convertir [ kɔ̃vɛrtir ] v. tr. <conjug. : 2>
• 980; lat. convertere « se tourner vers » → conversion
1 ♦ Amener (qqn) à croire, à adopter une croyance, une religion (considérée comme vraie). Convertir les païens au christianisme. Convertir un sceptique à la foi. « Le peuple de tout temps a converti les rois » (P.-L. Courier ).
♢ Par anal. Faire adhérer à une opinion. ⇒ 1. amener, gagner, rallier. — « On avait en réalité converti bien peu d'hommes au socialisme » (Péguy). Je suis de son avis, il m'a convertie.
♢ SE CONVERTIRv. pron. Adopter (une croyance, un avis, etc.) en abandonnant ce qui est considéré comme une erreur. Se convertir au bouddhisme. — Il s'est converti à votre avis, à votre opinion (⇒ adopter) .
2 ♦ (XIIe) Vx ou littér. Changer (une chose) en une autre. ⇒ transformer, transmuer.
♢ Mod. Agric. Convertir une terre en blés. « Le sol avait été converti en prairies » (Chateaubriand).
3 ♦ Exprimer (une quantité) dans une autre unité, une autre forme. Convertir des heures en minutes. Convertir des dollars en francs. ⇒ changer. — Convertir sa fortune, ses biens en espèces. ⇒ réaliser. — Fin. Convertir une rente, un titre.
4 ♦ Log. Convertir une proposition : opérer une conversion (4o).
⊗ CONTR. Détourner. Abandonner , opposer (s').
● convertir verbe transitif (latin convertere, tourner) Littéraire. Changer, transformer une chose en une chose différente : Convertir un château en hôtel. Amener ou ramener quelqu'un à la religion que l'on tient pour vraie : Les missionnaires ont converti au christianisme une partie de ces populations. Amener quelqu'un à adopter une opinion, un parti qu'il repoussait jusqu'alors ; rallier : Finalement, je l'ai converti à notre projet de voyage. Exprimer une grandeur à l'aide d'une autre unité. Échanger une monnaie contre une autre. Réduire le taux des intérêts de sa dette. Procéder au convertissage. ● convertir (citations) verbe transitif (latin convertere, tourner) Christopher Morley 1890-1957 On n'a pas converti un homme parce qu'on l'a réduit au silence. You have not converted a man because you have silenced him. On Compromise ● convertir (expressions) verbe transitif (latin convertere, tourner) Convertir des données informatiques, changer la forme de leur représentation ou de leur codage, sans altérer les informations qu'elles contiennent ou représentent. Convertir des programmes, les adapter à un nouveau système d'exploitation. ● convertir (synonymes) verbe transitif (latin convertere, tourner) Amener quelqu'un à adopter une opinion, un parti qu'il repoussait...
Synonymes :
- gagner
- rallier
convertir
v. tr.
d1./d Changer, transformer. Convertir de la fonte en acier. Convertir des valeurs en espèces.
|| FIN Réduire le taux (d'une rente).
d2./d Amener (qqn) à changer de religion et, par ext., de parti, d'opinion.
|| v. Pron. Adopter une religion; changer de religion, de croyance. Se convertir au christianisme.
— Revenir aux principes de la religion. Ce libertin s'est converti.
⇒CONVERTIR, verbe trans.
I.— [Le compl. prép., s'il est exprimé, est introd. par en]
A.— Vx. [Le compl. d'obj. désigne une pers.]
1. Changer les attributions, le métier de quelqu'un. Groom converti en cocher (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 63). L'ancien clerc de notaire malheureux que Sir Williams venait de convertir en médecin (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 463).
Rem. Il s'agit d'un ,,faux docteur`` (PONSON DU TERR., Rocambolet. 1, 1859, p. 463).
2. Changer complètement quelqu'un dans sa nature. Une série de situations tragiques, (...) ont pu convertir des combattants courageux en lâches inutilisables (VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 107).
B.— [Le compl. d'obj. et le compl. prép. désignent des choses concr. ou abstr.] Synon. changer, transformer.
1. Transformer (une chose) en une autre chose. Synon. transmuer, transmuter, métamorphoser.
a) [Une matière]
— Transformer par un processus chimique, physique ou biologique. Convertir le sucre en alcool, le plomb en or. Les cellules produisent de nouvelles cellules en convertissant des substances élémentaires en protoplasma (BOUTROUX, Conting., 1874, p. 77).
♦ Emploi pronom. à valeur passive, vx. Les aliments se convertissent en chyle; l'eau se convertit en vapeur; l'argent se convertit en plomb.
