consonance [ kɔ̃sɔnɑ̃s ] n. f.
• consonancie v. 1150 sens 2; lat. consonantia, de sonus « son »
1 ♦ Mus. Ensemble de sons (accord) considéré dans la musique occidentale (et traditionnellement) comme agréable à l'oreille (opposé à dissonance). Consonances parfaites (⇒ octave, 1. quinte, unisson) , imparfaites (⇒ sixte, tierce) , mixte (⇒ 2. quarte) . Par anal. En peinture, les tons « ont leurs dissonances et leurs consonances » ( Taine).
2 ♦ Uniformité ou ressemblance du son final de deux ou plusieurs mots. ⇒ assonance, rime.
3 ♦ Succession, ensemble de sons. Un nom aux consonances harmonieuses, bizarres. Un nom de consonance grecque.
⊗ CONTR. Dissonance.
● consonance nom féminin (latin consonantia) En musique, affinité entre deux ou plusieurs sons émis successivement ou simultanément. Uniformité du son dans les terminaisons des mots ou des phrases. Suite, ensemble de sons : Un nom aux consonances harmonieuses. ● consonance (difficultés) nom féminin (latin consonantia) Orthographe Avec un seul n, comme consonant, assonance, résonance, dissonance et contrairement à consonne. ● consonance (synonymes) nom féminin (latin consonantia) Uniformité du son dans les terminaisons des mots ou des...
Contraires :
Suite, ensemble de sons
Synonymes :
- sonorité
consonance
n. f.
d1./d Ressemblance de sons dans la terminaison de deux ou plusieurs mots.
d2./d MUS Accord entre les sons musicaux dans l'harmonie classique occidentale.
d3./d Par ext. Suite de sons. Une langue aux consonances harmonieuses.
⇒CONSON(N)ANCE, (CONSONANCE, CONSONNANCE)subst. fém.
A.— 1. RHÉT. Accord phonique des mots. Les consonnances de l'hémistiche avec la fin du vers et de la fin du vers avec l'hémistiche du précédent ou du suivant (SAINTE-BEUVE, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIe s., 1828, p. 157).
2. Allure phonique générale d'un mot, d'un nom. Consonance familière, étrangère, baroque. Je savais plusieurs mots de la langue d'Océanie aux consonances douces (LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, p. 194).
— P. ext. Valeur d'un mot, d'un nom, y compris le sens. Aigues-Mortes! consonnance d'une désolation incomparable! (BARRÈS, Le Jardin de Bérénice, 1891, p. 47) :
• 1. Peut-être ce nom même de La Fontaine a-t-il, dès notre enfance, attaché pour toujours à la figure imaginaire d'un poète je ne sais quel sens ambigu de fraîcheur et de profondeur, et quel charme emprunté des eaux? Une consonance, parfois, fait un mythe.
VALÉRY, Variété I, 1924, p. 59.
B.— MUS. Affinité de deux ou de plusieurs sons :
• 2. Je ne puis penser que nos sens aient acquis une acuité plus grande; mais peut-être sont-ils plus capables de jouir de n'importe quel rapport de nombres. Ne prétendant plus à la consonance et à l'harmonie, vers quoi s'achemine la musique? Vers une sorte de barbarie.
GIDE, Journal, 1928, p. 874.
C.— Au fig.
1. Vx. Résonance. L'amour des hommes n'est qu'une consonnance de l'amour de Dieu (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 255).
2. Accord :
• 3. ... l'avènement de la conscience est toujours à quelque degré la ruine d'une consonance intime. « Harmonieuse moi... » disait la jeune Parque.
RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 21.
— Spéc., CARACTÉROL. Disposition à l'attitude conformiste (cf. p. ex. MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 68).
Rem. La « consonance » est le fait d'(au moins) deux termes (sens A 1, etc.) ou d'un seul terme (sens A 2). Lorsqu'on a affaire à deux termes, la relation peut se concevoir par rapport aux deux (la consonance entre [les termes], [les termes] en consonance...) ou par rapport à l'un des deux (cf. SAINTE-BEUVE et BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, loc. cit.). Il peut cependant y avoir indétermination (cf. ex. 2 et 3). Lorsqu'on n'a affaire qu'à un seul terme, le fait remarquable est que le sens du mot, du nom, en cause peut entrer en ligne de compte (cf. BARRÈS, loc. cit. et ex. 1).
