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dais

dais [ dɛ ] n. m.
dois XVIe ; deis « table » v. 1165; lat. discus « disque » ou « plateau »
1Ouvrage (de bois, de tissu) fixé ou soutenu de manière à ce qu'il s'étende comme un plafond au-dessus d'un autel ou de la place d'un personnage éminent (chaire, lit, trône). Dais surmontant un lit. ciel; baldaquin. Lambrequin d'un dais. « Le trône du sultan est placé sous un dais rouge et or » (Loti).
Fig. Un dais de feuillage.
2Relig. Pièce d'étoffe tendue, soutenue par de petits montants, sous laquelle on porte parfois le saint sacrement en procession.
3Voûte saillante au-dessus d'une statue.
⊗ HOM. Dès, dey.

dais nom masculin (latin discus, disque) Couronnement de trône, de stalle, de chaire, de lit. (Marque d'honneur, le dais est une sorte de pavillon, généralement d'étoffe, suspendu ou soutenu. Il peut être en bois sculpté, notamment au XVe s. Lorsqu'il repose sur des colonnes, il prend le nom de baldaquin.) Petite voûte en surplomb, ornementée, couvrant l'emplacement réservé à un siège, à une statue, etc. Baldaquin mobile, à quatre hampes et en soie blanche que l'on porte au-dessus du saint sacrement dans les processions. ● dais (difficultés) nom masculin (latin discus, disque) Orthographe et prononciation Finale en -ais, comme dans relais. Le s ne se prononce pas. ● dais (homonymes) nom masculin (latin discus, disque) dès préposition dey nom masculin

dais
n. m.
d1./d Baldaquin de bois ou d'étoffe aménagé au-dessus d'un autel, d'un trône, d'un lit.
d2./d ARCHI Petite voûte saillante abritant une statue.
d3./d Par ext. Un dais de feuillage, de verdure.

⇒DAIS, subst. masc.
A.— HIST. Table surélevée, estrade d'honneur de la grande salle d'un palais. Dépouillé de sa signification, « dais » aurait péri devant « table » si on ne lui avait assigné une autre fonction (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 122).
P. ext. Haut-dais, subst. masc. ,,Lieu élevé sur lequel le Roi ou la Reine se mettent dans les cérémonies publiques, soit qu'il y ait un dais dessus, soit qu'il n'y en ait point`` (Ac. 1798).
B.— P. méton., usuel
1. Tenture fixée ou déployée au-dessus d'une estrade, d'un trône (synon. baldaquin), d'un lit (synon. ciel-de-lit), d'un autel, d'un catafalque (synon. poêle). Dais de brocart, de drap d'or, d'argent; tendre un dais. Un lit de garçonnet, ce lit en fer, monté sur des roulettes, avec son petit dais en forme de tente militaire, sa soie verte passée (GONCOURT, Journal, 1895, p. 793). Le lourd croissant d'or, le don du Khalife (...) couronnait le dais royal (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 33) :
1. ... Isabelle (...) vit au fond de la salle un dais seigneurial coiffé de plumes, historié d'armoiries dont il eût été difficile de déchiffrer le blason, et surmontant un fauteuil en forme de trône posé sur une estrade recouverte d'un tapis où l'on accédait par trois marches.
GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 379.
[Le dais comme symbole du pouvoir] Anathème sur toi, sur ton trône et ton dais! (QUINET, Napoléon, 1836, p. 251). Il y a quelque chose de plus haut que toutes les couronnes, c'est le dais! (CLAUDEL, Poèmes guerre, 1916, p. 538).
Vx. Sous le dais. Sur le trône, au faîte du pouvoir et des honneurs. L'enfant né sous le dais, dans la pourpre des rois (DELILLE, Malh. et pitié, 1803, pp. 59-60).
2. P. anal.
a) Couronnement de trône, de stalle, de dressoir (généralement en bois sculpté). Magnifique trône archi-épiscopal, en marbre blanc, avec dais gothique (MICHELET, Journal, 1835, p. 181). Une chaise placée sous un de ces « solium » ou dais en bois sculpté garni d'une estrade élevée de quelques marches (BALZAC, Enf. maudit, 1831-36, p. 401).
b) ARCHIT. Ouvrage de pierre ou de bois en forme de petite voûte, décoré d'arcades et de pinacles, formant saillie au-dessus d'une statue, soit à l'extérieur, soit à l'intérieur d'un édifice religieux ou civil. Toutes ces figures sont surmontées de dais richement sculptés (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 353). Des niches de saints surmontées de dais (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 201) :
2. ... ils accompagnèrent toujours ces figures de supports, de montants et de dais très-saillants, qui, tout en les abritant, leur faisaient un entourage assez coloré pour leur permettre de se détacher en clair.
VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'archit., 1872, p. 249.
c) LITURG. Étoffe tendue, soutenue par deux ou quatre montants, sous laquelle on porte le saint sacrement, surtout dans les processions, ou sous laquelle on recevait les rois, les princes, etc. lorsqu'ils faisaient une entrée solennelle dans une église. Dais de la procession, du saint sacrement, liturgique; marcher sous le dais. Bernard était presque le seul homme derrière le dais (MAURIAC, Th. Desqueyroux, 1927, p. 237). N'a-t-on pas reçu ton roi Charles sous un dais d'or (SALACROU, Terre ronde, 1938, II, 1, p. 172).
d) HIST. AUTOMOB. ,,Toit démontable que l'on met sur les voitures découvertes`` (Ac. 1932). Cette voiture était un landaulet à quatre roues en bois, couvert d'un dais (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 482).
C.— P. ext., littér. Abri, chose en forme de voûte qui recouvre. Le dais bleu, gris, etc., du ciel; le dais sombre du feuillage. La lune montait lentement du côté du Vésuve, couvert de son léger dais de fumée (NERVAL, Filles feu, Isis, 1854, p. 655). Sous le dais mouvant des nuées lourdes (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1121) :
3. L'interpellée s'arrête, regarde autour d'elle, m'aperçoit sous le cèdre, dont les dernières branches retombantes forment une sorte de dais, hésite un peu, puis (...) se coule avec précaution jusqu'à moi.
H. BAZIN, Vipère au poing, 1948, p. 251.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. dès, dey. Étymol. et Hist. 1. 1165-70 deis « table d'honneur dressée sur une estrade » (B. DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 3111) — XVIe s. haut dais (ds HUG. et HAVARD, s.v. dais); 2. 1re moitié XIVe s. dois « plafond, toit » (WATRIQUET DE COUVIN, Dits, 59, 138 ds T.-L.); 1525 spéc. ders « baldaquin » (Comptes de la Reine Louise de Savoie ds HAVARD t. 2, p. 79). Du lat. class. discus « disque; plateau »; d'où « table » en a. fr.; sens 2 prob. p. ext. de 1 : proprement « table surmontée d'une tenture ». Fréq. abs. littér. :264. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 568, b) 492; XXe s. : a) 417, b) 123. Bbg. Archit. 1972, p. 112. — THOMAS (A.). Nouv. Essais 1904, p. 54. — WALLENSKÖLD (A.). Un Cas de métathèse constante pendant la période de l'a. fr. In : [Mél. Wahlund (C.)]. Mâcon, 1896, p. 147.

