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corbeau

corbeau [ kɔrbo ] n. m.
corbiaus XIIe; dér. en -ellus de l'a. fr. corp; lat. corvus
1Oiseau d'Europe au plumage noir ou gris (passériformes), omnivore, criard et souvent agressif. Les diverses espèces de corbeaux ( choucas, corneille, freux) forment, avec les pies et les geais, la famille des corvidés. Cri du corbeau. crailler, croasser. Petit du corbeau. corbillat. Noir comme un corbeau : très noir, très brun. Couleur aile de corbeau. « Le Corbeau et le Renard », fable de La Fontaine. « Des bandes de corbeaux, quittant les lierres et les trous des ruines, descendaient sur les guérets » (Chateaubriand).
2Fam. Vieilli Prêtre. Auteur de messages anonymes. anonymographe. « Le Corbeau », film d'Henri Clouzot. Homme avide et sans scrupule. rapace, requin. « Les Corbeaux », comédie d'Henri Becque.
3Archit. Pierre, pièce de bois ou de métal en saillie sur l'aplomb d'un parement, destinée à supporter un linteau, une corniche... ( encorbellement). « étages en saillie soutenus par d'énormes corbeaux de pierre » (E. Le Roy).

corbeau nom masculin (ancien français corp, du latin corvus) Grand passereau noir, au bec fort, pouvant atteindre 1 m d'envergure, nuisible lorsqu'il s'attaque aux champs cultivés, utile quand il nettoie les charognes ou dévore les oiseaux pilleurs. (Le corbeau a des facultés psychiques remarquables et vit en sociétés complexes.) Oiseau voisin du vrai corbeau (corneille, freux, choucas, chocard, crave). Péjoratif. Prêtre. Vieux et familier. Homme d'affaires rapace et sans scrupule. Familier. Auteur de lettres anonymes. Armement Machine de guerre navale romaine en forme d'échelle munie de crocs utilisée pour l'abordage. Bâtiment Pierre, pièce de bois ou de métal partiellement encastrée dans un mur et supportant une charge quelconque par sa partie saillante. ● corbeau (citations) nom masculin (ancien français corp, du latin corvus) Anatole François Thibault, dit Anatole France Paris 1844-La Béchellerie, Saint-Cyr-sur-Loire, 1924 Académie française, 1896 […] La vertu, comme le corbeau, niche dans les ruines. Elle habite les creux et les rides du corps. La Rôtisserie de la reine Pédauque Calmann-Lévy Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Le corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. Fables, le Corbeau et le Renard Juvénal, en latin Decimus Junius Juvenalis Aquinum, Apulie, vers 60 après J.-C.-vers 130 La censure épargne les corbeaux et tourmente les colombes. Dat veniam corvis, vexat censura columbas. Satires, II, 63corbeau (expressions) nom masculin (ancien français corp, du latin corvus) Corbeau démolisseur, longue poutre employée par les assaillants pour arracher les pierres des murailles d'une place forte. Corbeau de rempart, longue perche placée sur les remparts et servant à rejeter ou à capturer les assaillants.

corbeau
n. m.
d1./d Nom donné aux plus grandes espèces du genre Corvus (Fam. corvidés). (Corvus corax, le grand corbeau noir, atteint 60 cm; son bec, droit, est très puissant; devenu rare, il subsiste en France dans les massifs montagneux. Corvus frugilegus, le corbeau freux, est plus petit. Corvus albus, le corbeau pie, 50 cm, noir et blanc, est très commun dans presque toute l'Afrique tropicale et à Madagascar; Corvus ruficollis, le corbeau brun, un peu plus grand, vit dans les régions subdésertiques.)
d2./d ARCHI Pierre ou élément en saillie sur un parement de maçonnerie, qui supporte l'une des extrémités d'un linteau, la retombée d'un arc, etc.

⇒CORBEAU, subst. masc.
