impétuosité [ ɛ̃petɥozite ] n. f.
• XIIIe; bas lat. impetuositas
♦ Littér. Caractère de ce qui est impétueux. ⇒ furia, vivacité. Impétuosité d'un assaut.
♢ Caractère vif du comportement. ⇒ ardeur, 1. fougue. S'élancer avec impétuosité. Impétuosité de la jeunesse. — Impétuosité d'une passion. ⇒ véhémence, violence. « Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs » (Molière).
⊗ CONTR. 1. Calme, mollesse.
● impétuosité nom féminin (bas latin impetuositas, -atis) Littéraire. Caractère, nature de ce qui est impétueux : L'impétuosité des flots. Fougue, vivacité extrême de quelqu'un : L'impétuosité de la jeunesse. ● impétuosité (synonymes) nom féminin (bas latin impetuositas, -atis) Littéraire. Caractère, nature de ce qui est impétueux
Synonymes :
- frénésie
- fureur
- furie
- rage
- violence
Contraires :
- calme
- douceur
- légèreté
- lenteur
Fougue, vivacité extrême de quelqu'un
Synonymes :
- ardeur
- flamme
- fougue
- pétulance
- véhémence
Contraires :
- apathie
- flegme
- impassibilité
- imperturbabilité
- noblesse
- placidité
impétuosité
n. f. Fougue, ardeur; violence.
⇒IMPÉTUOSITÉ, subst. fém.
A. — Caractère de ce qui est impétueux.
1. [En parlant des éléments] Force, violence, brusquerie d'un élément déchaîné. Impétuosité de la tempête, du torrent, du vent. Deux fois, l'impétuosité du flot emporta les premiers barrages (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1549).
♦ Avec impétuosité (loc. adv.). Une source qui sort avec impétuosité (Ac. 1798-1878). Un vent chaud qui soufflait de la vallée du Rhône remontait avec impétuosité cette gorge étroite (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 394).
2. [En parlant d'un animé] Impétuosité de l'attaque, de la course; s'élancer avec impétuosité. Il opposa une résistance passive à l'impétuosité fougueuse de son adversaire (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 529) :
• 1. Né au bord de l'Adour, au renouveau, dans un haras célèbre dont il est l'orgueil, il [l'étalon] a gardé de la saison frémissante où les sèves jaillissent sous l'astre grandi, où tout est bondissement, on ne sait quelle impétuosité, quelle furie « à sauter dans le train ».
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 51.
B. — Au fig. Vivacité extrême du caractère, de l'esprit qui se manifeste dans le comportement, les manières. Synon. fougue, vivacité; anton. apathie, indolence. Impétuosité de la jeunesse; impétuosité du courage, des passions, des sentiments. Ce prêtre pétulant [Lamennais] arrivé le vendredi saint pour défendre les prévenus d'avril, et dans son impétuosité de pensée croyant toujours que la république universelle va se proclamer durant l'intervalle d'un voyage de la Chênaie ici (SAINTE-BEUVE, Cahiers, t. 1, Le Cahier vert, Paris, Gallimard, 1973 [1835], p. 76). Pour bien faire, amortir mon activité, mon impétuosité, ma précipitation naturelle. Faire doucement, lentement, paisiblement (DUPANLOUP, Journal, 1876, p. 67) :
• 2. Cette violence, cette impétuosité des désirs, il ne nous semble point tant qu'elle soit en nous, mais plutôt en l'objet même de nos désirs et qu'elle en constitue l'attrait. Un attrait qui dès lors nous apparaît irrésistible...
GIDE, Journal, 1929, p. 960.
♦ En partic. Impétuosité d'un discours. Le romantisme ne consiste pas dans une certaine impétuosité, et intermittente ou chronique, du langage (L. DAUDET, Stup. XIXe s., 1922, p. 87).
— Au plur., rare. Marques de cette vivacité. [Génie] fougueux, bondissant, excessif dans ses impétuosités (cf. M. DE GUÉRIN, Journal, 1833, p. 161).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1223 (G. DE COINCI, éd. V.F. Koenig, 2 Mir 9, 3921). Dér. du rad. du lat. impetuosus (impétueux); suff. -(i)té. Fréq. abs. littér. : 247. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 717, b) 301; XXe s. : a) 197, b) 157.
impétuosité [ɛ̃petɥozite] n. f.
ÉTYM. V. 1223; bas lat. impetuositas, de impetuosus. → Impétueux.
❖
♦ Littéraire.
1 Caractère de ce qui est impétueux. || L'impétuosité des flots, du vent, de la tempête. || L'impétuosité du Rhône (→ Fleuve, cit. 6). || Impétuosité d'un assaut, d'un élan.
2 (Personnes). Caractère impétueux, très vif, qui se traduit par une activité fougueuse. ⇒ Ardeur, fougue, vivacité (→ Grippe, cit. 2). || L'impétuosité d'Ajax. ⇒ Fureur (cit. 20). || Se jeter en avant, s'élancer avec impétuosité. ⇒ Déferler, ruer (se). → Prendre le mors aux dents. || Énergie qui prend la forme de l'impétuosité, de la rébellion (→ Force, cit. 25). || Impétuosité qu'on ne peut contenir, maîtriser. ⇒ Emportement, précipitation. || L'impétuosité de la jeunesse. || Impétuosité conquérante de Voltaire (→ Cassant, cit. 3). — Par ext. || L'impétuosité de sa nature (→ Homme, cit. 106). || L'impétuosité d'un tempérament, d'une passion, d'un désir. ⇒ Violence. || Réprimer l'impétuosité d'un premier mouvement. || L'impétuosité de l'indignation (→ Astuce, cit. 2), de la colère.
1 Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs (…)
Molière, Dom Juan, I, 2.
2 Les Français fondent sur les ennemis avec leur impétuosité ordinaire.
Racine, les Campagnes de Louis XIV.
3 J'ai des passions très ardentes, et tandis qu'elles m'agitent, rien n'égale mon impétuosité : je ne connais plus ni ménagement, ni respect, ni crainte, ni bienséance; je suis cynique, effronté, violent, intrépide; il n'y a ni honte qui m'arrête, ni danger qui m'effraie : hors le seul objet qui m'occupe, l'univers n'est plus rien pour moi.
Rousseau, les Confessions, I.
4 Cette violence, cette impétuosité des désirs, il ne nous semble point tant qu'elle soit en nous, mais plutôt en l'objet même de nos désirs et qu'elle en constitue l'attrait.
Gide, Journal, 8 déc. 1929.
5 Le ton des lettres qu'elle écrira plus tard à Benjamin révèle sa nature ardente, qui correspond si pleinement à l'impétuosité d'Ellénore, et fait en même temps comprendre qu'elle ait été assez portée aux coups de tête.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 231.
❖
CONTR. Calme, mollesse, nonchalance.
Encyclopédie Universelle. 2012.