1. flan [ flɑ̃ ] n. m.
• XIVe; flaon XIIe; frq. °flado; cf. all. Fladen
1 ♦ Crème à base de lait, d'œufs et de farine, que l'on fait prendre au four. ⇒ dariole. Flan aux pruneaux (⇒ far) , aux cerises. Tarte au flan.
♢ Par ext. Crème moulée parfumée, cuite sur le feu. Flan au caramel.
2 ♦ (1376 ) Disque destiné à recevoir une empreinte par pression. Flan d'une monnaie, d'une médaille.
♢ Typogr. Carton spécial recouvert d'un enduit épais que l'on applique humide sur des caractères mobiles afin d'en prendre l'empreinte pour le clichage; le moule ainsi obtenu après séchage.
3 ♦ Loc. fam. (1901; o. i.) En être, en rester comme deux ronds de flan : être stupéfait, muet d'étonnement.
⊗ HOM. Flanc.
flan 2. flan [ flɑ̃ ] n. m.
• 1688 « coup de poing »; rattaché à 1. flan, o. i.
♦ Fam. C'est du flan, de la blague.
♢ Loc. adv. AU FLAN : au hasard. Dire qqch. au flan (cf. Au petit bonheur). — Vieilli À LA FLAN : sans valeur.
● flan nom masculin (francique flado, objet plat) Tarte composée d'un appareil salé ou sucré cuit sur une croûte. Crème renversée ou moulée, diversement parfumée. Carton utilisé pour prendre l'empreinte de la forme typographique. Portion d'une feuille de métal destinée à l'emboutissage ou au formage. Morceau de métal, de titre et de poids légaux, préparé pour la frappe d'une monnaie, d'une médaille. ● flan (expressions) nom masculin (francique flado, objet plat) Familier. En rester comme deux ronds de flan, être dans un état de profonde stupéfaction. ● flan (homonymes) nom masculin (francique flado, objet plat) flanc nom masculin ● flan nom masculin (de flan) Populaire. Au flan, à tout hasard, sans se préoccuper du résultat : Agir au flan. Populaire. C'est du flan, ce n'est pas sérieux ou ce n'est pas vrai. ● flan (expressions) nom masculin (de flan) Populaire. Au flan, à tout hasard, sans se préoccuper du résultat : Agir au flan. Populaire. C'est du flan, ce n'est pas sérieux ou ce n'est pas vrai. ● flan (homonymes) nom masculin (de flan) flanc nom masculin
flan
n. m.
d1./d Crème prise au four, à base de lait sucré, d'oeufs et de farine.
d2./d TECH Disque destiné à recevoir une empreinte par pression. Les flans d'une pièce de monnaie.
d3./d Loc. Fam. En être, en rester comme deux ronds de flan: rester muet de stupéfaction.
I.
⇒FLAN1, subst. masc.
A.— PÂTISS. Crème sucrée à base d'œufs, de lait et de farine que l'on fait prendre au four; p. méton., tarte garnie de cette crème. La femme tenait un large flan acheté chez un pâtissier de la chaussée Clignancourt (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 472). Mon parrain, me soupçonnant avec raison d'aimer sans mesure la pâtisserie, m'envoyait des parts énormes de tarte ou de flan (FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 489) :
• 1. Elle avait surtout une vive tendresse pour la boulangerie Taboureau, où toute une vitrine était réservée à la pâtisserie; elle suivait la rue Turbigo, revenait dix fois, pour passer devant les gâteaux aux amandes, les saint-honoré, les savarins, les flans, les tartes aux fruits...
ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 779.
— P. anal. Préparation analogue, mais salée. La « quiche » (Lorraine), délicieux flan au lard (MENON, LECOTTÉ, Village Fr., t. 1, 1954, p. 90).
B.— TECHNOLOGIE
1. NUMISM. Disque de métal destiné à la frappe d'une monnaie, d'une médaille, etc. Flan d'argent, de cuivre, d'or (Ac.). Nous connaissons mieux, à l'époque romaine, l'organisation administrative qui préside à l'émission des espèces. À l'époque républicaine, les tresviri auro (...) responsables de la fonte des flans métalliques (Hist. et ses méth., 1961, p. 369).