Prononc. et Orth. :[]. Ac. 1694 et 1932 : consonance; Ac. 1718-1835 : consonnance. Écrit avec un seul n également ds FÉR. Crit. t. 1 1787, DG, ROB., DUB., Pt ROB., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr.; écrit avec 2 n ds LAND. 1834, GATTEL 1841, NOD. 1844, BESCH. 1845 et LITTRÉ. La famille de son comprend : 13 mots écrits avec un seul n : assonance, assonant, consonance, consonant, dissonance, dissonant, dissoner, résonance, résonateur, sonate, sonatine, sonore, sonorité; 12 mots écrits avec 2 n : consonne, malsonnant, résonner, résonnant, sonner, sonnant, sonnerie, sonnet, sonnette, sonneur, sonnaille, sonnailler. R. THIMONNIER, Principes d'une réforme rationnelle de l'orth. (inédit), 1967, pp. 71-72, propose d'ajouter les verbes assonner et consonner qui ne figurent pas à la nomenclature de Ac. 1932, de les écrire avec 2 n (les dér. des mots en -on s'écrivant gén. avec 2 n) et formule la règle suiv. : ,,L'n terminal de son n'est doublé que s'il est suivi de la lettre e (ex. : assonner mais assonance) (...). Les participes présents s'alignent normalement sur le verbe (ex. : sonnant sur sonner).`` Il explique qu'il faudrait cependant écrire sonnaille et sonnailler avec 2 n, le suff. -aille(r) provoquant le redoublement de n dans les mots en -on (ex. : cochonnaille). Thimonnier étend cette règle aux mots techn. non encore admis par Ac. tels que sonique, sonomètre, sonométrique, sonorisation. Famille de son revue par Thimonnier :
Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 consonancie « identité ou ressemblance du son final de deux ou plusieurs mots » (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1553) — 1581, Cl. Fauchet ds GDF.; 1268 consonance (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, p. 343); 2. 1377 mus. consonancie « affinité entre deux ou plusieurs sons » (N. ORESME, Le Livre du ciel et du monde, éd. A. D. Menut et A. J. Denomy, 1968, p. 480, 1. 146), attest. isolée; av. 1558 consonance (Mellin de Saint-Gelais, éd. P. Blanchemain, t. 2, p. 145). Empr. au lat. consonantia, attesté aux deux sens. Fréq. abs. littér. :127.
consonance [kɔ̃sɔnɑ̃s] n. f.
ÉTYM. V. 1150, consonancie, sens 2; du lat. consonantia, de con- (cum), et sonus « son ».
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1 (Av. 1558; consonancie, 1377). Mus. Ensemble de sons (accord) considéré dans la musique occidentale (et traditionnellement) comme agréable à l'oreille (opposé à dissonance). || Consonances parfaites (⇒ Octave, quinte, unisson), imparfaites (⇒ Sixte, tierce), mixtes (⇒ Quarte). || Consonances attractives (quarte augmentée, quinte diminuée), qui laissent l'oreille en suspens et appellent un autre accord.
1 Quoique les musiciens distinguent fort bien les différentes consonances, ce n'est point qu'ils en distinguent les rapports par des idées claires; c'est l'oreille seule qui juge chez eux de la différence des sons; la raison n'y connaît rien.
2 Les Grecs n'ont reconnu pour consonances que celles que nous appelons consonances parfaites.
2 (1268). Uniformité ou ressemblance du son final de deux ou plusieurs mots. || Consonance à la fin des vers. ⇒ Rime. || Consonance imparfaite. ⇒ Assonance.
3 (…) ces consonances de la fin des vers qui sont comme des échos répercutés où le même sentiment se prolonge dans le même son (…)
Lamartine, Premières méditations, Préface, IV.
3 Succession, ensemble de sons. || Un nom aux consonances harmonieuses, bizarres, métalliques, heurtées.
4 « Les Désenchantées », oui, la consonance serait jolie, mais le sens un peu à côté (…)
Loti, les Désenchantées, XIV, p. 116.
5 Le langage de ce pays semble toujours une suite de consonances incertaines, nasillardes, entrecoupées en monosyllabes un peu haletants (…)
Loti, Figures et Choses…, « Trois journées de guerre », IV, p. 267.
4 Fig. Concordance, harmonie.
6 (…) l'aube (→ 2. Aube, cit. 1) offre de douces consonnances avec des idées religieuses; toujours un majestueux souvenir ou une agréable harmonie s'attache aux tissus de nos autels.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, IV, I, II.
7 (…) les tons (en peinture), selon qu'ils sont ou non complémentaires l'un de l'autre, ont leurs dissonances et leurs consonances; ils s'appellent ou s'excluent; l'orangé, le violet, le rouge, le vert et tous les autres, simples ou mélangés, forment ainsi par leur proximité, comme les notes musicales par leur succession, une harmonie pleine et forte, ou âpre et rude, ou douce et molle.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, V, IV, IV, p. 335.
REM. On trouve aussi, aux divers sens du mot, la graphie consonnance (ci-dessus, cit. 6; Sainte-Beuve, Barrès…), qui fut adoptée (1718) puis écartée (1932) par l'Académie dans son dictionnaire.
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CONTR. Dissonance.
Encyclopédie Universelle. 2012.