Akademik

chaire

chaire [ ʃɛr ] n. f.
chaièreXIe (→ chaise); lat. cathedra « siège à dossier », gr. kathedra
1Siège d'un pontife dans le chœur d'une église. Par ext. Dignité pontificale. La chaire de saint Pierre, la chaire pontificale, celle du pape; la dignité, l'autorité du souverain pontife. ⇒ Saint-Siège.
2(XVIe) Tribune élevée, du haut de laquelle un ecclésiastique adresse aux fidèles ses instructions et ses enseignements. La chaire du prédicateur. L'escalier, le dais, l'abat-voix de la chaire. Chaire de bois sculpté. Chaire des anciennes basiliques. ambon. Monter en chaire. (1694) L'éloquence de la chaire. 1. prédication; homélie, oraison, panégyrique, prêche, prône, sermon.
3(XIIIe) Tribune du professeur. Le professeur est en chaire. Par ext. (1636) Poste le plus élevé du professorat dans l'enseignement supérieur. Professeur titulaire de chaire. Une chaire de droit, de littérature, de sémiologie. La création d'une chaire officialise un enseignement.
⊗ HOM. Chair, cheire, cher, chère.

chaire nom féminin (latin cathedra, siège à dossier) Tribune ou siège élevé d'où parle le professeur. Poste de professeur titulaire dans l'enseignement supérieur. Synonyme de cathèdre. Tribune dans une église, dans un temple, destinée à la prédication. Prédication religieuse. Siège en bois, à dossier et accotoirs pleins, formant souvent coffre, en usage au Moyen Âge et à la Renaissance. ● chaire (difficultés) nom féminin (latin cathedra, siège à dossier) Sens et orthographe Ne pas confondre ces trois noms féminins. 1. Chair (avec a, sans e final) = tissu musculaire ; viande. La lame a entamé la chair. Chair crue, cuite. 2. Chaire (avec a et e final) = tribune, estrade ; poste de professeur d'université. Elle est titulaire d'une chaire à la faculté de Caen. 3. Chère (avec un è et un e final) = nourriture. Aimer la bonne chère. Registre soutenu. Remarque Ne pas confondre non plus avec l'adj. cher, chère (→ cher). ● chaire (expressions) nom féminin (latin cathedra, siège à dossier) La chaire apostolique, la chaire de saint Pierre, le Saint-Siège, la papauté. ● chaire (homonymes) nom féminin (latin cathedra, siège à dossier) chair adjectif invariable chair nom féminin cheire nom féminin cher adjectif cher adverbe chère nom fémininchaire (synonymes) nom féminin (latin cathedra, siège à dossier) Siège en bois, à dossier et accotoirs pleins, formant souvent...
Synonymes :
- chayère
Synonymes :
- cathèdre

chaire
n. f.
d1./d Trône d'un évêque dans une cathédrale, du pape à Saint-Pierre de Rome.
d2./d Dans une église, tribune élevée réservée au prédicateur.
Fig. Prédication. L'éloquence de la chaire.
d3./d Tribune d'un professeur.
Par ext. Poste d'un professeur d'université.

