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émérite

émérite [ emerit ] adj.
• 1355, repris XVIII e; lat. emeritus « (soldat) qui a fini de servir »
1 Vx Retraité, honoraire. Mod. Professeur émérite : professeur d'université retraité distingué par ses collègues (pour l' éméritat n. m. ).
2Fig. Vx Qui a une longue pratique de la chose, a vieilli dans son emploi. chevronné, invétéré. « la coquette émérite [...] s'admirait elle-même dans la jeune coquette » (Balzac). Par plais. Un buveur émérite.
(fin XIXe) Mod. Qui, par une longue pratique, a acquis une compétence, une habileté remarquable. distingué, éminent, expérimenté. J'ai « suivi parfois la consultation de Doleris, accoucheur émérite » (Duhamel).
⊗ CONTR. Apprenti, novice.

émérite adjectif (latin emeritus, qui a mérité) Qui, par sa longue pratique, est d'une remarquable habileté ; éminent, supérieur, chevronné : Joueur émérite.émérite (difficultés) adjectif (latin emeritus, qui a mérité) Emploi Le sens « qui a acquis une habileté supérieure par une longue pratique, éminent, chevronné », naguère critiqué, est aujourd'hui passé dans l'usage : un joueur d'échecs émérite. Recommandation Ne pas employer émérite pour méritant (= qui a du mérite, estimable). Remarque Émérite (du latin emeritus, qui a accompli son service militaire) signifiait autrefois « qui a pris sa retraite et jouit des honneurs de son titre » (on dit aujourd'hui dans ce sens honoraire : professeur honoraire). Le glissement vers le sens actuel s'est fait sous l'influence de mérite. ● émérite (expressions) adjectif (latin emeritus, qui a mérité) Professeur émérite, professeur retraité de l'enseignement supérieur, ayant gardé certains droits liés à sa profession. ● émérite (synonymes) adjectif (latin emeritus, qui a mérité) Qui, par sa longue pratique, est d'une remarquable habileté ; éminent...
Synonymes :
- chevronné
- distingué
- éminent
- expérimenté
- habile
- incomparable
- remarquable
- réputé

émérite
adj.
d1./d Qui est à la retraite et jouit des honneurs de son titre. Professeur émérite.
(Québec) Se dit d'un professeur dont l'excellence et la contribution sont officiellement reconnues par l'Université à l'âge de la retraite.
(Belgique) Se dit de professeurs d'université ou de magistrats qui, ayant cessé d'exercer, portent encore leur titre.
d2./d Qui a acquis une connaissance remarquable d'une science, d'un art, d'un métier. Technicien émérite.