— Transformer une matière en produit fini. Convertir des raisins en vin, du fil en toile, du chanvre en corde :
• 1. Pontis me mena jusqu'à l'entrée de la caverne d'où l'on extrait les filets de l'amianthe, que les montagnards convertissent en tissus pour les vendre aux curieux.
DUSAULX, Voyage à Barège, t. 1, 1796, p. 186.
♦ Emploi pronom. à valeur passive. Élaguer, rogner, afin de contraindre la sève à se convertir en bourgeons (SAND, Péché M. Antoine, 1847, p. 94). Des bandes de chair maigre enlevées le long des filets et des jambons, et dont les fragments (...) épicés se convertiront en saucisses croustillantes (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 81).
Rem. On rencontre ds la docum. un ex. de constr. avec présence du compl. (introd. par de) exprimant l'orig. de la transformation. La maison du père de Scribe (...) s'est convertie de magasin de soierie en boutique de confiseur (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t. 3, 1846-69, p. 121).
— P. métaph. Changer, transformer (par une opération financière, par l'expression...). Il paraît (...), beau baleinier (...) que la pêche n'a pas été mauvaise (...) et que nous convertissons l'huile en vin de Champagne (DUMAS père, Kean, 1836, III, 4, p. 139). Le génie de Lamartine convertit le chêne en roses du matin (JAMMES, De tout temps, 1935, p. 16).
b) FIN. Réaliser la valeur d'un bien, d'un avoir, dans une autre catégorie de bien, une monnaie étrangère. Des francs convertis en dollars. Il fait allusion au prochain changement de la monnaie et à la nécessité de convertir en marchandises le plus possible de billets de banque (AYMÉ, Uranus, 1948, p. 183).
— [Sans compl. prép.] Réaliser en espèces (la valeur d'un bien, d'un titre). Convertir la rente. ,,Changer une rente qui a dépassé le pair en une autre d'un taux moins élevé, en offrant le remboursement au pair aux porteurs qui refuseraient d'accepter le changement`` (DG).
c) [Une chose abstr.]
— [Un sentiment, une aptitude] En blanchissant de la barbe, le vieux Magali avait converti sa vitalité sexuelle en influence politique (MORAND, Homme pressé, 1941, p. 42) :
• 2. Elle [Mme Récamier] était véritablement magicienne à convertir insensiblement l'amour en amitié, en laissant à celle-ci toute la fleur, tout le parfum du premier sentiment.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 1, 1851-62, p. 128.
♦ Emploi pronom. à valeur passive. Le désespoir peut se convertir en rage, en fiel, en venin (AMIEL, Journal, 1866, p. 187). Des présences senties qui se convertissent ensuite en images (MARCEL, Journal, 1920, p. 244).
P. métaph. Sa vie [de Mme de la Fayette], durant vingt ans, se convertit en une petite fièvre plus ou moins lente (SAINTE-BEUVE, Portr. femmes, 1844, p. 241).
— [Un principe, une entité, une œuvre] Le bill du parlement d'Angleterre, qui convertissait en loi l'acte oppressif des ministres anglais sur la personne de Napoléon (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 860). Convertir la divination en science expérimentale (BARRÈS, Cahiers, t. 12, 1919-20, p. 221) :
• 3. N'est-ce pas (...) le triomphe de l'idée révolutionnaire (...) que l'initiative industrielle se transforme sans cesse en initiative politique et convertisse fatalement l'autorité en an-archie.
PROUDHON, La Révolution soc. démontrée par le coup d'État du 2 décembre, 1852, p. 4.
Rem. La constr. convertir qqc. dans se rencontre ds la docum. La philosophie convertit les vérités qui lui sont offertes par la religion dans sa propre substance et dans sa propre forme (COUSIN, Hist. philos. mod., t. 1, 1847, p. 19).
♦ Emploi pronom. à valeur passive. Si Lamark avait raison, déclare-t-il [Comte], la marche progressive de l'organisme animal, cessant de n'être qu'une abstraction commode se convertirait en une véritable loi naturelle (HAMELIN, Élém. princ. représ., 1907, p. 223). Il reste à voir si cette négation ne se convertit pas en affirmation (MARCEL, Journal, 1914, p. 57).
2. Changer quelque chose en l'adaptant à de nouvelles fonctions, en lui donnant une autre nature, un autre usage.
— [Un terrain, un bâtiment, un obj.] Convertir des marais, des déserts en prairies. Une pièce convertie en bureau; une église désaffectée convertie en mairie. En 1816, Joseph obtint de sa mère la permission de convertir en atelier le grenier contigu à sa mansarde (BALZAC, Rabouill., 1842, p. 283). Une table de toilette, une table à écrire que je convertirai en table à coiffer (COLETTE, Cl. s'en va, 1903, p. 94).
