gaieté [ gete ] n. f. VAR. gaîté
• 1160 ; de gai
1 ♦ État ou disposition d'une personne animée par le plaisir de vivre, une humeur riante. ⇒ alacrité, allégresse, enjouement, entrain, hilarité, joie, jovialité, jubilation, vivacité. Franche gaieté. « une gaîté naturelle que les déboires [...] n'avaient pas encore entamée » (Genevoix). Perdre, retrouver sa gaieté. Accès de gaieté, de folle gaieté. Mettre en gaieté. ⇒ amuser, égayer, réjouir. Gaieté débordante, communicative. — Loc. adv. DE GAIETÉ DE CŒUR : de son propre mouvement, sans y être obligé (volontairement et volontiers). Il ne renonce pas de gaieté de cœur à ce privilège.
2 ♦ Caractère de ce qui marque ou traduit un tel état. La gaieté de la conversation. Un décor somptueux, mais sans gaieté. Mettre une note de gaieté dans un appartement.
3 ♦ Caractère d'une œuvre qui traduit un tel état et y dispose. ⇒ humour, ironie, sel. « j'ai tenté, dans le Barbier de Séville, de ramener au théâtre l'ancienne et franche gaieté » (Beaumarchais) .
4 ♦ Une, des gaietés. Trait, acte, geste, propos manifestant un tel état; chose plaisante. ⇒ plaisanterie. « Les Gaietés de l'escadron », de Courteline. Par antiphr. Voilà les gaietés de la province, de l'administration, les côtés ennuyeux. ⇒ joie.
⊗ CONTR. 2. Chagrin, mélancolie, tristesse. Ennui.
⊗ HOM. Guetter.
gaieté ou vieilli gaîté
n. f.
d1./d état d'esprit qui porte à la joie et à la bonne humeur. être plein de gaieté.
|| Loc. adv. De gaieté de coeur: volontiers, avec plaisir (le plus souvent en tournure négative). Je ne l'ai pas fait de gaieté de coeur.
d2./d Caractère de ce qui porte à la bonne humeur, à la joie. Gaieté d'une pièce, d'un livre.
⇒GAIETÉ, GAÎTÉ, subst. fém.
A. — Au sing.
1. Disposition d'esprit d'une personne qui est gaie, de bonne humeur, encline à sourire, plaisanter, s'amuser. Gaieté d'esprit; perdre sa gaieté, manquer de gaiété. La danse, qu'elle aimait (...) comme un exercice amusant, lui inspirait une gaieté folâtre (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p. 184). La gaieté et l'espièglerie d'un page (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 468). Pierre Corneille découvre le monde, la gaieté, la légèreté. Toute cette discipline pesante qu'il a subie chez les Jésuites, il l'abandonne pour les plaisirs et la frivolité (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 48). V. aussi clarifier ex. 2 :
• 1. Il observa que ces hommes, privés comme lui de tout plaisir et exposés à périr par la main du bourreau, montraient de la gaîté et un goût vif pour la plaisanterie. Peu disposé à admirer les hommes, il attribuait la bonne humeur de ses compagnons à la légèreté de leur esprit, qui les empêchait de considérer attentivement leur situation.
A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 234.
— P. ell. La gaieté redouble, renaît. La gaieté revint. Les lampes s'étaient allumées. On chantait avec plus de bonne volonté que de réelle allégresse (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 354).
— Loc. De gaieté de cœur. Avec spontanéité et plaisir, sans hésitation ni débat de conscience. Pourquoi me dites-vous tout cela? Qu'est-ce qui vous y force? (...) vous avez une raison pour faire, de gaîté de cœur, une telle révélation (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 662). Ce n'est pas de gaieté de cœur et par plaisir qu'ils en vinrent là (BARRÈS, Déracinés, 1897, p. 483). En gaieté. De bonne humeur. Mis en gaîté par cet aveu, Haudouin s'apaisa. Il était assez satisfait que, chez lui, les garçons eussent du goût à trousser les filles (AYMÉ, Jument, 1933, p. 80). On dirait un vieil ours en gaieté. Après les mois de dépression, le ton subitement a changé, exubérant de grosse vie, de facéties (ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1937, p. 203). V. aussi crieur, ex. 1.
