escadron [ ɛskadrɔ̃ ] n. m.
1 ♦ Vx Troupe de combattants à cheval. « Dieu est d'ordinaire pour les gros escadrons contre les petits » (Bussy-Rabutin).
♢ Mod. Subdivision d'un régiment (de blindés, de cavalerie, de gendarmerie, du train des équipages) composée de quatre pelotons, et placée sous le commandement d'un capitaine. Escadron de chasseurs, escadron motorisé. Escadrons d'un groupe de transports du train. — Unité de l'armée de l'air.
♢ Chef d'escadrons : officier supérieur à la tête de deux escadrons. Chef d'escadron : capitaine (cavalerie); commandant (artillerie, gendarmerie, train des équipages).
2 ♦ Fig. Plaisant Groupe important. ⇒ bataillon, troupe. « des escadrons de gros rats font des charges de cavalerie en plein jour » (A. Daudet). Un escadron de jolies filles.
● escadron nom masculin (italien squadrone) Autrefois, troupe de cavaliers armés. Unité administrative et tactique de la cavalerie, de l'armée blindée et de la gendarmerie. (Analogue à la compagnie et à la batterie, il est commandé par un capitaine.) De 1955 à 1977, unité de l'armée de l'air française comprenant plusieurs escadrilles dotées d'appareils en fonction de la spécialité (chasse, bombardement, reconnaissance et électronique) ; depuis 1977, unité élémentaire de l'armée de l'air. Littéraire. Troupe importante : Des escadrons de rats. ● escadron (citations) nom masculin (italien squadrone) Roger de Rabutin, comte de Bussy, connu sous le nom de Bussy-Rabutin Épiry, Nièvre, 1618-Autun 1693 Académie française, 1665 Dieu est d'ordinaire pour les gros escadrons contre les petits. Lettres, au comte de Limoges, 18 octobre 1677 Commentaire Mot repris par Voltaire. ● escadron (difficultés) nom masculin (italien squadrone) Orthographe Chef d'escadron, au singulier (dans l'artillerie, le train, la gendarmerie), ou chef d'escadrons, au pluriel (dans les blindés, la cavalerie). ● escadron (expressions) nom masculin (italien squadrone) Chef d'escadron, dans la cavalerie, capitaine commandant un escadron ; dans l'artillerie, la gendarmerie et le train, premier grade de la hiérarchie des officiers supérieurs (analogue à ceux de commandant ou de chef de bataillon). Chef d'escadrons, dans la cavalerie et l'armée blindée, premier grade de la hiérarchie des officiers supérieurs. Escadron de la mort, groupe paramilitaire ou parapolicier qui, dans un régime de dictature, assassine les opposants au régime.
escadron
n. m.
d1./d MILIT Unité d'un régiment de cavalerie, de blindés ou de gendarmerie. Chef d'escadron: commandant.
|| Formation du train.
|| AVIAT Subdivision d'une escadre.
d2./d Fig. Bande, troupe, groupe nombreux. Des escadrons de sauterelles.
⇒ESCADRON, subst. masc.
A.— ARM. Troupe de cavaliers armés. Trois compagnies de dragons, formant un escadron de cent cinquante chevaux, commandé par le plus ancien des trois capitaines (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 365). Ils [les Turcs] lancèrent d'abord en avant un escadron de 500 cavaliers, suivi à distance par les piétons (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 61).
— Spéc. Unité d'un régiment dans certaines armes (cavalerie, armée blindée, gendarmerie, train des équipages) correspondant à une compagnie d'infanterie. Escadron de cuirassés, de hussards, de gendarmerie mobile. Le 2e escadron de Uhlans attaque en flanc, suivi de 3 pelotons du 3e escadron (FOCH, Princ. guerre, 1911, p. 200). Le gentilhomme me présenta sept bataillons, une compagnie de chars, une batterie, un escadron de spahis, une compagnie de reconnaissance, des éléments de services (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 156).
Rem. COLIN 1971 indique ,,L'escadron est commandé par le chef d'escadron (sans s) dans l'artillerie, le train ou la gendarmerie, par le chef d'escadrons (avec s) dans la cavalerie et l'armée blindée. Ces deux grades correspondent à celui de chef de bataillon dans l'infanterie et dans le génie.``
B.— P. anal. Troupe, groupe important de.
1. [Le compl. déterminatif désigne des pers.] L'escadron des duègnes et des grands parents de la famille (TAINE, Notes sur Paris, 1867, p. 5) :
• À dater de ce moment [1837], il [T. Gautier] fit partie de ce brillant escadron d'écrivains que M. Émile de Girardin ralliait sous son habile direction...
SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 6, 1863-69, p. 295.
— Escadron volant
♦ [P. allusion au nom donné aux demoiselles d'honneur de Catherine de Médicis qui auraient servi ses fins pol.] C'était l'escadron volant des journalistes incompétents, qui, ne sachant rien, tâchent de le faire oublier, à force d'adulations aux vainqueurs et d'injures aux vaincus (ROLLAND, Beethoven, 1937, p. 500).