I.— ORNITH. Grand oiseau (Passereaux) au plumage noir, au bec fort et légèrement recourbé, réputé charognard :
1. Ainsi avait-elle vu faire jadis aux voraces corbeaux, s'abattant dans un tumulte fantastique de cris sur une charogne à demi décomposée de bête, et sur un lièvre blessé, cerné, achevé à coups de bec et dévoré sur place.
PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, p. 203.
SYNT. Noir(s), vieux corbeau(x); bande(s), croassement(s), nuée(s) de corbeaux.
[P. allus. à la Genèse, 8, 6-7 : ,,Or, au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre de l'arche qu'il avait faite et lâcha le corbeau. Celui-ci sortit, allant et revenant, jusqu'à ce que les eaux eussent séché de dessus la terre`` (La Bible, trad. par E. Osty, Paris, éd. du Seuil, 1973)] Elle [la jeunesse] va, elle part un matin, comme l'essaim qui ne doit plus revenir, comme le corbeau de l'arche qui ne rapporta pas le rameau (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 1, 1834, p. 140).
[P. allus. à la fable de La Fontaine Le Corbeau et le renard (Fables choisies mises en vers, I, 2, Paris, Les Belles Lettres, 1934, t. 1)] :
2. ... il chercha à expliquer, (...), ce que c'était qu'être dupe.
— Je comprends, dit Stanislas, c'est le corbeau qui a la sottise de laisser tomber son fromage, que prend le renard, qui était un flatteur.
STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, p. 144.
II.— P. anal.
A.— [P. réf. à l'aspect du corbeau]
1. [P. réf. à l'aspect de son bec] Avec son nez en bec de corbeau et son crâne d'œuf (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 250).
Spécialement
a) ANTIQ., TECHN. MILIT. Pièce de bois munie d'un crochet de fer, utilisée dans les sièges pour arracher les pierres des remparts d'une ville assiégée. En partic. (dans les combats sur mer). Grappin en forme d'échelle munie de crochets, servant à aborder les vaisseaux ennemis :
3. Ou parlons-nous du Dieu militaire (...)
(...) qui veut pour rites et pour cultes
Glaives, piques, corbeaux, scorpions, catapultes
(...).
HUGO, Dieu, 1885, p. 33.
b) ARCHIT. Grosse pierre, pièce de bois ou de fer mise en saillie sur un mur et servant à supporter une poutre, une corniche ou un encorbellement. Les solives (...) soutenues par des corbeaux (A. FRANCE, Orme, 1897, p. 121) :
4. Enfin, ces figures étranges de vieux prophètes, de jeunes femmes, ou de moines accroupis, (...) qui font saillie aux angles supérieurs des ouvertures gothiques, elles sont là pour remplir l'office d'un support avancé, d'un corbeau, qui, en diminuant la portée du linteau, le soulage...
Ch. BLANC, Gramm. des arts du dessin, 1876, p. 300.
2. [P. réf. à son aspect gén.] ASTRON. Constellation de l'hémisphère austral.
Rem. Attesté ds Ac. 1798-1878, BESCH. 1845, LITTRÉ, Lar. 19e-Lar. encyclop., GUÉRIN 1892, QUILLET 1965.
B.— [P. réf. à la couleur de son plumage]
1. Noir comme un corbeau. Le soleil, qui l'avait frappé toute la journée, lui avait rendu le visage noir comme un corbeau (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 135). P. ell. Noir corbeau (en emploi adj. inv.). Une grande femme aux cheveux noir corbeau (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 87).
Rem. On rencontre aussi, p. allus. aux reflets bleutés du plumage, la var. bleu corbeau. Des cheveux bleu corbeau (GIRAUDOUX, Simon, 1926, p. 236).
2. P. méton.
a) [Dans la désignation de pers.]
Homme, femme de race noire. Adieu l'obligatoire compartiment aux « corbeaux » dans les tramways! (...) Nous voyageons en pullmann et le nègre porte nos valises (MORAND, Magie noire, 1930, p. 103).
