CORNEILLE
CORNEILLE CORNELIS VAN BEVERLOO dit (1922- )
Peintre hollandais. La peinture de Corneille, s’il fallait lui attribuer une qualification particulière au sein de la violence expressive et libératoire du mouvement Cobra, pourrait être celle d’un paysagiste. Mais d’un paysagiste attentif seulement aux matières et aux structures profondes, organiques et primordiales du monde qui l’entoure et qu’il restitue dans un jaillissement immédiat de couleurs et de formes. «En art, pas de politesse, dit Corneille, l’art, c’est du désir brut.» Élève de l’Académie des beaux-arts d’Amsterdam, il est, avec Appel et Constant, cofondateur, en 1948, du groupe expérimental Reflex, puis membre de Cobra. Trouvant sa voie dès cette époque, faisant sienne l’une des déclarations du mouvement: «Nous ne trouvons que dans la matière la source réelle de l’art. Nous sommes peintres, et le matérialisme est d’abord pour nous sensation: sensation du monde et sensation de la couleur», il élabore un répertoire de formes qui, abstraites ou figuratives, sont toujours les métaphores dynamiques de sa vision de l’univers. Avec violence et énergie, truculence parfois, il peint dans une matière dense et riche, et avec une gamme brutale de rouges, d’indigos, de violets, de verts, des enchevêtrements de lignes et de signes empruntés aux règnes minéral et végétal, celui des roches et du sable, des racines et des arbres, du ciel et de la mer. Homme de la terre et de ses transformations, les titres de ses œuvres disent assez les sources de son inspiration: La Grande Terre âpre (1958); Plénitude et mystère d’un jardin (1965); Effervescence d’une nouvelle saison (1966); ces trois œuvres sont exposées au Stedelijk Museum d’Amsterdam. Corneille est aussi un grand voyageur, et bien qu’il se soit fixé à Paris depuis 1950, il ne cesse de parcourir le monde, trouvant en Hongrie, en Afrique, au Sahara, en Amérique du Sud, à Haïti ou à Cuba de nouvelles sources de création, vivifiant ainsi son œuvre par les aspects renouvelés d’un univers où s’affrontent perpétuellement l’imaginaire et le naturel.
corneille [ kɔrnɛj ] n. f.
• v. 1180; lat. pop. °cornicula, de cornix
♦ Oiseau du genre corbeau (corvus), assez petit, à queue arrondie et plumage terne. ⇒ casse-noix, choucas, corbeau, freux, région. grole. Corneille mantelée, grise, cendrée. Corneille noire. La corneille craille, graille, croasse. — Fig. Bayer aux corneilles.
● corneille nom féminin (latin cornicula, petite corneille) Passereau voisin du corbeau, mais plus petit et plus commun, omnivore et sédentaire. (On distingue la corneille noire et la corneille mantelée, partiellement grise, qui n'est en France que de passage.) ● corneille (difficultés) nom féminin (latin cornicula, petite corneille) Emploi Bayer aux corneilles. → bayer
Corneille
n. f. Nom de divers oiseaux corvidés (genre Corvus), voisins des corbeaux. (La corneille noire, Corvus corone, de 45 cm de long, au plumage entièrement noir, est très fréquente en Europe.)
|| Fam. Bayer aux corneilles.
————————
Corneille
(Pierre) (1606 - 1684) poète dramatique français. Issu d'une famille de magistrats, il occupa une charge d'avocat (qu'il revendit en 1650). Il débuta dans la carrière dramatique avec une comédie, Mélite (1629), et une tragi-comédie, Clitandre (1630). Protégé de Richelieu (1635-1638), il composa sa prem. tragédie en 1635 (Médée), puis une comédie: l'Illusion comique (1636). Dès lors, il triompha dans la tragédie: le Cid (janv. 1637, V. Cid Campeador), Horace (1640), Cinna (1641), Polyeucte (1642), Rodogune (1644), Nicomède (1651), et donna une comédie: le Menteur (1643). L'échec de Pertharite (1651) l'éloigna du théâtre. Il y revint: OEdipe (1659), Sertorius (1662), Agésilas (1666), Attila (1667), etc., mais son prestige s'amenuisa face aux succès du jeune Racine (échec de Tite et Bérénice, 1670). Suréna (1674) est sa dernière pièce. En 1662, il avait quitté Rouen pour Paris, où il mourut presque oublié. Acad. fr. (1647).