⇒ÉMÉRITE, adj.
A.— Vx. [En parlant d'un fonctionnaire, d'un professeur, d'un magistrat] Qui a pris sa retraite et jouit des honneurs de son titre. Synon. usité honoraire. Professeur émérite (Ac. 1798-1932). Cet interlocuteur ne tarda donc pas à apprendre que ce monsieur assez âgé (...) était proviseur émérite (QUENEAU, Enf. du limon, 1938, p. 220).
Rem. Dans qq. pays et notamment la Belgique, le magistrat ou professeur émérite continue à percevoir l'intégralité de son traitement, alors que le magistrat ou professeur honoraire ne perçoit qu'une pension de retraite.
Emploi subst. masc. Jonathas laissa le vieux professeur dans le vestibule (...); mais il revint promptement (...) et conduisit le vieil émérite à travers de somptueux appartements (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 203). Les émérites ont une pension (Nouv. Lar. ill.).
B.— Qui a une longue pratique de quelque chose, due à son âge, et y excelle; p. ext., qui a une compétence et une habileté de haut niveau. Cavalier, collectionneur, employé, joueur (cf. capitaine A 2 b), mathématicien émérite. Quand le mot « retraité » eut remplacé le mot « émérite », celui-ci prit la signification de « habile, expert », et Balzac la vulgarisa (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 121) :
Le mot « ami » signifie, en argot, un voleur émérite, un voleur consommé, qui, depuis longtemps, a rompu avec la socété, qui veut rester voleur toute sa vie, et qui demeure fidèle « quand même » aux lois de la haute pègre.
BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, p. 520.
P. plaisant. Buveur, menteur émérite. Une nouvelle de moiArsène Guillot »] a paru dans la Revue des Deux Mondes (...) On a trouvé qu'elle était impie et immorale. Trois ou quatre femmes, adultères émérites, ont poussé des cris de fureur que leurs anciens amants ont répétés en chœur (MÉRIMÉE, Lettres ctesse de Montijo, t. 1, 1870, p. 88).
Rem. 1. Ce dernier emploi apparaît ds Ac. 1932. 2. Émérite se rapporte except. à des inanimés. [Spécialistes] à qui nous devons des réalisations émérites (Arts et litt., 1935, p. 3405).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. adj. « qui a accompli sa carrière » (BERCHEURE, f° 70 r° ds LITTRÉ); à nouv. av. 1762 (Ac.); 2. 1830 « qui a une longue habitude » (BALZ., Paix du ménage, œuvre., t. 1, p. 1010 ds ROB.). Empr. au lat. emeritus « qui a accompli son service milit. » part. passé de emerere « mériter, gagner ». Fréq. abs. littér. :35.
DÉR. Éméritat, subst. masc., rare. État du professeur émérite, prérogatives qui s'y attachent. Il faut que les livres d'un professeur soient le fruit d'une longue expérience, et l'occupation de son éméritat (JOUBERT, Pensées, 1824, p. 462). []. 1re attest. 1824, supra; de émérite, suff. -at. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — PIRON (M.). Les Belgicismes lex. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, n° 1, p. 300. — SPENCE (N. C. W.). Fr. St. 1972, t. 26, p. 495.

émérite [emeʀit] adj.
ÉTYM. 1355, repris XVIIIe; lat. emeritus « (soldat) qui a fait son temps, son service, vétéran », de emereri « achever le service militaire », de emerer, même sens, et aussi « mériter, gagner », de ex-, et merere, mereri.
1 Vx. Qui, ayant exercé un emploi pendant un certain temps, a pris sa retraite et jouit des honneurs de son titre. Honoraire, retraité.|| Auguste établit des récompenses pour les soldats qu'on appelait émérites, c'est-à-dire, qui avaient bien servi pendant un certain nombre d'années (Trévoux).Professeur émérite, et, n., un émérite, se disait autrefois des professeurs après un certain temps de service. || En quittant leur chaire, les Émérites ont une pension (Trévoux).
En Belgique, Professeur honoraire d'université ou magistrat sorti de charge et ayant obtenu l'éméritat.
2 Fig. Vx. Qui a une longue pratique, une longue habitude de qqch., a vieilli dans son emploi. Chevronné.Par plais. || Buveur émérite. Invétéré. || Menteur émérite. || « Trois ou quatre femmes, adultères émérites » (Mérimée, in T. L. F.).
1 Du fond de sa bergère, que sa robe remplissait entièrement, la coquette émérite, tout en causant avec un diplomate qui la recherchait afin de recueillir les anecdotes qu'elle contait si bien, s'admirait elle-même dans la jeune coquette (…)
Balzac, la Paix du ménage, Pl., t. I, p. 1010.
3 (Fin XIXe). Mod. Qui, par une longue pratique, a acquis une compétence, une habileté remarquable. Distingué, éminent, éprouvé, expérimenté, habile, remarquable, supérieur. || Philologue émérite (Académie).
2 J'ai, pendant la fin de mes études, suivi parfois la consultation de Doleris, accoucheur émérite.
G. Duhamel, Biographie de mes fantômes, p. 187.
REM. L'emploi de émérite est abusif quand il ne s'agit pas d'une qualité acquise par une longue pratique.
CONTR. Apprenti, novice. — Maladroit.
DÉR. Éméritat.

Encyclopédie Universelle. 2012.