éléphant [ elefɑ̃ ] n. m.
1 ♦ Grand mammifère ongulé (proboscidiens), herbivore vivant par bandes dans les forêts humides et chaudes ou dans la savane, remarquable par sa masse pesante, sa peau rugueuse, ses grandes oreilles plates, son nez allongé en trompe et ses défenses dont on tire l'ivoire (⇒ pachyderme). Éléphant mâle, femelle (ÉLÉPHANTE , rare ). Jeune éléphant. ⇒ éléphanteau. « Les éléphants rugueux, voyageurs lents et rudes, Vont au pays natal à travers les déserts » (Leconte de Lisle). L'éléphant d'Afrique est plus grand que l'éléphant d'Asie. Éléphant d'Asie, aux défenses plus petites. L'éléphant barrit. Éléphant domestiqué, conduit par son cornac. Le mammouth, variété d'éléphant fossile. Le cimetière des éléphants.
2 ♦ ÉLÉPHANT DE MER : phoque à trompe, de grande taille.
3 ♦ (En parlant des humains) Personne très grosse, à la démarche pesante (cf. Un hippopotame). — Fig. Personnage important (d'un parti politique).
♢ Loc. fam. Un éléphant dans un magasin de porcelaine, se dit d'un maladroit qui intervient dans une affaire délicate. — Avoir une mémoire d'éléphant, une mémoire exceptionnelle, notamment en ce qui concerne le mal qu'on vous a fait; être rancunier (l'éléphant passant pour vindicatif). — Un éléphant rose : une vision due à l'ivresse.
♢ Pantalon à pattes d'éléphant, dont le bas des jambes va en s'évasant (Abrév. fam. pattes d'ef [ patdɛf ] ).
♢ Arg. mar. Terrien, navigateur débutant.
● éléphant nom masculin (latin elephantus, du grec elephas, -antos) Grand mammifère (éléphantidé) herbivore à peau épaisse, aux membres en piliers, à la longue trompe nasale respiratoire, olfactive et prenante, aux incisives supérieures développées en défenses. (Deux espèces : l'éléphant d'Afrique, Loxodonta africana, et l'éléphant des Indes, Elephas indicus ; ordre des proboscidiens.) Familier. Personne grosse, à la démarche lourde et lente. ● éléphant (citations) nom masculin (latin elephantus, du grec elephas, -antos) Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont Montevideo 1846-Paris 1870 L'éléphant se laisse caresser. Le pou, non. Chants de Maldoror Henri Beyle, dit Stendhal Grenoble 1783-Paris 1842 J'aime la force, et de la force que j'aime, une fourmi peut en montrer autant qu'un éléphant. Rome, Naples et Florence Lucien de Samosate Samosate, Syrie, vers 125-vers 192 Faire d'une mouche un éléphant. Éloge de la mouche, 12 Commentaire C'était un proverbe. ● éléphant (expressions) nom masculin (latin elephantus, du grec elephas, -antos) Familier. Éléphant blanc, en Afrique, en Belgique, au Canada, réalisation qui a coûté très cher mais dont l'utilité est faible. Éléphant de mer, grand phoque des mers antarctiques, dont les mâles ont une sorte de trompe qu'ils gonflent en expirant l'air, qui se nourrit de céphalopodes. Avoir une mémoire d'éléphant, avoir une bonne mémoire, en particulier en ce qui concerne le mal qu'on vous a fait ; être rancunier. Être comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, être très maladroit dans une affaire délicate ; faire de lourdes gaffes. ● éléphant (synonymes) nom masculin (latin elephantus, du grec elephas, -antos) Familier. Personne grosse, à la démarche lourde et lente.
Synonymes :
- mastodonte (familier)
éléphant
(chaîne de l') ensemble de collines du S.-O. du Cambodge, culminant à 1 081 m.
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éléphant
n. m.
d1./d Mammifère proboscidien herbivore à peau rugueuse, muni d'une trompe et de défenses (incisives supérieures). L'éléphant barrit. V. mammouth, mastodonte.
|| Loc. fig., Fam. Un éléphant dans un magasin de porcelaine: une personne d'une grande maladresse.
— Avoir une mémoire d'éléphant: avoir beaucoup de mémoire.
d2./d éléphant de mer: mammifère marin (Macrorhinus leoninus) des régions antarctiques, le plus grand des pinnipèdes, dont les mâles, qui atteignent 6,5 mètres de long pour une masse de 3,5 tonnes, ont une trompe longue d'une quarantaine de centimètres.