2. TYPOGR. Carton enduit d'une colle spéciale que l'on applique humide sur des caractères mobiles afin d'en prendre l'empreinte pour le clichage; p. méton. moule ainsi obtenu. Le grand quotidien de Paris pourrait leur expédier par avion les flans de ses pages d'information et de rédaction générales (Civilis. écr., 1939, p. 38-01) :
• 2. Longtemps on prépara le flan par mises en place successives de feuilles de papier de soie mouillées, auxquelles on faisait épouser la forme par battage à la brosse. Actuellement on emploie des flans secs à utiliser tels quels après humidification pour leur donner la plasticité voulue.
Civilis. écr., 1939 p. 08-12.
C.— Loc. pop. En être, en rester comme deux ronds de flan; en rester comme du flan (rare). Être frappé de stupeur. Synon. être abasourdi, sidéré (fam.), stupéfait; rester coi. C't à vous faire tourner vot'lait en eau de Javel ... J'en suis comme deux ronds d' flan (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 51). J'en suis encore comme « deux ronds de flan » (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p. 283). On en restait comme du flan... On essayait de se rendre bien compte... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 629).
Prononc. et Orth. :[]. Homon. flanc. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) [Fin du XIe s. (ms. de 1190) fladon « disque destiné à recevoir une empreinte par pression » (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 67)]; 1376 flaon (Document ds DU CANGE, s.v. flans); b) 1892 j'en suis comme deux ronds de flan (COURTELINE, Ronds-de-cuir, II, p. 178); 2. ca 1180 art culin. flaon (Proverbes au vilain, 237 ds T.-L.); fin du XIIIe s. [ms.] flan (ROQUES t. 1, I, 1978). Du germ. occid. flado, cf. l'a. h. all. flado « gâteau, galette, crêpe » (GRAFF t. 3, col. 771), all. Fladen « id. », m. néerl. vlade « id. » (VERDAM), v. FEW t. 15, 2, pp. 132b-134a. Flado est attesté en b. lat. au VIe s. au sens 2. Bbg. QUEM. DDL t. 14.
II.
⇒FLAN2, subst.
Populaire
A.— [L'idée dominante est une idée de hasard]
1. Loc. adv. Au flan. Au hasard, sans préméditation. Synon. au petit bonheur. J'ai appelé [au téléphone] d'abord la mère Rouche, au flan. Pot! elle a répondu (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 69).
2. Loc. adj. À la flan. Qui se laisse guider par le hasard. La première [variété de cambrioleurs] est celle des cambrioleurs à la flan (voleurs de chambres au hasard), qui s'introduisent dans les maisons, sans avoir auparavant jeté leur dévolu (...). Le métier de cambrioleur à la flan est très chanceux (VIDOCQ, Mém., t. 4, 1828-29, p. 84).
B.— [L'idée dominante est une idée d'amateurisme, de manque de soin]
1. Loc. adj. À la flan. Qui ne peut être pris au sérieux. Synon. à la noix. Raconter une histoire à la flan. Un type tarte qui lui donnait des conseils à la flan (QUENEAU, Exerc. style, 1947, p. 173). Le docteur Fanerges, un médecin à la flan (ARNOUX, Solde, 1958, p. 21) :
• Dans les commencements, il affectait d'articuler le nom de M. Chalgrin en l'estropiant; maintenant, il ne le prononce même plus, il dit : « ce monsieur » ou même « le biologiste amateur » ou encore « notre rationaliste à la flan... ». Rohner parle de Chalgrin avec un mépris outrageant...
DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 179.
2. Emploi subst. Personne incapable. Synon. imbécile. Faut pas être une bande de navets, et pas non plus une bande de flans (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 109).
