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cuisant

cuisant, ante [ kɥizɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1160; p. prés. de cuire
I
1Rare Qui produit une sensation douloureuse analogue à celle d'une brûlure. Une blessure cuisante. Un froid cuisant. âpre, mordant.
2Fig. Cour. Qui provoque une douleur, une peine très vive. Une déception, une défaite, une blessure cuisante. aigu, brûlant, douloureux, vif. Un cuisant échec. « L'amour est la cause de nos maux les plus cuisants » (France).
II(1690; « qui sert à cuire » 1324) Région. Qui cuit facilement. Des haricots cuisants. ⊗ CONTR. Adoucissant, doux.

cuisant, cuisante adjectif Qui fait éprouver une douleur brûlante, vive ; mordant : Blessure cuisante. Douloureux, pénible, vexant : Ils ont subi une défaite cuisante.cuisant, cuisante (synonymes) adjectif Qui fait éprouver une douleur brÛlante, vive ; mordant
Synonymes :
- brûlant
- mordant
- piquant
Contraires :
- bénin
- doux
- léger
Douloureux, pénible, vexant
Synonymes :
- aigu
- amer
- cinglant
- cruel
- douloureux
- lancinant
- poignant

cuisant, ante
adj.
d1./d Qui provoque une sensation de brûlure. Un froid cuisant.
d2./d Fig. Qui affecte vivement. Un échec cuisant. Des paroles cuisantes.

⇒CUISANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.— Part. prés. de cuire.
II.— Adjectif
A.— [Correspond à l'emploi trans. de cuire] Qui provoque une forte impression de chaleur. Ciel cuisant. Une chaleur pesante écrasait Paris, comme si l'air de là-haut, alourdi, brûlé, était retombé sur la ville, de l'air épais et cuisant qui faisait mal dans la poitrine (MAUPASS., Bel-Ami, 1885, p. 273). Au début de l'après-midi, sous le soleil cuisant (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 31) :
1. Sur la paroi éclairée ruisselait en cascade de feu une lumière aveuglante (...). Chaque plan de roche, métamorphosé en miroir ardent, la renvoyait plus brûlante encore. Ces réverbérations croisées, jointes aux rayons cuisants qui tombaient du ciel et que le sol répercutait, développaient une chaleur égale à celle d'un four...
GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, p. 16.
P. anal. Qui provoque une sensation analogue à celle de la chaleur. Le froid était subitement revenu, aussi cuisant qu'en plein hiver (COURTELINE, Gaîtés esc., Coupe nouv., 1885, p. 211).
B.— [Correspond à l'emploi intrans. de cuire]
1. Qui produit une vive douleur physique, semblable à celle d'une brûlure.
a) [En parlant de la cause de la douleur] Sous les chauds baisers et les claques cuisantes, se développe un petit être qui déjà pense, lutte et discute avant même que de savoir parler! (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 142).
b) [En parlant du siège de la douleur] Blessure cuisante. Rougon, criblé [de coups], la peau cuisante, recula un instant (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 118).
c) [En parlant de la douleur elle-même] Démangeaison cuisante. Des migraines accompagnant de cuisantes douleurs au bas-ventre (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 498) :
2. Une sensation de picotement qui devient de plus en plus cuisante, et qui au bout de dix minutes se convertit en une douleur analogue à celle qui serait produite par un fer incandescent tenu à peu de distance de la peau.
NÉLATON, Élémens de pathol. chir., t. 1, 1844, p. 33.
2. Au fig. Qui cause une vive douleur morale, en particulier d'amour-propre. Échec, honte cuisant(e). La crainte de moqueries cuisantes à mon orgueil (ESTAUNIÉ, Tels, 1927, p. 35). Les passionnés sont maladroits, et, par de cuisantes expériences, ils deviennent timides (ALAIN, Propos, 1928, p. 754) :
3. Des semaines, il garda de son humiliation un souvenir cuisant. Il ne comprenait plus, à distance, qu'il eût pu accepter de se laisser traiter en gamin et faire la leçon par cet inconnu. Il en était blessé et furieux.
VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, p. 102.
SYNT. Chagrin, remords cuisant; cuisant regret d'avoir échoué; le regret cuisant des années mortes; déception, défaite, humiliation cuisante.
En partic. [En parlant d'un sentiment] Très fort. Ennui cuisant. Des besoins cuisants de réalité (ZOLA, Contes Ninon, 1864, p. 8). Ils sentirent les rêveries, les fureurs, les désirs cuisants, toutes les violences de la passion (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 140).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. :295. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 443, b) 619; XXe s. : a) 473, b) 259.
DÉR. Cuisamment, adv., rare. D'une manière cuisante (supra II B 2). Du pittoresque, de jour en jour le cédant, (...) au goût qu'on appelle moderne (...) qu'en dire sinon que je le regrette cuisamment, que je le pleure avec des larmes de sang (VERLAINE, Œuvres posth., t. 2, Souv. et prom., 1896, p. 153). Seule transcr. ds LITTRÉ : kui-za-man. 1re attest. fin XIIe s. cuysamment (Sermons St Bernard, 18, 26 ds T.-L.); du rad. du part. prés. de cuire, suff. -ment2.
BBG. — GALL. 1955, p. 410.

cuisant, ante [kɥizɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. XIIe; p. prés. de cuire.
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I
1 (Concret). Qui produit une sensation douloureuse analogue à celle d'une brûlure. || Une blessure cuisante. || Une claque, une fessée cuisante. || Piment, poivre cuisant. || Saveur cuisante. Aigre, piquant.Par ext. || Un froid cuisant. Âpre, mordant.
1 Le marchand à sa peau devait faire fortune :
Elle garantirait des froids les plus cuisants (…)
La Fontaine, Fables, V, 20.
2 (…) désormais, au lieu de tremper mes flèches dans le vinaigre, je les tremperai dans l'huile : la blessure sera moins cuisante, mais plus sûrement mortelle (…)
Sainte-Beuve, Proudhon, p. 85.
2 (Abstrait). Qui provoque une douleur, une peine très vive. || Un chagrin, un désir cuisant. || Des regrets, des remords cuisants. || Une déception, une blessure cuisante. Aigu, brûlant, douloureux, 1. fort, vif. || Remarque, réflexion cuisante. Blessant, caustique, cinglant, virulent. || Cette équipe de football a subi une défaite cuisante.
3 Je sens au fond du cœur mille remords cuisants (…)
Corneille, Cinna, III, 2.
4 Amour, que sous ton empire
Je souffre des maux cuisants (…)
Molière, le Grand Divertissement royal.
5 L'amour est la cause de nos maux les plus cuisants.
France, Thaïs, p. 62.
6 (…) un soulagement d'autant plus vif que ses angoisses de la veille avaient été plus cuisantes.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, VI, 2e tableau, p. 234.
7 (…) une de ces blessures dont (…) on garde toute sa vie le cuisant souvenir.
Louis Madelin, l'Avènement de l'Empire, XVII, p. 93.
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II (1690; « qui sert à cuire », 1324). Régional. Qui cuit facilement. || Des haricots cuisants.
CONTR. Adoucissant, doux.
DÉR. Cuisamment.
HOM. V. Cuire.

Encyclopédie Universelle. 2012.