♦ [P. allusion au nom donné au groupe de cardinaux qui, dans un conclave, déclarent ne servir les intérêts d'aucune cour] Il [le législateur] exige une « ancienneté » de cinq ans au rôle [dans une commune] pour éviter la pratique des « escadrons volants » d'électeurs (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 346).
2. [Le compl. déterminatif désigne des animaux] Des troupeaux de taureaux, des escadrons de chevaux de race espagnole, des hordes de daims et de cerfs (CHATEAUBR. Voy. Amér. et Ital., t. 1, 1827, p. 119). Un escadron de pintades passa devant nous effaré (FABRE, Barnabé, 1875, p. 353).
Rem. On rencontre ds la docum. escadronner, verbe instrans., vieilli. Exécuter des exercices, des manœuvres propres à la cavalerie. Nous espérions (...) trouver une instruction différente, pour la cavalerie légère de celle que reçoit la grosse cavalerie; mais point! et à toujours les hussards escadronneront comme les gros frères (BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1824-30, p. 426).
Prononc. et Orth. :[]. FÉR. 1768 note la 2e syll. longue. Pour les dict. mod. seul WARN. 1968 indique la var. avec []. Comparer avec cadre et escadre. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Dernier quart XVe s. « troupe armée » (J. MOLINET, Chroniques, éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t. 1, p. 95 : depuis que les Ytaliiens se sont boutez en la maison de Bourgoigne, ilz sont nombrez en escades et escadrons). Empr. à l'ital. squadrone « id. », attesté dep. av. 1470 (Luca Pulci ds TOMM.-BELL.), dér., à l'aide du suff. augm. -one, de squadra (escadre). Fréq. abs. littér. :407. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 583, b) 754; XXe s. : a) 501, b) 527. Bbg. BREAL (M.). Notes d'étymol. B. Soc. Ling. 1910/11, t. 16, p. 62. — HOPE 1971, p. 37, 149.
escadron [ɛskadʀɔ̃] n. m.
ÉTYM. Fin XVe, escuadron; ital. squadrone, augmentatif de squadra. → Escadre.
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1 Vx. Troupe de combattants à cheval.
1 Revel le suit de près : sous ce chef redouté
Marche des cuirassiers l'escadron indompté.
Boileau, Épîtres, IV.
2 Dieu est d'ordinaire pour les gros escadrons contre les petits.
Bussy-Rabutin, Au Comte de Limoges, 18 oct. 1677 (→ Bataillon, cit. 4).
♦ Mod. Subdivision d'un régiment (de blindés, de cavalerie, de gendarmerie, du train des équipages) composée de quatre pelotons et placée sous le commandement d'un capitaine. || Escadron de cuirassiers, de chasseurs, de spahis. || Escadron à cheval; escadron motorisé. || Escadron motocycliste. || Les blindés d'un escadron de dragons. || Escadrons d'un groupe de transports du Train.
3 Les poussées furieuses de ces grands escadrons à cuirasses de fer et à poitrines d'acier avaient broyé l'infanterie.
Hugo, les Misérables, II, I, X.
4 Un escadron de magnifiques gardes du corps, clairon en tête, descendait l'avenue de Neuilly (…)
Hugo, les Misérables, I, III, V.
♦ Chef d'escadrons : officier supérieur à la tête de deux escadrons de cavalerie ou du train des équipages. ⇒ Commandant. || Chef d'escadron (sans s) : capitaine (cavalerie); commandant (artillerie, gendarmerie, train des équipages).
2 (1555, in D. D. L.). Fig. (plais.). Groupe important. ⇒ Bataillon, troupe. || Un escadron de rats (→ Cavalerie, cit. 3). || Des escadrons de fourmis.
5 Anges saints, rangez à l'entour vos escadrons invisibles, et faites la garde autour d'une princesse si grande et si délaissée.
Bossuet, Oraison funèbre de Henriette-Anne d'Angleterre.
♦ Un escadron de jolies filles. || Un escadron de girls, de majorettes.
♦ Allus. hist. || Escadron volant : nom donné aux demoiselles d'honneur de Catherine de Médicis qui jouèrent un rôle dans sa politique. — Par analogie :
6 Elles (les sœurs Mancini) appartenaient à cet aimable escadron volant des nièces de Mazarin, que le cardinal ministre avait fait venir d'Italie en France pour participer à sa fortune.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 58.
♦ Par plaisanterie :
7 Puisque les épîtres liminaires sont la plupart longues et ennuyeuses, et que ces gros escadrons de belles paroles dont elles sont composées (…)
Scarron, Virgile, V, Épître.
8 Hélas ! il y a déjà assez de glace entre nous pour supporter qu'y passe un escadron de malentendus.
Gide, Journal, 3 oct. 1913.
♦ ☑ Loc. prov. (1677). Dieu est pour les gros escadrons (bataillons) : la fortune favorise les plus forts.
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DÉR. Escadronner.
Encyclopédie Universelle. 2012.