2. En partic.
a) Bonne humeur provoquée par un excès de boisson(s) alcoolisée(s); légère ivresse. L'homme (...) tout imbibé par une gaieté de cidre doux et d'alcool s'enhardit (MAUPASS., Bel-Ami, 1885, p. 221). Elle découvrit un soir dans mon regard une gaîté un peu bien bourguignonne, et dans mon haleine le secret de ma goguenardise (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 72).
♦ Être en (pointe de) gaieté, mettre en gaieté. On s'attable (...) lorsqu'on se décide à lever le siège, F. (...) était un peu plus qu'en pointe de gaîté (VIDOCQ, Mém., t. 3, 1828-29, p. 342). La bonne chère et le vin de Campanie avaient mis les convives en gaieté (D'ALLEMAGNE, Récr. et passe-temps, 1904, p. 195).
b) Goût du libertinage, des plaisirs frivoles, des aventures amoureuses faciles. D'autres qui faisaient dans leur gaîté lascive Reluire l'éclat nu de leurs formes au jour (DIERX, Poèmes, 1864, p. 32). Sa gaîté lourde, ses plaisanteries grossières, sa vulgaire obscénité (MIRBEAU, Journal femme, 1900, p. 152) :
• 2. ... dans toutes les grandes villes que j'ai vues, Paris est une des plus tristes, en dépit de cette réputation de gaieté qu'elle a héritée d'une époque heureuse. La misère et la maladie rôdent (...) dans les rues de ce morne Montmartre qui brille aux yeux du touriste comme un paradis d'insouciance et de volupté.
GREEN, Journal, 1939, p. 216.
3. P. anal. [À propos d'un animal, en partic. d'un cheval] Disposition à jouer, gambader. Son cheval eut un accès de gaieté (STENDHAL, L. Leuwen, t. 1, 1835, p. 93). Elles [les mouches] arrivent auprès de la lampe, elles sont prises d'une gaieté folle, elles bourdonnent, elles sautent, elles rient (SAND, Corresp., t. 5, 1865, p. 100).
B. — P. méton.
1. [À propos (d'un trait) du comportement]
a) Au sing. Caractère de ce qui manifeste la bonne humeur, le goût de rire, de se divertir, le plaisir de vivre. Jamais les soirées de Musette n'avaient eu tant d'entrain et de gaieté (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 80) :
• 3. Quand Miette riait, (...) elle ressemblait à la bacchante antique, avec sa gorge gonflée de gaieté sonore, ses joues arrondies comme celles d'un enfant, ses larges dents blanches, ses torsades de cheveux crépus que les éclats de sa joie agitaient sur sa nuque, ainsi qu'une couronne de pampres.
ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 16.
SYNT. Gaieté bruyante, charmante, douce, enfantine, folle, forcée, franche, naturelle, nerveuse, triomphante, vive; aimable, grosse gaieté; gaieté d'enfant; accès, bouffée, éclat(s), lueur de gaieté; air, expression, mouvement de gaieté; affecter, apporter (de) la gaieté; rire avec, sans gaieté.
b) Gén. au plur.
— Manières d'être (attitudes, paroles, actions) exprimant la gaieté. Des gaietés et des passe-temps d'enfants (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 246). Exciter des gaîtés démesurées et des éclats de rire intarissables (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 306).
— Choses plaisantes, aspects réjouissants d'une situation, d'une activité. Molière menait les gaietés de la cour (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 197). Je retrouvai de vieilles connaissances avec qui j'évoquai les gaietés de l'été passé (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 307).
