filou [ filu ] n. m.
• 1564; forme de fileur, de filer
1 ♦ Vieilli Celui qui vole avec ruse, adresse, qui triche au jeu. ⇒ aigrefin, escroc, estampeur, tricheur, voleur.
♢ Par ext. Homme malhonnête, sans scrupules. Cet homme d'affaires est un vrai filou. ⇒ pirate. « Les filous connaissent bien les règles et en profitent » ( Chardonne). — Adjt Il est filou, très rusé.
2 ♦ Enfant malin. Ah le filou ! ⇒ bandit, coquin, voyou. — REM. On trouve le fém. FILOUTE [ filut ] . « cette engeance de femelles [...] garces, filoutes » (Grainville).
● filou nom masculin (forme dialectale de fileur) Homme malhonnête qui cherche à voler les autres : Être victime d'un filou. Familier. Terme affectueux désignant un enfant malin. ● filou (difficultés) nom masculin (forme dialectale de fileur) Orthographe Plur. : des filous, avec un s. ● filou (synonymes) nom masculin (forme dialectale de fileur) Homme malhonnête qui cherche à voler les autres
Synonymes :
- aigrefin
- coquin
- crapule
- escroc
- fripon
- pirate
- voleur
● filou
adjectif
Qui est malhonnête, indélicat : Il est moins filou que son père.
● filou (synonymes)
adjectif
Qui est malhonnête, indélicat
Synonymes :
- escroc
- voleur
filou
n. m. et adj. m.
d1./d Voleur adroit, rusé.
d2./d Par ext. Personne malhonnête, qui use de supercheries.
|| adj. m. Il est un peu filou.
⇒FILOU, subst. masc.
A.— Vieilli. Voleur professionnel qui agit avec ruse et adresse. Il venait d'apercevoir un filou qui enlevait la montre d'un dandy, pendant que celui-ci lorgnait un masque des secondes loges (SOULIÉ, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 231). Je vois bien que vous êtes un pick-pocket, c'est-à-dire un filou anglais, auprès duquel ceux de France sont des imbéciles (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 194).
B.— P. ext.
1. Homme malhonnête et sans scrupules qui trompe ou vole autrui. Combien de fois les patriotes réunis chez nous (...) ont-ils plaint cet honnête homme d'être au milieu de la race des filous, et forcé de prendre parti pour des gens qu'il méprisait (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 431). En fait Stavisky était un indicateur et un filou de grande envergure, qui avait versé des fonds, pour les élections cartellistes (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 192) :
• Par le reste de la terre, on ne l'appelait jamais que ce vieux filou de Bellaguet. Il avait acquis une célébrité de cet ordre en participant à une affaire d'escroquerie et de corruption qui couvrit le gouvernement de Juillet des éclats d'un fulgurant scandale.
FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 108.
♦ [Employé comme injure] Toujours son éternelle mandolinade! Bête infecte, filou, animal rouge. Ah! si je pouvais te tenir et te mettre en morceaux (RENAN, Drames philos., Caliban, 1878, I, 1, p. 381).
— Emploi adj. au masc. Les éditeurs et directeurs de théâtre même semblent encore plus bêtes que filous (FLAUB., Corresp., 1861, p. 413). Il connaît des jockeys considérables (...) des ducs filous et voyous qui sont la crème de ce fumier et la fleur de ce crottin (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 336).
2. Fam. Enfant espiègle, rusé. Ce petit filou m'avait caché mes lunettes (DUB.).
— En position d'attribut avec valeur d'adj. (région.). C't'enfant est-il filou (MARTELLIÈRE, Gloss. Vendômois, 1893, p. 131).
Rem. La docum. atteste la forme fém. filoute en emploi subst. Alors un second filou ou une filoute vient pour assortir un échantillon (PAILLET, Voleurs et volés, 1855, p. 40).
Prononc. et Orth. :[filu]. Ds Ac. dep. 1694. FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t. 2 1787 admettent : filous ou filoux au plur. Le plur. mod. est avec un s; dès FÉR. Crit. t. 2 1787 ce plur. est jugé le meilleur. Étymol. et Hist. 1564 « celui qui vole avec ruse et adresse » (Chron. bordelaise, I, 125, Delpit. ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 703). Prob. forme dial. (v. FEW t. 3, p. 541b, note 63) de fileur, dér. de filer lui-même du lat. class. filare « étirer en fil ». Fréq. abs. littér. :175.
filou [filu] n. m.
ÉTYM. 1564; forme dial. de fileur, dér. de filer. → Filer la carte : tricher.
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1 Personne (en général, homme) qui vole, dérobe avec ruse, adresse, qui triche au jeu. ⇒ Agrippeur (vx), aigrefin, arnaqueur (fam.), bandit, escroc, estampeur, pipeur, tricheur, vide-gousset, voleur; → Coupeur de bourses, rat d'hôtel. || Un filou lui a pris sa montre, son portefeuille. ⇒ Pickpocket.
1 Allons, que l'on détale de chez moi, maître juré filou, vrai gibier de potence.
Molière, l'Avare, I, 3.
2 On crache sur un petit filou, mais on ne peut refuser une sorte de considération à un grand criminel.
Diderot, le Neveu de Rameau, Pl., p. 476.
2 Par ext. Personne malhonnête, sans scrupules. ⇒ Fripon. || Cet homme d'affaires est un vrai filou. ⇒ Flibustier, pirate (fig.).
3 Les filous connaissent bien les règles et en profitent. L'honnête homme est souvent négligent, et distrait (…)
J. Chardonne, Éva, p. 34.
3 Terme péj. léger (sans contenu précis). || Ah, le filou ! || Petit filou ! (à un enfant). ⇒ Bandit. — REM. Surtout dans ce sens, on rencontre le fém. filoute, qui serait utile dans tous les cas, dans la mesure où l'on hésite à dire et à écrire : cette fille est un filou.
4 Loango méprisait toute cette engeance de femelles purpurines, malachite et garces, filoutes, vicieuses, harnachées pareilles à d'orgueilleux serpents ou oiseaux lacustres.
P. Grainville, les Flamboyants, p. 141.
Encyclopédie Universelle. 2012.