Encycl. L'éléphant d'Afrique (Loxodonta africana), autrefois plus abondant, vit habituellement dans les savanes et les forêts au sud du Sahara, en petits troupeaux conduits par une vieille femelle.C'est le plus gros animal terrestre (le mâle peut dépasser 6 tonnes). Chassé pour les dégâts qu'il crée dans les cultures et surtout pour l'ivoire de ses défenses (malgré l'interdiction de ce commerce), l'éléphant voit sa population fortement régresser. L'éléphant d'Asie (Elephas indicus), un peu moins grand, habite les forêts de la péninsule indienne, du Sri Lanka et de la Malaisie, ainsi qu'à Sumatra et à Bornéo; il est domestiqué pour accomplir divers travaux de force. Utilisé comme animal de guerre depuis l'Antiquité, l'éléphant (notam. dans sa variété albinos ou éléphant blanc) est vénéré dans certains pays d'Asie.
⇒ÉLÉPHANT, subst. masc.
A.— 1. Mammifère herbivore, de l'ordre des pachydermes, caractérisé par sa très grande taille, sa peau nue et rugueuse, sa masse pesante, ses membres lourds, ses grandes oreilles plates, son nez allongé en trompe préhensile et ses défenses dont on tire l'ivoire. Éléphant d'Afrique, d'Asie; cimetière d'éléphants; défenses, dents d'éléphant; peau d'éléphant; troupeau d'éléphants. L'éléphant dont la trompe en jouant brise l'arbre, Vient le dernier, levant, comme un pilier de marbre, Ses pieds dont chaque trace au sol s'approfondit (LAMART., Chute, 1838, p. 892). Les appels sauvages poussés par quelque bête de la ménagerie voisine : un ara qui crie, un éléphant qui barrit (BOURGET, Disciple, 1889, p. 12) :
• 1. On ne peut de même considérer le grand accroissement du nez de l'éléphant, transformé en une trompe énorme, sans reconnoître que cet organe, continuellement exercé et servant de main à l'animal, a reçu de cet emploi habituel les dimensions, la force et l'admirable souplesse qu'on lui connoît, ...
LAMARCK, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 362.
a) [L'éléphant en tant qu'animal domestique]
— [L'éléphant utilisé comme bête de somme ou de trait] Ses éléphants qui faisaient la force de son armée (FLAUB., Salammbô, t. 1, 1863, p. 164). L'éléphant, dans sa carrure superbe, est un luxe de rajah ou une machine de guerre, plutôt qu'un serviteur domestique (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 223).
— [L'éléphant utilisé comme animal de cirque] :
• 2. C'est sous la Restauration que le premier éléphant, Baba, fit son apparition au cirque Franconi. (...) son répertoire était limité. Il se mettait à table, une serviette au cou, et débouchait une bouteille. Les dresseurs ont fait depuis preuve d'imagination et de patience... puisqu'ils nous présentent des éléphants musiciens, équilibristes ou danseurs.
Hist. des spectacles, 1965, p. 1528.
b) [L'éléphant en tant que symbole] Éléphant blanc. Variété albinos de l'éléphant, vénérée en Asie, notamment au Siam. Dans certains pays de l'Asie On révère les éléphants, Sur-tout les blancs (FLORIAN, Fables, 1792, p. 84). Guerres religieuses (...) des Siamois pour l'éléphant blanc (DUPUIS, Orig., 1796, p. 457). Dieu à tête d'éléphant. Symbole de la sagesse. Un Ganésa à tête d'éléphant comme il convient au Dieu de la sagesse (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 86).
2. P. méton. Œuvre d'art ou d'artisanat représentant un éléphant. Pour revenir à la place de la Bastille, l'architecte de l'éléphant avec du plâtre était parvenu à faire du grand (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 158). Un éléphant de Jade (LAFORGUE, Complaintes, 1885, p. 96).
3. [P. anal. de forme]
a) Éléphant laineux. Le mammouth ou éléphant laineux (BOULE, Conf. géol., 1907, p. 178).
b) Éléphant de mer/marin. Glenarvan autorisa son équipage à faire la chasse aux phoques innombrables, qui, sous le nom de veaux, de lions, d'ours et d'éléphants marins, encombrent les rivages de la baie Falmouth (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 22).
B.— P. compar. et au fig.
