DEY
DEY
Déformation du mot turc d y face="EU Caron" ダ , qui signifie «oncle maternel» et semble avoir été utilisé chez les Ottomans comme titre honorifique décerné aux marins qui se sont illustrés en combattant en Méditerranée. Par la suite, ce titre a désigné un officier de la milice des janissaires de Tunis et d’Alger. En 1590, une révolte de la milice amène l’un de ces deys, élu par ses pairs, à la tête de la province de Tunis; le gouvernement des deys a duré jusqu’au moment où le ネam da ben M rad s’empara du pouvoir (1659); la fonction de dey continue à exister, mais son titulaire ne tient qu’une place de plus en plus médiocre dans la hiérarchie tunisienne. À Alger, le gouvernement des deys apparaît en 1671; élu d’abord par les chefs de la marine, le dey l’est ensuite par les officiers de la milice: ce gouvernement dure jusqu’à la conquête française de 1830. Installée d’abord dans le palais de la Djanina à Alger, la résidence des deys est, en 1816, transférée dans la forteresse qui domine la Kasba. Le pouvoir absolu des deys fut parfois limité par le Conseil de la milice, et souvent interrompu de façon brutale: sur les trente deys qui se sont succédé de 1671 à 1830, quatorze moururent de mort violente; ces trente deys étaient soit d’origine ottomane, soit des renégats convertis à l’islam.
dey [ dɛ ] n. m.
• 1613; day 1628; turc dâi « oncle », titre honorifique
♦ Ancien chef du gouvernement (d'Alger). Les deys d'Alger gouvernèrent de 1671 à 1830.
⊗ HOM. Dais, dès.
● dey nom masculin (turc dayi, oncle maternel) Titre porté par le chef de la Régence d'Alger de 1671 à 1830. (Il était élu par les chefs corsaires, puis par les officiers de l'armée.) Titre porté dans la Régence de Tunis par des chefs de section de la milice, puis par le commandant de l'armée (années 1590 et XVIIe s.) et enfin par un haut fonctionnaire de la justice. ● dey (difficultés) nom masculin (turc dayi, oncle maternel) Orthographe Jamais de majuscule : le dey d'Alger ; employé avec un nom propre, dey se place derrière celui-ci sans trait d'union : Hussein dey → bey, → pacha ● dey (homonymes) nom masculin (turc dayi, oncle maternel) dais nom masculin dès préposition
dey
n. m. HIST
d1./d En Algérie, gouverneur turc de la régence d'Alger sous l'Empire ottoman (1671-1830).
d2./d En Tunisie, dignitaire turc placé sous l'autorité d'un bey sous l'Empire ottoman, et chargé des affaires administratives, fiscales et financières.
⇒DEY, subst. masc.
Chef du gouvernement d'Alger jusqu'à la colonisation. Sans chasse-mouches pas de dey d'Alger (PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 11) :
• « ... les pirates d'Alger, (...) emportèrent la duchesse, alors enceinte de moi, malgré ses cris, jusqu'à leur barque, qui (...) rejoignit la galère capitane abritée dans une crique. Présentée au dey, ma mère lui plut et devint sa favorite... »
GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 451.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932. Var. vieillie day ds DG. Homon. dais, dès. Étymol. et Hist. 1613 dey (Corresp. des Beys de Tunis et des Consuls de France avec la cour, t. I, p. 9 ds Z. rom Philol., t. 87, p. 542 : le dict seigneur IssoufDey). Empr. au turc « oncle maternel » mot devenu ensuite titre honorifique des gouverneurs de Tunis et d'Alger (FEW t. 19, p. 38 b). Fréq. abs. littér. :5. Bbg. BOULAN 1934, p. 185.
dey [dɛ] n. m.
ÉTYM. 1613; day, 1628; turc dâi « oncle », titre honorifique.
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♦ Anciennt. Chef du gouvernement d'Alger (1671-1830). || Le dey Hussein fut détrôné en 1830.
1 Le Père de la Rédemption s'embarque à Marseille (…) il aborde le dey d'Alger (…)
Chateaubriand, le Génie du christianisme, IV, III, 6 (→ Barbare, cit. 6).
2 Le dey, choisi par la milice, avait un pouvoir absolu en principe; il recevait tous les deux ou trois ans un caftan d'honneur du sultan de Constantinople et ce don traditionnel était tout ce qui attestait sa vassalité vis-à-vis de la Porte. Il gouvernait avec son divan, sorte de conseil privé qui s'était substitué à la bruyante assemblée des premiers temps (…)
Augustin Bernard, l'Algérie, p. 161.
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HOM. Dais, dès.
Encyclopédie Universelle. 2012.