courge [ kurʒ ] n. f.
• apr. 1350; lat. cucurbita → courgette, gourde
1 ♦ Plante potagère (cucurbitacées) cultivée pour ses fruits. ⇒ citrouille, courgette, giraumont, luffa, pâtisson, potimarron, potiron; péponide.
2 ♦ Le fruit de la courge. Courge à potages. Courge calebasse. ⇒ calebassier, gourde.
3 ♦ Fam. Imbécile. ⇒ gourde. Quelle courge !
● courge nom féminin (latin cucurbita) Plante potagère et d'ornement (cucurbitacée), à longue tige grimpante et à grandes fleurs orangées, dont il existe de nombreuses formes cultivées (courgette, dont on consomme le fruit cueilli jeune ; potiron, au très gros fruit à chair jaune orangée utilisé dans les potages ; citrouille ; pâtisson). Fruit de certaines espèces de cette plante, de forme, de dimension et de couleur variées. Populaire. Imbécile, idiot.
courge
n. f. Nom cour. de diverses cucurbitacées cultivées pour leur fruit comestible (citrouille, potiron, courgette, etc.); ce fruit.
I.
⇒COURGE1, subst. fém.
Plante et/ou fruit
A.— Genre de plantes de la famille des Cucurbitacées, comprenant de nombreuses variétés, à fruits plus ou moins allongés et volumineux, généralement comestibles; plus partic., plante appartenant à certaines de ces variétés et cultivée pour la consommation. Nous avons des potagers d'oignons, de piments, de courges et de concombres (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 739). Figuiers, pêchers, ou autres arbres à fruit, les piments, salades, courges, melons et pastèques... (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 135).
— Loc. Boire comme un plant de courge. Boire énormément. Ils l'ont fait boire comme un plant de courge (GIONO, Regain, 1930, p. 70).
B.— 1. Fruit de ce genre de plantes dont la pulpe, à saveur peu prononcée, est utilisée comme légume. Un potage de (à la) courge; acheter un quartier de courge, débiter une courge en tranches. De la courge gratinée mise au four dans un plat de terre (LAMART., Confid., Graziella, 1849, p. 349). Comme ces énormes melons dont on dit quand on en a goûté : c'est de la courge! (TRIOLET, Premier accroc, 1945, p. 232) :
• 1. Il [Aulus] croqua de la neige, puis (...) se décida pour des courges au miel.
FLAUBERT, Trois contes, Hérodias, 1877, p. 189.
♦ Huile de courge. Huile extraite des pépins de courge (d'apr. DUVAL 1959).
Rem. On trouve un emploi moins précis où courge désigne un fruit volumineux. Le melon du papayer et la courge du calebassier rampent sur les couches de nos jardins (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 71).
— P. compar. :
♦ [P. réf. à la forme extérieure] Bajoues comme des courges tombantes (MORAND, Magie noire, 1930, p. 209). Une petite, grasse, ronde comme une courge (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 19). Ce ventre obscène, semblable à une courge (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1546).
♦ [P. réf. au vide interne] Ces Salmon plus creux que des courges (ZOLA, Argent, 1891, p. 16).
2. P. anal.
a) Pop. et/ou fam. (souvent péj.). Tête. Une de ces courges de bois, à pied, appelées, « Têtes à perruques » (COURTELINE, La conversion d'Alceste, M. Tringle, 1892, p. 156). Deux femmes (...) s'affrontent avec des courges rigides qui obligent à la plaisanterie (MORAND, Eur. gal., 1925, p. 101).
b) Imbécile. Tête de courge! :
• 2. Ah non, j'ai assez vu les décevants museaux des courges armoriées et des paysans de ce bourg; tout, mais pas ça!
HUYSMANS, L'Oblat, t. 2, 1903, p. 238.
Rem. Cet emploi s'inscrit dans un ensemble de modes d'expression caractéristiques d'Huysmans qui ,,traduit en termes dépréciatifs des choses considérées comme respectables`` (CRESSOT, Phrase et vocab. Huysmans, 1938, p. 539).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 2e moitié du XIVe s. (H. BONET, Apparicion de Jean de Meun, 64, 180 ds T.-L.). Du lat. class. cucurbita « courge »; d'où cohourde (ca 1246, A. DE SIENNE, Régime du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, 64, 15; v. gourde), prob. par substitution de -ica à -ita. Fréq. abs. littér. :51.