1. P. compar.
a) [À propos (d'une particularité physique) d'une pers.] Un grand gaillard avec des épaules d'éléphant (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p. 214). Tourgueneff m'écrit ce matin qu'il a le genou comme un melon et les pieds d'un éléphant (FLAUB., Corresp., 1877, p. 48).
b) [À propos d'une chose concr.] La gigantesque cathédrale n'était plus qu'une sorte d'éléphant prodigieux qui soufflait et marchait avec ses piliers pour pieds, ses deux tours pour trompes et l'immense drap noir pour caparaçon (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 414). Grue tout en tôle et en acier, un engin très haut, espèce d'éléphant gigantesque dressé sur quatre énormes membres, entre lesquels passaient les locomotives (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 247).
— Spéc. Pantalon (à l') éléphant, à pattes d'éléphant, à pied(s) d'éléphant, jambes d'éléphant. Pantalon dont le bas de la jambe est très large. « En voilà un, avec son pantalon à l'éléphant, dit Mévisto, que je ne voudrais pas rencontrer la nuit! ... » (GONCOURT, Journal, 1889, p. 937). Une cordelière, un col bas et des pantalons-éléphant eussent fait plus sûrement sa conquête (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 169).
c) Loc. Avoir une mémoire d'éléphant. Faire d'une mouche un éléphant. Être comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Être maladroit, commettre des gaffes. Expr. synon. Pour un homme de goût, c'est un peu patte d'éléphant dans le plat d'épinards (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 141).
2. Au fig., fam. et le plus souvent iron.
a) Personne aux gestes lourds. Gautier continue à marcher sur sa petite voie et ses petites idées [à Sainte-Beuve] avec le pas pacifique d'un éléphant (GONCOURT, Journal, 1863, p. 1273). Bordenave mimait, avec des grâces d'éléphant (ZOLA, Nana, 1880, p. 1327).
— Arg. (des marins). ,,Pour un marin, toute personne étrangère à la Marine est un éléphant, vraisemblablement parce que tout « civil » est, par définition, lourd, pataud, maladroit! Le terme a naturellement toujours été très en honneur à l'École Navale`` (COINDREAU, Arg. Baille, 1957, p. 132). Au cours de marine [du lycée de Brest], il est de suprême bon ton d'exagérer cette langue originale (...), peu comprise « des éléphants » (CIGNEROL, Notes Bordachien, 1888, p. 47).
b) Personne qui se distingue par une capacité créatrice puissante, lourde, généralement sans raffinement. Son génie embrasse tout. Cet éléphant de la finance vendrait les députés au ministère, et les Grecs aux Turcs. Pour lui le commerce est, dirait Cousin, la totalité des variétés, l'unité des spécialités (BALZAC, Mais. Nucingen, 1838, p. 602) :
• 3. Balzac, aussi profond et aussi puissant visionnaire que lui [Saint-Simon], n'était qu'un écrivain lent, constructeur minutieux de bâtisses énormes, sorte d'éléphant littéraire, capable de porter des masses prodigieuses, mais d'un pas lourd.
TAINE, Essais de crit. et d'hist., 1858, p. 221.
— [À propos d'une œuvre] Ils [les gros livres] sont les éléphants sacrés de la doctrine (HUGO, Âne, 1880, p. 293).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Éléphantarque, subst. masc., antiq. Chef d'une compagnie de soldats montés sur des éléphants. Deux armées entières : trente mille hommes d'un côté, onze mille de l'autre, sans compter les éléphants avec leurs éléphantarques (FLAUB., Corresp., 1860, p. 384). b) Éléphante, subst. fém. rare. Femelle de l'éléphant. Emploi métaph. Femme lourde qui manque de souplesse (cf. HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 133). c) Éléphas, subst. masc. Nom scientifique de l'éléphant. L'« Elephas meridionalis », comme d'ailleurs la plupart des éléphants qui se baladaient autrefois en Europe, n'avait pas de fourrure (FARGUE. Piéton Paris, 1939, p. 129).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1121 elefant (Ph. Thaon Best., 1416 ds T.-L. : une beste truvum qu'elefan apelum); 2. 1825 p. ext. « personne à la démarche lourde et peu gracieuse » (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, p. 227); 3. 1560 elephant de mer (PARÉ, éd. Malgaigne, Discours de la licorne, III, chap. XI, p. 502). Empr. au lat. elephantus « éléphant », en a. fr. on rencontre plus souvent la forme olifant. Fréq. abs. littér. :926. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 789, b) 2 429; XXe s. : a) 678, b) 701.