⇒CHAIRE, subst. fém.
A.— Vx. Siège généralement à dossier et sans bras.
1. ANTIQ. ROMAINE. Chaire (curule). Synon. chaise curule (cf. chaise B 1). Assis sur sa chaire d'ivoire, Hiéroclès [gouverneur romain]... (CHATEAUBRIAND, Les Martyrs, t. 2, 1810, p. 178).
2. [Au Moy. Âge et à l'époque de la Renaissance] Siège de bois massif, sculpté, à dossier et à accotoirs, ancêtre du fauteuil, réservé aux personnages de haut rang :
1. Au lieu d'escabelles, les locataires avaient pour sièges de grandes chaires en noyer sculpté, provenues sans doute du pillage de quelque château.
BALZAC, Les Proscrits, 1831, p. 4.
3. [Dans les premiers siècles de l'Église et au Moy. Âge] Siège du pape, d'un évêque, plus rarement d'un abbé dans une église. L'évêque, étant dans sa chaire, donna la bénédiction au peuple (Ac. 1798-1878). La chaire abbatiale (LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, 1886, p. 85).
P. méton. Fonction, autorité d'un évêque et plus particulièrement du pape.
SYNT. Chaire apostolique, pontificale; chaire de saint Pierre, chaire d'unité. Papauté, Saint-Siège. (1198), on voit monter sur la chaire de saint Pierre un homme dans la force de l'âge (MONTALEMBERT, Hist. de Ste Élisabeth de Hongrie, 1836, p. IX).
B.— Usuel. Siège élevé, tribune d'où l'on domine l'assistance que l'on instruit ou à laquelle on donne ses instructions. Il s'adressa à un huissier installé à l'entrée dans une chaire solennelle (ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, p. 130).
[P. anal. de forme] L'Apennin central avec (...) ses tabourets, ses tables, (...) ses chaires de marbre (LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, p. 224).
Spéc., ARCHÉOL. Chaire (au diable). Menhir dont la forme rappelle grossièrement un siège (cf. FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 236).
P. métaph. :
2. Du haut de mon promontoire
Du promontoire de ma justice,
Et du siège de ma colère
Et de la chaire de ma jurisprudence...
Du trône de mon éternelle grandeur
Je vois monter vers moi...
Cette flotte qui m'assaille...
PÉGUY, Le Mystère des Saints Innocents, 1912, p. 53.
En partic.
1. [Dans une église, un temple] Tribune généralement surmontée d'un dais, d'où un prêtre, un pasteur fait des lectures, parle aux fidèles. Chaire évangélique; chaire à prêcher. L'abbé Lebrun (...), posa ses mains sur le bord de la chaire et (...), il prêcha (G. GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 94).
SYNT. Chaire sacrée; descendre de chaire; monter, prêcher tonner en chaire; du haut de la chaire. Chaire de vérité [syntagme surtout employé en Belgique] (cf. CLAUDEL, Un Poète regarde la Croix, 1938, p. 247).
P. méton. Charge, fonction de prédicateur, place qu'il occupe. Chaires éminentes de l'église (CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 2, 1803, p. 536).
♦ Expr. Être assis (dans) sur la chaire de Moïse. Enseigner la loi de Moïse chez les Juifs (Matthieu, XXIII, 2 cité par ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, p. 226).
Au fig.
a) Prédication. L'éloquence de la chaire :
3. La plume à la main, il [le P. Eudes] ne s'arrête pas de prêcher, d'improviser, et il cède éperdument à toutes les tentations de la chaire.
BREMOND, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 3, 1921, p. 631.
♦ Expr. Chaire de mensonge, de pestilence. Hérésie. C'est autel contre autel et chaire de pestilence en face de chaire de vérité (BARRÈS, La Colline inspirée, 1913, p. 208).
b) Ensemble de prédicateurs. La chaire chrétienne ne le désigne [un vice] que de loin et obscurément (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 1, 1834, p. 189).
2. FRANC-MAÇONNERIE. ,,Siège présidentiel d'un chef d'atelier`` (MELLOR 1971). ,,L'installation rituélique d'un Vénérable se nomme Installation dans la chaire du roi Salomon`` (MELLOR 1971).
3. Tribune, estrade pourvue d'une table et d'un siège où s'installe un professeur dans une école, une faculté pour faire son cours. Il se tenait au pied de la chaire, debout, face aux élèves (GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, p. 1135).
En partic. [Le subst. est personnifié] Les chaires où dissertaient les maîtres de la scholastique sont restées muettes (OZANAM, Essai sur la philos. de Dante, 1838, p. 282).
P. méton. Charge, place dont est titulaire un professeur dans une école, une faculté pour l'enseignement d'une discipline faisant l'objet d'un cours régulier. Chaire de médecine, de philosophie; occuper une chaire. Augustin se rappelait sa carrière (...). Une chaire de faculté, un siège de député (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 424).
SYNT. Chaire de professeur, de rhétorique; briguer, créer une chaire; être nommé à une chaire, être titulaire d'une chaire; professeur sans chaire.
P. iron. Des femmes de la société, de graves philosophes, avoient leurs chaires d'incrédulité (CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 1, 1803, p. 6).
Au fig. Enseignement :
4. Mais ce n'est rien de lire ce qui s'imprime sur votre compte auprès de cette sensation singulière de s'entendre commenter à l'Université, (...). Les vivants, de mon temps, n'existaient pas pour la chaire; ...
VALÉRY, Variété III, 1936, p. 57.
IDÉOL. POL. Socialisme de la chaire. Doctrine socialiste élaborée en 1872, au congrès d'Eisenach où les professeurs d'université étaient en majorité (cf. J.-A. LESOURD, C. GÉRARD, Hist. écon., XIXe et XXe s., t. 2, 1966, p. 442).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. et homogr. chair, cheire, cher et chère. Pour le terme qui désigne un siège de bois, muni d'un dossier, formant coffre, Lar. encyclop. enregistre chaire ou chayère. Étymol. et Hist. 1. [XIe s. ds FEW t. 2, p. 506a, sans réf.]; 1re moitié XIIe s. chaere « siège à dossier » (Voyage de Charlemagne, éd. Aebischer, 343), encore attesté en ce sens sous la forme chaire au XVIIe s. (v. LIVET Molière, s.v. chaise), demeuré en usage dans les dial., notamment ceux de l'Ouest et du Centre (FEW t. 2, p. 506b), fortement concurrencé par chaise; 2. ca 1170 « trône » (Rois, éd. Curtius, p. 6); 1690 Chaire de St. Pierre (FUR.); 3. 1269-78 « siège élevé d'où parle un professeur » (J. DE MEUNG, Rose, éd. Lecoy, 12787); 1680 chaire de droit (RICH.); 1694 éloquence de la chaire (Ac.); 4. [ca, 1380 chaiere « siège dans lequel on se faisait porter », FEW, t. 2, p. 507a, sans réf.]; 1404 chayere (CHRIST. DE PISAN, Charles V, 3e p., ch. 34, Michaud ds GDF.); 1644 cherre à porteurs (Texte cité ds GAY) v. chaise étymol. 2; 5. mil XVe s. chaire de verité « chaire d'une église » (CHASTELLAIN, Chroniques, V. 116, 12 ds HEILEMANN, Der Wortschatz von Georges Chastellain, Leipziger romanistische Studien, Leipzig, 1937); 6. 1328 « base, charpente » (Compte de Odart de Laigny, Arch. KK 3a, f° 85 v° ds GDF.), seulement en m. fr., v. chaise étymol. 3. Du lat. class. cathedra « siège à dossier » en partic. « siège de celui qui fait une lecture publique, du professeur » et p. ext. « charge du professeur » puis en lat. chrét. « chaire à prêcher », « siège des apôtres [des évêques] » et « charge, dignité épiscopale », v. aussi chaise. Fréq. abs. littér. :881. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 445, b) 1 333; XXe s. : a) 1 385, b) 965. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 14. — SOYER (J.). Qq. mots du fr. mod. rares ou inéd. trouvés dans les doc. orléanais. Fr. mod. 1944, t. 12, p. 181.

