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flanc

flanc [ flɑ̃ ] n. m.
• 1080; frq. °hlanka « hanche »
1Partie latérale du corps de l'homme et de certains animaux. Chacune des deux régions symétriques, droite et gauche, situées sous les côtes. Se coucher sur le flanc, sur le côté. « La fatigue lui brisait les côtes; il porta la main à ses flancs et fit effort pour respirer » (Green). Loc. ÊTRE SUR LE FLANC, alité, et par ext. extrêmement fatigué. ⇒ éreinté, fam. flapi (cf. Être sur les rotules, sur les genoux). Mettre sur le flanc : exténuer, briser les forces. Se battre les flancs. Fam. Tirer au flanc : chercher à échapper à une corvée; par ext. paresser (cf. Tirer au cul).
Région latérale de l'abdomen et des côtes d'un animal. Presser, éperonner les flancs de son cheval. Cheval qui bat des flancs, essoufflé.
2(v. 1250) Vx ou littér. La partie du corps où la vie semble profondément logée. Percer le flanc. entrailles. Spécialt Le ventre maternel. sein. « Croit-on que dans ses flancs un monstre m'ait porté ? » (Racine).
3(1559) Partie latérale de certaines choses. Flanc d'un vaisseau. travers. Flanc à flanc : côte à côte (navires). Les flancs d'un vase. Le flanc d'une montagne. — À FLANC DE : sur le flanc de. À flanc de coteau. Le chemin « s'insinue, à flanc de colline, entre les murailles » (Duhamel).
(1564) Fortif. Partie du bastion comprise entre la courtine et la face.
4(1559) Côté droit ou gauche d'une troupe, d'une armée (opposé à front). aile. Les flancs d'une colonne. Sur son flanc droit, sur ses flancs.
♢ PRÊTER LE FLANC : exposer son flanc aux attaques de l'ennemi. Fig. S'exposer (à qqch. de pénible, ou de dangereux) (cf. Donner prise). Prêter le flanc à la critique, à la médisance.
5(1640) Blas. Une des divisions qui touchent au bord de l'écu, quand il est tiercé en pal.
⊗ HOM. Flan.

flanc nom masculin (francique hlanka) Partie latérale de l'abdomen de l'homme, située entre les côtes et l'aile iliaque du bassin. Partie latérale de la cavité abdominale des quadrupèdes. Partie latérale de tout le corps de l'homme ou de l'animal : Se coucher sur le flanc. Partie latérale, côté de certaines choses : Les flancs d'un navire. Le flanc d'une colline. Côté droit ou gauche d'une formation ou d'un dispositif militaires. Fortification Partie d'un bastion qui joint la face à la courtine. Géologie Chacun des deux côtés d'un pli, de part et d'autre de la charnière. Héraldique Côté dextre ou senestre de l'écu. ● flanc (expressions) nom masculin (francique hlanka) À flanc de, sur la pente de : Une maison située à flanc de coteau. De flanc, de côté. Familier. Être sur le flanc, être alité ou exténué. Prêter le flanc à, s'offrir à l'attaque de son adversaire en se découvrant ; donner prise à des critiques, s'exposer à quelque chose : Prêter le flanc au ridicule. Angle de flanc, angle formé par un flanc de bastion avec la courtine voisine. Marche de flanc, autrefois, progression d'une troupe présentant son flanc parallèlement au front ennemi. ● flanc (homonymes) nom masculin (francique hlanka) flan nom masculin

flanc
n. m.
d1./d Région latérale du corps de l'homme et de certains animaux, comprenant les côtes et la hanche. Cheval qui se couche sur le flanc.
|| Loc. fig. être sur le flanc: être très fatigué, exténué.
Mettre qqn sur le flanc.
|| Loc. Fam. Tirer au flanc: chercher à échapper à un travail, à une corvée.
Des tire-au-flanc.
d2./d Côté de diverses choses. Le flanc d'une montagne. Le flanc d'un navire.
|| Loc. à flanc de: sur la pente de. à flanc de coteau.
d3./d MILIT (Par oppos. à front.) Côté droit ou gauche d'une formation.