P. iron. Les gaietés de la province. Les Gaîtés de l'escadron (œuvre de Courteline, 1886).
2. [À propos d'une œuvre artistique] Caractère de ce qui exprime ou inspire la bonne humeur, le goût de plaisanter, l'optimisme. Candide, cet ouvrage d'une gaieté infernale, car il semble écrit par un être d'une autre nature que nous, (...) content de nos souffrances et riant comme un démon (STAËL, Allemagne, t. 4, 1810 p. 79). Cette fable sans gaîté ne pouvait inspirer au compositeur qu'une musique grise et sans bonne humeur (L. SCHNEIDER, Maîtres opérette fr., 1924, p. 223).
3. Chose leste, licencieuse. Ce sont d'énormes gaietés [les images obscènes japonaises] (...) où l'indécence des choses est sauvée par une naïveté de temps primitifs (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, 1881, p. 228).
C. — [À propos de choses concr., de phénomènes physiques en gén.] Caractère de ce qui dispose à la bonne humeur, à l'enjouement, par ses qualités agréables (clarté, vivacité, légèreté, etc.) La salade (...) donnait envie de rire à Gérard, tant il voyait de gaîté dans les herbes vertes et les tranches rouges de betterave (CHAMPFL., Avent. Mlle Mariette, 1853, p. 35). Tant de gaietés rayonnaient, la gaieté sereine des plantes, la gaieté de l'espace ensoleillé, la gaieté du ciel (ESTAUNIÉ, Simple, 1891, p. 169). Toute la matinée, exultante, odorante, A la gaîté de l'eau courante (NOAILLES, Forces étern., 1920, p. 169).
— P. méton. Chose qui suscite l'agrément, un sentiment favorable. Des bouquets délicats de roses (...) Parsèment le satin de gaîtés ouvragées (RÉGNIER, Apaisement, 1886, p. 58). Un vin rose et limpide, dont la seule couleur est une gaieté (GENEVOIX, Nuits de guerre, 1917, p. 187).
Prononc. et Orth. : [gete], [-]. FÉR. Crit. t. 2 1787, LAND. 1834 et GATTEL 1841 : [--]. Féraud dit plus exactement ,,1er e ouvert et long``, v. aussi, quant à la durée, PASSY 1914 : [-e:-]. MARTINET-WALTER : [-e-] ou [--] (10 et 7). Ac. 1694-1762 et Ac. 1932 : gaieté, Ac. 1798-1878 : gaîté. Étymol. et Hist. 1. [Fin XIe s. waited « passion déréglée » (Glose Ez., 23, 11 ds LEVY Trésor 237 a)]; 2. ca 1150 « humeur riante » (Thèbes, 6078 ds T.-L.); 3. a) 1309 de gayeté « de propos délibéré » (Accord, Moreau, Hist. de Bret., I, 1225 ds GDF. Compl.); b) 1549 de gayeté de cœur (DU BELLAY, Deffence, éd. H. Chamard, p. 41, 26); 4. a) 1554 les Gayetez [titre] (Ol. DE MAGNY); b) 1676 gaietés « actes de gaieté » (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 4, p. 400). Dér. de gai; suff. -(e)té. Fréq. abs. littér. : 3 410. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 5 431, b) 6 731; XXe s. : a) 5 979, b) 2 663. Bbg. QUEM. DDL t. 6.
ÉTYM. 1160; de gai.
