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entériner

entériner [ ɑ̃terine ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1260; a. fr. enterin « complet, achevé », de entier
1Dr. Rendre définitif, valide (un acte) en l'approuvant juridiquement. confirmer, enregistrer, homologuer, ratifier, sanctionner, valider. Entériner une requête. Le tribunal entérine les rapports d'experts.
2Par ext. Admettre ou consacrer. approuver, confirmer. Entériner un usage. « Cette tendance à entériner l'événement accompli simplement parce qu'il est accompli » (Sartre).
⊗ CONTR. Désapprouver, refuser, rejeter.

entériner verbe transitif (ancien français enterin, entier, complet) Rendre quelque chose valable, définitif en l'enregistrant ; l'admettre, l'approuver : Le dictionnaire entérine les mots que l'usage a consacrés. Confirmer un état de fait, une situation. Ratifier par un jugement un acte dont la validité dépend de cette formalité. Pour un tribunal, faire siennes par jugement les constatations d'un rapport d'experts. ● entériner (synonymes) verbe transitif (ancien français enterin, entier, complet) Rendre quelque chose valable, définitif en l'enregistrant ; l'admettre, l'approuver
Synonymes :
- confirmer
- homologuer
- valider
Confirmer un état de fait, une situation.
Synonymes :
- consacrer
- justifier
- ratifier

entériner
v. tr.
d1./d DR Rendre valable en ratifiant juridiquement. Entériner un jugement.
d2./d Fig. établir ou admettre comme valable, assuré, définitif. Entériner un projet.

⇒ENTÉRINER, verbe trans.
A.— DR. [Le suj. désigne une autorité judiciaire ou pol., ou une décision qui en émane] Garantir la validité définitive d'un acte en le ratifiant. Entériner un rapport d'experts. Entériner une requête (Ac. 1932). Entériner une décision. Le jugement qui entérinera la requête civile, ordonnera que le (...) jugement sera exécuté selon sa forme et teneur (Code procéd. civile, 1806, p. 413) :
1. ... je pris sur moi de faire ce qu'il fallait. Il appartiendrait ensuite à l'Assemblée Nationale, quand elle serait réunie, d'entériner la procédure.
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, p. 110.
B.— P. ext.
1. Confirmer le bien-fondé, la valeur de quelque chose. La servante à face de légataire mal assurée, (...) qui attend (...) que le sceau de la mort vienne entériner ce testament, fragile et provisoire jusqu'au dernier souffle du moribond (ARNOUX, Suite var., 1925, p. 66) :
2. Kretschmer avoue lui-même que la description des types qu'il essaye d'entériner par des enquêtes statistiques repose non pas sur les cas les plus fréquents, mais sur les « beaux cas » ...
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 208.
2. Admettre comme fondée ou comme définitive une situation à laquelle on se soumet, etc., sans la soumettre à un examen qui le cas échéant entraînerait son rejet ou son refus. Entériner un échec. Il ne peut être question d'admettre qu'on a sciemment entériné une injustice (BAZIN, Vipère, 1948, p. 173). Entériner l'événement accompli simplement parce qu'il est accompli (SARTRE, Sit. III, 1949, p. 52). On pouvait croire que cette petite opération, si heureusement effectuée, serait entérinée sans secousse par le gouvernement américain (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 185).
Prononc. et Orth. :[], (j')entérine []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1250 « accomplir entièrement » (Etabliss. de St Louis, I, i, ap. Rapetti, Livre de jostice et de plet, p. 345 ds GDF.); 1274 « ratifier (un acte, des dispositions) par un jugement » (Cart. de Silly, B.N.L 11059, f° 87 r° ds GDF. Compl.). Dér. de l'a. fr. enterin « entier, complet » (XIIe s. ds GDF., T.-L.), lui-même dér. de entier; dés. -er. Fréq. abs. littér. :18.
DÉR. Entérinement, subst. masc., dr. Action d'entériner. Nous ne connoissons pas assez la Constitution de Saint-Domingue pour découvrir ce que c'est qu'un entérinement au Sénat d'Haïti d'une ordonnance du roi de France (CHATEAUBR., Polém., 1818-27, p. 413). L'entérinement de certains privilèges spéciaux dans un document de grande importance constitutionnelle et internationale (Charte Nations Unies, 1946, p. 42). []. Ds Ac. dep. 1694. 1re attest. 1316 enterignement (Lett. du bailli de Rouen, Le Bec, Arch. Lure ds GDF.); du rad. de entériner, suff. -(e)ment1.

entériner [ɑ̃teʀine] v. tr.
ÉTYM. V. 1250, « accomplir entièrement »; de l'anc. franç. enterin « complet, achevé », de entier.
1 Dr. Rendre définitif, valide (un acte) en l'approuvant juridiquement. Confirmer, enregistrer, homologuer, ratifier, sanctionner, valider. || Entériner un acte de grâce. || Entériner une requête.Spécialt. || Entériner un rapport d'experts, l'approuver (en parlant du tribunal compétent).
1 (…) encore que le roi ait donné grâce à un homme, si (aussi) faut-il qu'elle soit entérinée (par le parlement).
Pascal, Pensées, XIV, 870.
Par ext. || Entériner une décision, en confirmer la valeur en l'appliquant.
2 (Av. 1695). Cour. Admettre, rendre durable. Approuver, confirmer, consacrer.
2 Si les écrivains et les académies n'avaient, ce que je ne crois pas, aucune vertu pour arrêter la décadence du langage, ils auraient, en tout cas, le devoir de ne pas entériner les fautes et les abus des ignorants et des irresponsables.
Duhamel, Discours aux nuages, p. 44.
3 J'ai cent fois relevé chez les plus honnêtes professeurs d'histoire, dans les livres les plus objectifs, cette tendance à entériner l'événement accompli simplement parce qu'il est accompli.
Sartre, Situations III, p. 52.
CONTR. Désapprouver, refuser, rejeter.
DÉR. Entérinement.

Encyclopédie Universelle. 2012.