dais [dɛ] n. m.
ÉTYM. XVIe, dois; deis « table », v. 1165; du lat. discus « disque » ou « plateau pour disposer les mets », d'où, par ext., « table », « estrade » et « tenture au-dessus de l'estrade ». → Disque.
1 Ouvrage (de bois, de pierre, de tissu), fixé ou soutenu de manière qu'il s'étende comme un plafond au-dessus d'un trône, d'un autel, d'une chaire, de la place où doit siéger un personnage éminent. Baldaquin, ciel. || Dais de bois sculpté, doré, de velours, de drap d'or. || Dais fixé au mur. || Petit dais de pierre ou de bois, en avancée au-dessus d'une statue. Chapiteau. || Dais surmontant un lit. Ciel (de lit). || Bande de bois, de métal découpé, d'étoffe passementée…, retombant autour d'un dais. Gouttière, lambrequin.
1 La chaire a pour dais un élégant clocher terminé en pointe comme une mitre (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 20.
2 (…) un dais seigneurial coiffé de plumes, historié d'armoiries dont il eût été difficile de déchiffrer le blason, et surmontant un fauteuil en forme de trône (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. II, XVI, p. 177.
3 Le trône du sultan, orné de plusieurs soleils, est placé sous un dais rouge et or.
Loti, Aziyadé, II, XII, « Solitude », p. 53.
Loc. fig. Vx. Être sous le dais : être sur le trône, régner.
2 Liturgie. Étoffe tendue, soutenue par de petis montants, sous laquelle on porte parfois le saint sacrement, particulièrement dans les processions. || Porter le dais le Jeudi Saint ( Porte-dais). || Tenir les cordons du dais.
4 (…) deux encenseurs se retournaient à chaque pas vers le saint sacrement que portait, sous un dais de velours ponceau tenu par quatre fabriciens. M. le curé, dans sa belle chasuble.
Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple », V.
5 Sous un petit dais de velours rouge, marchait le prêtre, portant l'hostie et les saintes huiles.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, I, p. 24.
3 Par anal. Archit. Voûte saillante au-dessus d'une statue.
4 Fig. et littér. Abri, voûte. || Dais de feuillage.
6 La fleur dort sur sa tige, et la nature même
Sous le dais de la nuit se recueille et s'endort.
Lamartine, Méditations…, « Ischia », II, 2.
HOM. Dès, dey.

Encyclopédie Universelle. 2012.