implicite [ ɛ̃plisit ] adj.
• 1488 relig.; lat. implicitus, de implicare → impliquer
♦ Qui est virtuellement contenu dans une proposition, un fait, sans être formellement exprimé, et peut en être tiré par déduction, induction. Condition implicite. Volonté implicite, non formulée mais que la conduite de la personne permet de supposer. ⇒ tacite . — N. m. L'implicite : ce qui est sous-entendu, non formulé, présupposé. ⇒ non-dit.
⊗ CONTR. Explicite, 1. exprès, formel.
● implicite adjectif (latin implicitus) Qui, sans être énoncé formellement, découle naturellement de quelque chose : Une condition implicite. ● implicite (difficultés) adjectif (latin implicitus) Sens Ne pas employer l'un pour l'autre ces deux mots de sens opposés. 1. Explicite = qui est énoncé formellement, complètement ; clairement exprimé. Le contrat est explicite sur ce point. 2. Implicite = qui est contenu dans un propos, un discours sans y être dit ; qui est la conséquence nécessaire de qqch. Vous ne m'avez peut-être pas fait cette promesse, mais elle était implicite dans notre conversation. La liberté est la conséquence implicite de la responsabilité morale. ● implicite (synonymes) adjectif (latin implicitus) Qui, sans être énoncé formellement, découle naturellement de quelque chose
Synonymes :
- tacite
Contraires :
- exprès
- formel
implicite
adj.
d1./d Qui, sans être exprimé formellement, peut être déduit de ce qui est exprimé. Condition implicite d'un marché. Ant. explicite.
d2./d MATH Fonction implicite par rapport à une variable, dont on ne peut directement calculer les valeurs correspondant aux valeurs de la variable.
⇒IMPLICITE, adj.
A. — Qui, sans être énoncé expressément, est virtuellement contenu dans un raisonnement ou une conduite. On pouvait néanmoins signer purement et simplement le formulaire en conscience, moyennant certaines réserves implicites et sous-entendues (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 522) :
• 1. Elle ne niait plus maintenant ce passé, non qu'elle m'eût rien avoué, mais l'aveu était silencieux, implicite.
MAUROIS, Climats, 1928, p. 122.
B. — Spécialement
1. LING. [En parlant d'un énoncé ou d'un discours] Qui ne figure pas explicitement et ,,dont l'interprétation nécessite le recours à des éléments situationnels extra-linguistiques`` (D.D.L. 1976).
— Enseignement implicite. On parle d'enseignement implicite lorsque l'acquisition de la compétence linguistique résulte de la manipulation de phrases considérées à la fois comme des archétypes du discours visé et des étapes sur le chemin de sa découverte. C'est évidemment le modèle d'acquisition de la langue maternelle (D.D.L. 1976).
— Proposition implicite. Elle [la proposition] est implicite, imparfaite ou elliptique, lorsque le sujet ou le verbe ne sont pas exprimés, et que l'on se contente d'énoncer quelque mot qui, par la liaison que les idées accessoires ont entr'elles est destiné à réveiller dans l'esprit de celui qui lit le sens de toute la proposition (DU MARS. t. 5 1797).
2. LOG. Compréhension implicite. ,,Ensemble de tous les caractères contenus dans un concept, y compris ceux qui ne figurent pas expressément dans la définition mais qui en découlent`` (LAFON 1963).
3. PHILOS. Volonté, vouloir implicite. Volonté, vouloir qui se manifestent par des actes sans avoir été nettement formulés. Un acte de volonté implicite (BLONDEL, Action, 1893, p. 248) :
• 2. Ainsi chemin faisant à travers la longue enquête qu'il nous faut instituer, devra-t-on remarquer que l'apparente nécessité de chaque étape résulte d'un vouloir implicite.
BLONDEL, Action, 1893p. 41.
4. RELIG. Foi implicite. ,,Foi contenue, mais non développée ni mise à jour dans une doctrine ou dans une attitude de vie`` (Foi t. 1 1968). Sa façon de remuer les yeux et de porter la bouche n'annonçait pas la foi implicite et prête à tout croire et à tout soutenir, même par le martyre (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 181).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1488 foy implicite « foi sans connaissance parfaite de la doctrine » (La Mer des Histoires, I, 94d ds Rom. Forsch. t. 32, p. 81); 2. a) 1549 « compliqué, embrouillé » (E. DU BOULLAY, Combat de la chair et de l'esprit, 4 v° ds HUG.); b) 1671 « peu clair » (POMEY); c) 1690 « sous entendu, non énoncé en termes exprès » (FUR.). Empr. au lat. class. implicitus « enveloppé », une des formes du part. passé de implicare (v. impliquer). Fréq. abs. littér. : 183.
implicite [ɛ̃plisit] adj. et n. m.
ÉTYM. 1488, foy implicite; « compliqué », 1549; « obscur », 1671; lat. implicitus, proprt « enveloppé », d'où « sous-entendu », forme du p. p. de implicare. → Impliquer.
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1 (1690). Qui est virtuellement contenu (dans une proposition, un fait), sans être formellement exprimé, et peut en être tiré par voie de conséquence, par déduction, induction. ⇒ Tacite. || Clause, condition implicite. || Réponse implicite (→ Faux, cit. 31). — Log. || Compréhension implicite : ensemble de la définition et des caractères qui se déduisent de cette définition. — Proposition implicite ou elliptique.
♦ Volonté implicite : volonté non formulée mais que la conduite de la personne permet de supposer. ⇒ Tacite. || Vouloir implicite (même sens). — N. m. || L'implicite : ce qui est implicite, non formulé. || À l'implicite : sans expliciter (sa pensée, ses intentions).
2 Relig. || Foi implicite : foi, confiance absolue que l'on accorde à un dogme sans chercher à le comprendre.
1 Après plusieurs mois d'application de tous les instants, Julien avait encore l'air de penser. Sa façon de remuer les yeux et de porter la bouche n'annonçait pas la foi implicite et prête à tout croire (…)
Stendhal, le Rouge et le Noir, XXVI.
2 Les études de ces hommes distingués avaient été très faibles. Leur foi était vive et sincère; mais c'était une foi implicite, ne s'occupant guère des dogmes qu'il faut croire (…)
Renan, Souvenirs d'enfance…, III, II.
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CONTR. Distinct, explicite, exprès, formel, manifeste.
DÉR. Implicitement.
Encyclopédie Universelle. 2012.