étourdi, ie [ eturdi ] adj. et n.
1 ♦ Qui agit sans réflexion, ne porte pas attention à ce qu'il fait. ⇒ distrait, écervelé, évaporé, inattentif, inconsidéré, insouciant, irréfléchi, léger. « Vous vous figurez toujours Émile semblable à nos jeunes gens, toujours étourdi, pétulant, volage, errant de fête en fête » (Rousseau).
♢ Spécialt Qui oublie, égare facilement; qui manque de mémoire et d'organisation.
2 ♦ N. Un étourdi, une étourdie. ⇒ distrait, écervelé, hurluberlu (cf. Tête en l'air; tête de linotte). Quel étourdi ! « L'étourdie avait cru laisser sa porte entrouverte, nous la trouvâmes fermée, et la clef était restée en dedans » (Laclos).
3 ♦ Loc. adv. Vieilli À L'ÉTOURDIE.⇒ étourdiment, inconsidérément. Agir à l'étourdie. « Elle allait çà et là, comme un hanneton; elle courait à l'étourdie » (Chateaubriand).
⊗ CONTR. Attentif, circonspect, pondéré, posé, prévoyant, prudent, réfléchi, sage; organisé.
● étourdi, étourdie adjectif et nom (de étourdir) Qui agit sans réflexion, sans attention, qui oublie facilement ; distrait, inattentif. ● étourdi, étourdie (synonymes) adjectif et nom (de étourdir) Qui agit sans réflexion, sans attention, qui oublie facilement ; distrait...
Synonymes :
- distrait
- écervelé
- étourneau (familier)
- évaporé
- farfelu
- hurluberlu (familier)
- irréfléchi
- léger
- rêveur
Contraires :
- appliqué
- attentif
- méthodique
- méticuleux
- pondéré
- posé
- sérieux
- vigilant
● étourdi, étourdie
adjectif
Dit ou fait par inattention, distraction, irréflexion : Réponse étourdie.
● étourdi, étourdie (synonymes)
adjectif
Dit ou fait par inattention, distraction, irréflexion
Synonymes :
- inconséquent
- inconsidéré
- malavisé
Contraires :
- avisé
- prudent
- réfléchi
- sage
étourdi, ie
adj. (et n.)
d1./d adj. Qui agit sans réflexion, sans attention. Un élève étourdi.
— "L'étourdi", comédie de Molière (1655).
d2./d Loc. adv. à l'étourdie: inconsidérément.
I.
⇒ÉTOURDI, IE, adj.
[Correspond à étourderie]
A.— [En parlant d'une pers.] Qui agit de façon irréfléchie, irraisonnée. Synon. distrait, dans la lune (fam.), inattentif, oublieux; anton. attentif, appliqué, sérieux, vigilant. Cf. braque ex. 4.
— Loc. fig. Être étourdi comme un hanneton. Être très étourdi (Ac. 1835-1932).
— Emploi subst.
♦ Jeune étourdi. Avait-il affaire à un fou ou à un étourdi? (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 52). Cette attirance fascinante (...) qui fait glisser l'étourdi de la verve à la gaffe (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 194).
♦ En emploi apposé avec de. Tu n'as pas reçu ma dernière lettre, étourdi d'André (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1892, p. 175).
B.— [En parlant d'un trait de comportement d'une pers.] Qui est effectué sans réfléchir. Des commentaires ironiques ou étourdis (BRETON, Manif. surréal., 2e Manif., 1930, p. 169). D'un geste un peu étourdi, il chercha à repiquer la broche dans l'étoffe de la robe (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 164). Cf. aussi atour ex. 6.
— Loc. adv. À l'étourdie. À la manière d'un étourdi. Il se lançait à l'étourdie dans un art inconnu, dont lui seul pressentait les lois (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 485). Ma mère fut réputée coupable : elle avait pris, à l'étourdie, un mari qui n'avait pas fait d'usage (SARTRE, Mots, 1964, p. 9).
Rem. Étourdiment, adv. Synon. de à l'étourdie. Agir, se conduire, parler étourdiment. C'est de la folie, c'est une fantaisie, c'est une ruine étourdiment cherchée, étourdiment voulue et qui ne produira que des regrets et des remords! (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 244).
Étymol. et Hist. XIVe s. « qui est fait sans réflexion, à la légère » (CUVELIER, Chron. de Bertrand du Guesclin, éd. E. Charrière, 14709); 1559 « qui agit avec étourderie » nonchalance estourdie (AMYOT, Fabius, 9 ds LITTRÉ). Part. passé adj. de étourdir. Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694.
STAT. — Étourdi, adj. et part. passé (ce dernier traité sous étourdir). Fréq. abs. littér. :1 062. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 064, b) 1 841; XXe s. : a) 1 816, b) 1 067.
II.
⇒ÉTOURDI, IE, part. passé et adj.
[Correspond à étourdissement]
I.— Part. passé de étourdir.
II.— Emploi adj.
A.— [En parlant d'une partie du corps] Vx et rare. Qui garde une légère trace de la douleur passée. Synon. endormi, engourdi. La goutte est passée, mais il a le pied encore tout étourdi, la main étourdie (Ac. 1798-1878).
B.— [En parlant d'une pers.]
1. Qui est ébranlé par un choc physique ou moral au point, parfois, de perdre conscience momentanément. Demeurer étourdi, à demi étourdi. Synon. abasourdi, troublé. Il ne comprenait plus rien; il ne savait plus rien; il se sentait étourdi, abruti, fou, comme s'il venait de choir sur la tête (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 593) :
• Enfin, une secousse l'ébranla, et tout sombra; les objets autour de lui s'envolèrent, tandis qu'il éprouvait un vertige anxieux de chute, qui lui tirait les entrailles (...). Puis, tombé dans le noir de la fosse, il resta étourdi, n'ayant plus la perception nette de ses sensations.
