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hampe

1. hampe [ 'ɑ̃p ] n. f.
• 1471; a. fr. hanste ou hante, lat. hasta « lance, tige » et frq. °hant « main » ante
1Long manche de bois auquel est fixé une arme, un symbole (fer d'une arme d'hast, croix, drapeau...). bâton, bois, digon. La hampe d'une hallebarde, d'un drapeau.
Par ext. Long manche de certains instruments (écouvillon, refouloir, pinceau).
2(1771 ) Bot. Axe, tige allongée terminée par une fleur unique ou un groupe de fleurs, et dépourvue de feuilles. La hampe d'un roseau.
3Trait vertical (de certaines lettres). Hampe de h; de p ( 1. queue) .
hampe 2. hampe [ 'ɑ̃p ] n. f.
• 1270; p.-ê. de l'a. haut all. wampa « fanon »
Vén. Poitrine du cerf.
Bouch. Partie supérieure et latérale du ventre du bœuf, du côté de la cuisse. Steak dans la hampe. grasset.

hampe
n. f.
d1./d Longue tige par laquelle on saisit certaines armes, certains outils, ou qui sert de support à un drapeau. Hampe d'un écouvillon, d'un pinceau, d'un drapeau.
d2./d BOT Tige dépourvue de feuilles et qui porte des fleurs à son sommet.
d3./d Partie de certaines lettres (p, b, h, etc.) qui dépasse vers le haut ou le bas.
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hampe
n. f. En boucherie, partie latérale supérieure du ventre du boeuf, vers la cuisse.

I.
⇒HAMPE1, subst. fém.
A. — Long manche ou support, généralement en bois, d'une arme d'hast, d'un drapeau, d'un instrument. Hampe d'un pinceau. Le modèle des piques (...). La hampe, en bois de charme, avait sept pieds et demi, le fer quinze pouces (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 466). Le poteau indicateur à la hampe duquel s'enroulaient en guirlande les couleurs cantonales (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 66). La flèche se compose (...) de la tête, une pointe, du fût ou hampe qui est le corps de l'objet (Jeux et sports, 1967, p. 1472).
P. métaph. Image exquise de l'infortune estompée par la mine de plomb du crêpe, cette grande jeune fille était la hampe portant le drapeau en berne (MORAND, Homme pressé, 1941, p. 75).
MAR. [Les torpilles portées] doivent être mises en feu au contact ou très près de l'obstacle à détruire; dans ce but, elles sont emmanchées au bout d'un espar, appelé hampe, qui leur permet d'accoster l'ennemi (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., 1890, p. 603).
B. — P. anal.
1. BOT. Axe allongé, partant du collet de la racine, dépourvu de rameaux et de feuilles, portant la ou les fleurs. Papyrus submergés qui, feuillés à leur base, dressaient de chaque côté leurs hampes rectilignes (...) terminées par un flocon de fibres, comme les lances d'une armée rangée en bataille (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 270). Les hampes des joncs, les quenouilles veloutées des massettes (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 7). Ses fleurs royales, (...) ses hampes d'un beau jet nettes de duvet toujours rasées et épilées [de l'aconit ] (ARNOUX, Calendr. Fl., 1946, p. 95).
2. ÉCRITURE. Trait vertical qui sert à former certaines consonnes. Les lettres se sont arrondies; (...) déjà apparaissent des hastes, c'est-à-dire des hampes qui débordent en haut et en bas de l'alignement normal (Civilis. écr., 1939, p. 6-12). P. ext., TYPO. Métal nécessaire pour comporter toute la lettre, compte tenu des hampes et des jambages (GOURIOU, Mémento typogr., 1961, p. 5).
Prononc. et Orth. : [] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1471-72 « manche de bois auquel est fixé le fer d'une arme d'hast, une croix, un drapeau » (Extr. des Comptes et Mémoriaux du Roi René, éd. A. Lecoy de la Marche, § 642, p. 243); 2. 1771 bot. (Trév.); 3. 1939 écriture (Civilis. écr., loc. cit.) Altération de l'anc. subst. hante « lance, bois de lance, manche, tige » (1165-70 « javelot », CHRÉTIEN DE TROYES, Erec et Enide, éd. M. Roques, 2135), encore répandu en norm. pic. et manceau, remontant à hanste de même sens (ca 1100 « javelot », Roland, éd. J. Bédier, 442); celui-ci est issu, par croisement avec l'a. b. frq. hant « main » (cf. a. h. all. hant « id. »; m. h. all. hant, all. Hand « id. »), du lat. class. hasta « lance, pic » (v. hast). La substitution de hampe à hante est prob. due à un croisement, d'apr. leur sens voisin (cf. THOMAS (A.) Nouv. Essais, p. 278), de hante avec l'anc. subst. empe « scion qu'on greffe », doublet lorr. du fr. ente de même sens (encore (h)ampe et (h)amper « greffer » en lorr., où le mot tient le h- de hampe; cf. FEW t. 4, p. 611a-b, 613b, note 1). Fréq. abs. littér. : 110.
II.
⇒HAMPE2, subst. fém.
A. — BOUCH. Partie latérale et supérieure du ventre, du côté de la cuisse chez le bœuf, appréciée des amateurs. Comment faire cuire c'te dure? — C'est un beau morceau (...). D'la hampe. Pour moi, v'là le meilleur morceau de bœuf : la hampe (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 218).
B. — CHASSE. Poitrine de cerf. Le grand cerf était immobile (...) les jambes fines, si longues, si nerveuses, la hampe profonde que la naissante lumière mordore, le cou large et velu (GENEVOIX, Dern. harde, 1938, p. 190).
Prononc. et Orth. : [] avec init. asp. Att. ds Ac. 1762 puis 1932. Étymol. et Hist. 1. 2e moitié du XIIIe s. chasse (Chace dou cerf, 365 ds T.-L.); 2. 1690 bouch. (FUR.). Orig. incertaine. Peut-être issu d'un croisement très anc. de l'a. h. all. wampa « ventre, panse », autre forme de wamba (v. gambison); cf. m. h. all. wempel « id. »; all. Wampen « panse, fanon », avec l'a. b. frq. hamma « jarret, cuisse »; cf. a. h. all. hamme « id. ». Bbg. FOSSAT (J.-L.). Standardisation et tradition ds un vocab. techn. Via Domitia. 1972, t. 17, pp. 63-83.