♦ P. métaph. :
• 4. Défenseurs et assaillants de l'ancien système, tous (...) ont pareillement tenté de convertir leurs vieux appareils de guerre en instruments de réorganisation.
COMTE, Cours de philos. positive, t. 4, 1839-42, p. 11.
3. Changer le mode de représentation de contenus mentaux.
a) Usuel :
• 5. Les événements qui nous paraissent dramatiques ne sont que les sujets que notre âme convertit en tragédie ou en comédie au gré de notre caractère.
BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p. 17.
• 6. ... pour mesurer les manifestations de l'âme d'une manière complète, il faudrait convertir la diversité des phénomènes psychologiques en quantités homogènes.
E. BOUTROUX, De la contingence des lois de la nature, 1874, p. 114.
b) Emplois spéc.
— INFORMAT. ,,Changer la représentation de données sans modifier les informations qu'elles contiennent`` (GUILH. 1969). Convertir des données analogiques en données digitales; convertir en numéral, en numérique.
— LING. ,,En grammaire générative, faire passer une phrase d'une étape de sa dérivation à une autre étape de sa dérivation`` (Ling. 1972).
— LOG. [Sans compl. prép.] Convertir des propositions. Permuter les termes d'une proposition, la proposition obtenue étant la converse de la première.
♦ Emploi pronom. réciproque. Propositions qui se convertissent. Propositions qui sont la converse l'une de l'autre.
— MATH. Mettre (une expression arithmétique ou algébrique) sous une autre forme. Convertir une fraction en nombre décimal, en fraction décimale; convertir des degrés en grades, des radians en secondes.
II.— [Le compl. prép., s'il est exprimé, est introd. par à; le compl. d'obj. désigne une pers. ou un groupe de pers.]
A.— [Avec compl. d'obj. et compl. prép. à exprimés]
1. [Le compl. prép. désigne une relig. ou une croyance relig.] Amener (quelqu'un) à adopter cette religion, cette croyance (que le sujet considère comme vraie). Cette confession faite, [il] s'efforce de me convertir à l'immortalité de l'âme (GONCOURT, Journal, 1894, p. 666).
— Emploi pronom.
♦ Adopter une religion (en abjurant, abandonnant sa religion, ses convictions antérieures). Se convertir au catholicisme, au protestantisme, à l'islam.
♦ Vx. Se convertir à Dieu, à l'Éternel, au Seigneur. Se tourner vers Dieu, lui soumettre sa volonté.
♦ Revenir à sa foi première, reprendre la pratique religieuse. L'auteur (...) fut amené à se convertir sincèrement et de tout point au catholicisme, oublié depuis sa première communion (VERLAINE, Œuvres, t. 5, Biographies de poètes et littérateurs (P. Verlaine), 1896, p. 302).
2. P. anal.
a) [Le compl. prép. désigne une doctrine philos. ou un syst. pol.] Amener (quelqu'un) à partager des opinions, des idées (plus ou moins assimilées à des croyances religieuses). Synon. gagner, rallier. Si l'on veut nous convertir au communisme, qu'on se serve de moyens un peu moins puérils (GREEN, Journal, 1932, p. 105).
SYNT. Convertir qqn à l'anarchisme, au socialisme, à la démocratie; s'efforcer, essayer, entreprendre, tâcher de convertir; vouloir convertir qqn.
— Emploi pronom. Adopter (des idées, des opinions, un système politique ou philosophique) en abandonnant les idées qu'on professait. Se convertir au communisme; se convertir à un avis, à une opinion. Depuis vingt ans, les poètes s'étaient les uns après les autres convertis à la sagesse officielle (MAUROIS, Byron, t. 1, 1930, p. 220) :
• 7. On ne peut se convertir sérieusement au socialisme (...) sans que la philosophie et la vie et les sentiments les plus profonds soient rafraîchis, renouvelés et, pour garder le mot, convertis.
PÉGUY, De la Grippe II, 1900, p. 7.
b) [Le compl. prép. désigne un mouvement d'idées, un courant artistique, un mode de vie] Convertir qqn à la musique moderne. Il [E. Delon] entrait (...) emmenait Victor Foucher, qu'il avait converti aux gouttières et au puits [sic] (Mme V. HUGO, Hugo, 1863, p. 133).
B.— [Avec compl. d'obj. exprimé, mais sans compl. prép.]
