délice [ delis ] n. m. (au plur. n. f. )
• 1120; lat. delicium
I ♦ N. f. pl. (lat. deliciæ) DÉLICESLittér. Plaisir qui ravit, transporte. ⇒ blandice, 2. charme, jouissance, 1. plaisir. Les délices de l'amour, de la campagne. Lieu de délices. ⇒ éden, eldorado, paradis. « L'imagination m'apportait des délices infinies » (Nerval). « Je regardais avec délices les étoiles » (Maupassant). Faire ses délices de qqch., y prendre un grand plaisir. ⇒ se délecter. — Loc. Les délices de Capoue : délices où l'on s'amollit, par allusion aux quartiers d'hiver qu'Hannibal prit à Capoue après la victoire de Cannes et qui amollirent son armée.
II ♦ N. m. (lat. delicium)
1 ♦ Plaisir vif et délicat. ⇒ félicité , joie. « À cette heure-là, en été, manger des mûres est un délice » (Bosco). Quel délice, de vivre ici !
2 ♦ Chose délicieuse. Ce rôti est un délice, un vrai délice. ⇒ régal.
⊗ CONTR. Horreur, supplice.
● délice nom masculin (latin deliciae) Très vif plaisir, ce qui produit ce plaisir ; délectation, enchantement : Respirer avec délice le parfum d'une fleur. Chose qui fait un extrême plaisir : Cette poire est un délice. En Suisse, petite pâtisserie salée. ● délice (difficultés) nom masculin (latin deliciae) Genre et nombre Délice est masculin au singulier (un délice), féminin au pluriel (des délices infinies), sauf après un des, un de, le plus grand des où il reste masculin : un des plus grands délices. → amour, → orgue. Remarque La langue courante tend à garder le masculin au pluriel dans tous les cas. Accord Un lieu de délices : délices est toujours au pluriel. Avec délice : le plus souvent au singulier, en accord avec le sens, mais le pluriel avec délices n'est pas fautif. ● délice (synonymes) nom masculin (latin deliciae) Très vif plaisir, ce qui produit ce plaisir ; délectation, enchantement
Synonymes :
- bonheur
- délectation
- félicité
- joie
- régal
Chose qui fait un extrême plaisir
Synonymes :
- régal
délice
n.
d1./d n. m. Sing. Vif plaisir.
— Par ext. Cette poire est un délice.
d2./d n. f. pl. Litt. Jouissances, plaisirs. Les délices enivrantes de l'amour.
— Loc. Les délices de Capoue .
⇒DÉLICE, subst. masc. sing.; DÉLICES, subst. fém. plur.
Plaisir d'une grande intensité et subtilité. Les délices de la chair et de l'âme (FLAUB., Éduc. sentim., t. 2, 1869, p. 280).
A.— Domaine physique :
• 1. Les mornes ivresses de la Vénus vulgaire, les capiteuses ardeurs de la Vénus noire, les raffinées délices de la Vénus savante, les criminelles audaces de la Vénus sanguinaire, ont laissé de leur ressouvenir dans les plus spiritualisés de ses poèmes [de Baudelaire].
BOURGET, Essais de psychol. contemp., 1883, p. 5.
— P. méton. Un petit palais qui est un délice architectural (FROMENTIN, Voy. Égypte, 1869, p. 88).
B.— Domaine moral. Sensation toute neuve de se sentir veillée par cette virile sollicitude (...) elle s'y abandonnait avec délice (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 397) :
• 2. M. de Saint-Lambert a parlé de lui, et le public l'a applaudi avec attendrissement. Son fils était dans un transport inexprimable. Il y a un délice, dans les jouissances qui ne nous sont pas personnelles, que toutes les satisfactions de l'amour-propre ne peuvent égaler.
STAËL, Lettres de jeunesse, 1786, p. 63.
— P. méton. Personne ou chose qui procure un délice moral. On [a] dit de l'empereur Titus, qu'il était les délices du genre humain (Ac. 1798-1878). Elle a tout goûté, (...) toutes les délices épicées de notre âpre littérature moderne (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 142).
SYNT. Pur délice; délices cruelles, ineffables, pures; délices de l'amour, du sentiment; lieu de délices; faire ses délices de; boire, écouter, plonger, respirer, savourer avec délices. PARAD. Synon. agrément, bonheur, délectation, plaisir, volupté; anton. cruauté, douleur, malheur, supplice.
— Expr. Délices de Capoue (p. allus. aux quartiers d'hiver qu'Hannibal prit à Capoue). Il s'amollit pendant quelque temps dans les délices de Capoue (BALZAC, Mais. Nucingen, 1838, p. 642). Jardin des délices. Paradis terrestre. Avoir choisi (...) dans le jardin de délices d'Éden, le fruit qui donne la conscience du bien et du mal (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 177). Être le(s) délice(s) (de qqn). Vous m'êtes un délice (...) Vous m'êtes un nectar (VERLAINE, Œuvres poétiques complètes, Jadis et naguère, Paris, Gallimard, 1884, p. 215). Faire les délices (de qqn). Boileau, Racine et La Fontaine (...) font les délices des délicats (JOUBERT, Pensées, t. 2, 1824, p. 150).