Fig. Prêter le flanc à la critique, s'y exposer.

⇒FLANC, subst. masc.
I. A.— [Chez l'être humain]
1. Chacune des deux parties latérales symétriques (droite et gauche) situées au-dessous des fausses côtes; partie latérale du tronc, de tout le corps. Synon. côté. Il se souleva brusquement, saisit à deux mains son grand bâton étendu à son flanc et articula un jurement énergique (SAND, Meunier d'Angib., 1845, p. 230). Dans la calèche, elle aimait (...) le contact de ce petit corps sur lequel elle penchait le sien, le serrant jalousement contre son flanc (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 303). [Chez le type respiratoire] le tronc est (...) trapézoïde, à base supérieure, les épaules larges, surtout vues de dos, le sternum long, la taille fine avec à peine un doigt de flanc (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 212) :
1. Sur le lit reposaient deux corps nus (...). J'admirais en silence leurs membres déliés et robustes, et la respiration heureuse qui enflait leur poitrine et creusait leurs flancs.
GREEN, Autre sommeil, 1931, p. 75.
SYNT. Flanc droit, gauche; flanc creux, décharné, étroit, large, maigre; épée, fusil, sabre au flanc; être étendu, allongé sur le flanc.
♦ [Avec une valeur métaph.; accompagné d'un compl. prép. de désignant un inanimé] Y aura-t-il un État dans l'État, un allié naturel et permanent de l'étranger parmi nous, un port et une porte ouverte aux flancs du royaume? (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 12, 1857, p. 333).
Locutions
a) Sur le flanc. Alité. Au fig. Fatigué, las, incapable de toute activité. Il toussait, il s'excusait, en disant qu'une goutte d'eau-de-vie le mettait sur le flanc (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 622). Et son long monologue inexprimé le laissait sur le flanc, endolori et vidé de soi (ARNOUX, Seigneur, 1955, p. 98).
b) Au fig.
Fam. Se battre les flancs pour (+ inf.). Faire de grands efforts de volonté, s'évertuer. Ses lettres me paraissent bien raisonnables, mais j'ai peur qu'elle ne se batte un peu les flancs pour m'écrire et, de peur de m'attrister, fasse bonne contenance en dépit d'elle-même (FLAUB., Corresp., 1849, p. 127). Il vaut mieux avoir des illusions que de n'en avoir plus du tout. J'en ai encore trois ou quatre (...) mais je me bats les flancs pour les conserver (MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, 1870, p. 67).
Pop. Se caler les flancs. Se rassasier. Synon. se caler les joues. Quand je veux bien dîner, j'achète deux ronds de saucisson et je me cale les flancs (ESNAULT, Notes compl. Poilu, 1956).
Fam. Tirer au flanc. Employer divers moyens pour se soustraire à une tâche, à ses obligations. Synon. vulg. tirer au cul. Plusieurs petits bourgeois avares, partis pour toucher une solde de mercenaires et résolus à tirer au flanc (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 497). Eux qui avaient rechigné, gouaillé, tiré au flanc, désobéi, ils s'étaient redonné un chef : un colonel (...) ils avaient pris un nom : les Croix de Feu! (VIALAR, Carambouille, 1949, p. 249). En compos. Un tire-au-flanc. Tirage au flanc.
Région. (Canada). Flanc(-)mou. Personne sans énergie, qui manque de courage. Il réclamait (...) un gobelet d'eau, un outil, ou s'informait de l'heure, afin d'obtenir un répit. Le père Didace, le surveillait : — Le flanc-mou! Va-t-il encore s'éreinter (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 35).
