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gaspillage

gaspillage [ gaspijaʒ ] n. m.
• 1732; de gaspiller
Action de gaspiller. dilapidation, dissipation, prodigalité. Gaspillage par manque de soin ou d'attention. coulage, déprédation, perte. « C'était, à l'office, un gaspillage effréné, un coulage féroce » (Zola). Gaspillage de l'énergie. Abrév. fam. (1979) GASPI . Faire la chasse, la guerre au gaspi.
Fig. Gaspillage de forces, de talent, de temps.
⊗ CONTR. Conservation, économie, épargne.

gaspillage nom masculin Action de gaspiller ; perte, dilapidation : Gaspillage d'essence, de temps.gaspillage (synonymes) nom masculin Action de gaspiller ; perte, dilapidation
Synonymes :
- dilapidation
- dissipation
- gabegie
- gâchis
- perte

gaspillage
n. m. Action de gaspiller.

⇒GASPILLAGE, subst. masc.
A. — Action de gaspiller (de l'argent, une fortune, un patrimoine) en dépenses désordonnées, inutiles, excessives; résultat de cette action. Anton. partiel épargne. Gaspillage de richesses. Tout est au gaspillage dans cette maison (Ac.) Le trésor public est moins rigoriste, il a des fonds, et il les distribue au hasard avec une entière prodigalité, quelques parasites vivent de ce gaspillage (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 291). Au lieu de quatre à partager l'héritage vous voici réduits à trois. Et qu'en aurait fait ce pauvre Lionel? Du gaspillage (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 80).
B. — Action de gaspiller (des biens économiques) par un usage désordonné, une consommation incomplète ou inutile; résultat de cette action. Il n'y a guère que les bords de la mer qui soient cultivés, ce qui n'est qu'une faible ressource pour pourvoir à la subsistance de deux armées ennemies, vu sur-tout le goût particulier du soldat pour le gaspillage (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 95). Le foudroyage augmente le gaspillage, c'est-à-dire la perte en matière sur le total du minerai renfermé dans le gîte (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p. 115) :
1. Un américanisme progresse à la surface du monde. Il s'appelle gaspillage systématique, mépris de la matière, indifférence au travail. Qu'importe d'économiser? Qu'importe de repriser le linge, d'entretenir les objets du ménage, puisqu'on ne pourra plus « rassortir » puisque les magasins ne « suivent plus les modèles ». Et que, d'une année à l'autre, types, formes, dessins, couleurs auront changé? Il faut consommer en grand et à tout prix...
BLOCH, Dest. du S., 1931, p. 142.
En partic., ÉCON. ,,Utilisation incomplète ou incorrecte des biens économiques, d'où résulte une situation dans laquelle des besoins qui auraient dû être satisfaits ne le seront pas`` (ROMEUF t. 1 1956); résultat de cette action. Gaspillage social, universel; freiner, stopper le gaspillage. Les utilisations des biens seront complètes, si les utilisateurs en ont extrait toutes les utilités; elles seront incomplètes s'ils n'en ont extrait qu'une partie; elles seront nulles s'ils n'en ont rien extrait. Dans ces deux derniers cas, il y aura gaspillage (ROMEUF, t. 1 1956:
2. Cet argument, qui est celui du « frein au gaspillage », est vraiment de portée médiocre. Chez les plus rudimentaires des pays sous-développés, c'est une éducation, combinant conseils et pressions, qui évite le mauvais emploi des ressources...
PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 382.
C. — Au fig. Action de gaspiller quelque chose (ses forces, ses facultés, son temps, sa vie, etc.) en l'utilisant de façon désordonnée, sans en tirer le parti ou le profit possible; résultat de cette action. Gaspillage d'énergie, de force(s). Je suis honteux du gaspillage de mes heures, et du peu de profit que m'apporte un jour (AMIEL, Journal, 1866, p. 493). Autour de nous je ne vois que désordre, désorganisation, négligence et gaspillage des vertus les plus radieuses (GIDE, Journal, 1918, p. 655) :
3. ... nous avons fait notre temps de jeunesse, d'insouciance et de paradoxe. Tout cela est très-beau, on en ferait un joli roman; mais cette comédie des folies amoureuses, ce gaspillage des jours perdus avec la prodigalité des gens qui croient avoir l'éternité à dépenser, tout cela doit avoir un dénoûment.
MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 286.
Prononc. et Orth : []. Ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1732 (P. HECQUET, Le Brigandage de la Médecine, I, 23 ds QUEM. DDL t. 2). Dér. du rad. de gaspiller; suff. -age. Fréq. abs. littér. : 163.

gaspillage [gaspijaʒ] n. m.
ÉTYM. 1732, in D. D. L.; de gaspiller.
Action de gaspiller, de se livrer à des dépenses excessives ou inutiles. || Le gaspillage du patrimoine, de la fortune familiale. Dilapidation, dissipation; prodigalité.Gaspillage par manque de soin ou d'attention. || Gaspillage de marchandises, de matières premières. Coulage, déprédation, perte. || Gaspillage des deniers publics. Gabegie (cit., Madelin). || Entreprise ruinée par les gaspillages. || Il y a du gaspillage.
1 On craignait sa vigilance, et le gaspillage était moindre.
Rousseau, les Confessions, V.
2 On parla de la cherté du blé et la mère Blanchet remarqua, comme elle le faisait tous les soirs, qu'on mangeait trop de pain. Madeleine ne dit mot. Cadet Blanchet voulut la rendre responsable du gaspillage.
G. Sand, François le Champi, I.
(1872). Fig. || Gaspillage de forces (→ Enlisement, cit. 2), de talent.
3 D'un haussement d'épaules résigné, les deux artistes déplorèrent le gaspillage de talents que font les démocraties armées (…)
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, VIII.
(1822, Balzac). Abrév. régionale : gaspille [gaspij] n. f.
(1979). Abrév. fam. || Gaspi : gaspillage. || Faire la chasse au gaspi. — Emploi daté, sorti de mode après 1990.

Encyclopédie Universelle. 2012.