chaire [ʃɛʀ] n. f.
ÉTYM. XIe, chaière; du lat. cathedra « siège à dossier », grec kathedra.
1 Vx. Siège à bras et à haut dossier. || Chaires sculptées des XIIIe, XIVe et XVe siècles. Cathèdre.
Relig. Siège du pontife (de l'évêque du lieu) dans le chœur d'une église.Par ext. Dignité pontificale (→ Anéantir, cit. 6). || Obtenir la chaire épiscopale.
La chaire de saint Pierre, la chaire pontificale, celle du pape, et, par ext., la dignité, l'autorité du souverain pontife. Siège (saint).
2 Cour. Tribune élevée, du haut de laquelle un ecclésiastique adresse aux fidèles ses instructions et ses enseignements. || La chaire du prédicateur. Tribune (sacrée). || L'escalier, le dais, l'abat-voix, le rebord de la chaire. || Chaire de bois sculpté. || Une superbe chaire de style baroque. || Chaire des anciennes basiliques. Ambon. || Monter en chaire. || Lire un mandement, une encyclique en chaire. — ☑ (XVe). Loc. fig. La chaire de vérité, la chaire de l'Évangile.(1694). || L'éloquence de la chaire. Prédication; conférence, homélie, oraison, panégyrique, prêche, prône, sermon (→ Argumenteur, cit. 2; avocat, cit. 5; avril, cit. 6, et ci-dessous cit. 2 et 4).
1 Le temple de Dieu, chrétiens, a deux places augustes et vénérables, je veux dire l'autel et la chaire.
Bossuet, Parole de Dieu.
2 L'éloquence de la chaire n'est pas propre au récit des combats et des batailles; la langue d'un prêtre destinée à louer Jésus-Christ le sauveur des hommes ne doit pas être employée à parler d'un art qui tend à leur destruction.
Fléchier, Oraison funèbre de M. de Turenne.
3 (…) il n'est pas donné à tous de monter en chaire et d'y distribuer en missionnaire ou en catéchiste, la parole sainte (…)
La Bruyère, les Caractères, XVI, 30.
4 L'éloquence n'a plus de tribune; mais la chaire en est une encore pour cette morale sublime que rend plus pure et plus touchante la sainteté de ses motifs.
Marmontel, Œuvres, t. I, p. 105, in Littré.
5 (Bossuet) est orateur, c'est-à-dire homme de luttes dans le champ des idées. Sa chaire est une tribune. Il veut instruire, prouver, réfuter, convaincre (…)
Émile Faguet, Études littéraires, XVIIe s., « Bossuet » III, p. 411.
6 Le Père Lathuile posa la main gauche sur le rebord en velours de la chaire; fit un signe de croix, remua les lèvres. On pensa qu'il priait.
J. Romains, les Copains, VI, p. 196.
Par métonymie. Vx. Fonction de prédicateur. || « Chaires éminentes de l'église » (Chateaubriand, in T. L. F.).
3 (1269). Tribune du professeur; spécialt, dans une faculté, une grande école. || Monter sur la chaire, en chaire. || Le professeur est en chaire.
(1636). Le professorat lui-même, la place réservée dans le programme à la branche enseignée. || Être titulaire d'une chaire de droit, de littérature… || Professeur titulaire de chaire. || Créer, supprimer une chaire, un poste de professeur titulaire.
7 Mais comme il voulait concourir plus tard pour une chaire de professeur à l'École (…)
Flaubert, l'Éducation sentimentale, I, II, p. 46.
DÉR. V. Chaise.
HOM. Chair, cheire, cher, chère.

Encyclopédie Universelle. 2012.