Littér. Avoir une plaie au flanc; avoir le fer au flanc. Être le siège d'une grande peine, d'un tourment. Si tu as ton rêve, moi j'ai ma plaie au flanc, qui m'a rongé et m'a laissé vide (...). C'est fini (...). Je ne crois plus à rien, à rien, à rien! (ZOLA, Paris, t. 1, 1897, p. 228). Solange Dandillot était revenue de Gênes avec le fer au flanc. Gênes aurait dû être une circonstance décisive. Qu'en était-il né? Rien (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1372). [Avec une valeur métaph.; avec un compl. prép. de désignant un inanimé] La luxure est une plaie mystérieuse au flanc de l'espèce. Que dire, à son flanc? À la source même de la vie (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1126). Les hommes au pouvoir jetteront-ils le manteau sur cette plaie au flanc de la Nation? (MAURIAC, Nouv. Bloc-notes, 1961, p. 296).
2. P. méton.
a) Vieilli. La partie du corps où la vie semble profondément logée, qui est le lieu de la sensibilité. Mon Dieu m'a dit :« Mon fils il faut m'aimer. Tu vois Mon flanc percé... » (VERLAINE, Œuvres compl., t. 1, Sagesse, 1881, p. 236).
b) Littér. [Chez la femme] Siège de la gestation. Synon. entrailles, ventre. Je ne te crois pas capable d'aimer huit jours une femme qui, pour échapper à un malheur inévitable, irait prêter aux caresses maritales un flanc fécondé par toi (SAND, Corresp., t. 1, 1835, p. 307). Avez-vous lieu de présumer que vous soyez le père de l'enfant que Mme Luneau porte dans son flanc? (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Cas Mme Luneau, 1883, p. 109).
[Avec une valeur métaphys., avec un compl. prép. de désignant un inanimé] La révolution se leva, prête à mettre au jour la génération guerrière que huit siècles d'héroïsme avaient déposée dans ses flancs (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 578). Au moment où nous sommes, une gestation auguste est visible dans les flancs de la civilisation (HUGO, Paris, 1867, p. 17). Que l'armistice fût ou non inévitable, il portait dans ses flancs la politique de Montoire (MAURIAC, Journal, 1950, p. 113).
B.— [Chez l'animal] Chacune des deux régions latérales (droite et gauche) délimitées par la dernière côte, la cuisse et le ventre; partie latérale de tout le corps. Ce muscle écarte la nageoire du flanc et la porte en devant (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 336). C'est en regardant les muscles circulaires rouler au flanc des couleuvres qu'il a compris le drame silencieux de l'universelle faim (FAURE, Hist. art, 1912, p. 214). Wolf (...) se tapit sous la table, dans les jupes de Kate, et n'en bougea plus, le flanc haletant (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 170) :
2. Bamara père [un lion] rugit, roule des yeux terribles, fronce sa courte crinière, découvre ses crocs et, de long en large, se promène en se battant les flancs d'une queue irritée.
MARAN, Batouala, 1921, p. 160.
Domaine de l'hippologie. ,,Région basse du thorax, sur laquelle agit la jambe du cavalier`` (ST-RIQUIER-DELP. 1975).
Cheval qui bat du/des flancs. Cheval essoufflé. (Dict. XIXe et XXe s.).
SYNT. Flanc d'un âne, d'une baleine, d'un chevreuil, d'un crocodile, d'un faisan, d'un taureau, d'une vache, etc.; serrer, éperonner les flancs d'un cheval.
C.— Loc. Flanc à flanc. Côte à côte. C'étaient des bêtes de taille presque égale serrées flanc à flanc (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 17). Pendant ces quarante années où nous avons souffert flanc à flanc, tu as trouvé la force d'éviter toute parole un peu profonde, tu as toujours tourné court (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 18). Elle s'est allongée flanc à flanc avec moi et les deux chaleurs de son corps et du soleil m'ont un peu endormi (CAMUS, Étranger, 1942, p. 1161).
II.— P. anal.
A.— 1. a) [S'appliquant à la partie verticale de divers éléments ou choses] Partie latérale, côté. Quatre bottines, deux grandes et deux petites, traînaient au pied du lit, tombées sur le flanc (MAUPASS., Bel-ami, 1885, p. 357). La lumière blanche (...) sur le flanc d'un vase, se rit en couleurs multipliées (CLAUDEL, Repos 7e jour, 1901, III, p. 857) :
3. ... il existe dans la Suisse un grand nombre de petites lignes à crémaillère grimpant au flanc des montagnes et destinées à hisser les touristes sur les cimes les plus escarpées, témoin le chemin de fer électrique de la Jung-Frau qui amène les voyageurs au sommet même des glaciers.