DÉR. 1. Éléphanteau, subst. masc. Petit de l'éléphant; jeune éléphant. Des éléphanteaux se séchant au soleil (GREEN, Journal, 1938, p. 144). — []. — 1re attest. XVIe s. (Ant. du Pinet ds DELB. Rec. ds DG); de éléphant, suff. -eau. — Fréq. abs. littér. : 1. 2. Éléphantesque, adj. Comparable à l'éléphant; qui est, en poids et en taille, supérieur à la moyenne. Synon. énorme, gigantesque, gros, monumental. C'est une dame [la comtesse Fontaine] aux proportions éléphantesques, dans la fleur de la soixantaine (COPPÉE, Toute une jeun., 1890, p. 220). — []. — 1re attest. 1890 id.; de éléphant, suff. -esque. 3. Éléphantin, ine, adj. a) Relatif à l'éléphant; qui rappelle l'éléphant. L'épiderme éléphantin des mendiants (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 20). Belle autrefois [Taïtou], de cette beauté grasse que recherchent les Orientaux, mais devenue avec le temps d'une corpulence éléphantine (THARAUD, Passant Éthiopie, 1936, p. 110). Au fig. Si son attirance pour les claires éjections d'Ovide était des plus discrètes et des plus sourdes, son dégoût pour les grâces éléphantines d'Horace, (...) était sans borne (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 38). b) [En parlant d'un obj.] Fait en ivoire. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. Livre éléphantin. Chez les Romains, livre dont les feuillets étaient en ivoire et où étaient conservées les transactions du Sénat. Emploi subst. fém. Flûte phénicienne faite d'ivoire. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et XXe s. — [], fém. [-in]. — 1res attest. a) 1256 meselerie elephantine (A. DE SIENNE, Rég. du corps, 123, 19 ds T.-L.), b) 1864 « fait d'ivoire » (LITTRÉ); de éléphant, suff. -in. — Fréq. abs. littér. : 4. 4. Éléphantique, adj. et subst. Qui rappelle l'éléphant par sa forme, son volume. Sa chemise bouffante et son pantalon éléphantique qui ne prissent par miracle la dignité diplomatique (FRANCE, Barbe-Bleue et autres contes, Chemise, 1909, p. 209). L'énorme Suédoise beauté éléphantique (SIMONIN, BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 141). Qui est atteint d'éléphantiasis. Synon. éléphantiasique, éléphantiaque. Attesté ds LITTRÉ, Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e-20e et QUILLET 1965. Rem. Certains dict. attestent l'emploi subst. dans le sens de « éléphantiasique, éléphantiaque ». — Dernière transcr. ds LITTRÉ : é-lé-fan-ti-k'. — 1res attest. a) XVe s. subst. (Valenciennes, ap. La Fons. ds GDF.), b) adj. « d'éléphant » 1506-1516 (FOSSETIER, Chron. Marg., ms. Bruxelles, 10512, IX, II, 5 ds GDF. Compl.); de éléphant, suff. -ique.
BBG. — GILI GAYA (S.). Miscelánea. Revista de Filologia española. 1949, t. 33, pp. 145-146. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 42, 121. — GRIMAUD (F.). Pt gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1968, p. 194. — ROG. 1965, p. 42, 178, 180. — ROMMEL 1954, p. 98. — SPITZER (L.). Über einige Wörter der Liebessprache. Leipzig, 1918, p. 56. — VAGANAY (H.). Qq. mots peu connus. In : [Mél. Chabaneau (C.)]. Rom. Forsch. 1907, t. 23, p. 226 (s.v. éléphantin).
éléphant [elefɑ̃] n. m.
ÉTYM. XIIe, élefant; surtout olifant jusqu'au XVe; lat. elephantus, du grec elephas, elephantos.