Personne qui, en temps d'épidémie, transportait les corps des pestiférés :
5. On rencontrait des voitures enveloppées d'une banne précédées d'un corbeau, ayant en tête un officier de l'état civil vêtu d'un habit de deuil, tenant une liste en main.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 64.
Rem. Attesté également ds Ac. 1798 sans marque hist. et, ds Ac. 1835, 1878, Nouv. Lar. ill. et QUILLET 1965, avec une marque de vieillissement.
Vx, pop. Employé des pompes funèbres.
Rem. 1. Attesté ds LITTRÉ, Lar. 19e-Nouv. Lar. ill., DELVAU 1972 [1883], DG, et Lar. Lang. fr., qui spécifie ,,vx`` et ,,pop.`` 2. On rencontre ds la docum. le mot composé homme-corbeau appliqué à un individu qui évoque un employé de pompes funèbres. Quelle affreuse hideur à la fois de magistrat et d'employé des pompes funèbres, et il se trouve même avoir une croix au ruban noir! Est-ce bien la décoration de cet homme-corbeau! (GONCOURT, Journal, 1889, p. 929).
Pop. Prêtre revêtu d'une soutane noire :
6. ... il n'aimait pas les corbeaux, ça lui crevait le cœur de porter ses six francs à ces galfatres-là, qui n'en avaient pas besoin pour se tenir le gosier frais. Mais un mariage sans messe, on avait beau dire, ce n'était pas un mariage. Il alla lui-même à l'église marchander; et, pendant une heure, il s'attrapa avec un vieux petit prêtre, en soutane sale, voleur comme une fruitière.
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 433.
b) [Dans la désignation de choses] VITIC. ,,Cépage à raisins noirs, cultivé dans le sud-est de la France`` (FÉN. 1970).
Rem. Attesté aussi ds LITTRÉ, Lar. 19e Suppl. 1878-Lar. encyclop., QUILLET 1965.
En partic.
Noir comme l'aile d'un corbeau. De longues mèches de cheveux noirs comme l'aile d'un corbeau (MÉRIMÉE, Colomba, 1840, p. 74). Couleur aile de corbeau. Des cheveux couleur aile de corbeau (MONTHERLANT, J. filles, 1936, p. 1021). P. ell. Aile de corbeau (inv.). De quelle couleur avez-vous les cheveux? (...) hier vous les aviez aile de corbeau! (FEUILLET, Sc. et prov., 1851, pp. 6-7). Le luisant, au-dessus des tempes, de ses bandeaux aile de corbeau (GONCOURT, Journal, 1882, p. 180).
♦ [Avec, en outre, une idée de forme] La raie blanche (...) partageait ses cheveux en deux bandeaux semblables aux ailes d'un corbeau (BALZAC, Lys, 1836, p. 47). P. ell. Ailes de corbeau. Bandeaux de cheveux très noirs. Leurs cheveux partagés sur le front en ailes de corbeau (NERVAL, Lorely, 1852, p. 98). P. métaph. Coiffée d'une aile de corbeau (COCTEAU, Portr.-souv., 1935, p. 219).
3. [P. réf. au comportement de l'animal]
a) Recors. Le petit camaro qui va crosser un peu les corbeaux (FÉVAL, Fils diable, t. 6, 1847, p. 141; attesté également ds HAUTEL t. 1 1972 [1808]).
b) Personnage avide d'argent et sans scrupule. Voyez-vous, quand les hommes d'affaires arrivent derrière un mort, on peut bien dire : v'là les corbeaux! Ils ne laissent que ce qu'ils ne peuvent pas emporter (BECQUE, Corbeaux, 1882, IV, 1, p. 214) :
7. ... dès qu'on sut qu'il [Albéric] avait gagné le gros lot et avant même qu'il l'eût touché, — (...) — il devint le lion du jour. (...) Et tout de suite, la nuée épaisse des corbeaux parisiens s'abattit sur l'homme heureux.
COPPÉE, Les Vrais riches, 1891, p. 147.
c) ,,Auteur de lettres anonymes`` (Lar. encyclop.).
