l'impossibilité matérielle, morale, physique de faire qqch. ⇒ impuissance, incapacité. En cas d'impossibilité. ⇒ force (majeure). « dans l'impossibilité de remédier au mal, contentons-nous de nous en garantir » (Laclos). Mettre qqn dans l'impossibilité de. ⇒ empêcher.
2 ♦ Chose impossible. C'est pour lui une impossibilité. Se heurter à des impossibilités.
⊗ CONTR. Possibilité.
● impossibilité nom féminin (bas latin impossibilitas, -atis) Caractère de ce qui est impossible à faire, à réaliser, à concevoir logiquement : L'impossibilité d'une théorie. Chose impossible : Se heurter à une impossibilité. ● impossibilité (synonymes) nom féminin (bas latin impossibilitas, -atis) Caractère de ce qui est impossible à faire, à réaliser...
Synonymes :
- incapacité
Chose impossible
Synonymes :
- chimère
- illusion
- mirage
- rêve
- rêverie
- songe
- utopie
impossibilité
n. f. Défaut de possibilité.
|| Chose impossible. Rencontrer une impossibilité.
⇒IMPOSSIBILITÉ, subst. fém.
A. — Caractère de ce qui est impossible. Impossibilité matérielle, morale, physique; impossibilité d'un voyage; impossibilité d'avancer, de définir, de résister. Au lieu de prouver simplement l'impossibilité d'affirmer le contingent seul, il prouve l'impossibilité de nier le nécessaire qui le fonde (BLONDEL, Action, 1893, p. 343) :
• 1. Nous ne pouvons pas prendre les éléments matériels d'une substance vivante et les grouper de manière à faire cette substance vivante. Mais est-ce simplement une plus grande difficulté, une plus grande complexité ou bien une impossibilité? Je pense que c'est une impossibilité.
BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 159.
• 2. Mais peut-être Albert Camus a-t-il cherché, au contraire, à nous démontrer par une gageure l'impossibilité, sous nos climats, de se passer de psychologie. Si tel était son propos, il a pleinement réussi.
SARRAUTE, Ère du soupçon, 1956, p. 23.
♦ (Être, (se) mettre, se trouver) dans l'impossibilité de. Hors d'état de :
• 3. ... avec cette criminelle inexactitude des informateurs qui, chaque fois que nous cherchons à nous rendre compte objectivement de l'importance que peut avoir pour les autres une chose qui nous concerne, nous mettent dans l'impossibilité d'y réussir.
PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 25.
♦ Il est de toute impossibilité que + subj. (vx). Il est de toute impossibilité que j'aille chez vous aujourd'hui (CHATEAUBR., Corresp., t. 4, 1789-1824, p. 37).
B. — P. méton, le plus souvent au plur. Chose impossible. Soutient-on que le hasard n'a pu former le monde, parce qu'il n'y auroit eu qu'une seule chance favorable contre d'incalculables impossibilités, l'incrédule en convient (CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 245). Seulement, il y a des impossibilités que ni le pouvoir ni l'or, ne peuvent faire franchir (BALZAC, Corresp., 1835, p. 755) :
• 4. ... si elle [la tentative faite par Bentham] s'est heurtée à des impossibilités (entre autres, celle de mesurer l'intensité des plaisirs et des peines), [elle] a eu le mérite de briser de trop confortables généralités concernant l'organisation des sociétés.
PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 470.
REM. Impossibiliste, adj., rare. Qui n'est pas réaliste. Mais ne voilà-t-il pas que le poète vient de faire du socialisme impossibiliste (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mes Hôp., 1891, p. 316).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIIe s. impossibleté « caractère de ce qui est impossible » (RAYMOND LULLE, Evast et Blaquerne, éd. A. Llinarès, 225); 2. 1664, nov. « chose impossible » (LA ROCHEFOUCAULD, Lettre 83 ds Œuvres, éd. J. Gourdault, t. 31, p. 177). Empr. au lat. impossibilitas « caractère de ce qui n'est pas possible, manque de possibilité », dér. de impossibilis, v. impossible. Fréq. abs. littér. : 1 499. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 913, b) 1 905; XXe s. : a) 1 915, b) 2 569.
impossibilité [ɛ̃pɔsibilite] n. f.
