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gent

1. gent [ ʒɑ̃ ] n. f.
• 980; lat. gens, gentis « nation, race, peuple »
1Vx nation, peuple.
2Vieilli ou littér. (souvent iron.) race. « La gent trotte-menu » (La Fontaine) :les souris. — (En parlant des personnes) espèce, famille. La gent épicière. REM. On entend parfois [ ʒɑ̃t ] .
3(1668; plur. archaïque; trad. du lat. jus gentium, qui désigne aussi le droit naturel, le droit international public) DROIT DES GENS : droit des nations.
⊗ HOM. 1. Gens , jan. gent 2. gent, gente [ ʒɑ̃, ʒɑ̃t ] adj.
• 1080; du lat. genitus « né »
Vx ou région., littér. Gracieux, joli. Gente dame. « Ces gentes épaules menues » (Villon). ⊗ HOM. 1. Gens, jan; jante.

gent nom féminin (latin gentem, accusatif de gens, -entis, race) Littéraire ou ironique. Race, espèce : La gent féminine.gent (difficultés) nom féminin (latin gentem, accusatif de gens, -entis, race) Prononciation [ʒ̃], comme le prénom Jean (ne pas prononcer comme jante). Nombre Le mot ne s'emploie qu'au singulier. Remarque Le pluriel gens ne survit que dans l'expression droit des gens. Sens et emploi Ce vieux mot (latin gens, gentisgens) n'est plus employé que dans la langue littéraire ou, par plaisanterie, dans l'expression la gent féminine (= la « race » des femmes). La gent trotte-menu, la gent marécageuse (La Fontaine) : les souris, les grenouilles. ● gent (homonymes) nom féminin (latin gentem, accusatif de gens, -entis, race) gens nom masculin pluriel gent adjectif jan nom masculin j'en pronom personnelgent, gente adjectif (latin genitus, né) Littéraire. Joli, gentil : Gente dame.gent, gente (homonymes) adjectif (latin genitus, né) gens nom masculin pluriel gent nom féminin gent nom féminin singulier jan nom masculin jante nom féminin j'en pronom personnel gente jante nom féminin

gent, gente
adj. Vx ou plaisant Gentil, joli. Gentes dames et beaux messieurs.
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gent plur. gens
n. f.
d1./d Droit des gens: droit qui règle les rapports des nations entre elles.
d2./d Vx ou litt. ou plaisant Race, espèce. "La gent trotte-menu": les souris (La Fontaine).