3. P. ext., loc. verb. C'est du flan. Ce n'est pas sérieux, c'est une plaisanterie. « Alors, c'était du flan? » « Quoi »? « Quand tu m'as dit de sauter, c'était du flan? » (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 284).
a) En partic. [En parlant d'un objet concr.] Ce qui est sans valeur. C'est du vrai caoutchouc! du vrai! pas du flan!... t'as pas idée comme c'est solide... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 562).
b) Interj. Du flan! [Réponse négative ironique] Tu plaisantes! Synon. des clous, des navets (vx), des nèfles. Frédéric ne pouvait souffrir, non plus, la répétition de ses mots bêtes, tels que :« du flan! ... » (FLAUB., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 204). Comme quoi « du flan! des navets! » ne sont pas une invention du XIXe siècle (GONCOURT, Journal, 1848, p. 35).
C.— Loc. verb., arg. [L'idée dominante est une idée de régularité, de loyauté] Donner, jouer du flan. Jouer honnêtement, sans tricher. [Un tricheur] dira à un autre qui est en banque :« Donne du « flan » [,] des tocquards viennent d'enquiller! » Cela veut dire :« Joue honnêtement [,] des gens méfiants viennent d'entrer » (HOGIER-GRISON, Le Monde où l'on triche, 1re série, 1886, p. 122).
Prononc. :[]. Homon. flanc. Étymol. et Hist. 1. a) 1828-29 cambrioleurs à la flan « qui cambriolent au hasard » (VIDOCQ, Mém., t. 4, p. 84); b) 1898 au flan « au hasard » (ESN.); 2. a) 1835 jouer du flan « jouer sans tricher » (Raspail ds Le Réformateur, 20 sept.); b) 1843 du flan(c) « sorte de refus, de défi ironique » (DUPEUTY, CORMON, Les Cuis. paris. III, 3 ds QUEM. DDL t. 2); 3. 1894 à la flan « sans valeur » (SAIN. Lang. par., pp. 97-98). Mot d'orig. incertaine. Le FEW t. 15, 2, p. 133a range ces expr. sous le germ. flado, comme flan1 « disque destiné à recevoir une empreinte par pression », à la suite de comme deux ronds de flan (1892), sans expliquer le rapport sém. entre les deux. SAIN. Lang. par. propose pour 1 une abrév. de à la flanquette (v. franquette) et voit dans 2 un emploi de flan « pâtisserie », alors que ce rapprochement est plus prob. secondaire.
STAT. — Flan1 et 2. Fréq. abs. littér. :48.
BBG. — QUEM. DDL t. 15.
flan [flɑ̃] n. m.
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1 (Fin XIIe). Pâtiss. Crème à base de lait, d'œufs et de farine, que l'on fait prendre au four, généralement dans une croûte, en forme de tarte. ⇒ Dariole, quiche.
2 (1376). Techn. Disque destiné à recevoir une empreinte par pression. || Le flan d'une monnaie, d'une médaille. || Un flan d'argent. || Flan d'un disque (de phonographe). — (1872). Typogr. Sorte de carton recouvert d'un enduit épais que l'on applique humide sur des caractères mobiles afin d'en prendre l'empreinte pour le clichage; le moule ainsi obtenu après séchage.
3 ☑ (1901; p.-ê. de 1., « comme deux sous de flan »). Fam. En être, en rester comme deux ronds de flan : être stupéfait, muet d'étonnement. ⇒ Coi (rester). — ☑ À la flan : sans soin, mal fait. ☑ C'est du flan : ce n'est pas vrai; ce n'est pas sérieux. — (1843). En interj. || Du flan ! : de la blague !
1 Toutes ces histoires d'offensives, c'est du flan
La guerre finira dans quinze ans (…)
A. Thérive, Voix du sang, p. 31.
2 (…) je tenais tout de même… J'avais peut-être une petite chance que ça soye pas tout du flan son départ en Chine !… qu'il m'embarque !… que ça se décide !
Céline, Guignol's band, p. 325.
3 Depuis une demi-heure qu'ils s'accrochaient au comptoir, les condés (policiers), on pouvait se demander pour qui ils étaient là. Peut-être n'étaient-ils entrés qu'en sondeurs, au flanc.
Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 12.
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HOM. Flanc.
Encyclopédie Universelle. 2012.