III.— Rare. Terme d'affection ou d'injure. Celle [Madame de Parabère] que le Régent appelait « mon petit corbeau noir » (GONCOURT, Journal, 1859, p. 636). Ma petite Clotilde, (...) mon petit corbeau noir (BLOY, Femme p., 1897, p. 54). Hue! vieux corbeau d'Alsace!... Elle vous aime à peu près comme on aime la peste! (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p. 343).
Rem. On rencontre ds la docum. le dérivé corbillat, corbillot, subst. masc., au sens de « petit du corbeau ». Attesté ds Ac. 1798-1932, Lar. 19e-Lar. Lang. fr., LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892, ROB., QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. FÉR. Crit. t. 1 1787 signale à titre hist. l'anc. forme courbeau. Au plur. des corbeaux. Étymol. et Hist. 1. XIIe s. ornith. corbiaus (Sept sages, éd. Misrahi, 4842); 2. ca 1230 archit. (Chartes de Douai, éd. Ch. Bonnier ds Z. rom. Philol., t. 14, 1890, p. 302); 3. 1567 milit. (techn.) anc. (J. MARTIN, Architecture, trad. de Vitruve, p. 151 ds IGLF); 4. [1838, STENDHAL, Mém. d'un touriste, t. 2, p. 219 : quand ils [les paysans dauphinois] aperçoivent (...) un frère ignorantin, (...) ils imitent le cri du corbeau]; 1845 « prêtre » (BESCH.); 5. 1882 « personnage avide d'argent et sans scrupule » (BECQUE, loc. cit.). Dér. en -ellus de l'a. fr. corp, agn. corf (ca 1120 cors, plur., Psautier Oxford, éd. F. Michel, CXLVI, 10; mil. XIIe s. corp, Psautier Cambridge, éd. F. Michel, CXLVI, 9; mil. XIIIe s. [date du ms.] agn. corf, Lapid. anglon. ds T.-L.), corf étant (de même que l'ital. corvo, le cast. cuervo, le port. corvo) régulièrement issu du lat. corvus, corp étant (de même que l'a. prov. corp) issu d'une variante corbu (Romania, t. 27, 1898, p. 237; FOUCHÉ, p. 798). Fréq. abs. littér. :826. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 991, b) 1 825; XXe s. : a) 1 618, b) 714. Bbg. Archit. 1972, p. 93. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 92, 353, 454. — HASSELROT 20e s. 1972, p. 82 (s.v. corbillat). — JABERG (K.). Grossräumige und kleinräumige Sprachatlanten. Vox rom. 1954/55, t. 14, p. 14. — SPITZER (L.). Wortgeschichtliches. Z. fr. Spr. Lit. 1917, t. 44, p. 249.

corbeau [kɔʀbo] n. m.
ÉTYM. XIIe, corbiaus; d'un dér. en -ellus du lat. corvus, cf. anc. franç. corp, corb.
———
I
1 Oiseau (Passereaux, Corvidés) à plumage noir ou gris souvent lustré, au bec légèrement recourbé (Conirostres). || Le grand corbeau (Corvus corax) a plus de 60 cm de long, les ailes longues et pointues, un plumage noir à reflets bleus; il est omnivore. || Le corbeau freux (Corvus frugilegus), la corneille grise (Corvus cornis), le corbeau corneille (Corvus corone) font partie des Corvus. aussi Choucas, corneille, freux, grole. || Cri du corbeau. Crailler, croasser. || Petit du corbeau. Corbillat.Servir de pâture aux corbeaux : être mort (les corbeaux mangeant les charognes).Noir comme un corbeau : très noir, très brun. || Couleur aile de corbeau. || Le corbeau, oiseau de mauvais présage.Le corbeau et le renard; le corbeau voulant imiter l'aigle, fables de La Fontaine (I, 2, et II, 16). → Beau, cit. 9. || Le corbeau, poème d'E. Poe.
