escroquer [ ɛskrɔke ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1557; it. scroccare « décrocher »
1 ♦ Tirer (qqch. de qqn) par fourberie, par manœuvres frauduleuses. ⇒ s'approprier, fam. carotter, dérober, s'emparer, extorquer, soustraire, soutirer, 2. voler. « Il nous a escroqué à tous le peu d'argent que nous avions » (Marmontel).
♢ Par anal. Escroquer une signature à qqn.
2 ♦ Par ext. Escroquer qqn, lui soustraire par fourberie qqch. ⇒ 2. voler; fam. arnaquer, 1. blouser, estamper, filouter, flouer.
● escroquer verbe transitif (italien scroccare, vivre aux dépens d'autrui) Soutirer de l'argent, un bien à quelqu'un par des manœuvres frauduleuses : Escroquer des millions à la Sécurité sociale. Escroquer un vieillard sans défense de plusieurs milliers de francs. Soustraire quelque chose à quelqu'un par ruse ou par surprise ; extorquer : Escroquer une signature à une personne trop naïve. ● escroquer (synonymes) verbe transitif (italien scroccare, vivre aux dépens d'autrui) Soutirer de l'argent, un bien à quelqu'un par des manœuvres...
Synonymes :
- dépouiller
- empiler (familier)
- flouer (familier)
- gruger
- rouler (familier)
- voler
Soustraire quelque chose à quelqu'un par ruse ou par surprise ; extorquer
Synonymes :
- dérober
- filouter (familier)
- soutirer
escroquer
v. tr. Voler, soutirer (qqch à qqn) en usant de manoeuvres frauduleuses, de fourberies. Escroquer de l'argent à qqn.
|| Par ext. Escroquer qqn.
⇒ESCROQUER, verbe trans.
A.— Escroquer qqc. (à qqn). S'approprier (un bien) par ruse, soutirer (quelque chose à quelqu'un) par des moyens frauduleux. Un pourvoyeur auquel il escroque sa nourriture (MICHELET, Oiseau, 1856, p. 51). Elle apprend qu'Adolphe (...) est parti pour la Belgique, emportant cent vingt mille francs escroqués à une autre vieille femme (FRANCE, Servien, 1882, p. 113). Si possible envoyez-moi ces 10 francs si on ne vous les a pas escroqués durant mon séjour outre-Manche (VERLAINE, Corresp., t. 3, 1894, p. 294).
— Rare. Escroquer qqc. (de qqn). Toute cette commande n'avait été faite que pour escroquer cinq francs du cocher qui avait mené l'officier chez Magny (GONCOURT, Journal, 1870, p. 698).
— P. exagér. Se procurer (quelque chose) de façon plus ou moins honnête. Nombre de mauvais citoyens se sont enrôlés pour escroquer les quarante livres d'engagement (MARAT, Pamphlets, Marat, l'ami du peuple, 1792, p. 338). Ce salaire n'est jamais qu'une minime fraction du gain produit par le travail de l'ouvrier. Le patron et ses actionnaires escroquent le reste (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 157) :
• 1. — Je ne suis pas digne d'elle. J'ai escroqué son admiration, elle me croyait un futur génie.
DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1939, p. 284.
B.— Escroquer qqn (de qqc.). Voler (quelqu'un) en abusant de sa confiance. Mr Timothy répondit :« Si je vous accorde une pension, c'est uniquement pour vous empêcher d'escroquer les étrangers (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 101). Comme je vois qu'il m'a escroquée, je viens ici pour faire moi-même mon enquête (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 202).
— Au fig. :
• 2. Si nous nourrissions des sentiments assez bas pour chercher à escroquer le peuple français de sa liberté future, nous ferions preuve d'une ignorance singulière de notre propre peuple.
DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 383.
C.— Emploi abs. Il escroque tant qu'il peut, partout où il peut (Ac. 1835-1932).