1. hampe ['ɑ̃p] n. f.
ÉTYM. 1471; altér. de l'anc. franç. hanste ou hante (v. 1170), du lat. hasta « lance, tige », altéré par un croisement avec le francique hant « main ». → 2. Ante.
1 (Mil. XVIe). Long manche de bois auquel est fixé (le fer d'une arme d'hast, une croix, un drapeau). Bâton, bois; aste (régional). || Brayer supportant la hampe d'un drapeau. || La botte, douille contenant l'extrémité inférieure de la hampe. || Drapeau (cit. 4) qu'on arrache de sa hampe. || Banderoles, étendards pendant le long des hampes (→ Fraîchir, cit. 2). || Hampe portant un pavillon. Digon. || Hampe d'une hallebarde, d'une pique, d'une pertuisane, d'une lance, d'un dard, d'un épieu. || Donner un coup de hampe.Par anal. || Hampes soutenant un dais, une courtine.
1 (…) d'énormes hampes dorées, surchargées de sculptures, soutiennent les courtines de velours relevées de câbles et de glands d'or, et supportent un gigantesque blason aux armes de Russie (…)
Th. Gautier, Voyage en Russie, XII.
2 (…) des bannières qui se gonflaient ainsi que des voiles de navire et entraînaient les hommes cramponnés à leurs hampes.
Huysmans, la Cathédrale, p. 216.
3 Tous les pavillons d'Europe flottaient dessus au bout de longues hampes, lui donnant un air de Babel en fête, et des sables miroitants l'entouraient comme une mer.
Loti, Pêcheur d'Islande, II, IX.
3.1 (…) assis sur les talons, la barbe baissée vers les hampes de ses javelots, il la considérait (…)
Flaubert, Salammbô, Pl., t. I, p. 754.
(Mil. XVIe, Ronsard). Techn. Long manche de certains instruments (écouvillon, refouloir, pinceau…).(XXe). Mar. || Hampe de torpille. (1873, Larousse). || Hampe de hune : garde-fou.
2 (1771, Trévoux). Bot. Axe, tige allongée, terminée par une fleur unique ou un groupe de fleurs, et dépourvue de feuilles. || La hampe d'un roseau.
4 Rien que ces étranges palmiers à tige grisâtre (…) droits et lisses comme des poteaux géants, enflés à la base et tout de suite amincis en fuseau, ils portent au bout de leur hampe démesurée un tout petit bouquet d'éventails rigides, trop haut dans le ciel de feu.
Loti, l'Inde (sans les Anglais), III, II.
5 (La rivière) disparaissait, chuchotante, dans un fouillis de grands roseaux : il n'y avait plus d'elle que le frisson des hampes vertes, larges, aiguisées comme des glaives.
M. Genevoix, Raboliot, IV, I.
3 (XXe; 1939, in T. L. F.). Trait vertical (de certaines lettres). || Hampe de h; de p ( Queue). || Hampe de t.
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2. hampe ['ɑ̃p] n. f.
ÉTYM. 1270; croisement de l'anc. haut all. wampa (cf. all. Wampe, Wamme « fanon, peau du ventre ») avec le francique hamma « partie postérieure de la cuisse », ou, selon P. Guiraud, du dialect. lampe « fanon du bœuf, peau entre le ventre et la cuisse », proprt « morceau de chair », du francique labba (→ Lambeau); cf. var. ampa en dialecte stéphanois.
1 Vén. Poitrine du cerf.
2 (1690, Furetière). Partie supérieure et latérale du ventre du bœuf, du côté de la cuisse. Grasset, maniement.

Encyclopédie Universelle. 2012.