DÉR. Courgeron, subst. masc., région. (Suisse romande). Petite courge (d'apr. Pat. Suisse rom. t. 4 1961-67). Le mot est aussi attesté chez Zola (Pot-Bouille, 1882, p. 187) : des courgerons de Grèce. — 1re attest. 1852 (HUMBERT, Nouv. gloss. genevois, p. 121); de courge1, suff. -eron (-on). — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1925], p. 25.
II.
⇒COURGE2, subst. fém.
ARCHIT. Corbeau de fer ou de pierre supportant le manteau d'une cheminée sans chambranle (cf. NOËL 1968).
Rem. Le mot est attesté ds la plupart des dict. gén., mais n'apparaît pas ds Ac.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. Fin du XIe s. corge « sorte de bâton recourbé pour porter deux seaux sur l'épaule » (RASCHI Blondh. 1929, p. 33); fin XIIIe-début XIVe s. coorge « id. » (Renart, éd. E. Martin, XIV, 478 [var.]) ce sens continue à être attesté ds les dict. gén.; 2. 1486 « corbeau supportant le manteau d'une cheminée » (A. JOUBERT, Hist. de la Baronnie de Craon, Angers, 1888, p. 407). Prob. dér. régr. de l'a. fr. corjon « courroie » (1172 fig. corjon ploier « user d'artifice, faire des manœuvres », CH. DE TROYES, Lion, éd. M. Roques, 5910), issu de corrigione, du lat. corrigia (courroie) ou de corgiee « lanières de cuir liées ensemble à un bout » (ca 1170, CH. DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 162), de corrigiata, dér. de corrigia, auquel le mot se rattacherait par analogie de forme entre le bâton arqué et une courroie déployée (FEW t. 2, p. 1125 b).
1. courge [kuʀʒ] n. f.
ÉTYM. Après 1350; du lat. class. cucurbita. → Gourde.
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1 Plante potagère (Cucurbitacées), comportant de nombreuses variétés, herbacée, annuelle ou vivace, cultivée pour ses fruits généralement comestibles (⇒ Pépon), appelés courges (2.), citrouilles, potirons. || Courge potiron (Cucurbita maxima), aux fruits volumineux, appelée vulgairement bonnet turc, bonnet de prêtre. ⇒ Giraumon, potiron. || Courge citrouille (Cucurbita pepo) avec ses variétés : courge des Patagons, courge sucrière, courge à la mœlle… ⇒ aussi Pâtisson. || Courge musquée (Cucurbita moschata). || Courge calebasse (Cucurbita lagenaria) aux fruits ornementaux. || Courge torchon. ⇒ Luffa.
♦ ☑ Loc. régionale. Boire comme un plant de courge, boire énormément.
2 Cour. Le fruit de certaines variétés de courges, utilisé comme légume. || Manger des courges (⇒ Courgette).
➪ tableau Noms de légumes.
➪ tableau Noms de fruits.
♦ Huile de courge : huile extraite des pépins de courge.
3 Fam. Imbécile. || Quelle courge, ce type ! ⇒ Gourde. — Adj. (seulement attribut). || Ce que t'es courge !
0 Quelle courge alle avait tété (été). Croire comme ça à un gosse ! C'est menteur les mômes, faut jamais croire c'qui disent.
R. Queneau, le Chiendent, p. 363.
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DÉR. Courgeron. — Courgette.
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2. courge [kuʀʒ] n. f.
ÉTYM. Fin XIe, corge; probablt de l'anc. franç. corjon « courroie », de corrigione, du lat. corrigia « courroie ».
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I (Fin XIe). Bâton courbe servant à porter deux seaux sur l'épaule (⇒ Courgée). — Par ext. Appareil servant au même usage (cerceau de bois, courroie…).
➪ tableau Noms d'appareils.
♦ Pièce de bois sur laquelle repose une cuve (en Bourgogne).
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II (1486). Techn. Corbeau qui supporte le manteau d'une cheminée (quand il n'y a pas de chambranle).
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DÉR. Courgée.
Encyclopédie Universelle. 2012.