Prononc. et Orth. :[], (il)escroque []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1557 (O. DE MAGNY, Souspirs, éd. Courbet, p. 114). Empr. à l'ital. scroccare « manger ou vivre aux dépens d'autrui », attesté dep. av. 1566 (Caro ds TOMM.-BELL.), qui se rattache plutôt à crocco « croc, crochet » (v. ces mots; cf. décrocher; EWFS2, MIGL.-DURO, DEVOTO et FEW t. 2, p. 1361a), qu'au rad. onomat. krokk (croquer; FEW t. 2, p. 1361a). Fréq. abs. littér. :29.
DÉR. Escroqueur, euse, subst. Rare. Personne qui escroque. — La Biquebois! (...) celle qui s'est épousée avec un bancal (...) la satanée escroqueuse (E. DE GONCOURT, Zemganno, 1879, p. 104). « Vous ne la connaissez pas? Je vous en félicite, elle a volé, ruiné, je ne sais pas combien de gens. C'est une pure escroqueuse. Et roublarde! » (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 282). — [], fém. [-ø:z]. Ds Ac. depuis 1694. — 1re attest. 1558 (J. DU BELLAY, Divers jeux rustiques, La Vieille courtisane, éd. V. L. Saulnier, p. 156, 205); du rad. de escroquer, suff. -eur2. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — GUIRAUD (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 72. — HOPE 1971, pp. 190-191. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 237.
escroquer [ɛskʀɔke] v. tr.
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1 Tirer (qqch. de qqn) par fourberie, par manœuvres frauduleuses. ⇒ Arnaquer, carotter (fam.), dérober, emparer (s'), extorquer, soustraire, soutirer, voler. || Escroquer qqch. à qqn. || Escroquer de l'argent à qqn. || Il m'a escroqué cet argent, cette montre, sous prétexte de me l'emprunter. || Il s'est fait escroquer une commission. — Rare. || Escroquer qqch. de qqn. — Pron. (récipr.). || Ils se sont escroqué de l'argent l'un à l'autre.
1 L'un et l'autre dès lors vécut à l'aventure
Des présents qu'à l'abri de la magistrature
Le mari quelquefois des plaideurs extorquait
Ou de ce que la femme aux voisins escroquait.
Boileau, Satires, X.
2 Ce vieux madré de cardinal Qui vous escroqua la Lorraine (…)
Voltaire, Lettre au roi de Prusse, 26 janv. 1740.
3 Il nous a escroqué à tous le peu d'argent que nous avions.
Marmontel, Mémoires, III.
4 Quiconque, soit en faisant usage de faux noms ou de fausses qualités, soit en employant des manœuvres frauduleuses pour persuader l'existence de fausses entreprises, d'un pouvoir ou d'un crédit imaginaire, ou pour faire naître l'espérance ou la crainte d'un succès (…) se sera fait remettre ou délivrer (…) des fonds, des meubles (…) et aura, par un de ces moyens, escroqué ou tenté d'escroquer la totalité ou partie de la fortune d'autrui, sera puni d'un emprisonnement d'un an au moins et de cinq ans au plus, et d'une amende (…)
Code pénal, art. 405.
♦ ☑ Loc. Escroquer un dîner à qqn, y prendre part sans y être invité. ⇒ Écornifler.
♦ Par anal. || Escroquer une signature à qqn. || Escroquer des approbations.
5 (…) il est si aisé d'escroquer des approbations, qu'elles ne doivent pas faire une autorité.
Mme de Sévigné, Lettres, 1129, 26 oct. 1689.
2 (XVIe). || Escroquer qqn, lui soustraire par fourberie qqch. ⇒ Flouer, voler; fam. blouser, estamper, filouter. — Il escroque tout le monde. — Pron. (récipr.). || Ils se sont escroqués l'un l'autre. — Absolt. || Il escroque naturellement.
6 Car aux faveurs d'une belle il eut part Sans débourser, escroquant la chrétienne (une coquette).
La Fontaine, Contes, « À femme avare, galant escroc ».
7 (…) le rêve animal est une chose, la guerre civilisée en est une autre. Je m'étais vu sous la routine d'obus, sous la hiérarchie immobile, escroqué de toute gloire. Et alors, au contraire, mon énergie avait pourvu à de furieux mouvements de révolte.
Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 305.
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Encyclopédie Universelle. 2012.