sonnaille [ sɔnaj ] n. f.
• v. 1300; de sonner
1 ♦ Cloche ou clochette attachée au cou d'un animal domestique, bétail ou bête de somme (⇒ campane, clarine).
2 ♦ Par ext. Son, bruit de ces cloches. « sonnailles des troupeaux de chevaux et de bœufs, tantôt retentissantes et sonores, tantôt diminuées » (A. Daudet).
● sonnaille nom féminin (de sonner) Cloche ou clochette qu'on met au cou des bêtes qui paissent, notamment en montagne. Son produit par ces clochettes. Ceinture ou bracelet de coquillages, végétaux séchés ou petits grelots qui s'entrechoquent quand on les secoue.
⇒SONNAILLE, subst. fém.
A. — Souvent au plur.
1. Cloche ou clochette qui s'attache au cou des bestiaux, des bêtes de somme, ou des chevaux de trait lorsqu'ils paissent ou lorsqu'ils se déplacent. Synon. campane (vx ou région.), clarine. Sonnailles de chevaux, de troupeaux ; le tintement des sonnailles. Prenez un de ces landaus attelés de quatre chevaux de montagne, fins comme des arabes (...) et faisant grelotter leurs sonnailles (COPPÉE, Vingt contes nouv., 1883, p. 306). On attela les deux forts percherons (...). Ils s'ébrouaient, piaffaient (...) chaque mouvement faisait tinter les sonnailles attachées à leurs colliers (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 265).
2. Synon. de grelot. Les chats et les chiens de la posada nous entourent (...). De temps en temps, le patron apparaît, tenant un bâton terminé par un grelot: au seul bruit de la sonnaille toutes les bêtes prennent la fuite, comme si le bâton avait une voix (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 41).
3. MUS. Menus objets suspendus qui s'entrechoquent, pour marquer un rythme, pour ponctuer une danse; petites cymbales du tambour de basque. Le pied court sur le sol (...) pour mettre en branle les sonnailles serrées autour des chevilles (SCHAEFFNER, Orig. instrum. mus., 1936, p. 35).
B. — P. méton., au plur.
1. Tintement, suite de sons produits par le mouvement de plusieurs cloches ou clochettes de bestiaux. Synon. tintinnabulement Aux sonnailles des troupeaux, au tintement des cloches d'église, les temps semblent plus jeunes de dix-huit siècles (LOTI, Jérusalem, 1895, p. 38). Le trot menu des ânes, les sonnailles, les claquements de fouets m'éveillaient le matin (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 41).
2. Bruit de grelot. Je ferme la porte, et les sonnailles de la petite chienne s'éloignent (COLETTE, Vagab., 1910, p. 48).
3. P. ext. Sons produits par un objet qui tinte, qui résonne. Toutes les bouteilles décoratives posées au-dessus du bar dégringolèrent dans des sonnailles de verre vide (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 743).
REM. Sonnaillement, subst. masc., rare. Tintement de sonnailles. Une femme la conduisait, une femme en robe claire seule dans le sonnaillement des grelots (J. LORRAIN, Fards et poisons, 1903, p. 242 ds RHEIMS 1969).
Prononc. et Orth.:[], [-aj]. V. -aille. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. XVe s. « clochette » (Gloss. lat.-fr., Bibl. nat. lat. 8426 ds GDF. Compl.: nola: sonnaille); av. 1570 spéc., attachée au cou d'un animal (BONIVARD, Chron. de Genève, III, 7 ds LITTRÉ); 2. 1873 « bruit des clochettes d'un troupeau » (A. DAUDET, Contes lundi, p. 287). Terme prob. empr. aux parlers fr.-prov. (cf. DUR. 8585: Oisans « sonnette de vache »; J.-B. MARTIN et G. TUAILLON, Atlas ling. Alpes du Nord, carte 664 [clochette]; v. aussi FEW t. 12, p. 99a); dér. de sonner, suff. -aille; cf. l'a. prov. [1268 lat. médiév. sonailla (ovium) enquête, fonds du président de Mazaugues (ds DU CANGE, s.v. sonailla) — forme localisée par FEW, loc. cit., dans le département du Var où se trouve une commune de ce nom] sonalha « cloche » (Montpellier, 1483 ds LEVY Prov.), le mot étant d'autre part relevé au sens de « bruit, son » (fin XIIe s.? [imitation prob. de Bertran de Born] ds BERTRAN DE BORN, Œuvre, éd. G. Gouiran, 40a, 32). La forme masc. semble très fréq. en a. prov. (sonaill « cloche » 1182, ID., ibid., 16, 16); elle est plus tardive et très rare en fr. (XIVe s. « grelot attaché aux pattes des oiseaux de proie » Moamin et Ghatrif ds T.-L.; cf. ital. sonaglio subst. masc. XIVe s., BOCCACE ds DEI). Fréq. abs. littér.:75.
DÉR. 1. Sonnailler, subst. masc., région. (Brie). Mouton qui porte une clochette au cou et qui conduit le troupeau (d'apr. FÉN. 1970). — [], [-na-]. Att. ds Ac. 1798-1878. — 1res attest. 1375-79 [impr. 1541] adj. mouton sonnailler, subst. (JEAN DE BRIE, Bon Berger, 108 ds T.-L.); de sonnaille, suff. -ier. 2. Sonnaillerie, subst. fém., fam., rare. Ensemble de sons produits par des sonnailles, des bruits de clochettes ou d'objets métalliques ou sonores. La nuit du Nouvel An à New-York (...) quand les nègres de Harlem envahissent Broadway avec leurs cloches et leur sonnaillerie, qu'amplifient les échos des gratte-ciel (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 247). — [], [-a-]. — 1res attest. a) 1611 « tintement d'une clochette » (COTGR.), très rare, b) 1948 « bruit de cloches, de clochettes » (CENDRARS, loc. cit.); de sonnaille, suff. -erie.
BBG. — DICK (Fr.). Bezeichnungen für Saiten- und Schlaginstrumente in der altfrz. Literatur. Giessen, 1932, pp. 121-122.
sonnaille [sɔnɑj] n. f.
ÉTYM. V. 1300; de sonner, et suff. -aille.
❖
1 Cloche ou clochette attachée au cou d'un animal domestique, d'une bête de somme. ⇒ Campane, clarine.
1 (…) on a entendu que les bêtes s'agitaient, par une sonnaille secouée, une de ces closes qu'elles portent pendues autour du cou à une large courroie de cuir, — en beau bronze, avec des dessins dessus.
C.-F. Ramuz, la Grande Peur…, XII.
2 (Au plur.). Son, bruit des sonnailles. || Sonnailles d'un cheval (→ Grume, cit. 5), des troupeaux (→ Pâturage, cit.).
2 (…) l'espace environnant pouvait se mesurer aux sonnailles des troupeaux de chevaux et de bœufs, tantôt retentissantes et sonores, tantôt diminuées dans l'éloignement et n'arrivant plus que comme des notes perdues, enlevées dans un coup de mistral.
Alphonse Daudet, Contes du lundi, « Paysages gastronomiques », L'aioli.
❖
DÉR. 1. Sonnailler, 2. sonnailler, sonnaillerie.
Encyclopédie Universelle. 2012.