1. Amener à embrasser le catholicisme. Bernardin (...) se voyait déjà voguant d'île en île (...) convertissant les sauvages (A. FRANCE, Génie latin, 1909, p. 210) :
• 8. Pascal a-t-il jamais converti personne? (...) Il a raffermi bien des catholiques dans leur foi, mais converti un athée ou un protestant, je me le demande.
GREEN, Journal, 1950-54, p. 318.
SYNT. Convertir les protestants, les luthériens, les juifs, un athée; convertir les gentils, les païens, les idolâtres, les barbares; convertir en masse; convertir et civiliser, et baptiser; purifier et convertir; enseigner et convertir; prêcher pour convertir.
— Emploi abs., vx. Faire des conversions (cf. II A1). Ce qui convertit, c'est la science, c'est la philologie, (...) c'est l'esprit moderne en un mot (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 297).
2. Ramener (quelqu'un) à la foi, à la pratique religieuse, à l'observance des lois morales. Convertir un pécheur, un libertin, une courtisane, les hérétiques. Synon. amender, améliorer; anton. dépraver, perdre.
— Emploi pronom. Je travaille à me convertir, et je voudrais faire quelque acte de bon chrétien (MÉRIMÉE, A. Guillot, 1847, p. 139).
3. P. anal. Amener (quelqu'un) à changer de résolution, d'opinion, de pratique. Il en est [des peintres flamands] que l'Italie attira, mais ne convertit pas, comme Mabuse, qui resta gothique par l'esprit, par le faire (FROMENTIN, Maîtres autrefois, 1876, p. 15).
— Emploi pronom. Pour l'artiste moderne, s'adresser réellement aux masses, c'est se convertir : changer d'absolu (MALRAUX, Voix sil., 1951, p. 500).
— Emploi abs. Synon. de convaincre. La joie florissante s'échappait de son corps, de ses mains et de ses yeux quand il [Jaurès] parlait pour convertir (PÉGUY, Républ., p. 20 ds ROB).
Rem. La docum. atteste le part. prés. convertissant, ante en emploi adj. (signalé par LITTRÉ et la plupart des dict. encyclop.). Grâce convertissante; ferveur convertissante. Sa dévotion était (...) froide et sèche d'apparence, personnelle pour ainsi dire, non convertissante (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 4, 1863-69, p. 26).
Prononc. et Orth. :[], (je) convertis []. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1re moitié du Xe s. « amener à une croyance, à une religion » (Sermon sur Jonas, 11 ds BARTSCH Chrestomathie, p. 5 : Jonas profeta cel populum habuit pretiet et convers); 2e moitié du XIIIe s. part. passé subst. (Gaufrey, éd. F. Guessard et P. Chabaille, 2356); av. 1778 prêcher (à) un converti (Voltaire, sans réf. ds Lar. 19e); 2. fin du XIIe s. « ramener à une foi réelle, une conversion de vie » (Sermons de Saint Bernard, p. 136, éd. W. Foerster); 1689-91 part. prés. adj. grâce convertissante (BOSSUET, Avertissements aux protestants, 2 ds LITTRÉ); 3. 1454-58 « amener à de nouveaux sentiments » (G. CHASTELLAIN, Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, 127, 11); 1793 part. passé adj. « qui vient d'adhérer à un nouveau parti » (ROBESPIERRE, Discours, part. 4, Jugement de Louis XVI, p. 91). B. 1. ca 1120 « changer une chose en une autre » (Psautier d'Oxford, éd. F. Michel, 29, 14); 2. 1690 log. (FUR.); 3. 1690 fin. convertir une rente (FUR.); 4. 1872 math. convertir une fraction (Lar. 19e, s.v. fraction, p. 694a). Empr. au lat. class. convertere « tourner, faire retourner; changer » lat. chrét. « ramener à de meilleurs sentiments, remettre sur la bonne voie ». Fréq. abs. littér. :794 Convertissant : 17. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 325, b) 904; XXe s. : a) 826, b) 1 263.
convertir [kɔ̃vɛʀtiʀ] v. tr.
ÉTYM. 980; du lat. convertere « se tourner vers », de con- (cum), et vertere « tourner ».
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1 Pron. || Se convertir. Théol., relig. || Se convertir à Dieu, à l'Éternel : se tourner vers Dieu, lui soumettre sa volonté.
1 Je jure par moi-même, dit le Seigneur, que je ne veux point la mort de l'impie; mais que je veux que l'impie se convertisse, qu'il quitte sa voie et qu'il vive.
Bible (Sacy), Ézéchiel, XXXIII, 11.