SOULIER, Gdes applic. électr., 1916, p. 158.
Spéc., MAR. Sur les nouveaux croiseurs cuirassés on a été conduit à ne pas percer de sabords dans les entreponts supérieurs pour ne pas trop découper la cuirasse des flancs (CRONEAU, Constr. nav. guerre, t. 1, 1892, p. 7).
SYNT. Flanc d'une colline, d'un coteau, d'un ravin, d'un roc, d'un rocher, d'un talus, d'une vallée; flanc d'un bâtiment, d'une maison, d'un mur; flanc d'un bateau, d'une barque, d'un paquebot; flanc d'une voiture; flanc d'une armoire, d'une commode; flanc d'une bouteille, d'une cruche, d'une théière, d'un verre; flanc d'un arbre, d'une citrouille, d'un concombre, etc.
À flanc de. Sur la pente de. Je vis une maison rustique, mais très grande et d'un aspect attrayant qui semblait située à flanc de coteau, sur une belle prairie déclive (LACRETELLE, Am. nupt., 1929, p. 108). On les trouve [les plus beaux exemplaires de saphir-astérie] à flanc de colline dans des dépôts de roches ignées (METTA, Pierres Préc., 1960, p. 75).
b) P. méton. et au plur. Partie intérieure (d'une chose creuse). Le déjeuner (...) où l'on mit en commun les succulentes victuailles extraites des flancs insondables du carnier de maître Trotabas (ARÈNE, Veine argile, 1896, p. 192) :
4. ... pour tout meuble, il y avait là un lit de fer, une table de bois blanc et deux chaises, sans compter une vieille armoire en noyer, aux flancs immenses, où tenait tout un monde.
ZOLA, Débâcle, 1892, p. 489.
2. En partic.
a) GÉOL. Flanc (d'un pli). Chacune des parties qui plongent de part et d'autre d'un plan axial (d'apr. GEORGE 1970). Synon. face de raccordement. Flanc normal. Celui d'un pli anticlinal. Flanc inverse. Celui d'un pli synclinal. Une description détaillée des Alpes de Glaris (...) contenait des preuves de l'existence de grands plis couchés à flanc inverse étiré (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 381).
b) MÉCAN. ,,Portion de la surface d'une dent comprise entre la surface de tête et la surface de pied`` (Clé mots 1973). S'il est nécessaire [dans un engrenage] que le pignon soit conduit avant la ligne des centres, la dent de la roue possède alors un flanc rectiligne (ANDRADE, Horlog., 1924, p. 123). Le profil est la section du flanc par une surface donnée définie par rapport à la surface primitive de référence (Clé mots 1973).
c) FORTIF. ,,Partie du bastion comprise entre la courtine et la face`` (d'apr. BACH.-DEZ. 1882). Le flanc d'un bastion, un flanc bas, un flanc rasant (Ac.).
d) ARTILL. ,,Chacun des côtés adjacents au fond de la rayure du canon d'une arme à feu`` (Lar. encyclop.). L'un des flancs qui dirige plus particulièrement le projectile et contre lequel il presse (...) est appelé flanc de tir (ALVIN, Artill., Matér., 1908, p. 40).
e) HÉRALD. Bord latéral de l'écu; pièce honorable verticale qui touche au(x) bord(s) dextre et/ou sénestre de l'écu. Point en chef du flanc dextre (senestre). La Fasce, d'un Flanc à l'autre, occupe le milieu de l'Écu, horizontalement (P.-B. GHEUSI, Le Blason, Paris, M. Darantière, 1933, p. 75). Le Flanc dextre et le Flanc sénestre se construisent chacun d'un côté de l'Écu. Deux modules de large. Ces Figures sont très rares, surtout sans autres attributs (P.-B. GHEUSI, Le Blason, Paris, M. Darantière, 1933 p. 74).