I.
⇒GENT1, subst. fém.
A. — Nation, peuple. La gent qui porte turban (Ac.). La gent tiédie par la paix est sans ardeur pour combattre hors de ses portes (A. FRANCE, Clio, 1900, p. 129).
Droit des gens. Droit naturel, commun à toutes les nations; droit régissant les rapports entre les États et les nations; droit international public. Si nous n'obtenons pas ce que la raison et le droit des gens nous autorisent à demander, nous agirons en commun (TOCQUEVILLE, Corresp. [avec Gobineau], 1850, p. 103) :
1. Un gouvernement a-t-il droit d'intervenir dans les affaires intérieures d'un autre gouvernement? Cette grande question du droit des gens a été résolue en sens opposés. Ceux qui l'ont rattachée au droit naturel (...) ont pensé qu'il est permis de prendre les armes, au nom de la société humaine, contre un peuple qui viole les principes...
CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 184.
B. — P. plaisant., toujours au sing.
1. [Désignant un ensemble d'êtres humains, d'animaux] Ensemble des individus possédant des caractères physiques communs. Synon. race, espèce. Au fond [de la voiture], se trouvent étalées comme des fleurs votre jeune femme épanouie, et sa mère (...). Ces deux fleurs de la gent femelle gazouillent et parlent de vous (BALZAC, Ptes mis., 1846, p. 24). De génération en génération, et sans doute par voie de sélection, ils [les tarses] ont disparu pour le plus grand bien de la gent scarabée (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 241) :
2. Trop de courage a brillé parmi la gent féminine (...) pour que (...) les femmes dénoncent le contrat qu'elles passèrent avec la beauté.
COLETTE, Pays. et portr., 1954, p. 95.
SYNT. Gent ailée, aquatique, canine, écailleuse, emplumée, féline, ovine, poissonnière; gent à longues oreilles; gent trotte-menu.
2. [Désignant un groupe de pers.] Ensemble d'individus possédant un caractère moral ou intellectuel commun; exerçant une même activité, appartenant à une même classe sociale. Nous étions la gent corvéable, taillable et tuable à volonté; nous ne sommes plus qu'incarcérables (COURIER, Pamphlets pol., Au réd. « Censeur », 1819-20, p. 11). La gent avocassière Envahit tout, parleuse, active, tracassière (POMMIER, Crâneries, 1842, p. 8). La gent lettrée et artistique, à part d'honorables exceptions, est peu vertueuse, peu amie du droit, peu exemplaire dans ses mœurs (PROUDHON, Pornocratie, 1865, p. 229). La gent bouquiniste est la seule qui ne soit ni organisée, ni syndiquée, qui ne donne aucun bal (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 79).
SYNT. Gent écriveuse, écrivante, littéraire, militaire, ministérielle, monastique, monacale, parlementaire, policière, soldatesque, versifiante; gent aristocratique, bourgeoise; gent dévote, hypocrite, impie, ingrate, méfiante.
Gent moutonnière. Personnes qui n'ont aucune indépendance d'esprit, d'action, qui calquent leurs actions sur celles des autres. Son abominable affectation devint de plus en plus invisible aux Français, gent moutonnière (STENDHAL, Souv. égotisme, 1832, p. 98). Dans la gent moutonnière des amateurs, l'un possède l'âme bêlante d'une petite femme qui croit que l'art, ce sont des chapeaux bien choisis (BARRÈS, Appel soldat, 1900, p. 20) :
3. Les beautés les plus réelles n'ont pas été assez distinguées du reste, et là comme ailleurs, on s'est succédé, on s'est copié, on a été la gent moutonnière, on s'en est tenu au célèbre.
SAINTE-BEUVE, Corresp., t. 3, 1839, p. 100.
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1694-1932. Droit des gens (pour gents, cf. supra A) : plur. archaïque (t disparaît devant s de flexion). Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « nation, peuple » (Roland, éd. J. Bédier, 393, 396); 1668 contre le droit des gens (LA FONTAINE, Fables, IV, 11); 2. av. 1660 fam. « race, espèce » (SCARRON, Virg., VII, ds LITTRÉ : Il dit qu'Aeneas et sa gent ne valait pas beaucoup d'argent); 1668 la gent trotte-menu [les souris] (LA FONTAINE, op. cit., III, 18). V. gens1. Droit des gens est la trad. du lat. class. jur. jus gentium. Bbg. SCHMIDT (H.). Fr. vivant. Praxis. 1969, t. 16, p. 97.
II.
⇒GENT2, GENTE, adj.
A. — P. plaisant. ou région. [En parlant d'une pers.] Qui a de la grâce, qui plaît par ses qualités physiques et/ou morales, la douceur de ses manières. Synon. gentil. Gente dame, fille. Le front assez haut, la fine et fière arête du nez, les gentes narines donnent à cette face un caractère de splendeur (KAHN, Conte or et sil., 1898, p. 202). Les voyant d'humeur si gente, Je leur rendis leur baiser (RICHEPIN, Bombarde, 1899, p. 65). Elle constate avec exaltation que je suis « gente », que j'ai « un beau corps » et conclut : « C'est dommage que t'ayes pas un galant » (COLETTE, Cl. Paris, 1901, p. 7).
B. — [En parlant d'une chose] Joli, qui plaît par sa délicatesse. Synon. gentil. Gente musique, ritournelle. J'ai été aussi honteux qu'attendri hier au soir en recevant votre « tant gente » épître. Je suis un misérable de n'avoir pas répondu à la première (FLAUB., Corresp., 1868, p. 331). Et vos gentes pantoufles! On les dirait d'un souffle D'iris dans un rayon (JAMMES, De tout temps, 1935, p. 93). Belle dédicace sur un mignon exemplaire de la plus gente édition. Adieu, mon doux ami, écrivez-moi comme je vous écris (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1942, p. 58).
Rem. La forme du masc. est attestée seulement dans l'entrée des dict. gén. et n'est illustrée par un exemple que ds Ac. 1835, 1878 : une fille au corps gent.
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Ds Ac. 1718-1878. Homon. jante. Étymol. et Hist. [cf. mil. XIe s. gentement « dignement » (Alexis, éd. C. Storey, 47)]; ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 3398 : Jo vos durrai muillers gentes et belles; 594 : Dunc avrez faite gente chevalerie; 1159 : Cors a mult gent). Du lat. class. genitus (part. passé de gignere « engendrer ») « né » d'où « bien né, noble; joli, gracieux ». Fréq. abs. littér. : 172. Bbg. BURGESS (G.S.). Contribution à l'ét. du vocab. pré-courtois. Genève, 1970, pp. 134-140. - DUCH. Beauté 1960, pp. 161-163.