2 Ainsi l'Éternel frappera les Égyptiens,
Il les frappera, mais il les guérira;
Et ils se convertiront à l'Éternel.
Bible (Segond), Ésaïe, XIX, 22.
3 Convertissez-vous à moi de tout votre cœur, nous dit aujourd'hui le Seigneur.
Massillon, Motifs des conversions, 1.
2 Cour. Amener (qqn) à croire, à adopter une croyance, une religion (considérée comme vraie). || Convertir les païens, les idolâtres au christianisme. || Convertir un sceptique, un matérialiste à la foi catholique. || Convertir un hérétique. ⇒ Ramener (à la foi). || Les missionnaires s'efforcent de convertir les infidèles. || Convertir une peuplade; une région, un pays. || Convertir au protestantisme, au catholicisme… || Abjurer, apostasier une religion pour se convertir à une autre. || Se convertir sur le tard.
4 En matière de religion, ainsi que de langage, le peuple fait loi; le peuple de tout temps a converti les rois.
P.-L. Courier, Pamphlets politiques, Lettre, VII, Pl., p. 27.
♦ Ramener à la pratique religieuse; à l'observance des lois morales. || Convertir un pécheur, un libertin. || Se convertir en dépouillant le vieil homme.
♦ (1458). Par anal. Faire adhérer (qqn) à une opinion. ⇒ Amener, gagner, rallier. || Convertir à l'idéalisme, au matérialisme. || Il s'est converti à votre avis, à votre opinion. ⇒ Adopter. — Absolt. ⇒ Catéchiser, convaincre… || Il aime à convertir.
5 (…) la joie florissante s'échappait de son corps, de ses mains, et de ses yeux quand il (Jaurès) parlait pour convertir (…)
Péguy, la République…, p. 20.
6 (…) on avait en réalité converti bien peu d'hommes au socialisme.
Ch. Péguy, la République…, p. 25.
3 (V. 1120). Vx ou littér. Changer (une chose en une autre). ⇒ Métamorphoser, transformer, transmuter. || Convertir du sucre en alcool. || L'eau se convertit en vapeur. — Agric. || Convertir une lande en pâturage. || Convertir une terre en blés.
7 Regardez les abeilles sur le thym; elles y trouvent un suc fort amer; mais, en le suçant, elles le convertissent en miel.
Saint François de Sales, Introd. à la vie dévote, 2.
8 Dans les sapinières de la plaine, des déracinements laissaient des places vides; le sol avait été converti en prairies.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 17.
9 À la même époque, Helvétius (…) reçoit également d'un autre inconnu une poudre de projection avec laquelle il convertit un lingot de plomb en or.
Huysmans, Là-bas, VI, p. 84.
♦ (1690). Mod. || Convertir sa fortune, ses biens en espèces. ⇒ Réaliser. || Convertir une rente, un titre. ⇒ Conversion (3.). || Convertir une somme en monnaie étrangère.
10 (…) le rustre en paix chez soi
Vous fait argent de tout, convertit en monnaie
Ses chapons, sa poulaille (…)
La Fontaine, Fables, XI, 3.
♦ Dr. || Convertir la séparation de corps en divorce.
♦ (1872). Math. || Convertir une fraction en fraction décimale. || Convertir des mètres en centimètres.
11 La peine corporelle se convertissait en peine pécuniaire.
Montesquieu, l'Esprit des lois, VI, 19.
12 Le travail et le talent sont d'essence collective; il est juste que leurs acquisitions soient directement converties en bien social.
J. Chardonne, l'Amour du prochain, VIII, p. 193.
——————
se convertir v. pron.
2 Adopter une foi en abandonnant ce qui est considéré comme une erreur (absence de croyance, autre croyance).
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converti, ie p. p. adj.
ÉTYM. (1310).
♦ Qui a passé d'une croyance (religion) à une autre (considérée comme vraie). || Des païens convertis. — N. || Un converti, une convertie. || Zèle du nouveau converti. ⇒ Néophyte, prosélyte. — Par ext. ⇒ Partisan.
13 Pour avoir battu autrefois toutes les routes de l'impureté, un converti a tôt fait de les reconnaître (…)
F. Mauriac, Souffrances et Bonheur du chrétien, p. 167.
♦ ☑ Loc. Prêcher un converti : tenter de convaincre qqn qui est déjà convaincu.
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CONTR. Détourner. — Éloigner, pervertir. — Abandonner, opposer (s').
DÉR. Convertissable, convertissage, convertissement, convertisseur.
Encyclopédie Universelle. 2012.