B.— 1. Dans le lang. milit. Partie latérale (droite ou gauche) d'une armée, d'une troupe disposée en ordre profond (s'oppose à front). Flanc d'un bataillon, d'une colonne. Le centre [d'un corps d'armée] sous les ordres de d'Argenteau, marche sur Montenotte, pour couper l'armée française en tombant sur son flanc gauche (LAS CASES, Mém. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 349). Des fractions d'infanterie prussienne (...) fusillent le flanc de la brigade (FOCH, Princ. guerre, 1911, p. 197). Pendant la bataille de Cannes (...) il [Hannibal] laissa enfoncer son flanc pour envelopper son adversaire par surprise (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 417).
Marche de flanc. Progression d'une troupe présentant son flanc parallèlement au front de l'ennemi. Cette marche était dangereuse. Ce n'était rien moins qu'une marche de flanc (STENDHAL, Napoléon, t. 2, 1842, p. 136).
Par le flanc droit/gauche [Commandement par lequel on ordonne aux soldats d'effectuer un quart de tour (à droite ou à gauche)] Par le flanc droit! en colonnes! marche! (MÉRIMÉE, Théâtre Cl. Gazul, 1825, p. 124).
Loc. Prêter (le) flanc (à). Découvrir, exposer le flanc (d'une troupe) aux attaques de l'ennemi. Le malheur fut (...) que je ne pus me présenter de front; je fus contraint de prêter le flanc (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 371). Il [le général de Sonnas] avait été asticoté par les avant-postes de Zobel pendant la petite heure où il avait prêté le flanc (GIONO, Bonh. fou, 1957, p. 392).
Au fig. Donner prise à (la critique, des attaques). L'archevêque [M. de Harlay] prêtait flanc du côté des mœurs (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 7, 1863-69, p. 178) :
5. Se laisser voir avec un grand désir non satisfait, c'est laisser voir soi inférieur, chose impossible en France, si ce n'est pour les gens au-dessous de tout; c'est prêter le flanc à toutes les mauvaises plaisanteries possibles...
STENDHAL, Amour, 1822, p. 139.
P. anal., TECHN. FEU. Flanc(s) (d'un incendie). ,,Parties de la bordure d'un incendie comprises entre la tête et l'arrière et qui sont sensiblement parallèles à la direction principale de propagation`` (MÉTRO 1975).
2. Usage courant. De flanc, en flanc. Sur le côté, de biais. Le duc envoya (...) Philippe de Saveuse avec cent vingt lances pour tourner les Dauphinois et les attaquer en flanc (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 341). Les rayons lumineux éclairaient en flanc une chaîne de montagnes (GAUTIER, Tra los Montes, 1843, p. 67). Quand il se jette à corps perdu sur toi, tu fais un échappement sur ta droite du pied gauche en tournant sur la pointe du pied droit (...) tu le prends en flanc, et tu l'enfiles comme une grenouille (GONCOURT, R. Mauperin, 1864, p. 241). Au fig. Il opéra une retraite de flanc, garant prudemment son derrière au ras des murailles du bureau (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 1re part., IV, p. 43).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « partie latérale du corps de l'homme et de certains animaux » (Roland, éd. J. Bédier, 3158); 2. fin du XIIe s. « partie du corps où la vie semble profondément logée » (CL. DE BARKING, Vie de Ste Catherine, éd. W. MacBaine, 960); 3. 3e quart du XIIIe s. [ms.] al flan d'une montegne (Alexandre, éd. H. Michelant, p. 66, 20); 4. 1559 « côté droit ou gauche d'une troupe » (AMYOT, Philop., 16 ds LITTRÉ). De l'a. b. frq. hlanka « partie latérale du corps », cf. l'a. h. all. lancha « id. » (GRAFF t. 2, col. 222; SCHÜTZEICHEL2), m. néerl. lanke « id.; hanche » (VERDAM). Flanc a prob. été refait sur flanche « id. » (fin du XIe s. ds T.-L.), qui était directement issu du frq., d'apr. des couples comme brassebras, etc. Fréq. abs. littér. :3 083. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 898, b) 4 866; XXe s. : a) 4 205, b) 3 794. Bbg. KROESCH (S.). The Etymology of Fr. flanc. Mod. Philol. 1925, t. 23, pp. 225-229. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins, Paris, 1859, p. 411. — WAGNER (R.-L.). Le Sens du subst. fr. côté. In : [Mél. Reid (T.B.)]. Oxford, 1972, p. 254.