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1159.
2. P. ext.
a) Fatigué, importuné. Je me suis excité, enivré toute la journée de ces conversations (...). Rentré à 11 h trois quarts fatigué et étourdi dans un état d'incapacité, faisant des projets de repos et de vie intérieure (MAINE DE BIRAN, Journal, 1818, p. 170).
b) Qui est grisé par un parfum, un alcool, etc. Jos-Mari en restait aussi étourdi que si son jus de fruit avait été coupé de gin (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 171).
étourdi, ie [etuʀdi] adj. et n.
ÉTYM. 1086, Estordit, n. pr.; esturdi, v. 1200; estourdi, XIIIe; du lat. pop. exturditus, p. p. de exturdire. → Étourdir.
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1 Adj. Qui agit sans réflexion, ne porte pas attention à ce qu'il fait. ⇒ Distrait, écervelé, évaporé, éventé, fou, imprudent, inattentif, inconséquent, inconsidéré, insouciant, irréfléchi, léger, malavisé. || Elle est étourdie (→ Bon, cit. 70). || Être trop étourdi pour ne pas se compromettre (→ Brûler, cit. 53), pour ne pas se faire prendre. || Il est étourdi, tête en l'air, il n'a pas de plomb dans la tête.
1 Lélie (…) fait des actions de générosité plutôt que d'étourderie. Son valet paraît plus étourdi que lui, puisqu'il n'a presque jamais l'attention de l'avertir de ce qu'il veut faire.
Voltaire, Mélanges littéraires, Commentaire sur l'« Étourdi » de Molière.
2 Des enfants étourdis viennent les hommes vulgaires : je ne sache point d'observation plus générale et plus certaine que celle-là.
Rousseau, Émile, II.
3 Vous vous figurez toujours Émile semblable à nos jeunes gens, toujours étourdi, pétulant, volage, errant de fête en fête.
4 Mais les hommes entreprenants sont un peu étourdis. L'action exige de la jeunesse, de l'espoir, de l'aveuglement. Si, tout à coup, les chimistes, les industriels, les financiers devenaient sages (…) notre globe (…) s'en trouverait fort mal.
J. Chardonne, Amour du prochain, p. 200.
♦ Spécialt. Qui oublie, égare facilement; qui manque de mémoire et d'organisation.
2 N. || Un, une étourdie. ⇒ Distrait, écervelé, hurluberlu; → Tête à l'évent (2. Évent), en l'air (1. Air); tête de linotte; tête folle, légère. || C'est un étourdi, un petit étourdi. || Étourdie qui ne réfléchit pas (→ Article, cit. 9). || Agir en étourdi, comme un étourdi (→ Aveuglément, cit. 6; convenir, cit. 5). || Parler en étourdi. ⇒ Travers (à tort et à travers). || Étourdi qui ne sait plus retrouver ses affaires. ⇒ Brouillon. — L'Étourdi, comédie de Molière (1665).
5 À quoi bon se montrer ? et comme un étourdi
Me venir démentir de tout ce que je dis ?
Molière, l'Étourdi, I, 4.
6 (…) ils (les Français) s'émancipent un peu trop (…) et s'attachent, en étourdis, à conter des fleurettes à toutes celles qu'ils rencontrent.
Molière, le Sicilien, 13.
7 L'étourdie avait cru laisser sa porte entrouverte, nous la trouvâmes fermée, et la clef était restée en dedans (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre LXXI.
8 Ce tourbillon qu'on appelle le monde
Est si frivole, en tant d'erreurs abonde,
Qu'il n'est permis d'en aimer le fracas
Qu'à l'étourdi qui ne le connaît pas.
Voltaire, Épîtres, LXIV.
9 Cet étourdi qui court, saute, sémille,
Sort, rentre, va, vient, rit, parle, frétille.
Voltaire, La Prude, III, 1.
9.1 J'ai connu un homme qui a donné vingt ans de sa vie à une étourdie, qui lui a tout sacrifié, ses amitiés, son travail, la décence même de sa vie, et qui reconnut un soir qu'il ne l'avait jamais aimée.
Camus, la Chute, p. 45.
3 ☑ Loc. adv. (Fin XIVe). À l'étourdie. ⇒ Étourdiment, inconsidérément. || Agir à l'étourdie.
10 Entre les pattes d'un lion Un rat sortit de terre assez à l'étourdie.
La Fontaine, Fables, II, 11.
11 Elle allait çà et là, comme un hanneton; elle courait à l'étourdie, d'un air assuré (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, VI, p. 211.
12 Lorsqu'on rencontre, après des années, des personnes qu'on a perdues de vue dans l'intervalle, et qui avaient un père, une mère, une épouse, des enfants chéris, on hésite à leur en demander des nouvelles, on craint de provoquer une réponse morne, un silence; et si on le fait à l'étourdie, on se heurte bien souvent à des tombes.
Sainte-Beuve, Volupté, XXI.
13 Un soir, Charlotte lança à trois reprises et comme à l'étourdie, par-dessus les chrysanthèmes du surtout, le nom de Léa au lieu de celui d'Edmée.
Colette, Chéri, p. 92.
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CONTR. Attentif, appliqué, circonspect, curieux, dégrisé, diligent, grave, pondéré, posé, prévoyant, prudent, raisonnable, réfléchi, sagace, sage, curieux, vigilant.
DÉR. Étourderie, étourdiment.
Encyclopédie Universelle. 2012.