esquimau, aude [ ɛskimo, od ] n. et adj. VAR. eskimo
• 1691; var. anc. eskimau; nom donné aux habitants des terres arctiques par leurs ennemis
1 ♦ Habitant des terres arctiques de l'Amérique et du Groenland. ⇒ inuit(seule appellation en français du Canada). Une Esquimaude ou une Eskimo. Les Esquimaux. — Adj. Chien esquimau. ⇒ husky.
2 ♦ N. m. L'esquimau (vieilli) ou eskimo : l'ensemble des langues parlées par les Inuits (« inuktitut »), apparentées aux langues aléoutes. L'eskimo du Labrador, de l'Alaska.
3 ♦ N. m. (1922; nom déposé) ESQUIMAU. Glace enrobée qu'on tient (comme les sucettes) par un bâton. Manger des esquimaux à l'entracte.
● Esquimau nom masculin (nom déposé) Crème glacée enrobée de chocolat ou glace à l'eau moulée, fixée sur un bâtonnet. ● Esquimau (difficultés) nom masculin (nom déposé) Orthographe Esquimau = crème glacée enrobée de chocolat, toujours avec une majuscule (nom déposé).
esquimau, aude, plur. aux ou eskimo
adj. et n.
rI./r
d1./d adj. Qui a rapport aux autochtones habitant le Nord canadien et les autres terres arctiques (Alaska, Groenland, Sibérie). Sculptures esquimaudes.
|| Subst. Les Esquimaux ou Eskimos. Syn. inuit.
|| n. m. LING L'esquimau: V. inuktitut.
d2./d n. m. Chien de forte taille, à robe fournie, utilisé pour le trait.
rII./r n. m. Esquimau (Nom déposé.) Glace généralement enrobée de chocolat, qu'on tient par un bâton comme une sucette. Syn. (Belgique) frisko.
Encycl. L'économie des Esquimaux (terme auquel les autochtones du Nord canadien préfèrent celui d' Inuit) repose sur la pêche, la chasse (phoque, caribou, boeuf musqué, ours) et, depuis peu, sur l'artisanat. Malgré l'immensité des territoires qu'ils occupent, les Esquimaux ne représentent auj. qu'une communauté d'env. 60 000 personnes, de plus en plus touchée par l'influence occidentale. Les plus belles pièces de l'art esquimau (représentations humaines et animales taillées dans l'ivoire, masques de danse en os de baleine ou en bois) proviennent de l'Alaska.
⇒ESQUIMAU, AUDE, adj. et subst.
A.— (Celui, celle) qui appartient aux populations habitant certaines régions arctiques, en particulier le Groenland, le nord du Canada, les confins de la Sibérie orientale. J'ai vu l'Esquimau satisfait avec ses poissons gâtés et son huile de baleine (SENANCOUR, Obermann, t. 2, 1840, p. 127). Landrecourt était (...) secrètement marié à une femme esquimau (L. DE VILMORIN, Julietta, 1951, pp. 203-204).
— [P. anal. d'aspect] Une statuette en bois, Madeleine esquimaude; des cheveux énormes (...) lui couvrent tout le corps (...) comme un vêtement fait en poil d'animal (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 362).
B.— [En parlant d'une chose]
1. Emploi adj. Propre à ces personnes :
• ... je fis cadeau à Bépino d'un magnifique fouet esquimau (...) dont le manche trapu était fait des barbes de baleine et la longue lanière tressée de cuirs de différentes couleurs.
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 230.
2. Emploi subst. masc.
a) LING. Ensemble des idiomes parlés par les Esquimaux. Le ü de fr. « mur » (...) absent en anglais, espagnol, esquimau (Langage, 1968, p. 300).
b) [Pour désigner des objets ayant certaines caractéristiques propres à ces populations]
— Vêtement chaud pour enfant composé d'une pièce ou d'un ensemble — pantalon, chandail, bonnet — rappelant dans une certaine mesure le costume des Esquimaux. Le futur champion en esquimau rouge (La Croix, 7 mars 1937, p. 5).
— Glace enrobée de chocolat et fixée à un bâtonnet, faisant penser aux pays froids habités par les Esquimaux. Comme il y a une couche de chocolat sur les esquimaux qui sont si froids (H. BAZIN, Huile sur feu, 1954, p. 190).