flanc [flɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; francique hlanka « hanche », cf. anc. haut all. flancha.
1 Partie latérale du corps (de l'être humain et de certains animaux).Anat. (Chez l'homme). « Portion latérale, droite ou gauche, de la région ombilicale, en dehors des deux lignes verticales qui passent par l'arcade fémorale » (Lovasy-Veillon). Iles. || Flanc étroit, large (→ Albâtre, cit. 6; évasement, cit.). || Se coucher, reposer sur le flanc. || Cartable qui bat (cit. 69) contre le flanc. || Flancs serrés dans un corset.REM. Flanc ne se dit guère des humains, dans la langue classique.
1 Seize heures pour le moins je meurs les yeux ouverts,
Me tournant, me virant de droit et de travers,
Sur l'un, sur l'autre flanc (…)
Ronsard, Pièces posthumes, Dern. vers, Sonnets, III.
2 Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques,
Un petit sac brodé de fleurs ou de rébus (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Les petites vieilles ».
3 La fatigue lui brisait les côtes; il porta la main à ses flancs et fit effort pour respirer.
J. Green, Léviathan, p. 120.
Loc. Être sur le flanc : être alité, et, par ext., être extrêmement fatigué.Mettre sur le flanc : exténuer, briser les forces. — ☑ Fam. Tirer au flanc. Cul (tirer au cul). || Un tire-au-flanc. Tire-au-flanc.
4 La vérole, toi qui as eu la vérole, est-ce que ça met sur le flanc ? (…) Bah ! La vérole ne fait pas de mal. Moi, il y a deux ans que je l'ai.
Ch.-L. Philippe, Bubu de Montparnasse, p. 91.
(Animaux). Région latérale de l'abdomen et des côtes. || Les flancs d'un lion (→ Battre, cit. 32), d'un cygne (cit. 4), d'une louve. || Presser, éperonner les flancs de son cheval (→ Éperon, cit. 6).
5 Il réunissait toutes les qualités d'un taureau de combat (…) son large fanon, ses flancs développés indiquaient une force immense.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 213.
Cheval qui bat des flancs, essoufflé. — ☑ Loc. Se battre les flancs (au propre et au fig.). Battre (cit. 71 à 73). → aussi Échauffer, cit. 9.
2 (V. 1250). Par ext. Vx ou littér. La partie du corps où la vie semble profondément logée. Entrailles, sein (→ Bouillon, cit. 3; étonner, cit. 21).
6 Je vois que votre honneur demande tout mon sang,
Que tout le mien consiste à vous percer le flanc (…)
Corneille, Horace, II, 3.
7 Mon Dieu m'a dit : « Mon fils il faut m'aimer. Tu vois
Mon flanc percé, mon cœur qui rayonne et qui saigne (…) »
Verlaine, Sagesse, IV, I.
Spécialt. Le sein maternel (→ Amazone, cit. 2).
8 Croit-on que dans ses flancs un monstre m'ait porté ?
Racine, Phèdre, II, 2.
9 (…) Dont le flanc toujour vierge et drapé de guenilles
Sous l'éternel labeur n'a jamais enfanté.
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Les deux bonnes sœurs ».
Fig. L'intérieur, les profondeurs (de quelque chose de creux). || Des « tiroirs ouverts montrant leurs flancs vides » (→ 2. Commode, cit. 2, Zola).
3 (1559). Partie latérale (de qqch.). || Le flanc d'un vaisseau. Travers (→ Brûlot, cit. 3 à 5). || Flanc d'un bâtiment, d'un pavillon. || Les flancs d'un vase (→ Cadence, cit. 5; cruche, cit. 3). || Aux flancs du vase, recueil poétique d'A. Samain.Le flanc d'une montagne (→ Accrocher, cit. 10; aire, cit. 2; déguiser, cit. 6), d'un rocher (→ Bec, cit. 14; capillaire, cit. 3), d'une colline (→ Cassis, cit. 2). || Flanc d'un fossé. Berge. || Flancs d'un pli.