Rem. 1. On rencontre délice(s) souvent associé à un terme quasi-anton. Je goûtais de suppliciantes délices à palper ce qu'il offrait à ma caresse (GIDE, Et nunc manet, 1951, p. 1134). Délice(s) tend à perdre son sens propre pour devenir un simple quantitatif à valeur intensive, superlative. 2. a) Délice au sing. est parfois fém. Il allait à la mort dont il espérait faire sa dernière délice (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 23). b) Délices est gén. fém. au plur. sauf dans qq. formules comme un de mes plus grands délices (cf. HANSE 1949).
Prononc. et Orth. :[delis]. Enregistré au plur. ds Ac. 1694-1932; cf. aussi FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, NOD. 1844. Étymol. et Hist. Ca 1120 fém. plur. (Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, CXXXVIII, 10); ca 1175 sing. (CHR. DE TROYES, Cligès, 4576 ds T.-L.). Empr. au lat. class. deliciae, -arum « voluptés, douceurs, jouissance » et « objet d'affection, amour ». Fréq. abs. littér. :1 892. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 832, b) 2 008; XXe s. : a) 2 509, b) 2 190.
délice [delis] n.
ÉTYM. 1120; du lat. delicium, neutre sing. tiré de deliciae.
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I N. m. (lat. delicium). Littér. Plaisir vif et délicat. ⇒ Bonheur, félicité, joie, jouissance. || Quel délice de vivre ici ! || Jouir avec délice de qqch. ⇒ Savourer.
1 Cette fois, ce fut un délice.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, IIe tableau, III, p. 83.
2 Toute sensibilité très vive peut, suivant que l'organisme est robuste ou débile, devenir, je le crois, cause de délice ou de gêne.
Gide, la Symphonie pastorale, p. 54.
♦ Par ext. Plus cour. Chose très agréable, pleine de charme. || Cette musique est un délice. || Cette lecture est un vrai délice. → aussi 1. Physique, cit. 2. — Ce rôti est un délice, un vrai délice. ⇒ Régal.
3 À cette heure-là, en été, manger des mûres est un délice.
H. Bosco, un Rameau de la nuit, I, p. 9.
4 Et ils le regagnaient avec une hâte impudique qui était pour Marie un délice tout nouveau.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXVI, p. 264.
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II Délices n. f. pl. (lat. deliciæ). Littér. ou style soutenu. Plaisir qui ravit, transporte. ⇒ Blandice (cit. 1), charme, jouissance, plaisir. || Délices de l'esprit, des sens. || Les délices de l'amour, de la volupté. || Goûter aux délices de la vie. || Boire qqch. avec délices. || Un instant de délices. — ☑ Loc. (Vx). L'étude fait toutes ses délices. || Mettre ses délices à voyager. — Les délices de la campagne. || Les délices de l'été. — ☑ Loc. mod. Lieu de délices. ⇒ Eden, eldorado, élysée, paradis. || Jardin de délices.
5 Il (Dieu) mit devant le jardin de délices des Chérubins (…)
Bible (→ Chérubin, cit. 1).
6 Viens, enivrons-nous d'amour jusqu'au matin,
Livrons-nous aux délices de la volupté.
Bible (Crampon), Proverbes, VII, 18.
7 Vous qui, pour peindre la volupté, n'imaginez jamais que d'heureux amants nageant dans le sein des délices (…)
Rousseau, Émile, V.
8 (…) après avoir fait les délices des sociétés les plus aimables, il mourut de douleur sur un vil grabat (…)
Rousseau, les Confessions, V.
9 O temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,
Suspendez votre cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
Lamartine, « Le lac ».
10 L'imagination m'apportait des délices infinies.
G. de Nerval, Aurélia, I, 1.
11 (…) les délices de la famille, les plus vraies de toutes.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 485.
12 (…) je regardais avec délices les étoiles enveloppées d'ouate, un peu pâlies dans le firmament sombre et blanchâtre.
Maupassant, la Vie errante, p. 17.
13 (…) Thaïs était son péché, et il médita longtemps, selon les règles de l'ascétisme, sur la laideur épouvantable des délices charnelles (…)
France, Thaïs, I, p. 14.
♦ ☑ Faire ses délices de qqch., y prendre un grand plaisir. ☑ Faire les délices de qqn, lui plaire beaucoup.
♦ ☑ Loc. Les délices de Capoue : délices où l'on s'amollit (→ Amollir, cit. 5), par allus. aux quartiers d'hiver qu'Annibal prit à Capoue après la victoire de Cannes et qui amollirent son armée — Les Délices du genre humain : surnom de l'empereur Titus.
REM. Après certaines expressions (un, de, un des, le plus grand des…), suivi du complément délices, l'adjectif ou le participe se rapportant à délices se met au masculin par euphonie : || « Un de mes plus grands délices » (Rousseau, Rêveries…, in Grevisse, no 255).
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CONTR. Douleur, horreur, malheur, supplice. — Calice, cruauté, poison.
Encyclopédie Universelle. 2012.