ÉTYM. Fin XIIIe, impossibleté; lat. impérial impossibilitas, de impossibilis. → Impossible.
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1 Caractère de ce qui est impossible; défaut de possibilité. || Impossibilité d'une réussite, d'une solution, d'une action. || Impossibilité évidente, manifeste (→ Faillite, cit. 1). || Je ne vois nulle impossibilité dans ce projet (→ Existence, cit. 3). || Il n'y a aucune impossibilité à cela. — Impossibilité de faire qqch. (→ Aboulie, cit. 1; apparent, cit. 4; bonde, cit. 1; 1. grief, cit. 2; harem, cit. 5; homogène, cit. 6). || Impossibilité de connaître (cit. 6), de douter d'une proposition évidente (cit. 4). || Impossibilité de forfaire (cit. 2) à une vocation.
1 Une respectueuse excuse fondée sur l'impossibilité de la chose (…)
Molière, l'Impromptu de Versailles, I.
2 L'homme est ainsi bâti : quand un sujet l'enflamme
L'impossibilité disparaît à son âme.
La Fontaine, Fables, VIII, 25.
3 (…) il confessait l'impossibilité presque absolue de dénicher un véritable moine qui ne fût ni un trappiste ni un chartreux.
Léon Bloy, le Désespéré, p. 85.
4 Le mot d'impossibilité revient souvent sous sa plume (de Georges Bataille) : ce n'est pas par hasard. Il appartient sans aucun doute à cette famille d'esprits qui sont par-dessus tout sensibles au charme acide et épuisant des tentatives impossibles.
Sartre, Situations I, p. 186.
♦ (XVIIe). || Dans l'impossibilité. ⇒ Impuissance, incapacité. || Être, se trouver, sembler dans l'impossibilité de (et inf.). → Assistance, cit. 12; épave, cit. 1; gorge, cit. 20. || Être dans l'impossibilité matérielle (selon l'ordre naturel des choses), morale (étant donné le caractère ou les principes que l'on a) de faire telle chose. → Hors d'état de… || Mettre dans l'impossibilité de… (→ Engagement, cit. 1). || L'impossibilité où l'on est, où l'on se trouve (→ Acquitter, cit. 10; existence, cit. 1).
5 (…) l'impossibilité où ils nous ont mis de nous fier à leurs serments.
Fénelon, Télémaque, IX.
6 (…) dans l'impossibilité de remédier au mal, contentons-nous de nous en garantir.
Laclos, les Liaisons dangereuses, IX.
7 Vous ne pensez pas (…) qu'un homme, du fait qu'il est riche, soit dans l'impossibilité pour ainsi dire congénitale de souhaiter sincèrement le triomphe du socialisme ?
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XXII, p. 290.
♦ ☑ Loc. Vx. Il est de toute impossibilité que… : il est absolument impossible que…
2 (1664). || Une, des impossibilités. Chose impossible. || C'est pour lui une impossibilité. || Se heurter à des impossibilités. || Les impossibilités de l'amour (Stendhal). ⇒ Fiasco; impuissance.
8 Faire de la peine à quelqu'un a toujours été pour moi une impossibilité.
Renan, Souvenirs d'enfance…, II, VI.
9 Les impossibilités étaient entassées comme à plaisir entre cette jeune femme et moi (…)
Loti, Aziyadé, I, VI.
10 Toutes les entreprises, les petites comme les grandes, ont des difficultés à éviter ou à dominer, des obstacles à franchir ! Des difficultés soit, mais pas d'impossibilités !
A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 413.
♦ (1676). Vieilli. Obstacle. ⇒ Empêchement. || Son ardeur lui fit surmonter toutes les impossibilités (Académie).
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CONTR. Facilité, licence, possibilité, pouvoir, puissance.
Encyclopédie Universelle. 2012.