⇒CORNEILLE, subst. fém.
A.— Oiseau à plumage, pattes et bec noirs, plus petit que le corbeau. Corneille noire; bande, volée de corneilles; les corneilles crient, craillent. Quand les corneilles descendent, elles annoncent le froid (CHASS. 1970) :
• On voit, au commencement de la lune voyageuse, des corneilles se réunir en bataillons dans quelque vallée.
CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, p. 243.
— Loc. proverbiales
♦ Bayer aux corneilles (cf. bayer B).
♦ C'est la corneille d'Ésope, la corneille de la fable (vx; Ac. 1798-1878). C'est un compilateur qui emprunte à divers auteurs.
♦ (Y aller, y aller de cul et de tête) comme une corneille qui abat des noix. S'agiter de manière inefficace. La baronne traita Fraülein de « corneille qui abat des noix » (MAURIAC, Sagouin, 1951, p. 84).
Rem. La docum. atteste d'autres expr., de sens analogue : S'effarer, courir comme des corneilles en peine (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 268); donner de la tête contre les arbres comme une corneille coiffée (cf. BALZAC, Massimilla Doni, 1839, p. 384).
— [P. réf. au cri de l'oiseau] Se servir [de mots] à tort et à travers comme une corneille (FEUILLET, Sibylle, 1863, p. 169). La vieille tante est bavarde comme une corneille (DUMAS père, Laird de Dumbiky, 1844, II, 4, p. 38). Synon. plus cour. bavard comme une pie.
— Région. (Canada). Avoir une corneille à plumer avec qqn. Avoir une affaire à régler avec lui (Canada 1930).
— P. métaph., péj. [En appellatif] Vieille corneille, m'entendez-vous? (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p. 334).
B.— HÉRALD. Image de cet oiseau. D'argent, à deux corneilles effarées et affrontées de sable, membrées et casquées d'or (ds GRANDM. 1852).
Rem. Sont attestés les dér. suiv. a) Corneillard, subst. masc. Petit de la corneille noire et du choucas (ds Ac. Compl. 1842, LITTRÉ, DG). b) Corneillon, subst. masc. Petit de la corneille ou du corbeau freux (ds LITTRÉ, Lar. 19e citant Buffon, ds les Lar. jusqu'à Lexis 1975). c) Cornillas ou cornillat, subst. masc. Var. de corneillard (-as ds Ac. 1798-1835; -at ds Ac. 1932).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1174-87 corneille (CHR. DE TROYES, Perceval, éd. W. Roach, 479). Du b. lat. , lat. class. , dér. de cornix « corneille ». Fréq. abs. littér. :156. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 920. — ROG. 1965, p. 41.
corneille [kɔʀnɛj] n. f.
ÉTYM. V. 1180; du bas lat. cornicula, de cornix « corneille ».
❖
1 Oiseau du genre corvus (⇒ Corbeau), plus petit que le grand corbeau, à queue arrondie et plumage terne. ⇒ Choucas. — (1767, in D. D. L.). || Corneille mantelée, ou corneille grise, ou (1775) corneille cendrée, au plumage gris cendré, avec tête, ailes et queue noires. || Corneille noire, ou corbeau corneille (appelée cour. corbeau). || Cri de la corneille. ⇒ Crailler, croasser, grailler.
1 (…) l'on voit, autour des lieux habités, des volées nombreuses, composées de toutes les espèces de corneilles, se tenant presque toujours à terre pendant le jour (…)
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, t. V, p. 63.
2 (…) je tournoyais au dehors de l'abbaye avec les corneilles, ou je m'arrêtais à considérer les clochers (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 81 (→ Couchant, cit. 1).
➪ tableau Noms d'oiseaux.
♦ ☑ Fig. et fam. Bayer aux corneilles. ⇒ Bayer. — ☑ Comme une corneille qui abat des noix, avec étourderie, maladresse.
♦ ☑ Régional (Canada). Avoir une corneille à plumer avec qqn : avoir une affaire à régler avec qqn.
2 Régional. Lysimaque vulgaire, dite aussi herbe chasse-bosse.
❖
DÉR. Corneillard, corneillon.
Encyclopédie Universelle. 2012.