1 Maître corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage (…)
Le corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
La Fontaine, Fables, I, 2.
2 Le faucon est léger, l'aigle plein de courage;
Le corbeau sert pour le présage (…)
La Fontaine, Fables, II, 17.
3 Des bandes de corbeaux, quittant les lierres et les trous des ruines descendaient sur les guérets; leurs ailes moirées se glaçaient de rose au reflet du matin.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 240.
4 Les derniers corbeaux de l'hiver, juchés sur des mottes de boue, ricanaient à mon passage, puis s'envolaient lourdement pour se poser un peu plus loin sur un buisson. C'étaient des bêtes voraces, lustrées, au ventre robuste.
H. Bosco, Hyacinthe, p. 214.
5 Le lieutenant Luis d'Ortéga était petit et noir comme un corbeau.
P. Mac Orlan, la Bandera, X, p. 121.
En franç. d'Afrique. Corvidé noir à jabot blanc.N. sc. : Corvus albus. — (I. F. A.).
REM. 1. La langue courante utilise souvent corbeau pour désigner la corneille, le freux, etc., le « grand corbeau » étant devenu extrêmement rare en France.
2. La forme argotique corbac, corbacque s'emploie tant au propre qu'au figuré.
5.1 Il y avait des corbacques, plein, tout noirs dans le blanc, l'air furax. Ils claquaient du bec (…)
Cavanna, les Ritals, p. 224.
Zool. Grand corbeau (corvus corax), opposé à corneille, freux.
Corbeau blanc : sorte de vautour. || Corbeau de mer. Cormoran.
Loc. En bec de corbeau : crochu (du nez). — ☑ Aile de corbeau : d'un noir brillant (en adj. invar. : des cheveux aile de corbeau).
tableau Désignations de couleurs.
tableau Noms d'oiseaux.
2 (1845). Vieilli (péj. et fam.). Homme avide et sans scrupules, médisant, acharné. Rapace, requin. || Les Corbeaux, comédie d'Henri Becque.
6 (…) je ne doute point que le public ne soit enfin étourdi et fatigué d'entendre (…) de vieux corbeaux croasser autour de ceux qui, d'un vol libre et d'une plume légère, se sont élevés à quelque gloire par leurs écrits.
La Bruyère, Disc. de réception à l'Acad., Préface.
Par compar. ou fig. Se dit des prêtres (à cause du vêtement noir).
7 Homais, comme il le devait à ses principes, compara les prêtres à des corbeaux qu'attire l'odeur des morts (…)
Flaubert, Mme Bovary, III, VIII.
Spécialt. Auteur de lettres (ou d'appels téléphoniques) anonymes. || Le Corbeau, film de H. G. Clouzot.
8 (…) une fenêtre entrouverte derrière laquelle bougeait l'ombre d'un de ces êtres qui savent tout et jouent les corbeaux dans les petites villes (…)
Suzanne Prou, la Terrasse des Bernardini, p. 63.
Vx. Employé des pompes funèbres. Croque-mort.Hist. Personne qui transportait les corps des pestiférés.
3 Nom d'une constellation de l'hémisphère austral, évoquant la silhouette d'un corbeau.
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II Par anal. (de la forme du bec).
1 Milit. Grappin d'abordage, utilisé autrefois sur les galères. Croc.Par anal. || Corbeau de rempart, servant à arracher les pierres des travaux de défense ennemis, pendant les sièges, etc.
2 (V. 1230). Archit. Pierre ou pièce de bois en saillie sur l'aplomb d'un parement, et qui est destinée à supporter un linteau, une corniche, un encorbellement, etc. ( Appui, support; console, cul-de-lampe, modillon). || Corbeau décoré, sculpté.Corbeau de fer : crochet scellé dans un mur et soutenant une poutre.
Support en fer (en mécanique, serrurerie…) muni d'un talon à une extrémité.
3 Techn. || Bec de corbeau. Bec (cit. 15).
DÉR. Corbillat.

Encyclopédie Universelle. 2012.