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1 État ou disposition des êtres qu'animent le plaisir de vivre, une humeur riante. ⇒ Alacrité, allégresse, enjouement (cit. 8), entrain, exultation, hilarité, humeur (belle, bonne), joie, jovialité, jubilation, vivacité. || Avoir, montrer de la gaieté, de la gaîté. || Témoigner, manifester une grande gaieté. || Une franche gaieté (→ Étudiant, cit. 3). || Une gaieté affectée (cit. 11), contrainte (cit. 1). || Perdre, retrouver, garder toute sa gaieté (→ Consumer, cit. 14; aveuglement, cit. 1). || Cela m'a redonné un peu de gaieté. ⇒ Ragaillardir. || Gaieté naturelle (→ Contre, cit. 15). || Gaieté légère (→ Dissiper, cit. 7). || Accès de gaieté, de folle gaieté. || Exciter la gaieté. || Une gaieté débordante, communicative. || Un enfant plein de gaieté. || Moment, jour, soir de gaieté (→ Accouplement, cit. 3). ⇒ Fête. || Gaieté un peu libre. ⇒ Gaillardise. || La gaieté de qqn, sa gaieté. || Sa gaieté n'est pas très spontanée. — La gaieté d'un animal (→ Fauvette, cit.).
1 (…) quoiqu'elle ait les plus belles dents du monde, elle ne rit que de ce qui l'amuse. Mais il faut voir comme, dans les folâtres jeux, elle offre l'image d'une gaîté naïve et franche ! comme, auprès d'un malheureux qu'elle s'empresse de secourir, son regard annonce la joie pure et la bonté compatissante !
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre VI.
2 Adieu la gaieté de ma jeunesse, l'insouciante folie, la vie libre et joyeuse au pied du Vésuve !
A. de Musset, les Caprices de Marianne, II, 20.
3 (…) il y a des tempéraments chez qui cette drogue (le haschisch) ne développe qu'une folie tapageuse, une gaieté violente qui ressemble à du vertige, des danses, des sauts, des trépignements, des éclats de rire.
Baudelaire, Du vin et du haschisch, V.
4 Tous ses mouvements avaient de la grâce; sa gaieté de jeune animal était charmante.
France, Histoire comique, IX.
5 « Pat' est le seul de nous tous qui ait de la gaieté, de la vraie : spontanée, intérieure », songeait Jacques, en regardant le jeune Anglais rire à belles dents.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 41.
♦ Spécialt (cet état étant dû à une légère ivresse). ⇒ Gai (1., spécialt). || La gaieté gagnait tous les convives.
6 Le musicien consciencieux doit se servir du vin de Champagne pour composer un opéra-comique. Il y trouvera la gaieté mousseuse et légère que réclame le genre.
Baudelaire, Du vin et du haschisch, I.
7 Duroy avait trouvé le corton de son goût et il laissait chaque fois emplir son verre. Une gaieté délicieuse entrait en lui; une gaieté chaude, qui lui montait du ventre à la tête, lui courait dans les membres, le pénétrait tout entier. Il se sentait envahi par un bien-être complet, un bien-être de vie et de pensée, de corps et d'âme.
Maupassant, Bel-ami, I, II.
♦ ☑ … en gaieté. || Être en gaieté. || Mettre qqn en gaieté. ⇒ Amuser, égayer, réjouir.
♦ ☑ Loc. adv. (1549). De gaieté de cœur : de son propre mouvement, sans y être obligé (volontairement et volontiers). ⇒ Délibérément (→ Cause, cit. 38). || Offenser, attaquer quelqu'un de gaieté de cœur (→ Calomniateur, cit. 4). || Il ne renonce pas de gaieté de cœur à cette habitude (→ Certitude, cit. 3). || Ils ne vont pas au combat de gaieté de cœur.
8 Les juges du chevalier de La Barre ont été des monstres sanguinaires de gaieté de cœur.
9 L'homme sérieux ne se mêle d'une manière active aux affaires de son temps que s'il y est appelé par sa naissance ou par le vœu spontané de ses concitoyens. Il faut une grande présomption ou beaucoup de légèreté de conscience pour prendre, de gaieté de cœur, la responsabilité des choses humaines quand on n'y est pas obligé.
Renan, Questions contemporaines, Préface, Œ. compl., t. I, p. 11.