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1 Mammifère ongulé (famille des Proboscidiens, ancien ordre des Pachydermes), herbivore, vivant par bandes dans les forêts humides et chaudes ou dans la savane, remarquable par sa masse pesante, sa peau rugueuse, ses grandes oreilles plates, son nez allongé en trompe et ses défenses dont on tire l'ivoire. || L'éléphant d'Afrique est plus grand que l'éléphant d'Asie. || Éléphant gris, noir. || Éléphant blanc, variété albinos vénérée dans certains pays d'Asie. || Troupeau d'éléphants. || Éléphant rogue, devenu méchant parce qu'il a perdu ses compagnons. || Éléphant domestiqué, conduit par son cornac. ⇒ Cornac; mahout. || Éléphant caparaçonné. || Éléphant de guerre des anciens (→ Cataphracte, cit.; développer, cit. 15), porteur d'une tour. || Les éléphants d'Hannibal, de Pyrrhus. || Dent d'éléphant. ⇒ 1. Morfil (vx). || Défenses d'éléphant. || Troupe d'éléphants. || Éléphants de cirque. || Éléphant dressé. || Cri de l'éléphant. ⇒ Barrissement, barrit. || L'éléphant barète ou barrit. || Le caractère doux (→ Compter, cit. 1), la docilité, l'intelligence, le pas lent et pesant de l'éléphant. — Un éléphant mâle, un éléphant femelle (ou une éléphante).
1 Pareils appétits agitent un ciron et un éléphant.
Montaigne, Essais, II, XII, p. 161.
2 Un rat des plus petits voyait un éléphant
Des plus gros, et raillait le marcher un peu lent
De la bête de haut parage (…)
La Fontaine, Fables, VIII, 15.
3 Dans l'état de sauvage, l'éléphant (…) est d'un naturel doux, et jamais il ne fait abus de ses armes ou de sa force (…) il ne les exerce que pour se défendre lui-même ou pour protéger ses semblables; il a les mœurs sociales, on le voit rarement errant ou solitaire; il marche ordinairement de compagnie (…)
Buffon, Hist. nat. des animaux, L'éléphant, Œ., t. III, p. 177.
4 (…) sylphide au jarret triomphant,
Qui voulez enseigner la walse à l'éléphant (…)
Baudelaire, les Épaves, « Bouffonneries », XXI.
5 Mais un cri, un cri épouvantable éclata, un rugissement de douleur et de colère : c'étaient les soixante-douze éléphants qui se précipitaient sur une double ligne (…)
Flaubert, Salammbô, VIII, p. 174.
6 Les éléphants rugueux, voyageurs lents et rudes,
Vont au pays natal à travers les déserts (…)
L'oreille en éventail, la trompe entre les dents,
Ils cheminent, l'œil clos.
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Les éléphants ».
♦ Animal proboscidien apparenté à l'éléphant. || Les éléphants fossiles. ⇒ Mammouth.
➪ tableau Noms de mammifères.
7 (…) trois ou quatre éléphants marins, d'un gris bleuâtre, et longs de vingt-cinq à trente pieds. Ces énormes amphibies, paresseusement étendus sur d'épais lits de laminaires géantes, dressaient leur trompe érectile et agitaient d'une grimaçante façon les soies rudes de leurs moustaches longues et tordues (…)
J. Verne, les Enfants du capitaine Grant, t. III, 1868, p. 92, in T. L. F.
3 Par compar. (En parlant des humains). || Être gros comme un éléphant. || Il a l'air d'un éléphant.
♦ Par métaphore, fig. || Un éléphant : une personne très grosse, à la démarche pesante. → Baleine. || Qu'est-ce que c'est que ce gros éléphant ?
♦ ☑ (1849). Loc. fam. Un éléphant dans un magasin de porcelaine, se dit d'un lourdaud qui intervient dans une affaire délicate. — ☑ Il a une mémoire d'éléphant : il a une mémoire exceptionnelle, d'où, par ext., il n'oublie jamais le mal qu'on lui a fait, il est rancunier (l'éléphant passant pour vindicatif). — ☑ Faire d'une mouche un éléphant : exagérer une faute légère.
♦ ☑ Avoir une peau d'éléphant, très dure, impénétrable. Fig. :
8 (…) elle essuie les coups en souriant. Tout glisse sur elle, n'est-ce pas, ils doivent se dire cela, « elle a une peau d'éléphant »… Jamais un mot quand les autres, ainsi, sans préavis, passent à l'attaque…
N. Sarraute, le Planétarium, p. 43.
♦ (1933, in D. D. L.). Spécialt. || Pantalon à pattes d'éléphant, (vieilli) pantalon (à l') éléphant, dont le bas des jambes est très large.
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DÉR. Éléphante, éléphanteau, éléphantesque, éléphantin. — V. Éléphantiasis.
Encyclopédie Universelle. 2012.