Rem. 1. Pour désigner une sorte de glace, la docum. atteste le mot composé eskimot-brique, subst. masc. On commence par avaler les actualités, (...) puis l'entr'acte avec ses eskimots-brique, et sa publicité (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 230). 2. Quelques dict. gén. (Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., QUILLET 1965, ROB. Suppl. 1970) enregistrent le subst. masc. esquimautage. Manœuvre d'un kayakiste qui, ayant chaviré ou pour faire une acrobatie nautique, se remet d'aplomb à l'aide d'un coup de pagaie qui lui fait faire un tour complet dans l'eau, à la manière des Esquimaux.
Prononc. et Orth. :[], inv.; on trouve cependant un fém. [-o:d]. Formes graph. a) esquimau, fém. -aude (cf. FLAUB., loc. cit.) ou sans changement (cf. L. DE VILMORIN, loc. cit.), plur. -aux (cf. H. BAZIN, loc. cit.); var. eskimau (cf. VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 116); b) eskimo, fém. sans changement, plur. y compris plur. fém. -aus (cf. Traité sociol., 1967, p. 50); var. esquimo. On trouve un sing. esquimaux (cf. CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 223; Natchez, 1826, p. 241; Mém., t. 1, 1848, p. 290; CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1808, p. 32). Forme plais. eskimot (cf. QUENEAU, loc. cit.). Étymol. et Hist. 1. a) 1691 subst. masc. plur. eskimaux « habitants des régions arctiques de l'Amérique » (CHRESTIEN LE CLERC, Nouv. relation de la Gaspesie, 453 ds QUEM. DDL t. 13); b) 1838 ling. (Ac. Compl. 1842); 2. 1922 esquimau « chocolat glacé » (Lar. d'apr. FEW t. 20, p. 54); 1952 (VIALAR, Bête de chasse, p. 79); 3. ca 1930 « vêtement d'enfant » (d'apr. FEW, loc. cit.); 1937 subst. (La Croix, loc. cit.). Empr. à l'esquimau esquimau (FEW t. 20, p. 54). Fréq. abs. littér. : 83. Bbg. BENVENISTE (É.). The name. International journal of American linguistics. 1953, t. 19, pp. 242-245.
ÉTYM. 1691; nom donné aux habitants des terres arctiques de l'Amérique par leurs ennemis (ces populations s'appellent Inuit); var. anc. eskimau.
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I Adj. Relatif aux Esquimaux ou Inuit. || Une femme esquimau ou esquimaude, une femme eskimo. || Chien esquimau.
1 (…) Jérôme quitta l'hôtel, dès l'aube, impatient de croiser des passants coiffés de bonnets de fourrure, de rencontrer des traîneaux à clochettes, des attelages de chiens esquimaux (…)
Maurice Bedel, Jérôme 60° latitude Nord, III, p. 40.
♦ Sport. || Rouleau esquimau. ⇒ Esquimautage.
♦ N. || Un Esquimau, une Esquimaude; un, une Eskimo. || Les Esquimaux, les Eskimos, ou, invar., les Eskimo d'Alaska, du Canada, du Groenland.
2 À côté de ce Carnac de glaces, un igloo pour les gardiens où des Esquimaudes venaient épousseter les cénotaphes et s'opposer aux pillards et aux rennes qui tentaient de séjourner autour.
Jean Cayrol, Histoire de la mer, p. 156.
♦ N. m. (1838). || L'esquimau (vieilli), l'eskimo : l'ensemble des langues parlées par les Inuit (Groenland, Labrador, Nord et Ouest canadiens, Asie, d'une part, sud de l'Alaska de l'autre), apparentées aux langues aleut (aléoutes) et formant avec elles la famille eskimo-aleut. — Adj. || La langue, les langues eskimo du Groenland.
3 La suffixation joue un rôle considérable en eskimo. Outre que les morphèmes grammaticaux (références pronominales, indices de nombre, de cas, de mode) sont suffixés, le mot eskimo se présente souvent comme un conglomérat d'éléments accessoires suffixés à un élément lexical de base (…) Il en résulte un synthétisme très accusé, et la possibilité d'inclure un ensemble complexe d'idées dans un mot unique, long, qui représente une phrase complète.
➪ tableau Classification des langues.
REM. Le mot tend à être abandonné, au moins chez les spécialistes, au profit de langue inuit (ou inuktituk).
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II N. m. || Esquimau.
1 (1922, marque déposée). Par anal. Glace enrobée de chocolat (chocolat glacé) qu'on tient, comme les sucettes, par un bâton.
2 (V. 1930). Vêtement d'enfant en tricot de laine composé d'une veste et d'une culotte formant guêtres.
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DÉR. Esquimautage.
Encyclopédie Universelle. 2012.