1. gent [ʒɑ̃] n. f.
ÉTYM. V. 980, sens 1.; lat. gens (→ 2. Gens), accusatif gentem « nation, race, peuple ».
1 Vx. Nation, peuple.
1 La gent qui porte le turban.
Malherbe, III, 1.
2 (1648, Scarron). Vx ou littér. (et souvent iron.). Race. || La gent animale (→ Art, cit. 65, La Fontaine). || La gent qui fend les airs (cit. 17, La Fontaine) : les oiseaux. || La gent trotte-menu : les souris (→ Chercher, cit. 28, La Fontaine). || La gent qui porte crête (cit. 1). || La gent marécageuse : les grenouilles.
2 (…) la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux (…)
La Fontaine, Fables, III, 4.
3 (…) d'un fourré encore touffu, sous un chêne plus résistant, elle entendit le cri de ralliement de sa gent et y répondit aussitôt.
L. Pergaud, De Goupil à Margot, p. 160.
La gent moutonnière : les moutons; les personnes moutonnières.
(En parlant des humains). Espèce, famille, race (fig.). || La gent doctrinale (→ Attirer, cit. 45, Saint-Simon). || La gent corvéable (cit. 1). || La gent épicière (cit. 3, G. Sand). || La gent comique (Lesage). || La gent hypocrite (Béranger).
Vx. Par plais. || La gent assassine : les médecins.
4 (…) les hameaux d'alentour (…) s'étaient vidés de leurs mendiants, de leurs estropiés, de leurs fous (…) Cette gent était échelonnée sur le parcours, avec des musiques, des accordéons, des vielles (…)
Loti, Pêcheur d'Islande, IV, VI.
5 (…) tout ce qui dans les humanités ultérieures n'aura que ça à faire que de s'occuper à ces avocasseries, la gent de robe, les Pas Perdus, la basoche.
Ch. Péguy, la République…, p. 366.
3 (1668, La Fontaine). || Droit des gens (plur. archaïque : t disparaît devant s de flexion; → 1. Gens) : droit des nations (traduction du lat. jus gentium, qui désigne aussi le droit naturel, le droit international public). Droit (cit. 67 et supra).
DÉR. et COMP. 1. Gens. Entregent.
HOM. 1. Gens, 2. gent.
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2. gent, ente [ʒɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1080; du lat. genitus « », par ext. « bien né », d'où « noble, beau ».
Vx (à partir du XVIe) ou archaïsme (régional, littér.). Gracieux, joli. Gentil. || Gente dame.
1 Ces gentes épaules menues (…)
Villon, Testament, Les regrets de la belle Heaumière, LIII.
2 (…) vous pouvez passer à cette heure pour une très gente fille.
G. Sand, la Petite Fadette, XXXIII.
3 (…) telles fillettes, Gentes mangeuses de galettes (…)
Verlaine, Poèmes divers, « Impromptu ».
CONTR. Laid, vilain.
DÉR. et COMP. Gentement. Agencer.
HOM. 1. Gent, 2. gent, jante.

Encyclopédie Universelle. 2012.