2 Caractère de ce qui marque ou traduit un tel état. || La gaieté de leurs propos, de la conversation, de ces réunions, de ces repas (→ Cordial, cit. 1). || Regard, exclamation, accueil plein de gaieté. || Apporter, mettre de la gaieté dans une réunion. ⇒ Animer, ensoleiller.
10 Les vitres de notre voiture en vibrent, et cet air, toujours le même, répété deux lieues durant, est un très vieil air de France, si ancien et si jeune, d'une gaieté si franche et de si bon aloi, qu'au bout d'un moment, nous aussi, nous le chantons avec eux.
Loti, Mon frère Yves, LXXI.
11 Ils (les vitraux) avaient sans doute été privés volontairement de reflets, afin de ne pas insulter par une insolente gaieté de pierreries en feu à la mélancolique détresse de cette église qui s'élevait dans l'atroce repaire d'un quartier peuplé de mendiants et d'escarpes.
Huysmans, En route, I, II.
11.1 Et pourtant sa conversation était d'une gaieté continue, elle faisait rire perpétuellement par des rapprochements comiques, une manière spirituelle de raconter la moindre chose.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 522.
3 Caractère d'une œuvre qui traduit un tel état et y dispose. ⇒ Humour, ironie, sel. || Il a mis là beaucoup d'ironie et de gaieté (→ Désarmer, cit. 6.1). || C'est une comédie pleine de gaieté. || Fabliau respirant la vieille, la grosse gaieté gauloise. || Un livre qui manque de gaieté (→ Étudiant, cit. 4). || Raconter, improviser avec beaucoup de gaieté. || Gaieté dans le style (→ Épineux, cit. 3).
12 Me livrant à mon gai caractère, j'ai tenté, dans le Barbier de Séville, de ramener au théâtre l'ancienne et franche gaieté, en l'alliant avec le ton léger de notre plaisanterie actuelle.
Beaumarchais, Lettre sur le Barbier de Séville.
13 Quel grand et vrai savoir des choses de ce monde, Quelle mâle gaieté, si triste et si profonde Que, lorsqu'on vient d'en rire, on devrait en pleurer !
A. de Musset, Poésies nouvelles, Une soirée perdue (→ Âpre, cit. 13).
14 Goya est toujours un grand artiste, souvent effrayant. Il unit à la gaieté, à la jovialité, à la satire espagnole du bon temps de Cervantes, un esprit beaucoup plus moderne (…)
Baudelaire, Curiosités esthétiques, VIII, II.
4 (1676; 1554 dans un titre). || Une, des gaietés. Trait, acte, geste, propos manifestant un tel état; chose plaisante. ⇒ Plaisanterie. || Les gaietés de la soldatesque (→ Ensauvager, cit. 1). || Les Gaietés de l'escadron, œuvre de Courteline. || Les gaietés de la promenade. ⇒ Plaisir (→ Confortable, cit. 3). — Iron. || Voilà les gaietés de l'administration.
15 (…) je végète depuis si longtemps ! Il y a plus de six semaines que je ne me suis pas permis une gaieté. Celle-là se présente; puis-je me la refuser ?
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre LXXIV.
16 Il observait que les gaietés de la pièce, « quoique approchant de ce qu'on nomme gaudriole, n'allaient pas jusqu'à l'indécence » et étaient parfaitement anodines (…)
Beaumarchais, le Mariage de Figaro, Notice.
17 (…) beuglant éperdûment (sic) la reine d'Angleterre, ce déversoir obligé des larges gaietés soldatesques (…)
Courteline, le Train de 8 h 47, II, 1.
18 (…) ils (les écoliers du moyen âge) allaient ensuite, dans les tavernes, s'épancher en énormes gaietés collectives (…)
Jules Lemaitre, Impressions de théâtre, Villon, p. 16.
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CONTR. Abattement, affliction, chagrin, désolation, hypocondrie, mélancolie, tristesse. — Ennui.
Encyclopédie Universelle. 2012.