Loc. À flanc de : sur le flanc de. || À flanc de coteau, de précipice (→ Courir, cit. 3). || À mi-flanc.
10 De petites cultures de céréales montent à l'assaut des pentes, s'arrêtent à mi-flanc (…)
Gide, Nouveaux prétextes, p. 225.
11 Le chemin (…) s'insinue, à flanc de colline, entre les murailles et les haies de riches propriétés bourgeoises.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, V, I.
(1564). Spécialt (fortif.). Partie du bastion comprise entre la courtine et la face. || Flanc rasant, fichant, brisé (flanquant deux éléments de direction différente), concave (tourné vers l'intérieur), convexe (tourné vers l'extérieur), bas (disposé de façon à défendre le passage du fossé), couvert (formant un rentrant). || Angle de flanc.
12 (…) je pris quelques anciens officiers avec moi pour aller visiter (…) les retranchements des ennemis. Il est incroyable qu'en si peu d'heures (…) ils aient pu leur donner l'étendue qu'ils avaient entre les deux villages (…) la hauteur de quatre pieds, des fossés larges et profonds, la régularité partout par des flancs qu'ils y pratiquèrent et les petites redoutes qu'ils y semèrent (…)
Saint-Simon, Mémoires, t. I, VI.
Techn. || Flancs blancs : côtés blancs de certains pneumatiques de luxe.
12.1 Ce qui l'aurait empourpré de joie (…) c'étaient les « pneus flancs blancs ». Elle roulerait sur deux disques de neige.
P. Guth, le Mariage du naïf, XVII, p. 184.
4 (1559). Milit. Côté droit ou gauche (d'une troupe, d'une armée). Opposé à front. Aile. || Les flancs d'une colonne. || Couvrir (cit. 31) le flanc d'un bataillon. || Attaque, marche de flanc, sur le flanc parallèle au front ennemi. — ☑ Loc. vieillie. Prendre, charger l'ennemi en flanc (→ Face, cit. 45). || Le flanc, par les flancs (→ Attaquer, cit. 7). || Sur son flanc droit, sur ses flancs (→ Assaillant, cit. 1). || Découvrir son flanc gauche.
13 (…) des épaisseurs de vingt-sept rangs et les fronts de deux cents hommes livrés de la sorte à la mitraille, l'effrayante trouée des boulets dans ces masses, les colonnes d'attaque désunies, la batterie d'écharpe brusquement démasquée sur leur flanc (…)
Hugo, les Misérables, II, I, VIII.
Loc. Prêter le flanc, se dit d'une troupe qui découvre, qui expose son flanc aux attaques de l'ennemi.Fig. Donner prise. Exposer (s'); vulnérable (être). || Prêter le flanc à la critique, à la médisance.
14 (…) Chateaubriand (…) a un peu légèrement pris son parti de prêter le flanc à la curiosité assez louche de ses exégètes (…)
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 262.
5 Blason. || Flanc dextre ou senestre. Blason (pièces honorables).
tableau Termes de blason.
6 Loc. adv. Flanc à flanc : flanc contre flanc, côte à côte. || Navires rangés flanc à flanc.
15 Comme on voit quelquefois, quand la mort les appelle, Arrangés flanc à flanc parmi l'herbe nouvelle, Bien loin sur un étang trois cygnes lamenter.
Du Bellay, Regrets, XVI.
16 (…) car la mère et le fils accrochés flanc à flanc comme de vieilles frégates, s'éloignaient sur l'allée (…)
F. Mauriac, Génitrix, III, p. 41.
CONTR. Front (milit.).
DÉR. Flanchet, flanconade, 1. flanquer.
COMP. Bat-flanc. — Afflanquer, efflanquer, flanc-garde.
HOM. 1. Flan, 2. flan.

Encyclopédie Universelle. 2012.